Archives mensuelles : novembre 2017

Besançon, France : Attaque de la chapelle des cathos intégristes de la Fraternité Saint-Pie X

Il y a quelques nuits à Besançon, peu après les cérémonies du 11 novembre organisées par les grands bouchers de l’Etat, la chapelle de la Fraternité Sacerdotale St-Pie X a repris des couleurs. Ce sinistre édifice a été aspergé de peinture rose et un tag disant « Qu’ils soient de Dieu ou de l’Etat, à bas tous les soldats » a été inscrit sur la façade. La serrure de la porte a par ailleurs été sabotée à la colle.

On n’oublie pas que la FSPX possède aussi un nouveau lieu rue Sarrail, à deux pas des bâtiments de l’armée. N’ayant apparemment pas la thune pour rénover cette chapelle et commencer les travaux, nous sommes allé.e.s leur rendre visite dans leur QG historique de la rue du maréchal Lyautey, afin de ne pas laisser en paix celles et ceux qui mènent la guerre à tout esprit indomptable, libre et émancipateur.

Contre toutes les assignations identitaires, qu’elles soient religieuses, genrées …

On a accueilli avec joie la série d’attaques contre les divers lieux fascistes à Lyon, ville présentée comme « laboratoire de l’extrême-droite en France ». Il est plus que temps de rendre les coups sans médiation !

Une pensée aux antifascistes aux Etats-Unis, qui font face à un regain d’agressions fascistes ces derniers temps, notamment depuis l’arrivée de Trump au pouvoir.

A Heather Heyer, antifasciste assassinée cet été à Charlottesville… Rest In Power !

repris de sans attendre

Opération Scripta manent : Sans si et sans mais

Round Robin / mercredi 15 novembre 2017

Le 16 novembre commence, à Turin, le procès contre 29 compagnon.ne.s accusé.e.s d’association subversive avec finalité terroriste et d’autres délits. Sept de ces compagnon.ne.s sont en détention préventive depuis septembre 2016, dans des sections de haute sécurité AS2.

En plus de vouloir établir des responsabilités personnelles en relation avec de nombreuses actions revendiquées par la Fédération Anarchiste Informelle durant les dix dernières années, cette affaire s’est élargie par la suite contre la solidarité à l’encontre des inculpés et contre le le fait de soutenir ouvertement des pratiques d’attaque.

L’enquête, appelée Scripta Manent par les enquêteurs, se base pour l’essentiel sur la comparaison entre les revendications de plusieurs attaques et des écrits de compagnon.ne.s inculpé.e.s, sur les contacts entre eux et sur la division de la sphère anarchiste entre gentils, méchants, sociaux, radicaux, faistes et tutti quanti.

Une analyse classique, une de celles élaborées dans les bureaux de tribunaux et commissariats. Les efforts pour attribuer ces actions aux compagnon.ne.s sont développées selon le vieux scénario, utilisés depuis toujours : si on se solidarise avec des actions d’un certain type et/ou avec le sigle qui les revendique, on devient le suspect numéro un, de suspect on devient mis sous enquête, de mis sous enquête on devient inculpé. Un scénario toujours suffisant pour envoyer en détention préventive, puis à faire passer sous procès, dans l’espoir, leur espoir, de créer le vide autour de ces compagnon.ne.s, de provoquer des prises de distance, d’affirmer la thèse des gentils et des méchants.

A cela s’ajoute la « nécessité » de trouver des chefs (toujours selon le scénario donné), c’est à dire les promoteurs de l’association subversive : justement à cause de cela Anna Beniamino, Nicola Gai, Alfredo Cospito et Danilo Cremonese n’aurons pas le droit d’être présent en chair et os dans la salle lors du procès, puisque pour eux a été prévu la visioconférence. Pour l’inculpé, le procès en visioconférence signifie, en pratique, l’impossibilité d’être présent dans la salle aux côtés des compagnon.ne.s, ami.e.s, de la famille ; la difficulté d’exposer son intervention au procès (par exemple, toute déclaration de l’inculpé peut être immédiatement interrompue avec un simple bouton) ; l’impossibilité de communiquer en vis-à-vis avec ses coïnculpés et de « sortir » des murs de la taule.

L’opération Scripta Manent est une attaque contre les anarchistes, contre tou.te.s ceux et celles qui se battent sans médiations et sans compromis.

Loin des logiques du pouvoir, aux cotés des compagnon.ne.s anarchistes sous procès, nous réaffirmons notre solidarité envers ceux et celles qui luttent pour mettre à bas ce système.

Sans si et sans mais

Cassa Antirepressione delle Alpi Occidentali.

lu sur Attaque.noblogs.com

 

Anti-travailleurs (prison de Nîmes, 1896)

LES ANTI-TRAVAILLEURS (PRISON DE NÎMES, 1896)

 

LES ANTI-TRAVAILLEURS (chanson chantée « sur l’air Roger- Bontemps »)

Anti-travailleurs, anarchistes,
Fervents disciples de l’Égalité,
C’est nous qui faisons, en artistes,
Une guerre féroce à la société.

Francs compagnons, énergiques et braves,
Nous fuyons du travail les ignobles entraves.
Loin du patron et loin de l’atelier.
Cambrioleurs ! voilà notre métier.

Ne foutant rien,
Jamais d’turbin,
Un, deux, trois,
Marquons l’pas,
Les Anti ne turbinent pas!

Un, deux, trois,
Marquons l’pas,
C’est la terreur des bourgeois !

Par tous les temps,
Foutons-nous sur le flanc;
Plus d’exploiteurs,
Tous anti-travailleurs!

Proclamant l’droit à la paresse,
Nous estimons que le pauvre exploité
Commet un acte de bassesse,
Se faisant le soutien de la propriété.

Car, turbinant, et turbinant sans trêve,
Il ne consomme pas ; devant le tas, il crève.
Et pendant que le patron, l’exploiteur,
Sur sa misère sait édifier son bonheur,

Brave ouvrier,
Faut turbiner,
Un, deux, trois, etc.

