Note: l’éco- déforestation qui vient voir ici
Gardanne : les choix difficiles de FNE
Suite au chantage du président de la Région, les parcs naturels régionaux ont signé un accord avec la multinationale Uniper, et France Nature Environnement Paca s’est retirée de l’action juridique contre le projet de centrale biomasse. Mais les antennes départementales de FNE maintiennent leur plainte.
Le feuilleton de la centrale de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, se poursuit. Actuellement en phase de test, la transformation d’une centrale électrique à charbon en centrale biomasse par le groupe allemand Uniper suscite l’inquiétude de nombreux habitants, des associations écologistes et d’élus locaux. Il faut dire que cette « aberration écologique » brûlerait chaque année 850 000 tonnes de bois pour produire de l’électricité avec un faible rendement : 30 à 40 %. À terme, un peu plus de la moitié du bois serait prélevée dans un rayon de 250 km autour de Gardanne, le reste étant importé d’Europe et d’Amérique.
Le 8 juin dernier, le tribunal administratif donnait raison aux associations, parcs régionaux et communautés de communes qui avaient porté plainte en 2015, annulant l’autorisation préfectorale qui permettait à Uniper de tester sa centrale biomasse. Deux jours plus tard, Uniper avait fait appel de la décision, de même que le ministère de la Transition écologique. Dans la foulée, le président de la Région Paca, Renaud Muselier, prenait fait et cause pour Uniper et menaçait de ne plus financer les parcs naturels régionaux du Verdon et du Lubéron, ainsi que France Nature Environnement.
Les deux parcs naturels ont cédé à la pression. Début octobre, le site Reporterre révélait qu’ils avaient décidé de signer un protocole d’accord avec Uniper et la Région. Ce protocole « prévoit l’encadrement de l’étude d’impact conformément aux critères du programme national de la forêt et du bois. Uniper s’engage à faire œuvre de transparence en informant les parcs, « une fois l’an, à l’échelle communale, les quantités de bois déclarées par ses fournisseurs » sur les territoires concernés. En contrepartie, les parcs abandonnent toute action en justice », indique Reporterre.
« Une logique d’apaisement, pas de soumission »
France Nature Environnement (FNE) Paca a opté pour une position intermédiaire : elle n’a pas signé de protocole d’accord avec Uniper, mais s’est retirée de l’action juridique.
Après quelques mois houleux, FNE Paca a été reçue début novembre à la Région dans une ambiance apaisée, et espère « reprendre des relations normales et constructive » avec l’institution. La fédération défend l’idée d’expérimenter à Gardanne les « contrats de transition écologique », ces nouveaux accords entre l’État et les collectivités sur des territoires « pilotes », présentés le 20 septembre par le gouvernement.
Quant aux antennes départementales de la fédération, FNE 04 et FNE 13, elles poursuivent leur action juridique aux côtés d’autres associations. « Si nous perdons des financements régionaux, cela risque de faire diminuer nos actions et de remettre en question les postes de nos deux salariés sur le long terme, confie Martine Vallon, la présidente de FNE 04. Mais notre département est particulièrement concerné par les impacts sur la forêt méditerranéenne, déjà fragilisée par l’évolution du climat comme l’ont montré les incendies de cet été. » De son côté, FNE 13 travaille sur les impacts sanitaires du projet pour les populations proches de la centrale, en particulier la pollution liée au rejet de particules fines dans l’atmosphère et aux allers-retours des camions qui achemineront le bois. Il est possible d’adhérer aux fédérations départementales pour soutenir leur action.
Le président de la région PACA a contraint les Parcs naturels du Luberon et du Verdon à abandonner leurs démarches contre le projet de centrale à biomasse de Gardanne.
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