Archives mensuelles : mai 2019

Forêt occupée de Roybon – Chantier barricades du 21 au 27 mai

[[reçu par mail]

Le 21 mai prochain, la machine judiciaire va se prononcer sur le cas du toujours inexistant Center Parc de Roybon. Au vu de la situation, une probable expulsion de l’occupation des approximatifs 200 hectares de forêt appartenant à Pierre et Vacances et de la Maison de la Marquise appartenant à l’ONF est envisageable.

Pour mieux nous préparer à cette éventualité, un chantier construction-agrandissement-renforcement des barricades est prévu du mardi 21 mai au lundi 27 mai.

Si tu peux, n’hésite pas à ramener de quoi dormir, de la bouffe, de la médic, du matériel de construction et des outils, vis, clous, etc.

Des occupantEs

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Le 15 mai à 19h au laboratoire anarchiste à Valence; moments d’écriture aux compagnons en prison

anarchia

Tu es convié-e-s au laboratoire anarchiste  le mer­­credi 15 avril à 19h pour cor­­res­­pon­­dre avec les pri­­son­­nier-e-s. Le cour­­rier, c’est impor­­tant lors­­que l’on est en taule, le lien avec l’exté­­rieur se tisse aussi grâce aux let­­tres de sou­­tien que nous leur adres­­se­­rons.

Des let­­­tres pour qu’on leur raconte la vie du dehors, qu’ielles nous infor­­­ment peut -être sur ce qui se passe dedans pour que l’on puisse faire le relais, redon­­­ner de la force ou les faire marrer, écrire ou des­­­si­­­ner pour mieux sur­­­mon­­­ter le quo­­­ti­­­dien et les aider et aussi financièrement. Ce sou­­­tien de  l’exté­­­rieur est d’autant plus impor­­­tant lors­­­que, comme en ce moment, la rage augmente comme aujourd’hui

Venez aussi par­­­ta­­­ger vos infos, en pren­­­dre etc…

Alors amenez des tim­­­bres, des enve­­­lop­­pes, du papier, des crayons, votre ima­­­gi­­­na­­­tion et envoyons ce bazar der­­­rière les bar­­reaux!

c’est pour nous très important d’écrire notre soutien aux compas, si tu n’as pas eu l’occasion de lire l’adresse des compagnon en prison depuis le premier mai à Paris : Des nouvelles de la répression sans frontières [Mis-à-Jour, 10.05.2019]

et aussi pour les  compagnons

er scrivergli: Luca Dolce – C.C. via Paluzza 77 – 33028 Tolmezzo (Udine)

Pour écrire à Alfredo :

ALFREDO COSPITO
Casa Circondariale di Ferrara
Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara, Italie

ces adresses sont issus de  choix évident pour nous si jamais tu as envie de partager  d’autres adresses….

Berlin (Allemagne) : NOTRE THEORIE : la communication par la PRATIQUE. Attaque 2

Indymedia Nantes / samedi 11 mai 2019

… Les luttes contre les lieux d‘implantion d‘Amazon ou de Google: c‘est à raison que sont menées avec une certaine régularité des attaques contre l‘infrastructure de l‘ „attaque technologique » dont il est question presque quotidiennement. En cela, la critique se dirige vers la surveillance du quotidien, que l‘on perçoit comme chaque jour un peu plus totale, et qui semble nous empêcher encore plus souvent de nous rebeller.

Pour contrer ce fait, l‘action nocturne est à chaque fois un peu plus réfléchie, plus secrète, ou fait preuve d‘une technique plus aiguisée. Dans les revendications est expliqué pour la millième fois en quoi il est légitime d‘attaquer x, y ou z ou comment l‘action b fait suite à un événement a, comme nous l‘avons fait nous aussi dans la première partie de cette série. Logique, quoi. Mais rarement proportionné, car il est difficile de commenter l‘horreur de ce monde sous forme d‘actions.

Peut-être est-ce aussi dangereux. Parce que la surveillance est basée, entre autre, sur la logique. Sur les vraisemblances et leur analyse, par exemple pour la planification des patrouilles de police. Sur le traitement de sources qui n‘en finisse pas et qui rendent le tout encore un peu plus prévisible. Les organes de sécurité peuvent le plus souvent déjà prévoir quelles cibles entrent en jeu quand un squat a été expulsé peu avant. Ils savent qu‘ils devraient peut-être plus que d‘habitude garder un oeil sur leurs voitures lorsque l‘un de leurs voyous tabasse encore quelqu‘un.e devant une caméra qui tourne. Il y a aussi les campagnes sur des thématiques particulières, qui amènent des cibles potentielles autant dans le champ de vision des insurgé.es que dans celui des protecteur.trices de l‘existant.

