NUMÉRO 28 – ÉTÉ 2019
Le chant de l’Internationale.
Texte intégral.
Poème écrit par Eugène POTTIER pendant la répression de La Commune de Paris en 1871, à la gloire de la Première Internationale. Mis en musique en 1888 par Pierre
DEGEYTER. Ce n’est pas, contrairement à ce que croient beaucoup de gens, le chant des partis communistes. S’il fut un temps l’hymne de l’URSS c’était dans une version
expurgée. Dans les années 50 et 60 les services d’ordre de la CGT et du PC ne
supportaient pas plus d’entendre qu’il n’est pas de sauveurs suprêmes que nos balles sont pour nos propres généraux. Ils rétablissaient l’ordre poétique stalinien à coups de bâtons!
La révolution
sera la floraison
de l’humanité
comme l’amour
est la floraison
du cœur.
Louise Michel
L’Anarchie est la plus
haute expression
de l’ordre.
Élisée Reclus
Debout, les damnés de la terre
Debout, les forçats de la faim
La raison tonne en son cratère,
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout, debout
Le monde va changer de base,
Nous ne sommes rien, soyons tout. Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres forts de la banque
Ce qu’il a créé s’est fondu,
En décrétant qu’on le lui rende,
Le peuple ne veut que son dû.
Refrain (répété deux fois) C’est la lutte finale
Groupons nous et demain
L’Internationale Sera le genre humain.
Les rois nous saoulaient de fumée,
Paix entre nous, guerre aux Tyrans
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent ces cannibales
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.
Il n’est pas de sauveurs suprêmes
Ni Dieu, ni César, ni Tribun,
Producteurs, sauvons nous nousmêmes
Décrétons le salut commun.
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Soufflons nous mêmes notre forge,
Battons le fer tant qu’il est chaud.
L’État comprime et la Loi triche,
L’impôt saigne le malheureux
Nul devoir ne s’impose au riche
Le droit du pauvre est un mot creux
C’est assez languir en tutelle,
L’Égalité veut d’autres lois
« Pas de droits sans devoirs, dit elle
Égaux pas de devoirs sans droits. »
Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs,
La terre n’appartient qu’aux hommes,
L’oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours
Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les
êtres humains qui m’entourent, hommes et
femmes, sont également libres.
Mikhaïl Bakounine
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