Archives mensuelles : janvier 2019

Grèce: manifestation des enseignants affrontement avec la police pour la deuxième fois en une semaine

La violence a éclaté lorsque des enseignants manifestants, qui sont en grève 24 heures sur 24, ont tenté de briser un cordon de police à côté du Parlement. Certains manifestants ont lancé des feux d’artifice à la police, qui ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Les affrontements ont été de courte durée.

Image: Protesters clash with riot police during a demonstration of Greek school teachers outside the parliament building against government plans to change hiring procedures in the public sector in Athens
Plus de 3000 personnes ont pris part à la manifestation, tenant des bannières sur lesquelles on pouvait lire « Embauches permanentes maintenant!L
es enseignants affirment que les écoles sont sous-pourvues et exigent la création de postes permanents supplémentaires. Ils soutiennent qu’un projet de loi sur le ministère de l’Éducation qui fait actuellement l’objet de consultations publiques est injuste pour ceux qui ont des années d’expérience.

La Grèce a gelé les embauches dans le secteur public au cours des années de sa crise économique qui a commencé à la fin de 2009.

repris de www.nbcnews.com  le 15./01

Montélimar, Drôme:Sabotage d’Horodateurs, des barrières de parking

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dauphiné libéré  du15/01/2019

Entre le 19 et le 21 décembre, des dégradations avaient été commises sur les installations de cinq parkings du centre-ville de Montélimar, les parkings à barrière place de la Mairie et des Allées, ainsi que les horodateurs boulevard Meynot, place Bouverie et rue du Collège.À la suite de l’interpellation d’un individu, . Une audience est fixée au tribunal d’instance de Montélimar mercredi 23 janvier.

Liancourt (Oise) : Rencontre inattendue pour le maton

France3 / samedi 12 janvier 2019

Un surveillant du centre pénitentiaire de Liancourt, dans l’Oise, a fait une très mauvaise rencontre samedi 12 janvier. Alors qu’il se rendait sur son lieu de travail le matin, l’agent s’est fait agresser par trois personnes encagoulées et armées qui lui ont volé son véhicule et son téléphone portable. La victime a aussi été frappée à la tête. « Très choqué » selon ses collègues, l’homme a décidé de porter plainte.

L’agression s’est produite sur une route forestière, que la victime emprunte chaque jour pour se rendre au centre pénitentiaire. Vers 6h15, alors qu’il circule sur cet axe, il remarque la présence d’un véhicule muni d’un gyrophare juste derrière lui. Celui-ci lui fait alors signe de s’arrêter sur le bas côté, ce qu’il fait aussitôt. Lorsqu’il sort de son véhicule, le surveillant a la mauvaise surprise de se retrouver face à trois individus cagoulés et armés d’un fusil à pompe.

Probablement à cause de son uniforme, les trois inconnus devinent que leur victime est surveillant à la prison toute proche. « J’espère que tu t’occupes bien des détenus. T’as plutôt intérêt, sinon je vais te fumer, » menace l’un d’entre eux. L’agent est alors frappé au visage et ses agresseurs lui volent sa clef de voiture ainsi que son téléphone portable.

Les trois cagoulés laissent alors leur victime sur le sol et repartent avec les deux véhicules. Le surveillant, choqué, reprend son chemin à pied et est pris en stop par un collègue quelques minutes plus tard. Il a décidé de porter plainte après sa mésaventure. On ignore pour le moment l’identité des agresseurs et s’il ont agi avec préméditation en ciblant cet homme en particulier.

repris  de attaque.noblogs.org

Parution: Régénération N° 25

Tags « Morts pour des riches » inscrits dimanche 13 janvier sur les monuments aux morts de Vic-La-Gardiole, Mireval et Cournonsec.

10 novembre 1947-Marseille : Début d’une grève contre l’augmentation des tarifs du tramway. Après l’arrestation de 4 grévistes, 4000 manifestants envahiront le palais dit « de justice » pour leur libération répandront dans le Midi durant de longs mois, avec des morts à Valence et Marseille

On trouvera   la version complète  de régénération N° 25 au format pdf, 

Drôme, France : Eolienne acte 4 – « Le mât n’a pas résisté au vent »( Mise à jour le 15/01)

Mat éolien : une plainte déposée: RESdéplore  la destruction  d’une installation- des cables à nouveau secrtionnés, entraînant le pliage du mât ( source le dauphiné libéré du 15/:01l)

Les petits miracles d’autocombustion d’éolienne comme à Limouzinière (Loire-Atlantique) le 3 janvier ou d’autoincendie de transformateur électrique d’un champ d’éoliennes en activité comme à Rouvray (Morbihan) le 4 janvier, ont un temps. Quelques jours plus tard, on apprenait ainsi qu’un mât de mesure du vent, structure indispensable à toute future implantation d’éoliennes, avait été officiellement saboté sur la commune de Folles (Haute-Vienne). C’est son promoteur Eolise qui l’annonçait dépité, alors que les pandores avaient comme souvent décidé d’observer un silence prudent pour tenter de débusquer en toute discrétion les petites mains habiles et déterminées qui s’en étaient prises à lui.

Mardi 9 janvier, la donne a quelque peu changé : c’est en effet la gendarmerie elle-même qui a directement contacté ses porte-parole officiels (Le Dauphiné et France Bleu) pour annoncer qu’un nouveau mât de mesure avait été frappé, cette fois au col de la Bataille dans le Vercors, portant à quatre le nombre de sabotages d’éoliennes (sur pied ou en projet) depuis le début d’une année qui commence bien. Haut de près de 80 mètres et situé sur la commune de Léoncel (Drôme), ce mât « servait à mesurer les données météo et notamment la vitesse du vent en vue de la création d’un parc éolien » de 6 aérogénérateurs industriels de 150 mètres chaque, pour le compte de la société RES. Forcée de reconnaître que « le geste volontaire ne fait aucun doute car plusieurs haubans -les câbles soutenant le mât- ont été découpés net », la gendarmerie a même fourni bénévolement la photo du résultat aux journaflics, qui ont dûment crédité leur source en légende. Suite à la section de ses haubans, point faible de ce genre de structure, le mât de mesure n’a en effet pas résisté bien longtemps, et a fini par se plier en deux sous l’effet des vents mauvais qui continuent de souffler contre ces monstres d’acier.

Pour qui a un peu de mémoire, on se souvient que ce n’est pas la première fois qu’une infrastructure de la société RES est touchée. La nuit du 31 mai au 1er juin 2018 à Marsanne (Drôme), un incendie avait volontairement et totalement détruit une éolienne et endommagé partiellement une autre, causant plus de deux millions d’euros de dégâts. Un incendie revendiqué quinze jours plus tard par de joyeux anonymes qui précisaient notamment « Nous rêvons, non d’organisation, mais d’individu.es agissant pour leur compte », après avoir détaillé leur méthode enflammée afin d’inspirer d’autres ennemis de la domination.

RES qui est donc touchée pour la seconde fois en six mois est une multinationale anglaise dont le siège social français est basé en Avignon, et qui possède des bureaux de développement à Paris, Lyon et Bordeaux, ainsi que deux centres d’exploitation à Dijon et à Béziers. Elle gère déjà 37 parcs éoliens terrestres, et vient d’être désignée pour en construire un nouveau, cette fois offshore, dans la baie de Saint-Brieuc en Bretagne (62 gigantesques éoliennes de 216 m chacune)*. Pour qui serait intéressé à continuer de mettre des bâtons dans les roues des fournisseurs du jus de ce monde, RES vient également d’inaugurer une centrale photovoltaïque au sol de 2 hectares aux Lauzières, près de Nîmes (Gard), et de démarrer le chantier en novembre d’une seconde centrale à Saint Marcel (Eure, Normandie) sur 18 hectares (+ 16 hectares d’extension, permis de construire en cours). Enfin, pour clarifier à qui peut bien servir toute cette énergie, rajoutons que c’est également RES qui vient d’être choisie par le géant de la sidérurgie et de la guerre ArcelorMittal, pour construire une troisième centrale photovoltaïque au bord du Rhône, cette fois à Laudun-l’Ardoise (Gard) sur rien moins que… 20 hectares (la surface de 28 terrains de football, pour donner une idée).