Si tous les travailleurs du monde,
Cessaient leur abjecte prostitution,
Avec leurs masses profondes,
Nous aurions vite fait notre révolution.

Et sans fusils, sans bombes, sans barricades,
Rien qu’en posant l’outil qui tue et qui dégrade,
Grève sur tout et dans tout l’Univers !
Le monde bourgeois serait vite mis à l’envers.

Grève sur tout,
Chambard partout,
Un, deux, trois, etc.

Quand on verra luire la sociale,
Et que, dans l’Univers entier,
Devant la fureur générale,
S’ouvrira l’ère des grandes luttes sans quartier,
Les Anti commenceront la besogne,
Qui purgera la terre de toute la charogne.
Bourgeois, jugeurs, galonards et patrons,
Sous leurs lourdes faux comme des épis tomberont.

Marchant les premiers,
Fauchant sans pitié,
Un, deux, trois,
L’arme au bras,
Les Anti ne reculent pas, etc.

Quand l’Anarchie, par toute la terre,
Aura fait son grand rôle épurateur,
En se groupant par caractères,
Les Anti deviendront d’excellents travailleurs.

Car, le travail n’étant plus l’esclavage,
Ils mettront, tous, la main et le coeur à l’ouvrage.
Pour leurs besoins, travaillant en commun,
Le travail de tous fera le bonheur de chacun

Après l’anarchie,
C’est l’harmonie.
Pour le droit et pour soi,
L’Anti-travailleur travaillera ;
Pour le droit et pour soi,

Quand il n’y aura plus de bourgeois ;
A ce moment,
Nous levant fièrement,
Sans exploiteurs,
Plus d’Anti-travailleurs!

 

 

Cette chanson a été rédigée par un membre anonyme du groupe des Anti-travailleurs. C’est alors qu’il purgeait, en 1896, une seconde condamnation pour vol à la maison d’arrêt de Nîmes que Charles Perrier, médecin des prisons, l’a recueillie. Ce dernier la fera figurer trois ans plus tard dans son ouvrage Les criminels, études concernant 859 condamnés.

Perrier relate dans ce livre ses observations sur la vie des détenus qu’il a rencontré, leurs relations, leurs habitudes, les faits qui les ont amené à être enfermés, avec certains détails parfois intéressants (tatouages, bribes de récits de vie, etc.). Le tout, évidemment, avec la condescendance classique des représentants de la bourgeoisie de l’époque. Il est donc nécessaire d’aborder un tel témoignage avec quelques précautions.

Selon l’auteur, plusieurs anarchistes se trouvaient alors emprisonnés à Nîmes, dont un marseillais de trente-trois ans, condamné à cinq ans pour vol par effraction, qui avait auparavant effectué 44 mois dans des « compagnies de discipline », puis s’était adonné à « la fabrication clandestine », et qui faisait de la « chimie », « le point de départ d’une organisation nouvelle ».
D’autres anarchistes alors incarcérés à Nîmes sont qualifiés par Perrier de « faux anarchistes », principalement intéressés par le vol ou la perforation de coffres-forts. S’ensuivent des descriptions détaillées des particularités physiques de ces détenus, typiques de l’ignoble criminologie à la mode de l’époque.

Après la mise en avant de la propagande par le fait comme moyen d’action révolutionnaire dès la fin des années 1870, les anarchistes fabriquent des bombes et les utilisent de plus en plus fréquemment. Le vol et le cambriolage deviennent aussi des activités habituelles des anarchistes, en particulier français et italiens. Le souvenir est resté de Clément Duval ou des Travailleurs de la nuit, mais il y en eut bien d’autres, à Paris et en province, que l’histoire a oubliés, tels les cambrioleurs de Courbevoie, condamnés en 1895, ou les Anti-travailleurs évoqués ici.

De ce dernier groupe, on sait peu de choses. Il est très brièvement mentionné dans des travaux sur l’anarchisme à Bordeaux, ville où il se serait constitué en 1891.

Les anarchistes bordelais étaient organisés, durant les années 1880 et 1890, dans de petits groupes, sans liens formels entre eux. Ces groupes étaient souvent composés d’immigrés des régions voisines, et comptaient peu d’intellectuels. « Il faut agir, et si l’on n’est pas les plus forts, on emploie le feu, la poudre et la dynamite. »

A part quelques explosions en 1883, il ne semble pas y avoir eu d’actes de propagande par le fait à cette période. Des anarchistes ont tout de même fait parler d’eux à Bordeaux à l’époque, comme Edouard Mallet, condamné pour vol avec effraction en 1893, les frères Desmons en 1898, d’autres pour des conférences agitées ou des actions de propagande, entre autres choses.
En 1896, les flics bordelais surveillaient l’anarchiste Albert Libertad, avant son départ pour Paris en 1897, où il fondera le journal L’anarchie.
Jules Clarenson, proche des Travailleurs de la nuit, avait fréquenté les milieux révolutionnaires de Bordeaux dans les années 1880, après un passage en prison, puis été impliqué dans une affaire de possession de dynamite en 1892.
La ville était aussi un port d’où l’on partait pour les Etats-Unis ou l’Argentine, pays qui voyaient alors s’installer de nombreux anarchistes français ou italiens.

Selon Perrier, la formation du groupe des Anti-travailleurs « souleva la réprobation des anarchistes théoriciens ». Il indique aussi que les Anti-travailleurs venaient de toutes les villes « comprises entre la Tech et la Roya », donc du sud-est de la France, du Roussillon à la frontière italienne, plutôt que de Bordeaux. Il est donc probable qu’ils aient mené leurs activités en-dehors de cette ville, et sans trop d’accrocs avec les flics et la justice.

