Eduardo Colombo est mort

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Eduardo Colombo

Né en 1929 en Argentine il milite à la FORA et est rédacteur du journal La Protesta. La federacion obrera regional argentina développe une position originale au sein du mouvement anarchiste international consistant à ne pas séparer le « politique » (la finalité anarchiste communiste) du « syndical » revendicatif. Elle s’oppose ainsi au syndicalisme révolutionnaire qui veut devenir la colonne vertébral de la société future.

« La FORA ne voit dans le syndicalisme autre chose que ce qu’il peut être : un moyen qui, parce qu’il est aux mains des déshérités, se positionne face au régime d’iniquité actuel, mais un moyen qui, en dernier examen, est en quelque sorte un enfant de ce même régime. Créé dans les entrailles de la société bourgeoise, dans l’autoritarisme du monde ambiant, le syndicalisme est une arme, et, justement, parce qu’il est une arme, il peut servir autant la cause du bien que celle du mal (et nous sommes avertis que les armes se prêtent plus facilement au mal qu’au bien !). »

En 1970 Eduardo, sa compagne Héloisa et leurs deux enfants s’exilent à Paris. Nous sommes dans l’après 68 et ils rejoignent le groupe Information correspondance ouvrière ICO. A la dissolution de la revue il participe à la création de la revue la Lanterne noire (1974-1978) avec des anarchistes issus du mouvement du 22 mars et de la revue Noir et Rouge qui avaient, eux aussi, rejoint ICO après 68. Dans les années 80 il s’intègre à la revue édité en Italie, Volonta (1982-1996), puis actuellement encore à Réfraction (revue de recherches et d’expressions anarchistes). Adhérent de la CNT, il s’occupe aussi pour un temps des éditions CNT-RP avant de s’en éloigner.

Eduardo Colombo était aussi médecin (en Argentine) et psychanaliste (profession qu’il exerce depuis son arrivée en France) d’orientation résolument freudienne et opposée à Lacan. C’est d’ailleurs du lien qu’il opère entre psychanalyse, anarchisme et révolution qu’il tire une opposition déterminée aux visions « post- » (modernes, anarchistes, structuralistes..) qui postulent un inévitable assujettissement du sujet et donc l’abandon de tout projet révolutionnaire. Il leur oppose une vision de la liberté où l’humain s’empare de la possibilité de changer le monde.

Il est l’auteur de : La volonté du peuple – Démocratie et anarchie, Paris, Éditions Libertaires, 2007 ; L’espace politique de l’anarchie, ACL, 2007 ; Une controverse des temps modernes, la postmodernité, 2014, éditions Acratie ; Contre la représentation politique – Trois essais sur la liberté et l’Etat, 2015, Acratie, ainsi que de très nombreux articles concernant le pouvoir, l’imaginaire, l’Etat, la révolution, la sexualité, dont on peut trouver la liste sur http://www.quatrieme-groupe.org/pub…