Face aux éoliennes comme aux autres structures de câbles électriques, de flux d’ondes et de réseaux de données qui alimentent ce monde d’autorité, ces sabotages montrent une fois de plus qu’aucune d’entre elles n’est intouchable : avant leur construction en faisant se fracasser à terre leur études préalables, ou après en leur coupant directement la chique.

Vers une liberté sans mesure débarrassée de tous les barreaux techno-industriels !

[Reçu par mail]

Notes:
* Lauréate en avril 2012 de l’appel d’offres pour le projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, Ailes Marines est en charge du développement, de la construction et de l’exploitation du parc éolien en mer. Ailes Marines est une société détenue à 70 % par l’espagnol IBERDROLA et à 30% par AVEL VOR (composé de RES et de la Caisse des Dépôts et Consignations). Le journal officiel du 30 novembre 2018 vient de valider cet énorme projet, qui va donc démarrer sous peu.

repris de sans attendre demain

Cesare Battisti : la fin d’une cavale de 40 ans? cesare Battisti libre!, Liberté pour tous!!!

Cesare Battisti la fin d’une cavale. de 40  ans.Le sombre ministre de la justice du mouvement  cinq étoile a salué cette arrestation:: »une pensée envers les familles des victimes à qui l’ont peut désormais dire que la justice a été faite » Les dignitaires de la « gauche » italienne faisaient part de leur satisfaction source le monde  du 15/01
.On l’a toutes tous croisé, discuté avec lui à valence, Drôme à la cambuse du Noir( événement malheureusement disparu à valence)  Avant que Cesare Battisti soit arrêté sous la présidence  Chirac en 2004..

Cesare Battisti, trois fois victime

Le 12 juillet 1916, l’Empire Austro-Hongrois pendait Cesare Battisti, partisan de l’unité italienne. Aujourd’hui, on tente de refaire l’unité italienne sur le dos de son homonyme notre ami le militant politique Cesare Battisti, qui fuit la vengeance d’Etat depuis des décennies.

Victime d’un système judiciaire inique, fruit d’une période de lois d’urgence et d’un état d’exception qui a permis à des magistrats de porter à ses extrême une procédure déjà inquisitoire en soi, instituée par le Code fasciste Rocco et jamais changée. Avec les lois spéciales d’abord, les maxi-procès ensuite et enfin tangentopoli, on a assisté à un renversement de l’état de droit par lequel c’est l’accusé qui doit démontrer son innocence et non le contraire. Cesare Battisti est victime de cette abbrerration judirique, les accusations contre lui sont basées seulement sur des déductions ou sur des déclarations de repentis, qui comme toujours, parlent contraints par la violence ou pour des avantages, et constituent l’autre tragique colonne qui soutient l’architrave du procès injuste.

En second instance, il est victime d’un système médiatique qui a voulu le représenter comme un monstre contre lequel on construirait une cohésion nationale qui s’est étendue jusqu’à l’odieuse période de la re-pacification (et a trouvé son apogée dans l’horrible film de Marco Tulio Giordana, « La meglio gioventù »). Dans ce but on a invité pendant des années sur toutes les chaînes unanimes un homme en chaise roulante, victime parfaite, présenté comme le résultat de la méchanceté de Battisti et en taisant la réalité des faits, à savoir que l’homme a été mis dans cet état par son père, un bijoutiere shérif, de ceux qui plaisent tant à la droite et à la gauche et qui, solidement armé, avait déjà tiré sur deux jeunes (braqueurs, NDT) dans une pizzeria et puis a tiré sur son fils, détruisant sa vie pour défendre ses biens (au cours d’un braquage  de sa bijouterie NDT), mais devant l’aberration anthropologique  de l’homme qui pour défendre ses biens tire sur son fils, le pays s’est regardé dans le miroir, il s’est dégoûté et a décidé que le mieux était de construire le monstre Cesare Battisti
la troisième raison pour laquelle Cesare Battisti est victime, vous la lirez vous-même, dans les heures et les jours qui viennent, dans la fureur répressive, dans la colère des injustes, dans la soif de vengeance frurstrée des faibles, dans la bave de ces monstres assoiffés de bûchers et de tortures qui demanderont des peines exemplaires pour un homme contrait depuis de trop longues années à la fuite, transformée malgré lui en symbole d’une période politique depuis longtemps renfermée dans les archives de l’histoire.
Pour info sur l’affaire Battisti, ne surtout pas lire le Monde, qui ne reproduit que les thèses de l’accusation, mais lire ceci:

Cesare Battisti : ce que les médias ne disent pas, par Wu Ming 1.

8-9 Mars 2004

« Je ne peux cacher mon amertume en voyant resurgir certaines accusations contre la magistrature italienne qui, comme le disait à l’époque Pertini, contribua à arrêter le terrorisme tout en respectant la constitution et les règles de procédure. » Armando Spataro, La Repubblica, 8 mars 2004
« Face à une situation d’urgence […] Parlement et Gouvernement ont non seulement le droit et le pouvoir, mais aussi le devoir précis et indéclinable de prendre des mesures, en adoptant une législation d’urgence appropriée. »
Sentence 15/1982 de la Cour Constitutionnelle


Après la mise en liberté surveillée de Cesare Battisti, les médias italiens se sont déchaînés, déversant sur l’opinion publique tout le métal fondu pendant des années dans les hauts fourneaux du ressentiment, de la vengeance, de l’obsession sécuritaire.
Il est impossible de faire un compte rendu de tous les mensonges et les aberrations écrits et transmis cette semaine. Il n’y a pas un seul article, aussi bref soit-il, qui n’en contienne des dizaines. Même les détails apparemment insignifiants sont erronés. Des faits et des personnages qui n’ont rien à voir avec cette affaire sont jetés dans la marmite pour troubler le bouillon, déchaîner la panique morale, empêcher à n’importe quel prix l’usage de la raison.
Un lynchage médiatique comme on n’en avait plus vu depuis longtemps, auquel il est très difficile d’opposer des arguments, des éléments concrets et des reconstructions historiques un minimum approfondies.
Et pourtant on ne peut pas renoncer à exercer la raison, on ne peut pas courber le dos et se cacher la tête dans les mains en attendant que passe la bourrasque. Quand bien même il s’agirait d’une entreprise désespérée, il faut opposer la raison au fanatisme.
On ne peut pas passer sous silence que, dans ce pays, celui qui continue à s’opposer aux manipulations sécuritaires est destiné à se sentir seul : il s’agit d’une de ces campagnes où l’on doit se garder des deux côtés, à droite (cela va sans dire : ­en français dans le texte, NDT) et à gauche. Des deux côtés les arguments (même s’il est difficile de les appeler ainsi) sont les mêmes.
Cela ne devrait pas nous surprendre : parler de l’alerte au terrorisme signifie revenir sur les déformations juridiques, les entorses constitutionnelles et les pratiques inquisitoriales que le Part Communiste Italien de la fin des années Soixante-dix (celui du « compromis historique » et de la « solidarité nationale ») soutint avec enthousiasme et abnégation.
Les mêmes personnes, aujourd’hui, dirigent le centre gauche. Ou plutôt dirigent cette partie du centre gauche qui, comme les autruches, a récemment mis la tête dans le sable irakien, en refusant de voter contre la participation de l’Italie à l’occupation néo-coloniale de la Mésopotamie.
Ces mêmes personnes ont depuis longtemps délégué à une partie de la magistrature debout les difficultés d’une opposition à Berlusconi qu’elles n’étaient pas en mesure de conduire devant le Parlement (quand elles ne refusent pas de le faire afin de continuer le « dialogue », la « responsabilité face aux institutions » et l’embrouille bipartite du moment).
Nombre de « Juges rouges » (comme les appelle Berlusconi) sont les mêmes qui instruisirent et conduisirent les grands procès contre le terrorisme (vrai ou présumé : les mouvements sociaux de l’époque furent passés dans la même moulinette). La gauche est toujours guidée par la vision de l’histoire de ceux qui écrivirent et approuvèrent les lois d’exception et de ceux qui représentaient l’accusation aux procès qui en découlèrent.
Il n’est pas surprenant que ceux qui, à l’époque, prirent et défendirent des positions si drastiques, soient peu disposés à y revenir aujourd’hui
pour se reconnaître des torts, ou au moins pour remettre leurs raisons en perspective. Pour cette raison, aussi, qu’à droite, on donne sans pudeur dans le Grand Guignol, on répand de la tripaille pour clabousser de sang tout le champ de la discussion, on frotte les yeux des téléspectateurs avec des oignons. Avec l’arme de l’émotions incontrôlée et du chantage moral, on rappelle à l’ordre la gauche « réformiste », on la pousse à condamner la gauche « radicale », à diviser le camp de l’opposition. Comme si les « réformistes » avaient besoin d’être poussés…
Ainsi on condamne le Pays à l’éternelle peur des fantômes d’un passé, qui en réalité ne passe pas, et n’est évoqué que pour des motifs de basse cuisine politico-électorale.