Sur les idées des membres du groupe, Perrier indique que « les Anti-travailleurs considéraient « le travail, dans notre société moderne, comme une prostitution, et le vol comme une restitution. »
La citation continue ainsi : « Puisqu’on appelle prostitution, disent-ils, l’action de vendre ou de louer une partie de soi-même, le salarié, qui vend ou loue ses bras et son cerveau, est donc un prostitué, au même titre que la fille publique. »
« Ne voulant pas être cela, nous nous déclarons anti-travailleurs; nous proclamons le droit au vol, pour subvenir à nos besoins matériels et intellectuels, le vol étant à la fois une restitution et un moyen révolutionnaire. »

Ces informations intéressantes méritent quelques notes.

On sait en effet que le travail, dans les courants révolutionnaires et anarchistes, a souvent constitué un dogme moral. Peu d’auteurs anarchistes historiques comprenaient le travail comme un phénomène historique lié aux sociétés hiérarchisées dont l’origine en Europe remontait presque à la nuit des temps (avant même l’installation des Romains). Il s’agissait alors, dans la conception des anarchistes, de le rendre libre (sans exploiteurs), mais en général sans chercher à dépasser ce concept, en mettant par exemple en avant l’idée d’activité.

Max Stirner fit des critiques précoces du concept de travail dans L’Unique et sa propriété, mais il faudra attendre le début du XXème siècle pour que ses travaux soient connus des anarchistes français. Et encore plus longtemps pour voir se diffuser de vraies critiques du travail.
Dans les années 20, les jeunes anarchistes néerlandais du groupe De Moker firent d’importantes contributions à la critique du travail comme activité aliénée et liée à l’exploitation, avec des textes comme Le travail est un crime d’Herman J.Schuurman.
Mais c’est surtout dans les années soixante et soixante-dix que des critiques approfondies seront diffusées à une échelle plus large, en lien avec la critique du Progrès, l’intérêt pour des sociétés faiblement hiérarchisées ou les organisations sociales tribales.

La critique des Anti-travailleurs ne s’exprimait pas encore en ces termes. Ils désiraient en effet, comme les autres anarchistes, que le travail soit « libéré » une fois la vieille société abattue.
Mais leur démarche consistant à refuser l’obligation de travailler, dans les conditions d’alors, et tant que continuerait d’exister l’exploitation, est plutôt précurseuse. Il s’agit bien là d’une critique de la morale du travail, qui tranche fortement avec l’apologie des travailleurs chez une partie des anarchistes de l’époque.
Car l’approche focalisée sur les travailleurs ou les prolétaires présentait la limite de laisser de côté les pauvres aux activités mouvantes, illégales, de leur nier un rôle dans une éventuelle révolution. Et elle constituait une interprétation rigide de la vie des prolétaires d’alors, pas tous si attachés à l’usine qu’on ne le disait.

Si certains anarchistes ont véhiculé cette conception, cela ne fait pas d’eux, pris généralement, des adeptes du fétiche marxiste de la classe ouvrière seule porteuse de la mission révolutionnaire. Ce sont en effet essentiellement Marx et ses disciples qui ne voyaient, dans tous ceux qui ne correspondaient pas à la vision dogmatique de l’ouvrier d’industrie de l’auteur du Capital, que des lumpen-prolétaires réactionnaires.

Au-delà de l’attention qu’ils ont toujours porté aux luttes du monde rural, des anarchistes ont d’ailleurs très tôt accordé des possibilités révolutionnaires aux vagabonds ou aux voleurs. Ceci apparaît dans les écrits de Bakounine, puis quelques années plus tard au Congrès de Londres de 1881, ou chez les anarcho-communistes, partisans de la propagande par le fait, comme l’italien Emilio Covelli (dans son journal I Malfattori, en français « Les Malfaiteurs », publié à Londres).

Plus tard, l’histoire anarchiste « officielle » a fait de quelques observations (notamment sur la Bande à Bonnot) des généralités, et véhiculé un portrait peu flatteur des anarchistes dits illégalistes. Les témoignages d’époque donnent souvent un autre son de cloche : les conceptions variaient selon les contextes, comme les comportements et les perspectives d’un individu à l’autre. Cette complexité échappe aux amateurs de catégories figées, mais c’est ce qui fait la richesse de l’histoire anarchiste.
Dans son ouvrage sensationnaliste Les coulisses de l’anarchie, l’écrivain Flor O’Squarr dressait un portrait de Vittorio Pini en rebelle généreux, et la force et l’humanité qui se dégagent de La cellule de Jules Clarenson ou des écrits de Marius Jacob valent bien des grandes théories abstraites.
En outre, et sans nier certaines divergences qui ont existé, la vision qui dresse une séparation nette entre illégalistes et ouvriers « honnêtes » relève de la construction a posteriori, que dément n’importe quel écrit anarchiste de l’époque.

L’idée, qui apparaît chez les Anti-travailleurs, que se consacrer au vol et au cambriolage devait précipiter la chute de la société hiérarchisée était bien sûr assez optimiste. Mais une telle réflexion est facile avec un recul de plus d’un siècle, dans une partie du monde envahie par la marchandise et la consommation de masse, où le vol peut, jusqu’à un certain point, se pratiquer sans danger d’être envoyé au bagne pour de longues années.

Il revient en grande partie aux anarchistes tels que les Anti-travailleurs d’avoir mis en avant les activités illégales, dont certaines étaient évidemment pratiquées par les prolétaires (en périodes de vaches maigre, en extra ou davantage), comme des pratiques compatibles avec le projet révolutionnaire.
C’est d’ailleurs l’histoire anti-autoritaire qui leur a donné raison, puisqu’elles s’intégrèrent largement à la pratique des révolutionnaires dans les décennies suivantes.

A l’heure où beaucoup d’historiens institutionnels ou « libertaires » véhiculent une vision larmoyante et inoffensive de l’histoire anarchiste, il nous semble important de rappeler, sans idéaliser une quelconque forme ou activité particulière, que la révolte et la pratique révolutionnaire sont inséparables de l’illégalité, comme l’écrivait Ricardo Florés Magon au Mexique, en 1910, dans son texte Los ilegales (en français « Les illégalistes »).

