[Marcoule, gard] Astrid (le surgénérateur) le chantier continue

ce journal a éte un des moteurs de la mobilisation contre la centrale  superphénix ( crey malville)

info: antinucléairement

Lu dans le journal le monde publiée le vendredi 16 janvier, la ministre de l’écologie et de l’énergie au cours de ses voeux à la presse  propose:Astrid, le nouveau réacteur français à 5 milliards d’euros).Au moment que  la chose la plus importante  pour tous les partis politique de  parler de terrorisme ( à chacun sa déclinaison avec son cortège de nouvelles mesures)e. Pour compléter les informations voir ici

 

extrait de sa déclaration concernant Astrid:

Un stade de développement pré-industriel
« Dans cette interview, Mme Royal évoquait « une nouvelle génération de réacteurs », sans plus de précisions. Jeudi, elle a cité les centrales de « quatrième génération », l’EPR et l’Atmea étant des chaudières dites « de troisième génération » ne présentant pas un saut technologique majeur par rapport aux 58 réacteurs exploités par EDF. Le « seul » problème, c’est que ces réacteurs de génération IV, beaucoup moins gourmands en uranium, n’en sont qu’à un stade de développement pré-industriel. Et les experts n’envisagent pas une – éventuelle – leur production en série avant 2040-2050.
La France a une position importante au sein du Forum international Génération IV, lancé en 2000 à l’initiative des Etats-Unis, où douze pays (dont la Russie, la Chine et le Japon) et Euratom travaillent sur six filières technologiques. Paris s’est fixé l’objectif de disposer, à l’horizon 2040-2050, d’un réacteur à neutrons rapides (RNR) « sous une forme industrialisable », successeur de Superphénix arrêté en 1997 et en cours de démantèlement à Creys-Malville (Isère). Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), EDF et Areva travaillent notamment sur une technologie utilisant le sodium comme fluide caloporteur, avec des industriels français (Alstom, Bouygues…) et étrangers (Toshiba, Rolls Royes…).
Il n’y aurait plus besoin d’enrichissement
Dans la plupart des 440 réacteurs actuellement en service dans le monde, c’est l’eau qui joue le double rôle de modérateur de la vitesse des neutrons et de transporteur de la chaleur produite. Ces réacteurs à neutrons rapides ont de nombreux atouts. Ils brûlent l’uranium fissile (U235), qui ne constitue que 0,7 % de l’uranium naturel, mais aussi l’isotope non fissile (U238), qui représente l’essentiel du minerai, les neutrons rapides le transformant en plutonium (PU 239) qui, lui, est fissile. Ainsi les réserves d’uranium deviendraient-elles suffisantes pour assurer le fonctionnement des RNR durant plusieurs milliers d’années, estiment les experts du CEA. Il n’y aurait plus besoin d’enrichissement, réduisant considérablement le risque de prolifération.
Enfin, ces réacteurs brûlent le plutonium et une partie des déchets les plus radiotoxiques (à haute activité et à vie longue). Le premier sert actuellement à fabriquer du MOX (en l’associant à l’uranium) utilisé dans 22 des 58 réacteurs français ; les seconds doivent être vitrifiés et entreposés à l’usine de retraitement-recyclage de La Hague (Manche) en attendant un éventuel enfouissement profond. Selon l’Association mondiale du nucléaire (WNA), les industriels de l’atome ont accumulé un stock d’environ 1,5 million de tonnes de ces « déchets » radioactifs au cours des soixante dernières années
Pour l’heure, la contribution française a un nom : Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial). Ce démonstrateur technologique de grande puissance (600 MW), dont le CEA est le maître d’ouvrage, n’en est qu’au stade de l’« avant-projet sommaire », indique le Commissariat. La décision de le construire ne sera prise qu’en 2020, et sa mise en service n’interviendra qu’en 2020 pour un démarrage des expérimentations en 2025.
Un défi financier
L’enjeu porte notamment sur la sûreté de ce réacteur, un point sur lequel Astrid « devra rompre avec ses prédécesseurs » Phénix et Superphenix, indique Christophe Béhar, directeur de l’énergie nucléaire au CEA et vice-président du Forum Génération IV. « Nous avons fait la liste de tous les incidents survenus sur Superphénix pour qu’ils ne se reproduisent pas sur Astrid », affirme-t-il. Car si le sodium liquide assure une meilleure évacuation de la chaleur du cœur des réacteurs, il a aussi le double inconvénient d’exploser au contact de l’eau (il n’y en aura pas dans Astrid) et de brûler au contact de l’air. En 1995, un incendie s’était déclaré dans le réacteur prototype japonais Monju à la suite d’une fuite de sodium, ce qui avait entrainé son arrêt pendant plus de quatorze ans. Il avait été relancé… quelque mois avant la catastrophe de Fukushima.
Le défi d’Astrid est aussi financier. Son coût est en effet estimé, selon certaines sources, à plus de 5 milliards d’euros. « Il n’est pas acquis aujourd’hui que les objectifs fixés puissent être atteints à un coût raisonnable », indique le ministère de l’écologie et de l’énergie sur son site. Pour l’heure, 650 millions ont été dégagés en 2010 dans le cadre du « grand emprunt » pour les investissements d’avenir, auxquels s’ajoutent 130 millions venant des entreprises partenaires.
Le paysage énergétique mondial a beaucoup changé depuis le lancement du Forum Génération IV en 2000. Outre Fukushima, le boum des gaz de schiste aux Etats-Unis, le développement accéléré de l’éolien et du solaire en Europe, sans oublier l’effondrement récent des cours du pétrole, ont rendu le nucléaire moins attractif. Même si la menace du changement climatique, elle, n’a fait qu’augmenter au cours des quinze dernières années – un des grands arguments des défenseurs de l’atome civil. »