Apéro- discussion autour du procès mercredi 15 novembre à 19h30 au Laboratoire anarchiste

En juillet 2017, une discussion «  contre la prison et ses adorateurs » s’est déroulée au laboratoire

Retrouvons-nous mercredi  15 novembre à 19 h 30, pour discuter de comment continuer à poser des mots solidaires sur les actes de révolte qui nous parlent.

Les causeries qui se déroulent dans ce lieu ont pour but de s’auto-former sur différents sujets politiques dans un cadre convivial et sans que personne ne détienne une position de pouvoir qui s’apparenterait à celle d’un juge.
A tour de rôle et à haute voix on lit l’un des textes proposés (sans obligations évidemment), on se l’explique et débat dessus avant de prendre une pause pour manger papoter et enchaîner sur un autre texte et ainsi de suite.

Une brochure de Pierre KropotkineL’organisation de la vindicte populaire appelée justice,100 portraits contre l’État policier du collectif Case Rebelle et une autre brochure de Marina. Lettre depuis la MAF de Fleury-Mérogis

L’ordre de lecture sera tiré au hasard, mais la plupart des textes seront imprimés et vous pourrez repartir avec !

tu peux faire circuler l’affiche de la soirée

Pierre Kropotkine L’organisation de la vindicte populaire appelée justice,

« L’étude du développement des institutions amène forcément à la conclusion que l’Etat et la Justice — c’est-à-dire le juge, le tribunal, institués spéciale­ment pour établir la justice dans la société — sont deux institutions qui, non seulement coexistent dans l’histoire, mais sont intimement liées entre elles par des liens de cause et effet. L’institution de juges spécialement désignés pour appliquer les punitions de la loi à ceux qui l’auront violée, amène nécessai­rement la constitution de l’Etat. Et quiconque admet la nécessité du juge et du tribunal spécialement désignés pour cette fonction, avec tout le système de lois et de punitions qui en découlent, admet par cela même la nécessité de l’Etat. Il a besoin d’un corps qui édicte les lois, de l’uniformité des codes, de l’université pour enseigner l’interprétation et la fabrication des lois, d’un système de geôles et de bourreaux, de la police et d’une armée au service de l’Etat.

 

Nous qualifions de vol ou d’u­surpation légalisée les droits de propriété sur le sol et le capital social ; nous nions ces droits. Nous qualifions de monopoles, constitués par une Mafia gouvernante, les droits acquis par les sociétés d’actionnaires des chemins de fer, de gaz, etc. Nous qualifions d’usurpateurs nos gouvernants puissam­ment organisés pour nous tenir sous leur tutelle. Et nous qualifions de brigands les Etats qui se ruent les uns sur les autres avec des buts de conquête.

(…)

Alors l’Etat — la force qui est placée au-dessus de la Société et qui fatalement cherche à centraliser, à agrandir ses pouvoirs — est constitué et durera, jusqu’à ce qu’une nouvelle révolution vienne le renverser.

(…)

Et si nous croyons l’homme capable d’arriver un jour à se passer de patrons, c’est simplement par habitude et par pa­resse de la pensée que nous ne sommes pas arrivés à comprendre que les hommes qui se passeront de patrons seront assez intelligents pour se passer de patrons en morale — des juges et de la police. Tout comme ils chercheront et trouveront le moyen de satisfaire leurs besoins sans patrons, ils sauront trouver les moyens (déjà amplement indiqués) d’aug­menter la sociabilité humaine et d’empêcher les êtres trop emportés ou antisociables par nature (existent-ils seulement ?) d’être un danger pour la société.

(…)

La vindicte sociétaire organisée, appelée Jus­tice, est une survivance d’un passé de servitude, développée d’une part par les intérêts des classes privilégiées et d’autre part par les idées du droit romain et celles de vengeance divine qui font tout aussi bien l’essence du christianisme que ses idées de pardon et sa négation de la vengeance humaine.

L’organisation de la vengeance sociétaire sous le nom de Justice est corrélative dans l’histoire avec la phase Etat. Logiquement aussi, elle en est insé­parable.