« Quiconque fait miroiter aux travailleurs l’émancipation du prolétariat par la voie légale est un escroc, car la loi interdit d’arracher des mains des nantis la richesse qu’ils nous ont volée. Leur expropriation au bénéfice de tous est la condition essentielle à l’émancipation de l’humanité. »

« Il nous faut sortir des sentiers battus et ouvrir de nouveaux chemins aux transgressions. »

La légalité est le cadre défini par l’État pour vider de leur substance les activités et les propositions subversives des révoltés, en en faisant des interlocuteurs ou des partenaires, contre leur autonomie.

« Pour la guerre aux châteaux tu ne seras pas chiche
Respecte le prolo, dévalise le riche. »
(Léon Pélissard, Conseils à un pègre, 1905)

 

 

Sous la plage les pavés
octobre 2017

 

Sources (sauf celles mentionnées dans le texte)

Dictionnaire des militants anarchistes (en ligne), et notamment les fiches de Liard-Courtois, Edouard Mallet, Vincent et Bernard Desmons.
Éléments pour une histoire résumée des anarchistes bordelais (sur le site du Cercle libertaire Jean-Barrué).
Et crève le vieux monde ! Articles choisis et inédits d’Albert Libertad (Mutines Séditions).
-Lé Révolté, numéros de l’année 1881 (en ligne sur le site Archives Autonomies).
Parcours et réseaux d’un anarchiste, Alexandre Marius Jacob, 1879-1954, J-M, Delpech (Thèse de 2006).

 

 

Namur, Belgique : Sabotage des artères de l’aliénation

 lu  sur sans attendre demain

Dans la nuit du 10 au 11 novembre 2017 à Namur, des individus cagoulés sortent d’une voiture sous le pont de Louvain. Avec un jerricane d’essence, ils aspergent les cabines électriques avant d’y mettre le feu. L’incendie a principalement provoqué des dégâts sur le cablâge de fibres optiques du réseau Proximus. Ceci a même entraîné des problèmes de connexions internet et télévision dans de très nombreux foyers au nord de Namur*, dans les entités de Vedrin, Champion, Bouge… Ces paralysies des artères de la domination ont duré plusieurs heures avant que les techniciens de Proximus n’interviennent.

[Reformulé de la presse belge, 11.11.2017]

  • ajout :Le bourgmestre Maxime Prévot est ravi de pouvoir consolider le positionnement de sa ville comme Smart City. Agoria, la Fédération de l’industrie technologique, avait classé Namur comme première commune wallonne et deuxième ville belge la plus à la pointe du numérique intelligent.

Center Parcs de Roybon, la lutte continue ! De tout bois, anarchisme et pizzas au son des meutes de Die

 

Deux rendez-vous à ne pas manquer cette fin de semaine :

 

–    – Vendredi 17 novembre à 20h, l’association Batotopie (Ferme des Roussets à Saint-Jean-en-Royans) organise une soirée sur la lutte contre Center Parcs avec une projection du documentaire « La saga Pierre & Vacances » suivie d’une présentation du dernier numéro de la revue De tout bois (automne 2017) et d’une discussion. Vous trouverez en pièce jointe l’affiche de cette soirée.

 

–   –  Samedi 18 novembre, Pizz’anarchiste sur fond des meutes (Chorale de Die) avec la projection du documentaire « Ni dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme » et dimanche 19 novembre, atelier pain. (cf.  message ci-dessous pour le programme)

 

 

 

Merci de faire suivre,

 

 

HM

*******

 

Bonjour à tout-es!

Nous avons passé une très belle semaine de chantiers, clôturée samedi en beauté! Nous mettrons bientôt quelques photos sur le site wordpress pour que vous puissiez vous rendre un peu compte de ce qui s’est passé cette semaine 🙂
On envoie ce mail pour vous prévenir que le weekend prochain sera aussi un weekend animé à la Marquise.
En effet, nous prévoyons une soirée de projections sur l’anarchisme le samedi, plus des chants, des pizzas, des discussions, etc.

(Re)viendez! Youpi!

 

 

 

Ci-dessous, le descriptif du weekend:

Pizz’anarchiste sur fond des meutes

Samedi :

15h-17h discussions autour de l’anarchisme aujourd’hui 18-19h30 projection du doc « Ni dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme » 1ère partie

19h30-21h Pizza party (ramène ta boisson)au son des meutes (chorale de Die)

21h-22h30 2ème partie du doc « Ni dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme »

Dimanche :

A partir de 10h Atelier pain ( pour tous les âges)

Suivant les envies on peut poursuivre les discussions,chanter,se balader…

——–

Pour les discussions, l’idée est de partir d’extraits de texte puis d’échanger nos idées et nos connaissances autour de la variété des tendances anarchistes et de leur évolution ces dernières années.

La chorale « les meutes » sera présente et répétera dès le samedi après midi et ce pour tout le we, elle invite toutes les personnes ayant envie de chanter à les rejoindre.

Les boulangères seront présentes avec leur four mobile pour les pizzas et l’atelier du dimanche.

Possibilité de dormir sur place.

A bientôt dans les bois

Zone contenant les pièces jointes

[[reçu par mail]

 

Parution du livre « Hors Service, recueil d’articles du journal anarchiste, 2010-2014 »

On peut trouver le livre dans les lieux de diffusion habituels (dont le laboratoire anarchiste), ou le commander via tumult_anarchie@riseup.net A partir de 3 exemplaires, s’applique une réduction de 25% sur le prix. Plus d’infos sur tumult.noblogs.org

L’introduction au livre :

Après la fin de l’aventure du journal Hors Service, force est de constater que nous non plus, nous n’avons pas « trouvé » la Toison d’or. On l’a voulue, désirée, rêvée. On a combattu, on s’est obstiné, on a reçu des coups. On s’est mis en péril, on s’est mis à nu en entreprenant ce voyage, on s’est hasardé dans des terres inconnues. Si notre bateau n’est pas arrivé à destination, c’est que la destination doit être le voyage même.