1. Les lois spéciales 1974-82
« Ce livre, je l’ai écrit avec colère. Je l’ai écrit entre 1974 et 1978 en contrepoint idéologique de la législation d’exception. Je voulais montrer à quel point il est équivoque de feindre de sauver l’État de Droit en le transformant en État Policier. » (les italiques sont de l’auteur de l’article)
Italo Mereu, Préface de la deuxième édition de « Histoire de l’intolérance en Europe »
Pour dire que le terrorisme fut combattu sans renoncer à la Constitution et aux droits de la défense, il faut être mal informé ou menteur. La Constitution et la civilisation juridique furent mises en lambeaux, décret après décret, instruction après instruction.
Le décret-loi n.99 du 11-04-1974 porta à huit ans l’incarcération préventive, véritable « peine anticipée » contraire à la présomption
d’innocence (article 27, alinéa 2, de la Constitution).
La loi n. 497 du 14-10-1974réintroduisit l’interrogatoire de la personne arrêtée par la police judiciaire, ce qui avait été aboli en 1969.
La loi n. 152 du 22-05-1975 (« Loi Réale »). L’article 8 rend possible la fouille individuelle des gens sur place sans l’autorisation d’un magistrat, bien que la Constitution (article 13, alinéa 2) n’admette « aucune forme de détention, d’inspection, ou de fouille individuelle, ni aucune autre restriction à la liberté personnelle, sans un acte signé par l’autorité judiciaire et dans les seuls cas et modalités prévus par la loi. »
Dès lors, les forces de l’ordre purent (et peuvent toujours) fouiller des personnes dont l’attitude ou la simple présence dans un lieu donné ne
lui paraissaient « pas justifiables », même si la Constitution (article 16) précise que tout citoyen est libre de « circuler librement » où il veut.
La « Loi Reale » contenait plusieurs autres innovations liberticides, mais ce n’est pas ici le lieu de l’examiner.
Un décret interministériel du 04-05-1977 créa les « prisons spéciales ». Ceux qui y entraient ne bénéficiaient pas de la réforme carcérale mise en place deux ans auparavant. Le transfert dans une de ces structures était entièrement laissé à la discrétion de l’administration carcérale sans
qu’elle ait besoin de demander l’avis du juge de surveillance. Il s’agissait réellement d’un durcissement du règlement pénitentiaire fasciste de 1931 : à cette époque, seul le juge de surveillance pouvait envoyer un détenu en « prison de haute surveillance ». Le réseau des prisons spéciales devint vite une zone franche, d’arbitraire et de négation des droits des détenus éloignement du lieu de résidence des familles ; visites et entretiens laissés à la discrétion de la direction ; transferts à l’improviste afin d’empêcher toute socialisation ; interdiction de posséder des timbres (prison de l’Asinara) ; isolement total en cellules insonorisées dotées chacune d’une petite cour, séparée des autres, pour prendre l’air (prison de Fossombrone) ; quatre minutes pour prendre la douche (prison de l’Asinara) ; surveillance continuelle et fouilles corporelles quotidiennes ; privation de tout contact humain et même visuels par les interphones et la totale automatisation des portes et des grilles etc.
Tels étaient les lieux où les prévenus, selon la loi encore présumés innocents, passaient leur incarcération préventive. La Constitution, article 27, alinéa 3, dit « Les peines contraires au respect humain ne peuvent être infligées aux condamnés et doivent tendre à la rééducation ».
Vers quelle rééducation tendait le traitement décrit ci-dessus ?
La loi n.534 du 08-08-1977, article 6, limita la possibilité pour la défense de déclarer nul un procès pour violation des droits d’un accusé et rendit encore plus expéditif le système des notifications, facilitant ainsi le début des procès par contumace (contrairement au droit de la défense et contre la Convention européenne des droits de l’homme de 1954).
– Le « décret Moro » du 21-03-1978 non seulement autorisa la garde à vue de vingt-quatre heures pour vérification d’identité, mais il supprima la limite de la durée des écoutes téléphoniques, légalisa les écoutes même sans mandat écrit, les admit comme preuves dans d’autres procès que ceux pour lesquels on les avait autorisées, enfin il permit les « écoutes téléphoniques préventives » même en l’absence du moindre délit. Inutile de rappeler que la Constitution (article 15) définit comme inviolable la correspondance et tout autre moyen de communication, sauf dans le cas d’un acte motivé émis par l’autorité judiciaire et « avec les garanties établies par la loi ».
Le 30-08-1978 le gouvernement (en violation de l’article 77 de la Constitution) promulgua un décret secret qui ne fut pas transmis au Parlement et ne fut publié dans le « Journal Officiel » qu’un an plus tard. Ce décret donnait au général Carlo Arberto della Chiesa – sans pour autant le décharger du maintient de l’ordre dans les prisons – des pouvoirs spéciaux pour lutter contre le terrorisme.
Le décret du 15-12-1979 (devenu ensuite la « Loi Cossiga », n. 15 du 06-02-1980), non seulement introduisit dans le code pénal le fameux article 270 bis « Quiconque encourage, constitue, organise et dirige des associations dont le but est de renverser l’ordre démocratique par la violence, encourt une réclusion de 7 à 15 ans. Quiconque participe à de telles associations sera puni d’une réclusion de 4 à 8 ans ».
Dans le code pénal, l’article 270 existait déjà [1] mais il autorisa aussi la police, dans le cas de délits de « conspiration politique par le biais d’associations » et de délits « d’associations de malfaiteurs », à procéder à des arrestations préventive d’une durée de 48 heures, plus quarante-huit heures supplémentaires de garde à vue afin de justifier les mesures prises. Pendant quatre longues journées un citoyen soupçonné d’être sur le point de conspirer pouvait rester à la merci de la police judiciaire sans avoir le droit d’en informer son avocat.
Durant cette période il pouvait être interrogé et fouillé et dans de nombreux cas on a parlé de violences physiques et psychologiques (Amnesty International protesta à plusieurs reprises). Tout cela grâce à l’article 6, une mesure extraordinaire qui a durée un an.
L’article 9 de la loi permettait les perquisitions pour « raison d’urgence » même sans mandat. La Constitution, article 14, dit : « Le domicile est inviolable. On ne peut pas y effectuer d’inspections, de perquisitions ni d’arrestations, sauf dans les cas et les modalités prévus par la loi et selon les garanties prescrites par la protection des libertés personnelles » (c’est moi qui souligne). En quoi consiste cette protection des libertés dans un système où sont légalisés l’arbitraire, les lubies du policier, la faculté de décider à vue s’il est nécessaire d’avoir ou non un mandat pour perquisitionner ?
Dans l’article 10, la fin de l’incarcération préventive pour délits de terrorisme était prolongée d’un tiers par échelon judiciaire. De cette manière, jusqu’à la Cassation, on pouvait atteindre dix ans et huit mois de détention en attendant le jugement ! Avec l’article 11, on introduisit un grave élément de rétroactivité de la loi, permettant d’appliquer ces nouveaux délais aux procédures déjà en cours. Le but était clair : repousser les dates butoirs afin d’éviter que des centaines d’enterrés vivants attendent leur jugement à l’air libre.
La « loi sur les repentis » (n. 304 du 29-05-1982) couronna la législation d’exception en concédant des remises de peine aux « repentis ». Le texte parlait explicitement de « repentir ». Dans un livre qui, ces derniers jours, a été souvent cité (sur le Net mais certainement pas dans les médias traditionnels), Giorgio Bocca se demandait qui pouvait bien être ce « repenti ». « Une personne qui, par convictions politiques, a adhéré à un parti armé et qui ensuite, après un revirement d’opinion, s’en est dissocié au point de le combattre, ou encore quelque aventuriste qui s’est amusé à tuer son prochain et qui, une fois capturé, essaye d’échapper à la punition en dénonçant tout et n’importe qui ? »
Je cite le groupe musical « Elio e le storie tese » : « Je pencherais pour la seconde hypothèse / parce qu’elle exhale une odeur nauséabonde » (chanson de « Urna », 1992).
Bocca poursuivait : « Sont-ils des terroristes repentis ces petits chefs terroristes qui ont commencé par envoûter les collégiens, les ont convaincus de s’enrôler et les ont dénoncés pour jouir de la clémence des juges ? Sont-ils des repentis sincères ceux qui, en l’absence de dénonciations sérieuses, les ont inventées ? L’état de droit, ce n’est pas la morale absolue ni l’observance rigoureuse des lois en toutes circonstances, mais bien la distinction et le contrôle des fonctions. Dans un état de droit, la police peut se laisser aller à des méthodes inquisitoriales, mais le citoyen peut raisonnablement compter sur le contrôle de la police par la justice. Cependant si l’on accepte, avec la loi sur les repentis et assimilés, que juges et policiers jouent le même rôle, quel contrôle sera alors possible ? Toutefois on dit que la loi sur les repentis a été efficace, qu’elle a permis des centaines d’arrestations et la fin du terrorisme. C’est confondre la cause et les effets : ce ne sont pas les repentis qui ont vaincu le terrorisme mais c’est la défaite du terrorisme qui a créé les repentis. On devrait se demander si la loi a été ou non bénéfique à ce bien suprême d’une société démocratique qu’est le système des garanties juridiques. La réponse est que les dommages l’ont emporté sur les avantages, même si une opinion publique, indifférente au thème des garanties jusqu’au jour où elle est directement et personnellement touchée, fait semblant de ne pas s’en rendre compte. Le fait est qu’une bonne partie de la magistrature debout s’est laissée séduire par les résultats faciles et éclatants du système des repentis, qu’elle a pris pour argent comptant les déclarations des repentis jusqu’à renverser les fondements du droit, que les rumeurs ont remplacé les preuves. De grand procès ont été bâtis sur les déclarations de repentis, on a effectué des centaines d’arrestations avant de rassembler les preuves. Un magistrat italien a pu déclarer à une radio française, à propos de l’affaire Hyperion… ’Je n’ai pas de preuves mais j’en trouverai’. Les hommes politiques, les enseignants, les moralistes ne se sont pas préoccupés des conséquences inquisitoriales de la loi, de la chaîne infernale des délations incontrôlables qu’elle mettait en mouvement. La réaction des victimes de la délation a été, comme on pouvait le prévoir, féroce, une série de cadavres de ’balances’ ont été ramassés après coup par les gardiens de prison, selon la loi barbare de nos prisons. Dans la fosse aux serpents tout est possible et rien n’est contrôlable. »
Je vous demande pardon pour la longueur de cette citation, mais je crois qu’elle en valait la peine.
La Cour Constitutionnelle ne put nier que toutes ces lois étaient constitutives d’un état d’exception elle décida tout simplement que, « vu l’urgence », c’était bien comme ça. Ponce Pilate a encore les mains dans la cuvette.
Il n’y a pas de mauvaise mémoire publique qui puisse écarter cette réalité, il n’y a pas d’ex PM (ministère public) qui puisse arriver à me faire accepter cette barbarie au nom de la « Raison d’État », aucune gauche respectueuse de la loi ne pourra jamais me convaincre du bien fondé de tout cela.

