Toulouse/Nantes : seconde fournée de condamnations, encore du ferme

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lu et copié dans brèves du désordre

Nantes Après la manif, une quatrième condamnation vient de tomber

Presse Océan, 24.02.2015 15:56

Un jeune homme de 19 ans était jugé ce mardi en comparution immédiate à Nantes. Il avait été interpellé pendant la manifestation de samedi.

Il était venu en treillis, et veste rouge, avec un sac à dos, un masque « représentant une mâchoire« , pour « protéger son droit à l’image« , des fusées de détresse et des fumigènes aussi.

Il était venu avec sa connaissance, pointue, des conditions d’utilisation du « LBD 40 » (lanceur de balles de défense utilisé par les forces de l’ordre) et des « périmètres de sécurité que les policiers doivent respecter ».

Clairement, ce jeune homme de 19 ans, formé aux métiers de la restauration, mais sans emploi, qui vit sur la Zad depuis des mois, avait fait le déplacement en qualité de « militant », samedi. Et il le revendique, à l’audience. Il se dit aussi « défenseur de la nature ».

La présidente : « Mais c’est assez paradoxal, tout de même, de se montrer violent quand on vient manifester contre « les violences policières » et la violence tout court, non ? »

Lui : « Ecoutez, avez-vous déjà subi le tir d’un LBD 40 ou d’un flashball ? »

Lui n’a jamais été blessé. « Mais des amis, eux, l’ont été… », dit-il.

Il était jugé pour « participation avec arme à un attroupement », « violences sans ITT » sur 3 fonctionnaires de police, détention d’armes ( deux masques à gaz et des cartouches), et pour avoir outragé copieusement les mêmes policiers, en les traitant notamment d’ »assassins ».

Le procureur avait requis un an de prison, dont six mois ferme, assorti d’un maintien en détention, à l’encontre du prévenu, dont il jugeait le comportement « inquiétant et violent ».

La défense, elle, a rappelé que jamais encore, le jeune homme n’évait été condamné.

Son casier néant a pesé dans le décision rendue par le tribunal. Il a été condamné à Un an de prison, assorti d’un sursis simple.

Il a l’interdiction de paraître en Loire-Atlantique pendant trois ans (une peine complémentaire qui avait également été requise par le ministère public).


Manifestation à Toulouse : de la prison ferme

AFP, 24/02/2015 à 18:46

Deux hommes déférés aujourd’hui en comparution immédiate, après la manifestation en soutien aux Zad (Zones à défendre) samedi à Toulouse, qui avait dégénéré, ont été condamnés chacun à six mois de prison ferme.

Laurent Mongillon, 39 ans, cheveux teints en vert, a reconnu « avoir donné des coups de pied dans la vitrine » d’une boutique de chaussures, dans une rue cossue du centre-ville. Il a toutefois affirmé que « c’est un casseur à côté qui a brisé la vitrine« , alors qu’il avait été pris en flagrant délit.

« J’avais beaucoup bu et, avec l’agitation, j’ai fait un geste idiot », a-t-il dit. « A jeun, je n’aurais jamais fait ce geste », a-t-il ajouté.
« Monsieur, vous êtes un casseur », a rétorqué l’avocat de la partie civile, Me Pierre Alfort. Cet homme, selon les mots de la procureure Géraldine Labialle, qui « n’a pas d’adresse, pas de revenus et pas de profession », a déjà été condamné à l’armée pour rébellion dans les années 2000 à six mois avec sursis.

Il a écopé mardi de six mois ferme. Son avocate, Me Hélène Pronost, s’est interrogée : « c’est une peine très sévère. Il paie pour le climat général ? »

Vincent Risse, un Toulousain de 19 ans, agent de sécurité-école à la mairie, a également écopé de six mois ferme pour « violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique, sans incapacité avec outrage« . S’y ajoute un mois ferme d’une précédente condamnation avec sursis pour des faits similaires.

Portant cagoule et masque à gaz, il avait jeté toutes sortes de projectiles contre les forces de l’ordre qui a reconnu avoir traitées de « bâtards ».

Un homme d’origine tunisienne arrivé dans la manifestation par hasard et pris en flagrant délit de jet d’un caillou vers les CRS a été relaxé. La victime n’avait pas été identifiée et l’accusé est sous curatelle.

Un autre prévenu, originaire de Rennes, poursuivi pour « dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui« , en référence aux attaques de vitrines d’un grand magasin de décoration et d’une agence immobilière, a refusé de comparaître. Il restera détenu jusqu’au renvoi de l’audience au 24 mars. Lundi quatre jeunes de 14 à 18 ans avaient écopé de peines légères de travaux d’intérêt général et de deux mois avec sursis pour l’un d’eux.

En tout une quinzaine de personnes avaient été interpellées après cette manifestation qui a fait trois blessés parmi les policiers. Une manifestation similaire à Nantes a fait 10 blessés parmi les forces de l’ordre et entraîné l’interpellation de 10 personnes.


Toulouse : le NPA se dissocie aveuglément du cassage de vitrines

Le NPA, organisateur de la manif’ anti-Sivens à Toulouse, relativise les dégradations, Voix du Midi, 24 février 2015 – 15:39

Quelques jours après les incidents en marge de la manifestation anti-Sivens, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) 31 prend la parole.

Organisateur de l’évènement, le NPA remarque, par voie de communiqué de presse, que « casser des vitrines ne fait pas partie de nos méthodes et nous ne pensons pas que cela fasse avancer la lutte, bien au contraire ».

Pour autant, « nous ne mettons pas sur le même plan des dégâts matériels regrettables d’un côté et de l’autre, la mort d’un homme (Rémi Fraisse, ndlr) et les blessés graves qui l’ont précédée, résultant des violences des forces de l’ordre », poursuivent les représentants locaux de la formation politique.

« Cassages aveugles » contre « matraquages aveugles »

Le NPA met, du reste, en perspective les violences de quelques manifestants à celles des forces de l’ordre. « Contrairement à novembre, la préfecture de Haute-Garonne avait autorisé la manifestation, mais cela n’a pas empêché un dispositif policier particulièrement pesant. A la mi-parcours, des jets de peinture et cassages de vitrine « aveugles » (un magasin de chaussures par exemple) ont fourni le prétexte aux forces de l’ordre pour des gazages et matraquages non moins aveugles (des photographes de presse auraient notamment été matraqués) ».

« L’impunité jusqu’ici des responsables de la mort de Rémi Fraisse, la fuite en avant répressive qui a suivi, tout cela a vraisemblablement joué un rôle dans la situation aujourd’hui », veut comprendre le NPA.

Enfin, il ne voudrait pas « que ces incidents fassent oublier l’essentiel : la lutte pour l’arrêt immédiat de tous ces grands projets nuisibles et inutiles ! »

Rappelons que les débordements de la manifestation ont occasionné des dégradations dans 23 commerces du centre-ville. 16 personnes ont été interpellées.