Néanmoins, parce que notre but n‘est pas de remplacer des formes d‘action légitimes et efficaces, et parce que nous partageons, en principe et en stratégie, beaucoup de convictions, et encourageons la continuité d‘actions thématiques spécifiques, nous avons, en contribution à la campagne des actions directes contre les acteurs de la gentrification et de l‘éviction, brûlé une voiture de WISAG dans la nuit du 9 au 10 Mai 2019 dans la Rathausstraße à Berlin-Lichtenberg. „[…] l‘agence de sécurité WISAG contribue à la chasse des SDF de la Rummelsburger Bucht au profit des investissements de Padovicz là-bas » ont écrit des compagnon.nes qui ont aussi livré une explication, à laquelle nous n‘avons dans un premier temps rien à rajouter, sinon que WISAG est aussi chargé de contrôles dans les transports publics berlinois.

Posted on by Attaque

« Gilets jaunes », France : Les vitrines de ce monde de travail et d’exploitation volent en éclats à Nantes… et du dawa à Lyon – 11 mai 2019

Ce samedi 11 mai à Nantes, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues quadrillées par les forces de l’ordre lourdement équipées pour ce 26ème samedi des « gilets jaunes », avec canon à eau, hélico… Selon un décompte de la préfecture vers 19h, 26 personnes ont été interpellées. 

Vers 15h30, des enragés crament un panneau publicitaire d’un arrêt de bus sur le cours des Cinquante-Otages pour se (ré)chauffer, alors que la ville est déjà noyée sous les gaz lacrymo.

Puis vers 17h, certains émeutiers prennent l’initiative d’aller frapper la domination, en regardant au-delà des lignes des flics. Plusieurs attaques se concentrent alors sur plusieurs enseignes de cette société de travail et d’exploitation installées tout le long du quai de la Fosse: les agences du travail interimaire « Triangle, dlg profils, Wooman, Derichebourg », mais aussi de l’agence de communication ‘Kelcom’, de l’agence de voyage ‘Croisières Europe’ et des locaux de la ‘Jeune chambre économique’, qui réunit de jeunes patrons âgés de 18 à 40 ans.

Quelques minutes avant, sur ce même quai de la Fosse, un automobiliste a bien failli rouler sur les gendarmes mobile qui tentaient de repousser les manifestants vers la Chambre de commerce. C’était sans compter sur les jaunes pacifistes qui sont intervenus pour calmer le chauffard aux saines intentions gendarmicides…

La Jeune Chambre Economique à l’air libre


Lyon : Entre caillassages et destruction contre les transports

« Ils étaient environ 2500 cet après-midi à manifester dans les rues de Lyon pour cet acte XXVI des Gilets jaunes marqué par un rassemblement national dans la capitale des Gaules. Si le début du mouvement s’est déroulé dans le calme, la tension est montée d’un cran deux heures après le départ au niveau de la piscine du Rhône, quai Claude Bernard. Les premiers jets de bouteilles et parpaings ont appelé ceux de grenades lacrymogènes, tandis que des groupes de casseurs s’en sont pris à l’arrêt de tram situé sur le quai, complètement détruit. Selon la préfecture, plusieurs individus « très violents et apparentés à l’ultra gauche » ont affronté les forces de l’ordre, et ont fait 10 blessés dans leurs rangs. » (Lyon Capitale)

