C’est au printemps de 1918 que les persécutions des anarchistes par le gouvernement «communiste « furent déclenchées d’une façon générale, méthodique et décisive. La paix de Brest-Litovsk conclue, le gouvernement se sentit assez solide pour entreprendre une lutte à fond contre ses adversaires « de gauche « (socialistes-révolutionnaires de gauche et anarchistes). Il lui fallait agir avec méthode et prudence. Tout d’abord, la presse communiste, sur l’ordre du gouvernement, entreprit contre les anarchistes une campagne de calomnies et de fausses accusations, de jour en jour plus violente. En même temps on préparait activement le terrain dans les usines, à l’armée et dans le public, par des meetings et des conférences. On tâtait partout l’esprit des masses.
Bientôt, le gouvernement acquit la certitude qu’il pouvait compter sur ses troupes et que les masses resteraient plus ou moins indifférentes ou impuissantes. Dans la nuit du 12 avril, sous un prétexte faux et absurde, toutes les organisations anarchistes de Moscou principalement la « Fédération des Groupes Anarchistes de Moscou » – furent attaquées et saccagées par des forces policières et militaires [5000 hommes]. Pendant quelques heures, 1a capitale prit l’aspect d’une ville en état de siège. Même l’artillerie participa à 1’ « action ».
Cette opération servit de signal à la mise à sac des organisations libertaires à peu près dans toutes les villes importantes du pays. Comme toujours les autorités provinciales dépassèrent en zèle celles de la capitale. Trotsky qui, depuis deux semaines, préparait le coup et menait en personne, dans les régiments, une agitation déchaînée contre les « anarchobandits », eut la satisfaction de pouvoir faire sa fameuse déclaration : « Enfin, le pouvoir soviétique débarrasse, avec un balai de fer la Russie de l’anarchisme ! » (Volin)
Aux jours révolutionnaires d’octobre, la tactique des bolchéviks envers les anarchistes se réduisait à cette formule : utiliser au maximum les anarchistes comme éléments de combat et de destruction contre la bourgeoisie, en les aidants dans une mesure nécessaire en armements, etc. Les premiers jours des événements, les bolchéviks se tenaient à cette formule. Mais, après la prise du pouvoir, les bolchéviks changent de méthode. Délibérément ils cherchent à s’emparer de la révolution, à se l’approprier. Au lieu de réserver aux masses la liberté de construire et de défendre indépendamment leur vie nouvelle, en limitant seulement leur rôle à une aide nécessaire, les bolchéviks veulent devenir directeurs, maîtres et souverains des travailleurs. Ils commencent à châtrer la révolution entreprennent une série de mesures systématiques pour affaiblir leurs camarades de combat de la veille – les anarchistes – qui, comprenant autrement qu’eux les perspectives de la révolution, se trouvaient maintenant au travers de leur chemin.
En 1919, en pleine guerre civile, des anarchistes forment un réseau pour organiser la lutte clandestine contre le pouvoir bolchévik et contre les blancs. Par des attaques, des évasions de compagnons des prisons bolchéviks, des expropriations et la diffusion de propagande anarchiste, ils tenteront de désorganiser les rangs des ennemis de la liberté. Voici quelques exemples de leurs activités…
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