Charles Simon surnommé biscuit

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Né à Saint-Jean-le-Blanc (Loiret) le 11 mai 1873 ; mort au bagne de Cayenne en octobre 1894 ; apprenti verrier ; anarchiste.

Charles Simon
Dessin d’Henri Meyer pour L’Illustration, 1892.
Charles Simon surnommé Biscuit et Ravachol II, qui avait été déjà condamné à deux mois de prison pour le vol d’une feuille de zinc au préjudice de son patron, fut soupçonné de complicité lors des attentats commis par Ravachol contre les domiciles du président Benoit et du substitut Bulot et fut condamné le 26 avril 1892 aux travaux forcés à perpétuité par la Cour d’assises de la Seine.
Le journaliste H. Varennes avait dressé de lui le portrait suivant : Simon, dix huit ans, « dont l’œil brillait d’un éclat un peu étrange, dont la bouche railleuse se fendait parfois en une grimace cruelle, mais qui offrait, en somme un type amusant d’apprenti parisien risque-tout et blagueur, toujours prêt à faire le coup de poing, le coup de feu ou le coup de dynamite ». Quand à P. Mimande, dans son ouvrage Forçats et proscrits, il le décrivait ainsi : « Un affreux petit bonhomme dont la figure flétrie portait les stigmates de tous les vices. Il n’avait même pas la blague du rodeur de barrière ; ses habitudes d’horribles débauche avaient éteint en lui toute lueur d’intelligence ».
Transporté au bagne de Guyane, il fut débarqué à l’Ile Saint-Joseph. Dans ses mémoires, Clément Duval qui déclarait l’aimer « comme un fils » rapportait cette anecdote lors d’une de leurs rencontres au bagne : « En venant me trouver, Simon trouva sur la route une blague contenant près d’un paquet de tabac, un papier à cigarettes et six sous. De suite il me remit cette blague en me disant d’en chercher le propriétaire et de la lui remettre, car cela ne peut appartenir qu’à un malheureux comme nous. C’est peu de chose, mais bien souvent c’est dans les petites choses que l’on peut le mieux juger les hommes. ».
Il travailla ensuite au jardinage sur l’Ile Royale avec Girier* ; mais lassé des provocations et des vexations du commandant Bonafai, il fit le projet de le supprimer avant d’en être dissuadé par Girier.
Simon fut tué le 22 ou 23 octobre 1894 lors d’une révolte des forçats aux iles du Salut (voir Girier) dans laquelle furent également tués une douzaine de condamnés dont entre autres Garnier, Chevenet, Meyrueis, Thiervoz, Léauthier et Marpaux.