Grenoble, technopole apaisée ?

non fides

Dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 novembre à Grenoble, le bâtiment appartenant à la municipalité et abritant le centre de culture scientifique technique et industrielle (CCSTI), plus connu sous le nom de la « Casemate », a été dévasté par un incendie. Trois départs de feu ont été constatés au niveau du premier étage qui abrite le showroom, le « Media Lab » et le « Fab Lab ». Les machines, les outils et matériaux ont fondu ou sont partis en fumée. Ce serait principalement le premier étage qui aurait la plus grosse partie des dégâts (poutrelles tordues par la chaleur, vitres explosées, objets et meubles calcinés…). Il y en aurait pour d’ores et déjà plusieurs millions d’euros de dégâts.

 

Pour réduire en cendres ce pôle de promotion de l’aliénation technologique et de la domination scientifique, le(s) incendiaire(s) a/ont découpé le grillage en passant par les toits, selon le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, qui y voit quelques heures après les faits la main des anarchistes locaux.

Rapidement sur place, une trentaine de sapeurs-pompiers se sont armés de deux lances pour venir à bout du sinistre mais leur progression dans ce bâtiment implanté sur deux niveaux de 500 mètres carrés chacun, a été ralentie par la fumée, ce qui a laissé le temps aux flammes de faire leur travail.

Le CCSTI de Grenoble, dit « la Casemate » est un centre de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI) est situé place Saint-Laurent à Grenoble. Inauguré le 4 décembre 1979, il est le second centre culturel scientifique créé en France après le Palais de la découverte.

Par exemple, à Grenoble, leur projet « Fab Labs Solidaires », grâce à un partenariat avec la Fondation Orange et l’Éducation nationale, le CCSTI parvient à s’immiscer dans les classes de collège et de lycée, en préparant au formatage et à l’aliénation aux nouvelles technologies et au numérique.

A la suite de cette incendie, ce centre de propagande scientiste qui bénéficie de multiples financements de la part de mécènes de l’économie, du monde universitaire et d’entreprises [1], n’a honte de rien et fait même la quête sur internet… (ça rappelle la méthode d’un hôpital, après un fameux 14 juin…)

[Reformulé depuis plusieurs articles du net par Sans Attendre Demain.]

PS : Un communiqué de revendication de cette attaque est paru le 24/11 sur Indymedia Nantes :

« Ville Internet » se joint désormais à « Ville Fleurie », les dernières camelotes technologiques sont toutes « smart », les bureaucrates de l’éducation nationale refilent aux bambin.e.s des cartables numériques. On introduit partout de nouvelles interfaces digitales ludiques. Les gestionnaires des villes satisfont les start-ups avides de fric et les masses tendanciellement geek en ouvrant des fablabs dans les quartiers branchés. Ces dispositifs en apparence extrêmement hétérogènes visent tous à accélérer l’acceptation et l’usage social des technologies de notre sinistre époque.

Et on se fout éperdument que ces fablabs soient issus de l’imaginaire rassis d’un hacker adulé, ce qui n’est pas le cas, ou qu’ils participent de fructueuses collaborations scientifiques dans l’un des temples de la technocratie, le MIT (pour Massassuchets Institute of Technologies), ce qui est le cas ; parce qu’ils représentent une nuisance nous sommes venus en détruire un. Mais il ne s’agit pas de critiquer tel ou tel aspect de l’enfer technologique, de déplorer le progrès de l’omniscience de l’état, de l’efficience de l’ordre marchand ou notre croissante domestication par la machine. Si nous combattons le projet cybernétique qui acère notre soumission, c’est la totalité de cet abject monde que nous attaquons.

on pourra le lire intégralement ici.