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Montpellier Poing Info, le 14 mars 2018 – Le syndicat policier « Alliance police nationale » souhaiterait participer à la manifestation du 22 mars pour la défense de la fonction publique. La confédération à laquelle est rattachée ce syndicat, la CFC-CGC (confédération française de l’encadrement – confédération générale des cadres) a en effet signé l’appel intersyndical appelant à la grève et à la mobilisation. Cet appel a été relayé sur de nombreuses pages facebook de sections locales d’Alliance police nationale, dont celle de l’Hérault.
Un syndicat policier proche de l’extrême-droite
La présence de ce syndicat policier dans les manifestations du mouvement social fait polémique en raison de sa proximité avec l’extrême-droite. Lors d’un meeting organisé en mai 2016 contre « la haine anti-flics », Alliance police nationale avait en effet invité les députés frontistes Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard(1). D’une manière générale, les revendications du syndicat policier ne portent pas tant sur les conditions de travail que sur une certaine vision de la société, plus autoritaire et plus répressive. Alliance police nationale milite notamment pour l’allongement de la durée initiale de garde à vue, la simplification des règles de perquisitions de nuit, l’élargissement du droit du port d’arme des policiers à tous les lieux recevant du public, le retour des peines planchers, etc.(2)
Exclu de la manifestation du 10 octobre 2017
Lors de la manifestation du 10 octobre 2017 pour la défense de la fonction publique, des membres d’Alliance police nationale présents dans le défilé avaient dû partir précipitamment sous les huées des manifestants. Selon nos informations, les syndicalistes policiers se seraient d’abord placés aux côtés de membres de la CGT, qui leurs auraient demandé de partir, avant de se rabattre derrière le cortège de Solidaires, qui est traditionnellement le point de rendez-vous des militants dits « radicaux », anarchistes ou autonomes. « Seul l’intervention de la CDI [compagnie départementale d’intervention] a permis aux policiers manifestants de se dégager sains et saufs » avait alors écrit Alliance police nationale 34.(3) En réaction, le ministère de l’intérieur a porté plainte contre trois militants, accusés d’avoir menacé des policiers d’Alliance police nationale et de leur avoir volé un drapeau lors de cette manifestation. Ils ont été placés en garde à vue le 30 janvier dernier et ont finalement été libérés dans la journée, sans poursuite judiciaire. L’assemblée contre les violences d’État et pour les libertés avait alors dénoncé « une tentative d’intimidation burlesque et ridicule qui n’arrêtera pas celles et ceux qui luttent de continuer à s’organiser pour défendre les libertés. »(4)
Sources :
(1) « A République, contre la haine anti-flics », Libération, 18 mai 2016.
(2) Alliance police nationale magazine n°299, décembre 2017
(3) Communiqué de presse d’Alliance police nationale 34, 10 octobre 2017
(4) Communiqué de l’assemblée contre les violences d’Etat et pour les libertés, 1er février 2018