note: concernant une polémique déclenchée par J.M.T. concernant l’annulation du car le 31 mai. A la CNT, Jean Marie T est ailleurs, d’ailleurs, on appelle un chat un chat, car il est de notoriété publique que l’ASTIV avait annulé le car non pas « uniquement » en raison d’un manque d’inscrits, mais « aussi » à cause de l’article de la Daubé… Ce n’est pas grave. On fait tous et toutes des d’erreurs Plaidons coupable à notre propre humanité! Pour ce qui concerne le camarade L B. en le connaissant, il aurait sûrement eu plaisir de payer un peu plus pour souscrire les places d’un ou deux jeunes dans le car. Et pour conclure, oui, on soutiendra les accusé-es de Briançon à la rentrée.
PS Super projection à St Vallier de « Libre » en compagnie de notre paysan préféré!
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Face aux courants autonomes qui ont souvent défendu qu’on pouvait faire et dire ce qu’on voulait en matière de procès, parce que ce n’est « qu’un théâtre », ou des appelos qui y pratiquent régulièrement la connivence (comme le jour de la reconstitution sur place au procès de Tarnac), certains anarchistes défendent depuis longtemps qu’un procès c’est aussi un moment de (la) lutte, et que ne pas se renier et garder son éthique est, en tout cas, le minimum, même face à cette adversité. Ces derniers mois à Paris -pour ne pas rallonger avec les procès de Bure ou de Nantes-, des compagnons ont ainsi choisi la voie d’un silence tenace (Krem, procès keufmobile incendiée), d’autres un silence explicatif (premier procès machine à expulser, avec silence oral et texte écrit distribué au tribunal), et d’autres encore une parole conflictuelle (Damien au procès balade sauvage loi travail, X. au procès des Brèves du désordre) voire encore une désertion pure et simple de l’audience (différents procès). Bref, s’il existe plusieurs possibilités, se renier ne fait apparemment pas partie du jeu pour nombre d’anarchistes.
Ces derniers jours, d’autres petits signes conflictuels du même genre sont apparus, et nous les signalons ici parce qu’ils font plaisir :
* à l’audience du procès des « trois de Briançon » à Gap ce matin 31 mai,qui se tient sous forte pression du racket citoyenniste, les contrôles judiciaires ont été levés et l’audience renvoyée au 8 novembre, puisque les avocats ont soulevé une QPC (question prioritaire de
constitutionnalité) sur le délit qui leur est reproché. Chacun des prévenus ? Et bien non, parce que l’une d’entre elle, Eleonora, a tenu à affirmer sa propre cohérence éthique. Ainsi, selon la presse, « L’avocat de la jeune Italienne, Me Philippe Chaudon, a indiqué en ouverture du procès qu’il ne soulèvera pas pour sa part cette QPC, selon le souhait de sa
cliente, anarchiste et n’accordant pas sa confiance à une décision du Conseil constitutionnel. »
* aux audiences parisiennes du mercredi 30 mai (c’étaient des reports de comparution immédiate) concernant des individus chopés le 1er mai, se sont passées plusieurs petites choses (d’après la presse) qu’on peut souligner, notamment parce que les grands communiqués anti-répressifs et unitaires passent généralement sous silence le côté combatif de camarades/compagnon.nes.s, au profit de paquets globaux au ton victimiste
(il ne faudrait en effet surtout pas distinguer les uns des autres, nooooon, à bas l’individu!).
D’un côté, il y a ainsi par exemple cet inculpé qui comparaît libre, Olivier, et qui tout en refusant de s’exprimer à la barre a lu un texte (c’est donc possible ?) dans lequel il se serait permis d’affirmer en passant : « Je n’ai jamais eu l’intention de m’en prendre à qui que ce
soit » (chopé avant la manif, il avait trois petites masses et deux ciseaux dans son sac). Chacun en pensera ce qu’il en veut. Rappelons tout de même que l’accusation principale contre tou/te/s est justement « d’avoir participé sciemment à un groupement, même temporaire, en vue de commettre des dégradations » (jusqu’à un an et de 15 000 euros d’amende), soit un délit d’intention future (« en vue de ») basé sur des éléments qu’on
a en sa possession (vêtements sombres, masque, gants, ou outils comme un marteau, des clé allen, etc).
De l’autre côté par contre, il y a ces deux copines qui, elles, comparaissaient détenues et n’ont pas renié leurs idées, chacune à sa façon : « Je suis une militante anarchiste. Je suis contre le fichage généralisé. Je suis allée à la manifestation pour mes opinions politiques.
Je n’ai rien d’autre à dire… », assume Chloé pour défendre ses refus de signalétique et sa présence, tout en précisant s’habiller comme ça « tous les jours » parce que « tant qu’il y a du noir, il y a de l’espoir », à propos de sa tenue sombre portée le 1er mai. « Ce que vous appelez dégradation, j’appelle ça action politique » défendra pour sa part la seconde copine, Maryam, depuis le box.
Les délibérés des dossiers où les inculpé.e.s comparaissaient non détenu.e.s ont été renvoyés au 9 juillet, et quatre autres dossiers à une date ultérieure de procès faute de temps. Quant aux deux copines pour lesquelles le verdict a été rendu sur le moment (vu qu’elles sont en zonz depuis un mois), Chloé a été entièrement relaxée au bénéfice du doute (pour les refus signalétique/ADN et pour la « participation à un groupement »), et Maryam a pris 1 mois ferme (sa détention préventive) et 4 mois avec sursis, et sort donc également de zonz !
Avis aux amateureuses, c’est un exemple de plus -loin des petits calculs et des stratégies honteuses visant à « prendre le moins possible »-, qu’il n’y a pas de règles ou de recettes en matière de verdicts, ni dans un sens ni dans l’autre (en tout cas à hauteur de ce genre de procès et de délits, et de casiers judiciaires pas bourrés à craquer) : on peut l’ouvrir,
garder son éthique et défendre ses idées et certainement prendre plus, mais on peut aussi être combative et… être acquittée (le proc avait demandé six mois de prison dont cinq avec sursis contre Chloé) ! Mais quel que soit le résultat, on sera en tout cas au moins resté un peu soi-même…