2 – Terrorisme, conscience, « guerre préventive »
« C’est justement l’état d’âme, la pensée cachée et non dite, la désobéissance intérieure, qui deviennent l’objet des enquêtes, puisque c’est ce que les juges aspirent à vérifier… Dans les procès de ces dernières années, on a soumis à l’évaluation du juge pénal des comportements tels que la création d’un collectif de travailleurs opposé au syndicat, l’organisation de séminaires autogérés, la collaboration à un périodique lié à une structure associative considérée comme illicite par le biais d’un article au contenu illicite, l’intervention devant une assemblée universitaire, et, généralement, tout échange de documents politiques, lettres, coups de fils, etc, dont le contenu n’est pas pénalement punissable. »
Antonio Bevere, « Processo penale e delitto politico, ovvero della moltiplicazione e dell’anticipazione delle pene », (Procés pénal et délit polique, ou de la multiplication et de l’anticipation des peines) dans Critica del dritto (Critique du Droit). 29-30, Sapere 2000, Avril-Septembre 1983
La Constitution, article 27, alinéa 1, dit que « la responsabilité pénale est personnelle ».
Pourtant notre code pénal (qui remonte au fascisme et qui fut durci sur plusieurs points à l’époque des lois spéciales) pullule de délits comme le « concours moral » ou l’ « adhésion psychologique » au délit, ainsi que de toute forme de délits associatifs que l’on puisse imaginer sur la surface de la terre.
Une grande partie des instruction sur le terrorisme travaillait surtout sur ces éléments mais aussi sur les soupçons et les intentions (le fameux « être sur le point de ») selon une idée extrêmement répandue du concours, du recel et des contiguïtés.
On en arriva à théoriser les « intentions terroristes » comme existant « au-delà du but immédiatement poursuivi par la personne agissante (meurtre, dégâts, etc.) » et de le définir comme un « délit à forme libre » où le dol spécifique « offre l’élément unificateur et l’essence des délits terroristes » (c’est moi qui souligne)- [2] . Plus simplement c’est l’intention qui est terroriste, la fin ultime, même s’il faut faire abstraction des faits concrets. Ce n’est pas étonnant si, dans de nombreuses affaires, on finit par faire le procès de la personnalité et de l’idéologie des accusés, n’hésitant pas à identifier cette dernière d’après leurs relation amicales avec Pierre et Paul ou parce qu’ils ont hébergé Jacques.
On est terroriste, indépendamment même de ce qu’on fait. C’est l’intention qui est terroriste, c’est contre elle qu’est menée une « guerre préventive », ce qui est typique de la société de contrôle. Il y a « conspiration », même si elle a abouti sur rien. On peut vous accuser de « insurrection » même si l’insurrection n’a pas eu lieu. Comme dit Pietro Calogero, il s’agit d’un « délit à consommation anticipée », ce qui veut dire – plus simplement – que le vrai délit est de vouloir l’insurrection. Tribunaux de la conscience.
Je ne suis pas juriste, pourtant il me semble que je peux saisir le noyau idéologique ; le « meme » de cette idée de « prévention » à la même époque, Outre Atlantique, dans l’Anti-Riot Act – avril 1968, conçu et utilisé contre les mouvements afro-américains et la mobilisation pour mettre fin à la guerre au Viêt-nam. Cette loi punit ceux qui, au cours d’un déplacement sur le réseau routier ou pendant l’utilisation des infrastructures du réseau routier, commettent des actes destinés à « inciter, organiser, promouvoir, encourager, participer et fomenter une émeute [riot] ou aider quelqu’un dans ce sens ». Selon la loi américaine, un riot est un rassemblement de cinq personnes ou plus qui, en se comportant de manière violente ou en menaçant de le faire, mettent en grand péril les personnes ou les biens.
Pour résumer, certains membres des mouvements américains furent soumis à des enquêtes, jugés et condamnés pour avoir voyagé sur le réseau routier dans l’intention d’aider quelqu’un à encourager le rassemblement de cinq personnes risquant de se comporter de manière à causer des dommages à la propriété d’autrui. J’espère avoir démontré clairement la grande distance qui sépare la personne du délit présumé.
Qu’il soit bien clair que je ne suis pas en train de dire que tous les accusés des procès contre le terrorisme étaient étrangers aux faits reprochés, loin de là . Toutefois, beaucoup de gens furent jugés et condamnés non pas pour des actes spécifiques mais plutôt au nom d’une idée abstraite de « spécificité terroriste ». Le légendaire « procès d’intention » devint une réalité grâce à la Raison d’État.
Les effets de cette déformation sur l’opinion publique perdurent encore aujourd’hui.
Ce n’est pas un hasard si ce qu’on reproche le plus à Cesare Battisti, c’est de « ne pas s’être repenti ».
Ce n’est pas un hasard si la croissante « monstrification » médiatique de Cesare Battisti, fait désormais abstraction des délits pour lesquels il a été condamné et se concentre sur son style de vie d’aujourd’hui, on l’accuse d’être « lâche » parce qu’il a fuit, d’être « fourbe » parce que le « lobby des écrivains de gauche » le protège, on l’agresse avec des flashes à bout portant à sa sorti de prison afin d’obtenir des images étranges, de figer la grimace fugace et de le balancer à la une des journaux pour montrer à quel point il est « affreux, sale et méchant ».
Un journaliste de l’Unità  [journal d’une courant des Democrates de Gauche, l’ex-Parti Communiste Italien] se demande : « Battisti est-il toujours convaincu que tuer le boucher Lino Sabbadin ou le bijoutier Pierluigi Torregiani fut un acte révolutionnaire ? »
Dans un pays laïc, réellement dominé par une culture du droit et des garanties, la « conviction » de Battisti, la « pseudo-enquête psychologique » sur son repentir, seraient hors sujet et n’auraient aucune influence.