Posted on by Sans_Attendre

Lyon, Rhône:« Gilets jaunes » manifestation du samedi 11 mai

Compte-rendu de la manifestation Gilets jaunes à Lyon le 11.05.2019

14 h Place Bellecour

Départ 14 h 45 avec les motards en tête suivis d’une foule enthousiaste et joyeusement bordélique à 2000 (comptage fiable). Passage place Antonin-Poncet sans encombre et avec de nombreux jeunes qui ont pris la tête du cortège sans former pour cela un cortège de tête structuré. Remontée de la banderole de tête juste après le pont de la Guillotière alors que le camion sono reste à la traîne. La manifestation longe le quai Jules-Courmont sans incident, avec la police qui bloque toutes les rues adjacentes menant vers l’hyper-centre, sauf le passage Ampère, peu favorable à une percée. Elle ouvre aussi le cortège à l’avant comme dans toutes les manifestations cadenassées, mais avec discrétion : pas de contact serré ni sur les côtés ni devant, mais un train de sénateur qui oblige les motards jaunes à ranger leurs motos sur le côté pour cause de surchauffe à petite vitesse. Flottement juste avant de traverser le pont Morand, car une partie de la manifestation s’arrête un moment, avec des velléités de partir vers la place Louis-Pradel, donc l’hyper-centre, comme si elle pressentait déjà le passage du pont et l’autre rive comme quelque chose d’irréversible entérinant la soumission au trajet officiel. Mais finalement, passage du pont en bon ordre.

Engagement sur le quai Augagneur de 4000 à 5000 avec un énervement progressif de l’avant du cortège (le camion sono, toujours derrière, a été débordé par de nombreux manifestants déterminés) face à la stratégie policière qui fixe le rythme de marche. Premiers incidents véritables à hauteur de la rue Chaponnay et un tir de LBD dans le cœur de la manif avec comme résultat un blessé au front. Pluie de projectiles en réponse avec en riposte des lacrymos et grenades de désencerclement. Malgré tout cela va repartir, avec un petit temps de flottement au pont de la Guillotière, mais avec du monde pour coller au cordon de policiers autant que possible. La police recule sans que cela puisse être considéré comme une défaite de sa part, puisqu’on ne fait qu’accélérer le rythme pour les mettre physiquement en difficulté, car ils le font à reculons et qu’en plus elle recule… dans la direction où elle veut nous emmener, c’est-à-dire vers Gerland.

À la hauteur du chantier de l’université Lyon 3, investi par des manifestants, charge des CRS venue de très loin et qui se solde par de bons matraquages (dont un blessé au nez, qui a été de toutes les manifestations depuis des années…) et la prise de deux banderoles, dont au moins une servait aux manifestants à avancer et à se protéger de la furie policière.

Ça repart avec une attaque de la BAC qui part d’une rue perpendiculaire avant même l’Hôpital Saint-Luc/Saint-Joseph où le gros de la manif stagne, pendant que d’autres manifestants avancent vers l’avenue Berthelot. Des frustrés d’une manifestation sans alternative claire, détruisent les vitres de l’arrêt de tram et on a l’impression que la manif se vide.

La Préfecture informe les organisateurs de la manifestation que celle-ci n’est plus considérée comme déclarée et annonce aussi sur twitter, contre ce qui serait prétendument une fakenews : le préfet n’interdit pas la manifestation des #Giletsjaunes de se tenir, mais a demandé à @PoliceNat69 & à @Gendarmerie_69 de bloquer l’accès aux rues commerçantes de #Lyon pour éviter d’autres dégradations [comme si les rues de ce coin là du 7ème arrondissement étaient des rues « commerçantes »]. La #manifestation pourra toutefois continuer vers Gerland.

Les manifestants restants veulent quand même continuer la manifestation, sûrs de leur bon droit, refusant d’aller s’enterrer à Gerland, mais le piège est là. Devant Berthelot, 2 canons à eau, l’un sur l’avenue, l’autre sur le pont et grosse nasse. Une partie des manifestants, prête à enlever les gilets, rejoint les berges, les uns coté nord des berges, vont finir par se faire attaquer par les bacqueux tandis que dans l’autre sens ils sont poussés direction Gerland sans pouvoir sortir du « tunnel » mis en place. Les plus téméraires rentreront dans le dispositif habituel, étant poussés sans ménagement jusqu’à Gerland. Quelques-uns ayant eu connaissance, par tract, des points de repli intermédiaires en cas de dispersion, échouent à reformer un cortège sur ces lieux.
Pendant ce temps, sur les berges, à la hauteur de l’avenue Berthelot, les CRS se retrouvent débordés par la détermination des manifestants présents et se voient contraints de laisser passer une bonne cinquantaine de Gilets jaunes, sans heurts (tout cela se passant au moment de l’accostage impromptu d’un bateau de croisière juste au niveau du cordon policier, accostage applaudi par les GJ, pour sa précision). Mais les bacqueux, qui rappliquent rapidement, vont ramener tout le monde à la case départ à coups de matraque et de lacrymos.

