Dix jours après le début du mouvement social, les gardiens pénitentiaires continuent de bloquer les entrées des établissements. En Franche-Comté, plusieurs maisons d’arrêt sont concernées. Les familles de détenus se sentent prises en otage. Témoignage.
La situation s’est encore dégradée en ce début de semaine. Les CRS ont suspendu, quelques heures, le blocus des gardiens pénitentiaires, ce mardi, à Besançon. Ils sont venus ravitailler l’établissement en nourriture et en médicament. Un déblocage très temporaire. Depuis plus d’une semaine, il n’y a plus aucun surveillant à l’intérieur. Des policiers et gendarmes ont été mobilisés pour assurer la surveillance des détenus et la distribution des repas. De leur côté, les familles et proches de détenus se sentent pris en otage. Ils n’ont aucune nouvelle de leur conjoint, père, fils, ami.
« Ils ne peuvent même plus aller se doucher »
Il n’est pas rare, ces derniers jours, de voir attendre des personnes devant l’entrée de la maison d’arrêt. Et pour cause, beaucoup de familles n’ont pas été prévenues de la poursuite du blocage et patientent dans l’espoir, vain, de pouvoir accéder au parloir quelques minutes. Un rendez-vous qu’elles avaient pris depuis plusieurs jours.
« Il n’y a plus aucun surveillant à l’intérieur. Pendant un temps, ils n’ont même pas eu de repas, confie Angélique*, angoissée d’avoir aucune nouvelle de son conjoint. En début de semaine, les robinets d’eau ont carrément été coupés, de peur que les détenus inondent leur cellule. Ils vivent eux aussi, un calvaire. Ils sont enfermés H24, toute la journée. Ils ne peuvent pas aller en promenade, ceux qui travaillent ne peuvent plus y aller. Même pour prendre une douche, c’est impossible, car elles sont situées à l’extérieur de la cellule et que personne ne peut les emmener. Et _nous, familles de détenus, nous n’avons aucune nouvelle depuis plusieurs jours_, une lettre. »
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