3 – Censures et erreurs de la presse sur l’affaire Battisti
Mon objectif n’est pas de démontrer que Cesare Battisti est innocent. Ce n’est ni à moi ni à l’opinion publique d’en juger. Ce que je tiens à faire comprendre, c’est qu’en général la manière d’aborder cette affaire souffre de toutes les distorsions, vices de procédure et imbroglio non résolus de la période de l’état d’urgence. Ce sont ces éléments, dont on ne veut pas faire table rase, qui empêchent une analyse rationnelle, laïque et constructive.
Les reconstitutions hâtives du cas judiciaire de Cesare Battisti, éditées dans la presse italienne, sont très éloignées de la réalité des
faits et même en contradiction avec les actes de l’instruction et des procès. Si même un des PM (Ministère Public) de l’époque glisse des erreurs grossières dans sa lettre ouverte, écrivant par exemple que le bijoutier Torregiani avait tué un cambrioleur dans son propre magasin alors que ça s’est passé au restaurant Transatlantico [3] , que penser des simples commentateurs de versions de quatrième main ?
Tous, vraiment tous, répètent que Battisti a tiré sur Torregiani et sur son fils de treize ans, condamnant ce dernier au fauteuil roulant. Alberto Torregiani a même été interviewé par les chaînes télévisées qui l’ont présenté comme « victime de Cesare Battisti ». Pourtant, selon les dires du même ex-P.M, Battisti ne faisait pas partie du commando qui a tué Torregiani. [4] Battisti a été condamné pour avoir « conçu » et/ou « organisé » ce crime, conclusion très difficile à démontrer, entièrement basée sur des présomptions et des témoignages de « repentis ». C’est une des choses qui, de l’autre côté des Alpes, fait tiquer aussi bien la justice que l’opinion publique. Battisti est également dénoncé par des « repentis » en tant que responsable de deux meurtres perpétrés le même jour à la même heure. Face à cette évidente impossibilité logique, le tableau se modifie, il serait exécuteur matériel de l’un (meurtre de Sabbadin) et « concepteur » de l’autre (crime Torregiani). De plus il serait également responsable de dizaines et dizaines de braquages et, en général, de tous les délits commis par l’organisation dont il faisait partie, les Prolétaires Armés pour le Communisme (groupe qui eut une existence assez brève).
Ceux qui ignorent à quel point notre droit (surtout celui des lois spéciales anti- terrorisme) est entaché de contiguïtés, de complicités et de « co-participations » de toutes sortes, ne peuvent que s’étonner et trouver des contradictions dans le tableau dépeint par la sentence.
Je ne suis pas en train de mener une contre-enquête, ce qui m’importe de comprendre c’est pourquoi, devant les énormes idioties relatées dans les médias sur le rôle de Battisti dans le meurtre de Torregiani, monsieur Spataro n’a pas agi dans l’intérêt d’une information juste et d’une meilleure compréhension de l’affaire, en prenant papier et stylo pour expliquer ’Attention, ceci n’est pas vrai ?’  » Pourquoi, bien que sachant parfaitement que Battisti n’a jamais tiré sur un petit garçon sans défense, Spataro n’a-t-il pas démenti le hurlement des chiens de l’information ? Pense-t-il avoir fait honneur à la fonction publique qu’il exerce en se comportant de manière si hésitante ?
Le directeur d’un journal raciste, lors d’une émission télé, a crié, sur le registre de l’hystérie, que Cesare Battisti « a tiré dans le dos du bijoutier Torregiani », décrivant le guet-apens de manière encore plus ignoble que ce qu’on peut imaginer. Mais Battisti n’y était pas, comme nous l’a confirmé Mr Spataro. En outre, Torregiani – qui portait un gilet pare balles – affronta le commando et répliqua aux tirs. Ce qui rend la tragédie plus amère, c’est que ce fut une de ses balles qui frappa son fils Alberto.
La veille, Torregiani dînait au Transatlantico avec un de ses clients, M. Lo Cascio. A un moment donné deux hommes entrèrent dans le restaurant et, sous la menace de leurs armes, dérobèrent portefeuilles, bijoux, montres etc. Se comportant de manière pour le moins « imprudente », Torregiani et Lo Cascio dégainèrent leurs pistolets et déclenchèrent une fusillade au cours de laquelle un des braqueurs et un client furent tués, ce dernier serait encore vivant si tout les monde avait gardé son sang froid au lieu d’essayer de se faire justice soi-même.
Ce fait divers ne justifie en rien la justice sommaire des P.A.C., d’autant plus que si Torregiani s’est rendu coupable lui même de justice sommaire, en le tuant et en blessant un innocent cette organisation ne fit que répéter l’histoire de la veille.
Mais justement, comme il est hors de question de justifier cet attentat, pourquoi soustraire cet épisode de toutes les reconstitutions de l’affaire ?
Pourquoi cacher ce premier maillon de la chaîne ? Peut-être parce que Pierluigi Torregiani ne peut être décrit comme un être humain, avec ses contradictions et ses tragiques erreurs, mais seulement comme une « héros bourgeois », un saint défenseur des biens, un chevalier blanc, pour que Battisti apparaisse encore plus sanguinaire et monstrueux ?
Et encore pourquoi omettre de citer les protestations d’Amnesty International pour la manière dont ont été traités les suspects pendant leur garde à vue, utilisant le terme sans équivoque de « torture » ? Vrai ou faux ? Ce n’est pas en se taisant qu’on trouvera la réponse.

