Archives mensuelles : octobre 2017

Allemagne : Chronique des actions directes en solidarité avec les prisonniers du G20 et de la guerre sociale

 

De nombreuses personnes inculpées pour les émeutes lors du G20 sont toujours incarcérées et certaines sont jugées ces jours-ci à Hambourg. La répression qui continue de s’abattre sur les rebelles au capitalisme et à l’Etat ne se déroule pas paisiblement : Comme le 5 octobre devant le tribunal d’Altona (Hambourg), lorsqu’un journaflic, accompagné de trois magistrats, s’est fait attaquer et défoncer son matos par un groupe de personnes solidaires (cf ci-dessous).

Voici donc les dernières brèves d’attaques contre les structures répressives, tirées du blog germanophone Chronik. Celles qui ont été revendiquées sont souvent accompagnées d’un extrait du communiqué ou du communiqué en intégralité. Parce que face à la répression, il n’est pas question de baisser les bras et d’endosser le rôle de victimes. Solidarité active !


  • Munich, 10 octobre : incendie de véhicules de l’armée. « Dans la nuit du 9 au 10 octobre, une attaque incendiaire a été commise sur des véhicules de l’armée situés sur un terrain d’entrainement de la Bundeswehr à Starnberger See, près de Munich. » Le communiqué fait notamment référence au massacre de civils afghans commis par l’armée allemande il y a 9 ans, le 4 septembre 2009 (100 personnes ont perdu la vie lors de ce bombardement), ainsi qu’aux expulsions depuis l’aéroport de Munich de migrants originaires de cette même région du monde. « Contre toute guerre, contre toute expulsion – Stop deportation »
  • Brême, 4 octobre : attaque contre le syndicat des flics.

« Liberté pour tous les prisonniers du G20 ! Ces mots brillent sur la façade située en face du bureau du syndicat de police, qui s’est fait détruire ses vitres à coups de marteau. Depuis les émeutes du G20, les flics et la justice essaient d’attiser la peur. Durant les procès contre les personnes enfermées, ils veulent montrer, par de lourdes peines, que les flics sont intouchables. Quiconque oserait remettre en question leur autorité et agir dans ce sens doit s’attendre à finir en prison. Quiconque jette des bouteilles est condamné en tant que terroriste. En renforçant les peines des textes de loi 113-114, ils veulent empêcher que la haine diffuse contre les flics se concrétise aussi par des actes. Le syndicat de police est un des acteurs qui œuvre sans cesse à aggraver la répression. Par haine de tout ce qui bouge, il ne cesse de se surpasser en revendiquant de nouvelles lois plus dures, plus de droits et de nouvelles armes pour les flics. Avec beaucoup de succès,  il parvient à toujours représenter les flics comme des victimes,  devenus des cibles de notre rage sans qu’ils n’aient commis de fautes. En même temps, tout cela sert à nous intimider toujours plus. La peur paralyse, nous rend impuissant.es et le meilleur moyen de lutter contre cela est de rompre avec ces relations. Cette rupture peut s’exprimer par des attaques en solidarité avec les personnes incarcérées. Force à toutes personnes incarcérées, perquisitionnées, espionnées – ici comme partout ! Le G20 est fini, pas nos combats ! »

  • Hambourg, 5 octobre : devant l’entrée du tribunal d’Altona, des « spectateurs » d’un procès ont attaqué un journaliste photographe en présence de trois magistrats et endommagé son matériel. Le matin précédent déjà, des anonymes avaient bombardé le tribunal de bouteilles de peinture et de pierres. Une vitre du bâtiment a été brisée.

  • Berlin, 3 octobre : attaque d’un formateur de flics et de matons et d’un local du SPD en solidarité avec les prisonniers du G20, Lisa, Nero et tous les prisonniers de la guerre sociale.

« […] Comme expression de notre solidarité active avec les prisonniers du G20 à Hambourg, comme salutation à Lisa, enfermée à Cologne pour un braquage de banque présumé, comme salutation à Nero incarcéré à la prison « Moabit » de Berlin pour un aveuglement présumé d’un hélico de police et pour tous les prisonniers de la guerre sociale, nous avons détruit le 3 octobre les vitres de l’agence BWK de la Trautenaustraße à Wilmersdorf, et en même temps aussi celles du bureau du SPD [parti social-démocrate] situé juste en face. Cette attaque doit être vue comme notre petite contribution aux journées anti-carcérales ayant lieu du 6 au 8 octobre à Berlin. Nous nous inscrivons dans la continuité des actions qui se sont déjà tenues contre les stands de recrutement des flics lors de Jobpoints de divers arrondissements berlinois, comme à Neukölln le 27 octobre 2016 et à Charlottenburg le 10 janvier 2017. […] » Le BWK, pour « Bildungswerk in Kreuzberg GMBH » est un centre de formation privée, lancée par Nihat Sorgeç (manager industriel et directeur du BWK, décoré par l’Etat car porteur de la croix fédérale du mérite), qui s’adresse aux jeunes d’origine immigrée ayant échoué dans leurs études, qui sont prêts à tout, du moment que c’est bien payé. Ce BWK prépare entre autres aux métiers de la répression, comme matons ou flics.