Le journal que nous avons commencé à éditer en cet hiver 2010 a été un beau voilier pour poursuivre nos rêves. Parfois les vents sont venus bousculer nos cartographies et les tempêtes ont bien secoué les voyageurs. Tant mieux, c’est la tempête qu’on voulait ! La tempête en nous, la bataille têtue contre un monde de morts. On a brisé le carcan des conventions et du moindre mal pour laisser s’enflammer nos coeurs. Et ils ont brûlé, toujours cherchant à porter le feu non seulement devant les portes des ennemis de la liberté, mais aussi dans les corps de nos contemporains.

La parole est une compagne de voyage capricieuse. Elle cherche à jeter des ponts, à ouvrir des brèches dans ce qui a toujours été la cible première de l’autorité : l’esprit et le coeur des hommes. Généralement elle échoue, errant dans le désert. Mais parfois elle peut devenir cri, blessant la chair infestée d’idéologies, de croyances, d’obéissances. Il n’y a pas de forme qui soit plus propice qu’une autre, car c’est toujours une blessure individuelle, un coup de couteau dans le ventre du singulier. Sinon, la parole ne serait qu’artifice de propagande intéressée, de recrutement, d’embrigadement.

Est-il encore possible aujourd’hui d’utiliser la parole pour diffuser les idées anarchistes ? Y a-t-il encore un sens à entreprendre des aventures telles que l’édition d’un journal ? Est-ce que nos mots pourraient encore être compris par d’autres ? Ces questions ne devraient pas recevoir une réponse trop rapide et méritent une réflexion plus approfondie. Les montagnes de mensonges et de manipulation accumulées par le pouvoir, son programme d’annihilation de la vie intérieure de l’homme, de sa sensibilité et de son imagination, de sa capacité à raisonner et à aimer pourraient rendre de telles oeuvres absolument obsolètes et désespérées. On serait amené à croire que la seule parole qui devrait encore être lancée en défi aux esclaves de ce monde devrait être la foudre et le feu. Pour tout détruire. Pour tout raser au sol. Au péril d’y succomber nous aussi. Mais la destruction risque de rester prisonnière de ce monde si elle ne développe pas en même temps l’imagination, la sensibilité justement, de la liberté. Si elle ne peut pas voir dans les flammes ravageuses aussi la joie de sa liberté à l’oeuvre, une promesse prométhéenne. Pas d’un monde comme on l’a décrit maintes fois par le passé dans les livres anarchistes, pas d’une utopie qui fait miroiter un paradis dans l’au-delà, mais l’exigence vitale de ne pas être réduit à un rien qui sème du rien autour de soi. Nos armes doivent être chargées de futur, et la parole pourrait encore jouer un rôle là-dedans.

Le journal Hors Service ne s’est certainement pas, on l’espère bien, distingué par sa volonté d’édifier un quelconque paradis ou lexique de l’anarchisme. Mais nous n’avons pas non plus laissé nos désirs devant le seuil de la porte. On a conçu ce journal comme une petite barque qui nous permettait d’aller explorer des îles perdues, des jungles sauvages, de hautes montagnes dans le brouillard. Mais toujours en cherchant à suggérer quelque chose, quelque chose de particulier. Une petite chose, dirait-on. Une petite chose qui s’appelle attaque. Et pas juste une attaque générique qui s’approcherait de la vacuité des catéchismes de l’anarchisme, mais des attaques précises, frappant les responsabilités précises, l’attaque qui intervient comme un hôte inattendu dans le monde des choses et des hommes pour y porter la destruction et la désorganisation. C’est sans doute un aspect fondamental de ce que pourrait être aujourd’hui une diffusion des idées anarchistes : la suggestion de l’attaque, les informations précises nécessaires à son développement, la défense des actes qui sèment le trouble dans la marche du pouvoir. Pour être capable de faire cela, de s’y essayer en tout cas, il faut certains ingrédients qui sont les mêmes que tout autre projet de lutte anarchiste : la connaissance du terrain, l’analyse des rapports sociaux, l’étude des moyens de lutte. C’est peut-être avec ce petit extra que des anarchistes pourraient contribuer à nourrir ce qui couve dans le ventre de la société.

Hors Service, épinglé dans deux enquêtes anti-terroristes qui ont visé des anarchistes et anti-autoritaires en Belgique, ne s’est pas d’abord adressé aux autres anarchistes, ce journal était justement un vaisseau pour intervenir dans les réalités sociales, notamment dans les quartiers populaires de Bruxelles. Sa diffusion se faisait tous les mois (et pendant quelque temps, on a sorti des numéros toutes les deux semaines), à quelques milliers d’exemplaires, de main en main dans la rue. La façon d’écrire, la taille des articles, les angles d’attaque, la forme, les langages n’ont pas pris le dessus sur les idées qu’on a voulu défendre ; le journal a donc été anti-politique. Mais cela ne nous a pas empêché de saisir beaucoup mieux l’infinité des possibles du langage, tout en se heurtant aussi à ces limites. Nous croyons que cette expérience peut démentir autant ceux qui prétendent qu’il n’y a plus rien à dire, que toute parole est devenue inerte et donc superflue, que ceux qui face au défi de la diffusion des idées anarchistes, se disent qu’il vaut mieux tout adapter, tout rabaisser, tout niveler afin d’accroître les chances de pouvoir jeter ce fameux pont de la communication et du dialogue. Cette dernière hypothèse est tout simplement fausse. Appliquer des procédés politiques à la diffusion de l’idée anarchiste n’ouvre qu’une seule voie : rentrer dans les rangs dans l’« opposition critique », et ultérieurement, inévitablement, dans les girons du pouvoir. On croit pouvoir affirmer que l’expérience de Hors Service prouve qu’il reste possible de parler aux autres des idées anarchistes sans devoir les diluer, de proposer des suggestions de lutte sans faire des calculs avec le code pénal en tête, de développer des analyses propres qui ne tanguent pas à gauche et à droite dans l’illusion d’ainsi combler le prétendu « vide théorique » des anarchistes. Il faut juste oser et ne pas avoir peur de finir sur les récifs.