4 – Le « mal français »
« Mais comment se permettent-ils ces Français ? Pensent-ils pouvoir nous donner des leçons ? » Voilà un des leitmotivs de ces derniers jours. Ressentiment envers l’opinion publique française qui ne veut pas nous rendre un « boucher », un « monstre ». Comme ils sont arrogants, nos « cousins » ! « Ils sont fous ces Gaulois ! ».
Au lieu d’essayer de comprendre le point de vue des autres, nous considérons que c’est « nous » qui avons raison de manière évidente et indiscutable. Et on ne se rend pas compte que, pendant que nous les accusons de se mêler de nos affaires, c’est nous qui nous mêlons des leurs. Pourquoi les Français devraient-ils renier une pratique juridique vieille de plusieurs dizaines d’années, la dénommée « Doctrine Mitterrand », respectée par tous les gouvernements de gauche comme de droite qui se sont succédés depuis, simplement parce que leur ministre Perben a passé des accords avec notre ministre Castelli ?
Si le ministre de la justice chinois, ou birman, au nez et à la barbe des lois italiennes qui interdit l’arrestation et l’extradition des personnes condamnées à mort dans leurs pays d’origine, obtenait de Castelli l’arrestation et l’extradition d’un réfugié (appelons-le Chèsà ré Xiliren), ne réagirions-nous pas avec force ?
Et si nous apprenions qu’un tribunal italien a déjà examiné le cas de ce Xiliren en 1991, prononçant un avis défavorable à son extradition, et qu’il revient sur cette décision alors qu’aucun élément nouveau ne justifie une nouvelle arrestation et un réexamen de l’affaire treize ans après ?
Et si, pour couronner le tout, Chèsà ré Xiliren n’avait jamais commis aucun délit dans notre pays, se comportant, au contraire, de manière exemplaire et contribuant de surcroît à la culture nationale ?
Cet exemple présente un défaut : la Chine et la Birmanie ne font pas partie de l’Union Européenne. En fait ce ressentiment à l’égard des Français se fonde sur l’idée que nos « cousins » sont en train de faire obstacle à « l’espace juridique européen ». Cette critique vient d’un pays, le nôtre, qui a été critiqué et condamné plusieurs fois par la cour de Strasbourg ; d’un pays qui pendant plus de quarante ans, n’a pas respecté la Convention européenne en ce qui concerne la condamnation par contumace ; d’un pays qui, pendant et après le G8 a gardé en détention des citoyens européens sur la base d’accusations invraisemblables, s’attirant même la protestation officielle du gouvernement autrichien. En outre l’Italie détient actuellement la première place parmi les gouvernements les plus « anti-européens » et a été la risée de tout le monde pendant le semestre où elle a présidé l’UE . Pouvons-nous vraiment nous permettre de critiquer qui que ce soit sur ces sujets ?
Ensuite il y a ceux qui disent que les Français ne sont tendres qu’avec les terroristes des autres, traitant très mal les leurs. Sans aucun doute.
Contrairement aux affirmations de nos médias, la France n’est pas un pays qui félicite les militants de la lutte armée en leur tapant amicalement sur l’épaule. On les met en taule, comme dans le reste du monde. Nous pouvons donc simplement conclure que la gauche française ne défend pas Battisti parce qu’il a été un terroriste, mais malgré le fait qu’il l’ait été.
L’opposition à l’extradition dépasse largement Battisti et son parcours personnel, bien qu’il soit opportun de noter qu’il n’a commis aucun délit
depuis trente ans et qu’il n’a aucun lien avec les nouveaux groupes armés.
La campagne va bien au-delà , pour les Français, il s’agit de défendre un principe, celui du droit d’asile, et un point d’honneur, celui de la parole donnée par Mitterrand à nos compatriotes réfugiés dans l’Hexagone.

5 – Solution politique et amnistie
Il aura fallu un écrivain français, Daniel Pennac, pour réussir à parler d’amnistie dans les pages d’un quotidien italien. Un de nos compatriotes n’aurait probablement jamais réussi à passer certains « filtrages ». Pennac, interviewé par un quidam, a dit : « Avec la République l’amnistie est devenue quelque chose de nécessaire à la conception républicaine de la paix sociale. Il y a l’exemple de la Commune mais, plus près de nous, celui de l’amnistie des membres de l’OAS, qui se sont battus avec bombes et violence contre l’indépendance de l’Algérie. Pourtant, quatre ans après la fin de la guerre, ils ont été amnistiés. Ils étaient d’extrême droite, ils ont tué, je ne cautionne pas le fait qu’ils aient tué, mais il fallait les amnistier […] L’amnistie est le contraire de l’amnésie. Il s’agit de fermer une porte pour permettre aux historiens d’analyser une période de manière moins passionnelle. Il m’est difficile de l’admettre sentimentalement, surtout quand on pense aux victimes. Toutefois il ne faut pas considérer le problème d’un point de vue affectif. »
C’est un souhait qui tombe dans l’oreille d’un sourd, dans ce pays on ne peut affronter certaines choses qu’à coups d’émotions et de psychologie des foules. On est encore hystérique sur les années Quarante, sur les « foibe », sur l’épuration sauvage des fascistes exécutée par les Volante Rossa et les groupes similaires, alors comment imaginer que l’on puisse entamer un débat sur l’état d’urgence sans remuer tout ce qui est exposé plus haut. Surtout aujourd’hui, avec l’opposition à Berlusconi planquée derrière les sacs de sable des tranchées judiciaires (un beau cadeau, avec beaucoup de rubans, d’un certain leadership « girotondiste » .
Et pourtant il faut essayer. Je ne crois pas exagérer en affirmant que ce pays ne pourra jamais s’améliorer sans réfléchir à ce qui s’est passé dans les années Soixante-dix. Et ce n’est qu’après l’amnistie des derniers prisonniers et réfugiés de ce que la culture dominante appelle « les années de plomb », après la solution politique d’un problème qui fut et reste politique et pas seulement criminel, que l’on pourra espérer comprendre ce qui s’est passé et comment ces événements ont conditionné la vie publique italienne.
Wu Ming 1

– Traduction : Arlette Raynal, Serge Quadruppani
– Source : www.wumingfoundation.com.

 

[1« Quiconque, sur le territoire de l’État, encourage, constitue, organise ou dirige des associations destinées à instituer par la violence la dictature d’une classe sociale sur les autres, ou à supprimer violemment une classe sociale, ou encore à bouleverser les violemment l’ordre économique et social constitués dans l’État, encourt une réclusion de 5 à 12 ans. Est soumis à la même peine quiconque, sur le territoire de l’État, encourage, constitue, organise et dirige des associations dont le but est la suppression par la violence de tout ordre politique et juridique de la société. Quiconque participe à de telles associations encourt une réclusion de 1 à 3 ans. »
Il est évident qu’il s’agit du même délit. Dans ce cas pourquoi ce « double emploi », si ce n’est pour isoler et amplifier la « spécificité terroriste » et ainsi rallonger les peines ?,
[2Citation de ce qu’on nomme « Carte de Cadenabbia », document qui conclue le colloque de magistrats en charge des principales enquêtes sur le terrorisme, cit. R. Canosa – A. Santosuosso, Il processo politico in Italia, Critica del Dritto (Le procès politique en Italie, Critique du Droit)N° 23-24, Nuove Edizioni Operaie, Rome, Octobre ’98’ – mars 1982, page 17.
[3La reconstitution détaillée des événements qui suivent est tirée du « Processo all’instruttoria. Storia di un’inquisizione politica » (Procès de l’instruction. Histoire d’une inquisition politique) de Laura Grimaldi, Ed. Milano Libri, 1981.
[4D’après un texte d’Armando Spataro, repris intégralement dans « Se a Parigi pari sono Battisti e Victor Hugo » de Mario Pirani, La Repubblica, 8 mars 2004, page 14.
[5De girotondi : mouvement de citoyens qui forment des « rondes » en se tenant par la main autour de bâtiments (dont les palais de justice) incarnant les institutions menacées par Berlusconi.
 repris de quadruppani.blogspot.com

Lyon, france:Le « procès des 66 » : l’anarchisme sur le banc des accusés

Du 8 au 28 janvier 1883 se déroule à Lyon le procès de 66 anarchistes. Leur crime ? « avoir (…) été affiliés ou fait acte d’affiliation à une société internationale, ayant pour but de provoquer à la suspension du travail, à l’abolition du droit de propriété, de la famille, de la patrie, de la religion, et d’avoir ainsi commis un attentat contre la paix publique. » (1)C’est l’un des premiers « procès spectacles » de la justice  contre l’anarchisme, annonciateur d’une répression judiciaire sans pareille.

la Commune de Lyon en 1870,

En 1878, une grève dure éclate à Montceau les mines(Bourgogne). Les gendarmes interviennent, les affrontements sont violents. En août 1882, de nouvelles émeutes de mineurs ont lieu à Montceau-les-Mines.

En juin, puis en août 1882, à Montceau-les-Mines, la bande noire commet ses premiers attentats contre des vitrines catholiques et bourgeoises.