  • Schermbeck (Rhénanie du Nord-Westphalie), 1er octobre : Le poste de police à coups de pavés. Dans la nuit de samedi à dimanche (1er octobre), aux alentours de 4h20, 18 fenêtres du comico de quartier de la Weseler Straße ont été brisées par des jets de pierres. Le ou les assaillants n’ont eu qu’à se baisser puisque les projectiles venaient visiblement d’un lit de graviers situé juste en face du bâtiment. Il paraît que les jets de pierres ont même endommagé des appareils, des écrans et des téléphones qui étaient dans les bureaux. Au cours de la même nuit, tous les pneus de quatre véhicules garés sur le parking de la mairie ont été crevés. Durant la nuit précédente, une douzaine de vitres de l’école située dans la même rue avait également été détruite par des jets de pierres.
  • Leipzig, 29 septembre : Visite chez les balances de la LVZ.

« Dans la nuit du 28 au 29 septembre, nous avons rendu visite au bureau de la Leipziger Volkszeitung [quotidien de la presse régionale, NdT] ». Quelques vitres y ont été brisées et le slogan « Vous nous cherchez – Nous venons vous rendre visite. 12.12 » y a été laissé. La raison de ce communiqué est liée à la publication par la LVZ de photos de suspects il y a quelques semaines, dans le but d’aider les flics dans leurs recherches des émeutier.es du 12.12.2016 ».

repris de  sans attendre

Op. Scripta Manent (Italie) : Appel à la solidarité internationale le 16 novembre pour le procès

Le 16 Novembre à 10 heures, aura lieu devant la cour de haute sécurité de Turin la première audience du procès Scripta Manent, qui sera de longue durée, 22 anarchistes étant accusés, sept d’entre eux  étant toujours en prison.

 

L’appareil d’État répressif accuse une partie du mouvement anarchiste de l’attaquer avec les pratiques de l’action directe destructrice contre ses structures et ses représentants, de la réalisation et de la diffusion de publications anarchistes et du soutien aux prisonniers révolutionnaires.

Le théorème du procureur Sparagna est que les positions des compagnons accusés sont isolées et éloignées du mouvement anarchiste. C’est une tentative flagrante de créer des factions et de confiner l’anarchisme dans certaines clôtures juridiques et interprétatives.

Il faut démolir la tentative d’isoler ces compagnons, nous affirmons que les pratiques et les positions dont ils sont accusés constituent un patrimoine commun à tous les anarchistes et révolutionnaires, et nous réaffirmons notre proximité et notre solidarité avec les accusés.

Nous faisons un appel à participer au rassemblement du jeudi 16 Novembre à 10h devant la cour de haute-sécurité de la prison de La Vallette à Turin, et nous relançons l’appel à la solidarité internationale avec tous les anarchistes, rebelles et révolutionnaires emprisonnés selon les moyens que chacun estimera approprié.

repris de non fides

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CAEN [calvados] Tract de l’AG diffusé lors de la manif du 12 septembre 2017 contre la Loi Travail

Environ 800 exemplaires de ce tract ont été diffusés lors de la manif du 12 septembre. Le tract a été bien accueilli. Une cantine tenue par l’AG, en liaison avec le Front Social Caen, a eu lieu après la manif. Merci aux migrants qui se sont dévoués pour la préparation de ce repas collectif.

Vous pouvez télécharger le tract en cliquant sur le lien qui suit, N’hésitez pas à le diffuser dans vos réseaux.

tract AG 12 septembre 2017

Vous pouvez aussi le lire directement ci-dessous :

Contre la Loi Travail 2, l’état d’urgence,la chasse aux migrant-e-s : le 12 septembre et après, C’est dans la rue que ça se passe !

Depuis 4 ans, l’AG de Lutte Contre Toutes les Expulsions ouvre des squats dans l’agglomération caennaise pour sortir des gens de la rue, essentiellement des demandeurs-euses d’asile et des migrants qui cherchent à passer en Angleterre. L’AG en couvre actuellement 6 avec près de 300 personnes dedans.