Belle opération de la part des autorités et se pose la question simple de comment continuer à manifester à Lyon : 4 zones interdites et dispersion violente des manifestations autorisées, sous le premier prétexte venu (un quelconque projectile lancé que la police sait être un fait inévitable pourtant), avant même la moitié de son parcours. Sans initiatives avant le pont Morand la manifestation était condamnée à ne plus jamais revenir sur la Presqu’île.

De plus,  l’organisation, totalement opaque, qui a conduit à fixer ce parcours et à terminer la manif à partir de 18 h pour un barbecue à Gerland, a été d’une part un outil de démobilisation de la manif et d’autre part, du pain béni pour les flics qui avaient une forme de légitimité à orienter les manifestants nassés, vers Gerland : le réconfort était au bout du chemin et de la matraque !

En comparaison, la manifestation des femmes GJ de ce dimanche a pu parcourir tranquillement un hyper-centre et une rue de la République déserts avec juste une ou deux voitures de police pour escorte. La préfecture n’est donc pas contre toutes les manifs et la zone interdite est fonction des jours (le samedi commercial, mais pas le dimanche touristique et culturel) et des manifestants (les fonctionnaires de jeudi oui, les GJ de samedi non).

Les GJ sont-ils les derniers ennemis intérieurs pour l’État ?

Au final plusieurs blessés GJ et, selon la presse, 9 interpellés

blog temps critique

Italie : Mises à jour sur l’opération « Renata »

Cracher dans la soupe / samedi 11 mai 2019

Le 7 mai, à Trente, une audience « d’appel [des mesures de] précaution » a eu lieu (une sorte d’appel du réexamen) pour les compagnons arrêtés le 19 février [2019]. Les compagnons en prison – à l’exception de Stecco, qui reste détenu pour un autre jugement – sont maintenant assignés à résidence (avec toutes les restrictions). Sasha, qui était déjà assignée à résidence, est obligée de rester à Rovereto et de rentrer chez elle entre 21:00 et 7:00. La mobilisation pour le procès se poursuit. Et la solidarité pour les compagnons encore en prison, en particulier pour les compagnonnes de L’Aquila, à qui va tout notre soutien. Une pensée spéciale aussi pour les compagnons de l’opération « Scripta manent » qui ont été frappés par de lourdes condamnations, solidarité et force !

Des compagnons et compagnonnes du Trentin

depuis romperelerighe.noblogs.org

*****

Pour écrire à Stecco :

Luca Dolce
Casa Circondariale di Tolmezzo
Via Paluzza 77
33028 Tolmezzo
Italie

Note :
Les compagnons ont d’abord été accusés d’ »association subversive à des fins terroristes et de subversion de l’ordre démocratique » (art. 270bis, du code pénal, pour quatre personnes) et d’ »attaque à des fins terroristes » (art. 280, pour tous), plus d’autres infractions connexes (interruption du service public, « détérioration », « sabotage du matériel télématique », « incendie » et « transport de matériaux explosifs ») car tenus responsables de certaines actions directes survenus au cours des deux dernières années dans le Trentin. Par la suite, la circonstance aggravante de terrorisme est tombée et l’accusation principale est devenue « association subversive » (article 270 du code pénal).

depuis insuscettibilediravvedimento.noblogs.org

Chabeuil, Drôme:Contre le Nucléaire et son monde Le 17 /05/2019 à 19h

Atomik Tour à Chabeuil au ieu dit le  « court circuit »( rond point de la fusée à l’entrée du village en venant de valence)

Vendredi 17 mai à partir de 19h : Réunion publique avec les collectifs en lutte dans la Drôme autour de la question de l’énergie

Repas partagé.

Mais c’est quoi l’Atomik Tour???

Un tour de France (nucléaire) en 50 étapes, Rencontre des luttes autour de l’industrie de l’énergie : renouvelable ou nucléaire, ni ici ni à Bure !