À Lyon, dans la nuit du 22 octobre 1882, deux détonations, suivies d’une formidable explosion, éclatent dans le restaurant du théâtre Bellecour dit « L’Assommoir ». L’anarchiste Antoine Cyvoct est soupçonné d’en être l’auteur

Le 23 octobre 1882, un autre attentat a lieu au bureau de recrutement militaire de La Vitrolerie

Au début de l’année 1881 se forme la Fédération révolutionnaire de la région de l’Est, regroupant les militants révolutionnaires de cette région. Les anarchistes dominent très largement cette Fédération, qui tente de participer à la reconstruction de la première Internationale

Dans la région lyonnaise, le mouvement anarchiste naissant jouit d’un développement très important. Des groupes se créent et de multiples périodiques anarchistes voient le jour au début des années 1880 : Le Droit social, L’Étendard révolutionnaire, La Lutte,

Et c’est le 19 janvier que les prévenus liront devant le Tribunal correctionnel de Lyon la déclaration suivante, devenue aujourd’hui texte primordial de référence :

« Ce qu’est l’anarchie, ce que sont les anarchistes, nous allons le dire :
Les anarchistes, Messieurs, sont des citoyens qui, dans un siècle où l’on prêche partout la liberté des opinions, ont cru de leur devoir de se recommander de la liberté illimitée.
Oui, Messieurs, nous sommes, de par le monde, quelques milliers, quelques millions peut-être – car nous n’avons d’autre mérite que de dire tout haut ce que la foule pense tout bas- nous sommes quelques milliers de travailleurs qui revendiquons la liberté absolue, rien que la liberté, toute la liberté !Nous voulons la liberté, c’est-à-dire que nous réclamons pour tout être humain le droit et le moyen de faire tout ce qui lui plaît, et ne faire que ce qui lui plaît ; de satisfaire intégralement tous ses besoins, sans autre limite que les impossibilités naturelles et les besoins de ses voisins également respectables.Nous voulons la liberté, et nous croyons son existence incompatible avec l’existence d’un pouvoir quelconque, quelles que soient son origine et sa forme, qu’il soit élu ou imposé, monarchique ou républicain, qu’il s’inspire du droit divin ou du droit populaire, de la Sainte-Ampoule ou du suffrage universel.
C’est que l’histoire est là pour nous apprendre que tous les gouvernements se ressemblent et se valent. Les meilleurs sont les pires. Plus de cynisme chez les uns, plus d’hypocrisie chez les autres !
Au fond, toujours les mêmes procédés, toujours la même intolérance. Il n’est pas jusqu’aux libéraux en apparence qui n’aient en réserve, sous la poussière des arsenaux législatifs, quelque bonne petite loi sur l’Internationale, à l’usage des oppositions gênantes.
Le mal, en d’autres termes, aux yeux des anarchistes, ne réside pas dans telle forme de gouvernement plutôt que dans telle autre. Il est dans l’idée gouvernementale elle-même; il est dans le principe d’autorité.La substitution, en un mot, dans les rapports humains, du libre contrat, perpétuellement révisable et résoluble, à la tutelle administrative et légale, à la discipline imposée; tel est notre idéal.Les anarchistes se proposent donc d’apprendre au peuple à se passer du gouvernement comme il commence à apprendre à se passer de Dieu.
Il apprendra également à se passer de propriétaires. Le pire des tyrans, en effet, ce n’est pas celui qui nous embastille, c’est celui qui nous affame; ce n’est pas celui qui nous prend au collet, c’est celui qui nous prend au ventre.

Pas de liberté sans égalité ! Pas de liberté dans une société où le capital est monopolisé entre les mains d’une minorité qui va se réduisant tous les jours et où rien n’est également réparti, pas même l’éducation publique, payée cependant des deniers de tous.
Nous croyons nous, que le capital, patrimoine commun de l’humanité, puisqu’il est le fruit de la collaboration des générations passées et des générations contemporaines, doit être à la disposition de tous, de telle sorte que nul ne puisse en être exclu; que personne, en revanche, ne puisse accaparer une part au détriment du reste.

Nous voulons, en un mot, l’égalité; l’égalité de fait, comme corollaire ou plutôt comme condition primordiale de la liberté. De chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins ; voilà ce que nous voulons sincèrement, énergiquement; voilà ce qui sera, car il n’est point de prescription qui puisse prévaloir contre les revendications à la fois légitimes et nécessaires. Voilà pourquoi l’on veut nous vouer à toutes les flétrissures.

Scélérats que nous sommes ! Nous réclamons le pain pour tous, le travail pour tous; pour tous aussi l’indépendance et la justice. »

-1Chefs d’accusation :
Deux groupes avaient été fait.
Pour le premier l’acte d’accusation était : « d’avoir depuis moins de trois ans à Lyon ou sur toute autre partie du territoire français été affilié ou fait acte d’affiliation à une société internationale, ayant pour but de provoquer la suspension du travail, l’abolition du droit de propriété, de la famille, de la patrie, de la religion, et d’avoir ainsi commis un attentat contre la paix publique ».
Pour le second groupe, l’accusation était enrichie d’avoir accepté des fonctions dans l’association internationale ou d’avoir aidé à son développement des 3 façons suivantes :
– en recevant ou provoquant à son profit des souscriptions.
– en lui procurant des adhésions.
– en propageant ses doctrines et ses statuts.

[2] Condamnations :
Inculpés du second groupe :
– 4 ans de prison pour Pierre Martin.
– 5 ans pour Kropotkine, Gautier, Bernard et Bordat.
Sur les 52 inculpés du premier groupe, 39 ont écopé de 6 mois à 3 ans de prison. C’est une vision partielle qui ne prend pas en compte les condamnations par contumace, ni les (faibles) réductions de peines en appel.

Précisions historiques : Facelift (L.G.)

International : Affiche en solidarité avec les inculpé-e-s du G20 à Hambourg

Solidarité internationale avec les personnes confrontées à la répression du G20

En juillet 2017, les chefs d’État des pays les plus puissants du monde se sont réunis à Hambourg lors du sommet du G20.

Des dizaines de milliers de personnes ont exprimé leur rejet.

Durant trois jours et trois nuits, il y a eu toutes sortes d’actions : manifestations, sabotages, combats de rue avec la police, destruction de la propriété privée.
Un an plus tard, comme c’était à prévoir, il y a une vaste réponse répressive internationale : perquisitions, arrestations, détentions provisoires, peines de prisons fermes.

Les raisons pour lesquelles nous sommes allé-e-s au contre-sommet sont toujours valables : frontières, centres de rétention, racisme, prisons, hétéro-patriarcat, travail salarié, l’exploitation et la marchandisation de toutes formes de vie…

L’impulsion qui nous a poussée ces jours-là à chérir les flammes, à balancer des pavés et à piller est la même qui fait battre nos cœurs. C’est pourquoi, pour montrer notre solidarité, nous ne concevons pas de meilleur moyen que celui d’étendre l’attaque.

 

[Affiche parue en plusieurs langues sur Contramadriz, 11.01.2019]

Valence, Drôme:En dehors des vacances ça bloque sur l’autoroute

13 janvier soir : l’autoroute A7 bloquée aux camions dans les deux sens par gilets jaunes

Des camions ont été bloqués dans les deux sens sur l’A7 à Valence Sud

Dimanche 13 janvier, à partir de 21h, une centaine de gilets jaunes a bloqué les camions qui voulaient rentrer sur l’autoroute au niveau du péage de Valence SUD.
Cette action s’inscrivait dans un mot d’ordre national de bloquer les camions pour bloquer l’économie.

- Voici les infos en provenance de plusieurs correspondants sur place :

Des plots en plastique et des pneus servaient à sécuriser tout le monde, tout s’est bien passé. Les gilets jaunes étaient contents de se retrouver et de passer à l’action.
Une bonne dizaine de camions ont été détournés ou bloqués. Les voitures avaient parfois un peu peur de s’engager, elles pensaient que tout était bloqué, mais seuls les camions étaient concernés.
Une voiture avec deux gendarmes étaient stationnée à côté, d’autre voitures policières sans doute tournaient autour.

Comme les camions venant de Grenoble étaient déviés en amont sur Valence Nord, le groupe a décidé d’aller bloquer carrément l’autoroute A7 !

des piles de pneus ont été mises sur l’autoroute des deux côtés : Sud-Nord et Nord-Sud.

Les gilets jaunes déterminés sont allés au bord de l’autoroute avec une grosse pile de pneus.
Après avoir ralenti les flux de véhicules pour la sécurité de tous (nul besoin des forces de police pour ça 😉 ), des piles de pneus ont été mises sur l’autoroute des deux côtés : Sud-Nord et Nord-Sud.
Les deux voies de droite étaient complètement bloquées, les camions s’empilaient et la voie de gauche permettaient, des deux côtés de l’autoroute, aux voitures de continuer à passer.
Tout s’est très bien déroulé, il n’y a pas eu de mises en danger, ni des gilets ni des automobilistes et camionneurs.

Côté Sud-Nord, une file de camions bloqués de plusieurs kilomètres a commencé à se former !