Depuis longtemps déjà, nous avons choisi de placer nos actions de solidarité avec les migrant-e-s dans le cadre plus vaste de la résistance aux politiques antisociales, d’austérité menées par les gouvernements successifs. Nous essayons de relier la lutte en soutien aux migrant-e-s avec les luttes du mouvement social et de porter, au sein du mouvement social, la question de la solidarité avec les migrant-e-s. Cette solidarité n’est pas seulement humaniste, elle est aussi politique, contre le racisme, l’extrême droite, le sexisme, le capitalisme et son cortège de pauvreté, de précarité, d’exploitation et de répression.

Nous n’attendions rien du nouveau gouvernement, pas plus que des anciens. Macron c’est « le changement dans la continuité » et il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir les masques tomber.

Nouvelle Loi Travail : licenciements facilités, plus d’obligation d’indiquer un motif de licenciement, réduction du délai permettant un recours aux prud’hommes en cas de licenciement abusif, plafonnement des dommages et intérêts pouvant être obtenus aux prud’hommes en cas de licenciement illégal, CDD favorisés, CDI fragilisés avec l’instauration d’un « contrat de projet », fusion des instances représentatives du personnel dans les entreprises avec moins de délégué-e-s et moins de moyens, accords d’entreprises qui peuvent primer sur les conventions collectives de branches et tirer vers le bas les horaires, les conditions de travail et les salaires…

Casse des services publics : 120 000 suppressions de postes annoncées, gel des salaires, rétablissement du jour de carence et augmentation de CSG pour les fonctionnaires, suppression de la plupart des contrats aidés, contrats temporaires et mal payés c’est vrai, mais qui dépannaient leurs bénéficiaires et permettaient à des associations à but social, à des collectivités territoriales, à des écoles de maintenir des activités utiles malgré les diminutions de budgets et les compressions de personnel titulaire…

Les plus précaires dans la ligne de mire : Renforcement des contrôles RSA, CAF, Pôle emploi, baisse des 5 euros des allocations logement, projet de transformer l’assurance chômage en allocation d’État, État qui pourra décider seul des montants et durée d’indemnisation, radier celles et ceux qui n’accepteront pas n’importe quel emploi…

Les mesures de l’état d’urgence passent dans le droit commun : Le gouvernement veut lever les mesures exceptionnelles de l’état d’urgence mais pas avant d’avoir déversé son contenu dans le droit « normal » : perquisitions de jour comme de nuit, mises sous surveillance, assignations à résidence, interdictions de manifester sur simple décision policière. La « lutte anti-terroriste » a bon dos, elle permet de mettre en place des mesures destinées à réprimer tout mouvement social qui se généraliserait et se radicaliserait, celles et ceux qui ne se soumettent pas au règne de l’intolérable.

Chasse aux migrant-e-s : Depuis 2016, on constate une application stricte et brutale des accords européens de « Dublin 3 » datant de 2013 qui obligent les demandeurs-euses d’asile à déposer leur demande d’asile dans le premier pays de l’Union Européenne où leurs empreintes ont été prises. Cela a donné lieu à 525 « transferts effectifs » en 2015, 1293 en 2016 et les chiffres vont être en nette augmentation cette année, le pouvoir ayant donné cet été des directives aux préfectures pour intensifier ces expulsions. Or un certain nombre de pays européens, vers lesquels ces demandeurs-euses d’asile sont renvoyées, expulsent ensuite vers le pays d’origine, quelle que soit la situation (guerre interne, dictature,sanglante…).

Les personnes sont convoquées à la préfecture, arrêtées sur place, immédiatement envoyées vers un Centre de Rétention Administrative (CRA) », sous escorte policière,.parfois avec juste leurs vêtements sur le dos, pour y être enfermées avant leur expulsion.

Depuis 2017 toutes les personnes placées en Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO) après le démantèlement de la « jungle » de Calais sont désormais également concernées par l’application stricte des accords de Dublin, contrairement aux promesses faites alors par Hollande et Cazeneuve.

Sont également concernées les personnes actuellement envoyées vers les PRAHDA (Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile). C’est l’entreprise Adoma qui a raflé le marché public en remettant le plus souvent en service des vieux hôtels « Formule 1 » isolés, situés dans des zones industrielles, aux abords d’autoroutes ou d’aéroports, loin de tout, parfois à plusieurs kilomètre d’un arrêt de bus, sans possibilité de cuisiner des repas chauds, sans internet, sans activités culturelles, sans cours de français, avec des travailleurs-euses sociaux-ales et des agents de maintenance en nombre insuffisant. Ces PRADHA sont également explicitement désignés par l’État comme des centres d’assignation à résidence avant expulsion.