Discutons-en et renforçons les liens entre les luttes anti-nucléaires et environementales, pour en finir avec l’atome et son monde !

affiche de l’événement prête à circuler

[ l’affiche reçu par mail]

 

Rennes, France : Révolte incendiaire au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande lors de l’expulsion d’un migrant – 10 mai 2019

Dans la nuit de jeudi 9 au vendredi 10 mai, aux alentours de 3h00, les flics sont entrés dans les bâtiments du centre de rétention administrative (CRA) de Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, où sont incarcérées les migrants en attente d’expulsion. Au milieu de la nuit, leur sale boulot consistait à expulser par la force un sans-papier en le mettant dans un avion, frappé par une obligation de quitter le territoire français. Même si l’homme a finalement été renvoyé « dans son pays » (sic), cette expulsion ne s’est cette fois-ci pas passé dans le calme… car d’autres enfermés ont tenu à le faire savoir de la plus belle des manières…

« Environ dix migrants ont sorti des matelas et du linge de deux bâtiments. Ils ont allumé le feu avec du papier toilette. Certains émeutiers sont parvenus à monter sur le toit d’un des bâtiments pour exprimer leur colère. »

Les policiers-matons, qui gardent le CRA, ont réussi à éteindre les incendies avec des extincteurs avant que les pompiers n’interviennent. Pourtant, les deux locaux ont été sérieusement dégradés par les fumées opaques, provoquées par les incendies de matelas. Ils ont été fermés et sont actuellement inutilisables.

Des renforts policiers ont du être envoyés dans ce CRA pour « maîtriser les émeutiers qui ne voulaient pas descendre du toit ». D’autres ont été mobilisés pour déplacer une partie des retenus vers d’autres CRA.

La capacité d’enfermement du CRA est maintenant de 25 au lieu des 40 habituels. Ce vendredi soir, 32 hommes et deux femmes étaient enfermés à Saint-Jacques.

Trois personnes ont été transférées à la prison pour migrants d’Oissel, près de Rouen (Seine-Maritime). Deux autres, originaires du Soudan, ont été remises en liberté.

Une enquête a été lancée pour identifier les émeutiers, qui sera sans doute facilitée par les caméras de vidéo-surveillance en service dans cette prison qui ne dit pas son nom.

Rappelons qu’il y a quelques mois, la durée légale d’enfermement dans les CRA est passée de 45 jours à 90 jours lors de l’adoption de la loi Asile et Immigration.

Solidarité avec les migrants en révolte !

[Reformulé depuis l’agence de communication des flics et des frontières Ouest-France, 11.05.2019]

Valence, Drome: révoltes contre la ville Bunker

france bleu Drome Ardèche, Samedi 11 mai 2019 à 12:39

Vendredi soir vers 23 heures Les pompiers ont été appelés pour un feu de poubelles quartier Fontbarlettes à Valence, dans la Drôme. Comme c’est toujours le cas, ils étaient accompagnés par des policiers. Mais en arrivant à l’entrée du quartier, entre 30 et 40 personnes les attendaient.Mais ils ne sont même pas pu  rentrés dans le quartier

Certains ont jeté des pierres, d’autres des bouteilles en direction des policiers et des pompiers. Aucun véhicule n’a été touché et il n’y a pas de blessés. Une enquête de la police de Valence est en cours pour essayer d’identifier les auteurs de ce caillassage.

Sur l’attaque sauvage et la moralisation de la violence

Les anarchistes ont toujours été parmi les ennemies les plus radicaux et les plus intransigeantes du système. Nous avons, de ce fait, toujours été parmi les plus disposés à user de tactiques offensives telles que le recours à la violence. Cependant, le débat concernant la violence dans les milieux anarchistes est un débat complexe et clivant, et est souvent enlisé dans la morale civilisée (et particulièrement à gauche).

Dès le début du mouvement au 19ème siècle, la grande majorité des anarchistes se sont accordés sur la nécessité de la violence en tant qu’outil de lutte contre le système. En pratique, toutefois, le réel recours à la violence des anarchistes a suscité de profonds désaccords entre les anarchistes.

De tels désaccords sont manifestes dans les débats autour de l’idée de « propagande par le fait » qui généra tant de controverses à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle. Alors que les révoltes inspirantes d’anarchistes comme Ravachol, la bande à Bonnot et Severino Di Giovanni étaient reconnues et saluées par de nombreux anarchistes, la majorité des anarchistes de l’époque cherchait à se dissocier de tels actes. Beaucoup sont allés jusqu’à prétendre que les auteurs n’étaient rien de plus que des terroristes antisociaux qui n’avaient rien à voir avec le « Mouvement ».

En 1901, Leon Czolgosz, un immigré anarchiste, tira au niveau de l’abdomen sur Henry McKinley, le président états-unien de l’époque. McKinley mourra quelques jours plus tard. Malgré le fait que la seule personne à avoir été visée par cette action était un tyran qui présidait un empire, l’assassinat de McKinley suscita une grande indignation parmi les anarchistes de l’époque, qui condamnèrent l’action non seulement pour des raisons tactiques mais également pour des raisons morales. Sauf rares exceptions, les seules anarchistes qui ont, à l’époque, soutenu Czolgosz et ses actes, furent Emma Goldman (qui fut emprisonnée par l’état en représailles à la fusillade) et quelques anarchistes italiens.