Dans ce recueil, nous avons repris une sélection d’articles parus dans le journal. Il n’a pas été facile d’établir les critères de ce choix, ni de les suivre toujours.

« Contre l’odieux accouplement du conformisme et de la terreur, contre la dictature des « moyens » oublieux des fins dont ils se recommandent, la Joconde de l’utopie peut, non pas l’emporter, mais faire planer à nouveau son sourire et rendre aux hommes l’étincelle prométhéenne à quoi se reconnaîtra leur liberté recouvrée. »
Georges Henein, 17 août 1945, Le Caire.

Berlin, Allemagne : Un compagnon en prison

Le 18 octobre 2017 à Berlin a eu lieu le procès contre notre ami et compagnon Nero au tribunal de Moabit. On l’accuse d’avoir aveuglé un hélicoptère de la police avec un laser. Le soir-même, un concert a eu lieu à la Rigaer strasse, ce qui a conduit à des affrontements dans la rue. Nero a été arrêté dans la partie sud du quartier de Friedrichshain, frappé au commissariat et relâché le lendemain matin. Un mois plus tard, des flics en civil l’ont attendu sur son lieu de travail et l’ont arrêté à son arrivée. Depuis lors, cela fait trois mois qu’il est en détention provisoire à la prison de Moabit. Quelques flics en uniforme étaient déjà positionnés devant le tribunal et des flics en civil rôdaient dans le quartier pour harceler les personnes venues en soutien. Journalistes et flics venus témoigner au procès se sont réunis devant la salle du tribunal. Le procès était censé débuter à 9h20, mais il a fallu plus d’une heure pour que la presse et les personnes solidaires [1] puissent entrer dans la salle.

Après avoir lu les accusations, le juge a déclaré qu’un accord avait été conclu, stipulant que la peine n’irait pas au-delà de 2 mois de prison si l’accusé reconnaissait les faits. Les aveux comprenait le fait de reconnaître l’aveuglement de l’hélico des flics dans le but de soutenir les émeutes dans la Rigaer Str. Ceci est un crime et la peine encourue peut aller de 1 à 15 ans de prison. Par un simple „oui“ sous pression, la peine était fixé entre 16 et 20 mois.

Ensuite, le pilote de l’hélico a été appelé à la barre pour témoigner. Angelo Koepp n’est pourtant pas que pilote mais aussi un grand acteur. Visiblement, il a longuement préparé sa mise-en-scène afin de s’imaginer des scènes les plus dramatiques possibles et d’obtenir la plus lourde condamnation possible pour notre ami. Sans évoquer une seule source, il a parlé d’un collègue rendu invalide à long terme qui, après une attaque similaire, aurait toujours besoin d’aide pour lire. De plus, il a expliqué qu’habituellement les hélicoptères de la police ne sont pourvus que d’un pilote et d’un assistant qui, en cas d’urgence, serait dans l’incapacité de piloter l’engin. Mais comme le hasard fait bien les choses, deux pilotes se trouvaient à bord lors de toutes ces attaques au laser, rendant quasi improbable un éventuel crash. Angelo n’avait pas trop de mal à s’imaginer des scènes d’horreur en cas de crash de l’hélico en expliquant comment les 330 litres de kérosène à bord auraient pu créer une énorme boule de feu. Etrange qu’aucune boule de feu n’ait été visible lorsque deux hélicoptères sont entrés en collision au stade olympique, même s’il y avait bien plus de kérosène en jeu à ce moment-là. Cette boule de feu a très certainement pu être évité en raison du fait que le laser ait été dirigé à un des angles escarpés de l’hélicoptère. S’il avait été ciblé d’une plus grande distance, l’hélicoptère aurait du changer de direction. Les pilotes ont pourtant pu suivre Nero et retourner à la Rigaer Strasse après son arrestation. Avant le début de l’intervention, il avait été communiqué aux flics qu’ils devaient s’attendre à des attaques au laser. C’est bien l’endroit où l’hélicoptère des flics terrorise le quartier depuis des décennies, et pas seulement les squatteurs mais aussi tou.te.s les autres habitant.e.s du quartier qui en ont ras le bol de cette surveillance. A la fin, il a été demandé au témoin de parler du nombre d’intervention dans la Rigaer Str. mais il n’a pas été en capacité de répondre en raison du fait qui lui manquait l’autorisation pour témoigner.

Après qu’Angelo a terminé sa représentation théâtrale, il s’est assis parmi les personnes solidaires irritées pour suivre la suite du procès. Après cela, tout le monde était d’accord sur le fait qu’il n’était pas nécessaire d’entendre d’autres témoins. Un ami a justement été entendu pour affirmer que Nero habitait chez lui et n’était absolument pas sans-abri mais une personne parmi tant d’autres dans cette ville qui galère à trouver un logement et qui, en tant que travailleur, passe une bonne partie de son temps (plusieurs jours par semaine) à galérer dans les files d’attente devant les „Bezirksämter“ [2] afin de notifier ses changements d’adresse. Mis à part les questions sans intérêt venant de l’assesseur, il n’y a rien eu d’autre à dire et les juges se sont retirés jusqu’au délibéré à 11h30.

Lorsque les portes de la salle 101 se sont rouvertes, tous les flics venus témoigner étaient assis sur les places des personnes solidaires, bien que ce ne soit plus nécessaire. C’était les trois flics qui étaient dans l’hélico (le vieux avec le maillot vert, sa fonction?) et M. Habedank, enquêteur en chef de la LKA 5, qui ne s’est pas privé de montrer certaines personnes solidaires afin de leur faire savoir qu’il les connaissait parfaitement. Tous étaient excités de joie et tendu au moment du jugement.

