Macerie / mercredi 12 juin 2019
Les voix qui, depuis le rassemblements de samedi 8 juin devant la prison de Coni, dans le cadre de la campagne contre le 41bis, ont remonté le moral des détenus, n’ont pas été écoutées seulement par les oreille attentives des prisonniers, mais aussi par celles, jamais distraites, de l’État.
En déplaçant quelques pierres d’un petit mur qui longe le sentier, à l’endroit le plus proche de là où se trouve la section 41bis de la prison, et là où habituellement on met la sono lors des rassemblements, un compagnon attentif a remarqué un paquet bizarre, enveloppé dans un sac poubelle noir. Dedans, on a trouvé un dispositif d’enregistrement d’images et de sons (il était constitué d’un écran et d’une porte pour carte SD, d’une batterie, d’un micro et d’une caméra cachée derrière une pierre où on avait fait un trou).
Ce dispositif ne pouvait pas envoyer les données, mais il les stockait sur la carte SD. Les flics pensaient récupérer le tout après le rassemblement et regarder tranquillement les images dans leurs bureau au comico. En regardant les heures d’images déjà enregistrées, on a découvert que la mémoire avait été « activée » le 3 juin et que la caméra avait été installée dans l’après-midi du 7, la veille du rassemblement.
N’en déplaise à juges et enquêteurs, la rage contre ces lieux d’enfermement ne s’est pas apaisée, comme en témoigne le battage fait par les prisonniers en cognant sur les barreaux des cellules, pendant le rassemblement, comme en témoigne le gars qui, le lendemain, a incendié sa cellule et agressé des matons et comme le montrent les révoltes éclatées dans différentes prisons italiennes ces derniers mois.