Pour être honnête, cela a du sens de critiquer la fusillade pour les conséquences qu’elle a entraînées. L’état l’utilisa comme prétexte pour alimenter un sentiment anti-anarchiste et anti-immigré, menant à une vague de répression. Ceci dit, les critiques allaient bien au-delà, beaucoup d’anarchistes tentèrent de nier complètement tout lien entre l’acte d’un « fou isolé » et l’anarchisme. De tels anarchistes semblent croire que tout anarchiste qui est prêt à agir pour lui-même sans tenir compte de ce que les curés du « Mouvement » ou les masses pensent, n’est pas un vrai anarchiste et devrait être écarté du « Mouvement ». Pourtant, comment peut-on prétendre défendre l’anarchie tout en essayant de contrôler les actions de celles et eux qui choisissent d’agir sans demander la permission? La contradiction est affligeante.

Un autre débat qui souligne la moralité civilisée prédominante au sein du mouvement est le débat actuel sur le recours à la tactique offensive et à la violence.

L’anarchisme est souvent associé à la violence, ce qui n’est pas surprenant lorsque l’on regarde son histoire (et le fait que la plupart des anarchistes préconisent une révolution violente). La plupart de celles et ceux qui se considèrent anarchistes (même celles et ceux qui prennent part aux actions offensives) se donneront pourtant beaucoup de peine à nier que le « Mouvement » est violent. Ils diront que la destruction de propriété n’est pas violente, que toute violence commise par les « vrais anarchistes » est une violence défensive ou que l’état est le seul à être véritablement violent.

Il y a aussi celles et ceux qui affirment que l’accueil positif des tactiques ofensives chez les anarchistes n’est que le reflet d’une dynamique « machiste ». Si de telles dynamiques existent et influencent des projets anarchistes, devrions-nous accepter une telle perception genrée et essentialiste de la violence et reléguer la violence au domaine de la « masculinité » ? Qu’en est-il de la violence des « femmes » et des personnes queer radicales qui ont choisi de contre-attaquer ? Sont-iels « machistes » aussi ?

A l’exception près de l’association de la violence à des comportements machistes, tous ces arguments participent à la moralisation de la violence, considérée comme un « mal inutile ». J’ai même vu des anarchistes dire que l’on ne devrait jamais s’amuser (!!!) en prenant part à des actions offensives. Celles et ceux qui choisissent de se battre doivent-iels renier leurs sentiments et devenir de simples machines de combat?

Bien que la fétichisation de la violence puisse être problématique (surtout lorsqu’elle provient de celles et ceux qui ne l’ont jamais vécue personnellement), il en va de même pour sa diabolisation. Dans une société fondée sur la monopolisation de la violence par l’État et sur la pacification et le désarmement de ses subordonnés, nous ne devrions pas hésiter à admettre d’être violentes et à acclamer les actes violents perpétrés contre celles et ceux qui rendent nos vies misérables et font la guerre à tout ce qui est sauvage.

Alors, je ne dis pas que nous devrions soutenir de manière acritique tous les actes de violence commis par des anarchistes (rien ne devrait être soutenu sans discernement). Mais nous ne devrions pas non plus interpréter ces actions à travers un prisme moraliste qui tente de tenir à l’écart les anarchistes « moraux » des « criminelles antisociaux », qui n’accepte la violence que lorsqu’elle sert les objectifs du « Mouvement » (quel mouvement ?). Au lieu de cela, nous devrions comprendre que la violence est inhérente à la lutte anarchiste, tout comme elle l’est à la vie elle-même. Il y a aura toujours des éléments indisciplinés qui sentiront le besoin de contre-attaquer la société qu’iels soient ou non soutenues par « les masses », ou que les conditions soient ou non favorables à de telles actions. Ce n’est qu’en acceptant ces éléments et en rejetant la moralisation de la violence que nous pourrons devenir une force qui sèmera la peur dans le cœur de celles et ceux qui maintiennent l’ordre civilisé.

Guará

[Traduit de l’anglais de fanzine « INSURGENCY: An Anarchist Journal of Total Destruction » par Ad Nihilo]