Lors du rendu, le juge ne s’est visiblement pas privé de tenir un discours moralisateur interminable en direction du public et d’inclure dans son jugement tous les scénarios d’horreur interprété par le pilote à la barre du tribunal. Il a exprimé son accord avec les réquisitions du procureur, à savoir une peine de 18 mois de prison qu’il estime indispensable, sans liberté conditionnelle, puisque cela permettrait à Nero de continuer à „lutter contre la police“. Espérons qu’il puisse la mener avec autant de succès de l’intérieur, comme il l’a fait lorsqu’il était dehors. Le juge a finalement refusé de libérer Nero pour un certain temps avant que sa peine ne débute. Un long rapport a également précédé le jugement. Puisque notre ami n’a montré aucun regret pour son geste, celui-ci a été vu comme un risque de réitération et le fait qui lui manque un contrat de location, sans prendre en considération la situation actuelle du marché du logement à Berlin, a été classé comme un motif pour prendre la fuite. Donc notre ami est et restera en prison.

Faisons sauter les prisons, les palais et les flics !

Reçu le 9 novembre 2017

[Traduit de l’allemand de contrainfo, 10.11.2017]

NdT :

[1] A « visiteur-euse-s » nous avons préféré l’emploi de « personnes solidaires » pour des simplifications grammaticales mais également parce qu’à chaque fois il est question des personnes venues en soutien du compagnon Nero.

[2] Le « Bezirksamt“ est une autorité administrative présente dans chaque quartier. Berlin en compte 12. Elle est soumise à l’autorité du sénat, qui est l’institution qui administre la ville.

Appel de la CNT à la grève et à la manifestation le 16 novembre 2017

note:  le 16/11  la CNT stp 26  appel au rassemblement  syndical à 14h devant la préfecture de la Drome ( si  le rassemblement syndical+ nombreux que 500 personnes) on part en manif en ville.

-On met le texte publié par l’ UD CNT 69

Avec l’élection de Macron, on savait que la rentrée serait rude.
Les ordonnances qui passent en force pour démanteler le code du travail, les suppressions de postes dans la fonction publique ou les attaques renouvelées contre les retraites et l’assurance chômage, les insultes envers les travailleuses et travailleurs, les attaques réactionnaires contre l’éducation nationale et supérieure, ce ne sont pas les sujets qui manquent pour se mobiliser !

C’EST NOUS QUI PRODUISONS, C’EST NOUS QUI SUBISSONS !
Compétition, évaluation permanente, suprématie des chef·fe·s sur les salarié·e·s, individualisme et consommation forcenée… Chacun·e est contraint·e, au mieux de défendre son confort, au pire d’organiser sa survie, alors que quelques-un·e·s s’accaparent tout.

Dans le service Public
Dans l’éducation, les hôpitaux, les collectivités territoriales et les autres secteurs, depuis longtemps mesures et réformes rétrogrades se succèdent et détruisent nos conditions de travail alors que nous nous démenons pour continuer d’assurer nos missions. Mais cela devient de plus en plus dur : réduction des postes, manque de remplaçant·e·s, précarisation des personnels pourtant essentiels, manque de formation, salaires dérisoires,
personnels jeté·e·s à la fin de leurs contrats, détresse des collègues et des usagers, flicage tous azimuts, réformes déconnectées de nos besoins, baisse de nos budgets, petit·e·s chef·fe·s rompu.e.s au management, répression des syndicalistes, des manifestant.es ou de celles et ceux qui osent résister dans la rue, dans les ZAD, dans les quartiers populaires ou au travail.

Dans le privé
Dans le privé, la loi travail XXL c’est l’inversion de la hiérarchie des normes avec des conséquences catastrophiques sur les employé-e-s laissé-e-s seul-e-s face à leur employeur. Contrairement à la communication gouvernementale, ce n’est pas une relation d’égal à égal avec son patron mais un lien de subordination fort.
De plus, l’affaiblissement des syndicats et de leur place dans l’entreprise par cette loi (ex : fusion des instances du représentatives du personnels avec la suppression CHSCT) rendra les discussions encore plus asymétriques toujours à l’avantage du patronat. En pratique, c’est la possibilité de remettre en cause les acquis de toutes les luttes antérieures qui sera possible comme les congés maternités, les primes, etc.. La rupture conventionnelle collective et la prise en compte des résultats des entreprises uniquement en France sont une porte ouverte à des licenciements massifs au bon vouloir des patrons et sans aucun contrôle. Et même au delà, c’est la possibilité dans les branches de créer encore plus de précarité avec la remise en cause des contrats de travail.
Le CDD pourra être allongé jusqu’à 4 ans ! Les CDI de chantier pourront être généralisés. Ce sont des “super” CDD pouvant durer le temps d’une mission (concept vague et pouvant aller au delà des 4 ans) qui finiront d’achever le CDI. C’est bien des travailleurs toujours plus précaires, corvéables et sous payer qui est le but du gouvernement Macron.

Chez les lycéens et les étudiants
Pour les lycéens et les étudiants, le gouvernement Macron veut leur faire subir les mêmes réformes pour une société toujours plus libérale et individualiste. Cela prend la forme d’évaluation dès le plus jeune âge (dès les premières semaines du CP) mais aussi l’utilisation des nouvelles méthodes de managements avec les conséquences catastrophiques que nous connaissons bien. Mais c’est aussi la fin du baccalauréat comme premier diplôme universitaire permettant un libre accès à l’enseignement supérieur.
Pour la rentrée 2018, le gouvernement nous prépare un baccalauréat comme concours de sélections des admissions post-bac. C’est également la précarisation toujours plus forte des étudiant-e-s avec la réduction des APL et la suppression de la sécurité sociale étudiante. Pour finir, via des baisses budgétaires (à étudiants constants), c’est la paupérisation de l’Université et logique mercantile qui est imposé dans l’enseignement supérieur et un retour à des méthodes pédagogiques et autoritaires d’il y a plus de 50 ans.