Une voiture avec deux gendarmes est arrivée pour dire que c’était pas bien et dangereux de faire ça, qu’ils étaient prêts à laisser faire du péage gratuit, mais là, quand même, l’A7…
Les gilets jaunes rétorquaient que leur sécurité ils s’en chargeaient, et que pour celles des véhicules c’était leur job et celui des services de l’autoroute de signaler en amont le bouchon et la file de camions arrêtés.
C’est pas la 1re fois qu’il y a des bouchons sur l’A7, d’habitudes causés par les vacanciers qui se ruent tous en même temps vers le sud pour les vacances. Les services de sécurité trouveront sans soucis une solution pour signaler le bouchon arrêté.

Valence 13 janvier soir : l’autoroute A7 bloquée aux camions dans les deux sens par gilets jaunes
Après le blocage à l’entrée de l’autoroute Valence Sud, des gilets jaunes ont bloqués des camions directement sur l’autoroute A7 pendant presque 45 minutes !

Les gendarmes ont tenté toute sorte d’arguments et stratagèmes pour inciter à partir, mais ça n’a pas fonctionné. Des gendarmes ont sans doute filmé le groupe, dont de nombreux membres étaient masqués.
Puis d’autres voitures de gendarmes sont arrivées, les flics disaient des trucs du genre « vous vous rendez compte, une file de camions d’au moins 5km ! ».
Des gilets rétorquaient : parfais, c’est justement ce qu’on veut, que tous les camions soient bloqués. D’autres parlaient de la folie de la pollution et du transport routier délirant qui détruisait le climat.
D’autres rappelaient que comme on n’est pas en démocratie et que Macron se moque de nous, ils n’avaient pas d’autres choix que de bloquer.
Les gendarmes semblaient parfois un peu perdus, ils étaient embêtés de devoir demander des renforts.

Là ensuite des policiers en armure intégral sont arrivés, pour obliger à rester que sur la voie Sud-Nord et pas sur le terre-plein central.
Il y a eu d’autres palabres, et une partie des gilets a décidé de lever le barrage, et les autres ont suivi bien que tout le monde serait volontiers resté plus longtemps.

Tout le groupe est reparti ensemble, content, sans être inquiété, par là où il était venu.
Le blocage a duré environ 30-45 minutes

Une action réussie, qui semble s’être avérée assez facile à faire.

Vive les gilets jaunes !

(des bruits couraient que sur Avignon l’autoroute avait été bloquée également, avec des feux sur l’autoroute A7, info à vérifier)

repris de http://www.ricochets.cc

 

 

 



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Texte: La persistance est un crime !

« La persistance est un crime ! » / voilà ce qu’Ils* hurlent dans un sinistre unisson les « mass-médiocrates ».

Amis, amies, l’on vous prie…, bouchez vos nez, prenez des sacs pour recueillir les vomissements comme dans les avions… Faites vous aussi le sale boulot, allez zapper sur les chaînes TV, LCI chaîne 26, BFM TV chaîne 15… Il y a des « Opinion-Makers », des « journalistes », des « commentateurs », qui sont des archi-, des « ultra-sbires », des véritables sanguinaires, des véritables violeurs, des véritables « assatanati, assoiffés de sang »… Aujourd’hui, quand – ils devraient en être contents, non ? – il n’a pas eu lieu aucun épisode de ces gestes ou actions qu’ils appellent « casse » et « pillage », « dégradation » – qu’il n’y pas eu d’apparition de gens comme nous (« C’est la canaille / et bien j’y suis ! », chantait Francesca Solleville…, et j’ai envie de le crier, de lui lancer dans la figure) – … nous, racaille, canaille, casseurs, pilleurs, « black-block »… ; aujourd’hui que, simplement, il y a des Gilets Jaunes qui persistent, à 2000 à Paris et 38 000 dans toute la France, TOUS CES MASQUES SINISTRES SONT HORS D’EUX.

Sur le plateau, par exemple, de C-NEWS, il y a simplement un des Gilets qui bravement persiste à guerroyer, à se défendre, soi-même et ses camarades. En un chœur horrible, sinistre, on lui conteste l’idée même de vouloir persister. On prétend lui extorquer des « Aveux », lui dicter ses sentiments… On reproche à lui et aux siens/siennes de ne pas avoir « de la bienveillance » – de la bienveillance !!! – envers le Président, de ne pas l’aimer, de « garder une défiance » [racine de la haine, du ressentiment, et de tout autre]  (excusez-moi… pendent que j’essaye de “gribouiller” j’entends que aujourd’hui, faute de « violences physiques », il y a des « violences morales »…, « un discours de haine, d’extrême violence d’abord contre le Président de la République »… Excusez-moi, je ne trouve pas les mots…).

Ils, elles, les « mass médio-crates », se posent comme le ventriloque par rapport à la poupée sur son épaule, lui prêtant la panoplie de leurs voix horribles, psychopathes, démentielles…

Ils sont manifestement déçu[e]s, il culpabilisent les manifestants pour le fait d’être-là, ils traduisent un manque toxicomane de voir couler le sang, ils cherchent à la loupe le personnage dégouttant, la phrase raciste, suprémaciste, antisémite, anti-islamique, anti-“nègre”, anti-pauvres, anti-prolétaires, manouvrières (… Maintenant ils/elles sont en train de criminaliserBenjamin Coriat, invité à s’exprimer, si l’on peut dire, à une émission de télévision [NDLR]). Ils prétendent imposer une idolâtrie, un amour fétichiste envers LA POLICE…

Ils se plaignent du fait qu’il y ait seulement 1800 policiers, accusent  les manifestants de « cyberguerre », d’« hystérie sur les social-networks »… Il y a quelqu’un qui dit qu’est « hallucinant » que ces hommes et femmes soient encore là… coupables du crime de « saboter l’économie française », et de contraindre les privilégiés de « financer par la fiscalité générale, par des impôts progressifs, la solidarité générale »… Il y a des ‘“zombis” qui tirent les oreilles à… MACRON, qu’aurait exagéré en palinodies !!!! Il y a beaucoup de plus “macronistes” que Macron !!!

Le pauvre, brave Gilet-Jaune sur le plateau se défend bec et ongle, comme il peut… Certes, quand il dit « Citoyens, c’est-à-dire tout-le-monde », il énonce une contradictio in adjecto, une contradiction dans les termes… Un certain Éric Drouet accusé de « participation à intention de commettre… », comme Julien Coupat et d’autres la semaine dernière…

Je pense que cela constituera une formidable expérience, qui produira une radicalisation et une ouverture des yeux que… peu importe que je la souhaite…, je pense que pour Eux, les « Pouvoirs constitués », ses Masques & Visages, cela pourrait glisser vers un véritable tsu-na-mi. Peut-être, Vous, « Messieurs les Grands » (comme le dit un couplet de Craônne) vous parviendrez jusqu’à L’AUTOPHAGIE ! !!!!!!!

Post-scriptum/ Ces véritables criminels qui appliquent la doctrine d’origine nazie du « type d’auteur », une sorte de « délit de sale gueule », aux manifestants : si l’on ferait le même sale jeu, combien de racistes, miso-gynes, miso-juifs, miso-islamiques, miso-pauvres… ; combien de “quenellistes” l’on pourrait dénicher, pour après étendre ce jugement essentialiste à tout policier ?

*NOTE/ nous nous autorisons ici à utiliser — une fois n’est pas coutume — un terme faisant partie de la « Morale », donc forcément placé dans une ‘tyrannie des Valeurs’, avec ce que celle ci entraîne de dispositifs culpabilisants en l’occurrence de surcroît « essentialisés »… Seul, cette idée de « crime et châtiment », de ‘vengeance’ rationalisée comme « Punition » et ultérieurement comme « Justice », comme toujours, comme l’écrit Marx, le fait du « mort voulant enterrer le vivant » , est évoquée, le terme et le concept mobilisés, dans l’usage le plus circonstancié et restreint :c’est-à dire, au sens du dispositif dit par Dante Alighieri de la « legge del contrappasso » (…) — une sorte de rétorsion contre les ‘personnages-interprètes’, Masques &t Visages [« personne » donc, d’abord, comme « masque », rôle, fonction, ‘partie en comédie’, de l’étrusque « Phersu », qui sont responsables de « félonie », forfaiture trahissant les règles de leur propre jeu… Une fois n’est pas coutume donc, je me réfère ici à une forme de « peine », de « rétorsion » pénale, mais assez sui generis

Bon, salut, Orest&C…

repris du blog temps critique