PUBLIC, PRIVE, PRECAIRES, ETUDIANTES, RETRAITEES : MEME COMBAT !
Le gouvernement décide de frapper un grand coup contre le code du travail, les retraites, la fonction publique et les protections sociales, tout en fliquant encore davantage nos vies et en réprimant les résistances. Il est urgent et nécessaire de nous organiser pour nous retrouver le plus nombreux possible dans la rue contre la régression généralisée.
Macron, c’est aussi le président des (ultras) riches ! Les suppressions de l’ISF est un premier pas vers des réformes fiscales toujours plus avantageuses pour les classes dirigeantes et faisant porter les largesses fiscales en direction des entreprises sur les autres !
C’est un fait : Macron nous déclare la guerre, à l’instar du mépris avec lequel des milliers de contrats aidés viennent d’être supprimés.

AFFIRMONS NOS SOLIDARITES : CONSTRUISONS LA GREVE GENERALE !
Construisons la grève du 16 novembre, donnons-lui des suites, organisons-nous pour mettre en place des solidarités entre nous tou·te·s : public, privé, retraité ·e·s, jeunes, chômeuses et chômeurs. Pour cela, discutons avec tous nos collègues, retrouvons-nous en AG, reconstruisons ensemble du collectif et des solidarités interprofessionnelles, reprenons le pouvoir sur nos outils de travail, réinventons nos vies et notre société.
Certes, tout cela prend du temps et de l’énergie. Mais est-ce plus dur que de se retrouver isolé·e·s dans nos difficultés ou se sentir seul·e contre tou·te·s ?
Prenons le temps de construire ensemble les outils et les bases d’une société plus juste. On ne transformera rien en un jour, ni non plus en déléguant notre voix à l’un·e ou l’autre leader plus ou moins charismatique…

P.-S.

Jeudi 16 novembre 2017 – EN GREVE pour le retrait des ordonnances « Loi Travail »
MANIFESTATION – 11H30 – Place Ch. Béraudier (Parvis – gare Part-Dieu) jusqu’à la Place Bellecour –

Au local de la CNT :
Jeudi 16/11/2017 – 19h : Rencontre/discussion autour du Syndicalisme Révolutionnaire
Dimanche 19/11/2017 – 16h : « Les Lascars LEP » Projection/débat sur le mouvement étudiant et lycéen contre la loi Devaquet en 1986 + Concert « Guillaume Allardi »

Documents associés à l’article :

Kara, libérée après avoir passé la totalité de sa peine à l’isolement

Ce matin, 14 novembre 2017, Kara, incarcérée depuis le 26 mai 2016 et condamnée à 2 ans de prison ferme et 2 avec sursis dans l’affaire du quai de Valmy est sortie de Fleury-Merogis.

 

Il n’y a pas eu d’appel des condamnations prononcées le 11 octobre dans l’affaire de la keufmobile brûlée le 18 mai 2016. Celles-ci sont donc définitives. Seule la personne jugée en son absence pourrait encore « faire opposition » si elle était arrêtée. Cet éventuel nouveau procès ne changerait pas les peines prononcées pour les 8 autres inculpé.e.s.

Après le rendu du verdict, deux personnes étaient restées en détention.

Ce matin, Kara, incarcérée depuis le 26 mai 2016 et condamnée à 2 ans de prison ferme et 2 avec sursis pour avoir lancé un plot sur le pare-brise de la voiture est sortie de Fleury-Merogis. L’autre personne est toujours enfermée.

Kara sort libre (sans aménagement, bracelet ou autre) car elle est arrivée en fin de peine. Cette libération intervient près de 18 mois après son arrestation. La justice aura gardé Kara enfermée tout au long de l’instruction et Kara ne se sera vue octroyer qu’une partie des remises de peines supplémentaires auxquelles elle pouvait prétendre. Malgré des conditions de détention particulièrement difficiles, Kara ayant effectué la totalité de sa peine à l’isolement, la justice a donc décidé de la garder le plus longtemps possible enfermée.

Solidarité avec les personnes pour qui la répression continue dans cette affaire !

 

Defcol.
lu sur Non fides

 

[zad-chambarans] Weekend projection 18-19/11

rappel  le mercredi 15 novembre à 19h30 au laboratoire anarchiste

Apéro- discussion autour du procès mercredi 15 novembre à 19h30


Bonjour à tout-es!
Nous avons passé une très belle semaine de chantiers, clôturée samedi en
beauté! Nous mettrons bientôt quelques photos sur le site wordpress pour
que vous puissiez vous rendre un peu compte de ce qui s’est passé cette
semaine 🙂
On envoie ce mail pour vous prévenir que le weekend prochain sera aussi
un weekend animé à la Marquise.
En effet, nous prévoyons une soirée de projections sur l’anarchisme le
samedi, plus des chants, des pizzas, des discussions, etc.
(Re)viendez! Youpi!

 

Ci-dessous, le descriptif du weekend:

 

Pizz’anarchiste sur fond des meutes

Samedi :

15h-17h discussions autour de l’anarchisme aujourd’hui

18-19h30 projection du doc « Ni dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme » 1ère partie

19h30-21h Pizza party (ramène ta boisson)au son des meutes (chorale de Die)

21h-22h30 2ème partie du doc « Ni dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme »

Dimanche :

A partir de 10h Atelier pain ( pour tous les âges)

Suivant les envies on peut poursuivre les discussions,chanter,se balader…

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Pour les discussions, l’idée est de partir d’extraits de texte puis d’échanger nos idées et nos connaissances autour de la variété des tendances anarchistes et de leur évolution ces dernières années.

La chorale « les meutes » sera présente et répétera dès le samedi après midi et ce pour tout le we, elle invite toutes les personnes ayant envie de chanter à les rejoindre.

Les boulangères seront présentes avec leur four mobile pour les pizzas et l’atelier du dimanche.

Possibilité de dormir sur place.

A bientôt dans les bois

[reçu par mail]