À tout cela s’ajoute une politique de harcèlement policier, décidé par l’État, pour tenter de disperser tout regroupement de migrant-e-s près des ports desservant l’Angleterre. C’est la politique du « zéro abri » et du « zéro nourriture ». Autour de Calais et de Dunkerque, police et gendarmerie contrôlent sans arrêt les migrant-e-s, détruisent tout début de campement, lacérant les tentes et les bâches, brûlant les palettes, aspergeant de gel lacrymogène les couvertures, les maigres réserves de nourriture, les sacs de vêtements de rechange comdamnant ainsi les migrant-e-s, hommes, femmes et enfants, à la faim, au froid, à la saleté, à la maladie. Les associations humanitaires qui tentent de distribuer de la nourriture set proposent des douches dans leurs locaux sont également harcelées.

À Ouistreham, tous les jours, plusieurs dizaines de migrants (soudanais pour la plupart) errent autour du port, cherchant à monter dans des camions pour essayer de passer clandestinement en Angleterre. La gendarmerie les disperse dès qu’ils se regroupent. Tous les matins, à 4H, la police vient les réveiller dans le petit bois où ils dorment sur des cartons et confisque les couvertures et les bâches…quand il y en a. La municipalité tente de faire croire partout qu’il est illégal de leur donner à manger ou des vêtements, ce qui est évidemment complètement faux.

À Caen, le « squat des soudanais », ouvert par l’AG sur la presqu’île, offre un toit à près de 100 soudanais, dont plusieurs dizaines de mineurs isolés. Il est menacé d’expulsion imminente, à partir du 14 septembre.

Nous le martelons une nouvelle fois : la dégradation continue des conditions d’accueil des migrant-e-s, leur répression, leur humiliation sont toujours le reflet de ce qui nous attend, de ce que nous réserve le pouvoir. Défendre la liberté et la dignité des migrant-e-s, c’est toujours aussi, en même temps, défendre la nôtre !

Opposé-e-s à l’indifférence, nous choisissons la résistance !

La solidarité ET L’ORGANISATION sont notre force.

Construisons la convergence des luttes.

 

Contact : ag-contre-expulsions@laposte.net

Site : https://agcontrelesexpulsions.wordpress.com/

Soutien financier : L’argent permet de se procurer rapidement ce qui peut manquer de façon urgente (nourriture, hygiène, gaz etc.). Chèques à l’ordre de Solidarité Migrants Calvados à envoyer à : 16 allée de l’Angle – 14200 Hérouville St  Clair .

V 1

le laboratoire anarchiste sa bibliothèque continue , une bibliothèque pour la révolution

note: nouveau livre de la bibliothèque du laboratoire, on publie la présentation qu’on a trouvé

28 octobre 2009
Papiers des bas-fonds
Archives d’un savant du crime, 1843-1924
Éminent professeur de médecine légale à Lyon, Alexandre Lacassagne s’est donné pour visée à la fin du XIXe siècle d’étudier le phénomène criminel sous ses divers aspects : en comprendre l’histoire, la fréquence, mais aussi identifier ses auteurs, saisir leurs personnalités et leurs mœurs. Il a ainsi conservé une formidable masse de documents divers : profils de bagnards, carnets de tatouages, dessins de prisonniers sur papier à cigarette, poèmes, chansons, croquis, lettres, calendriers, comptes de cantine… Et a encouragé les détenus à la rédaction de cahiers et de récits autobiographiques.
Ces traces exceptionnelles, ces « archives mineures » longtemps tenues sous silence, en disent long sur le quotidien de la détention et sur l’expérience de l’exclusion sociale. Mais ils disent aussi la démarche singulière d’un homme qui, en maître d’écriture, a permis à ces hommes d’exprimer une multitude d’émotions : un rêve, une crainte, une peur. Ainsi invitait-il ceux qui étaient l’objet de tant d’écrits – ceux des juges et avocats, des experts, des journalistes, de l’administration pénitentiaire – à être pour la première fois sujets d’écriture et scripteurs de leur propre histoire.
Historien, directeur de recherches au CNRS et à l’EHESS, Philippe Artières a publié plusieurs ouvrages relatifs aux écritures de la marge et à l’histoire des anonymes. Il est notamment l’auteur de L’Asile des photographies (Le point du jour, 2013) et de Papiers des bas-fonds (Textuel, 2010).
Agrégée d’histoire et doctorante en histoire contemporaine, Muriel Salle achève une thèse consacrée à Alexandre Lacassagne.

Kokopelli voudrait-elle faire taire la critique ?

Communiqué des éditions du bout de la ville, le 9 octobre 2017

À propos du procès en diffamation intenté par l’association contre le site internet le Jardin des possibles le 13 octobre 2017 au TGI de Paris.

En mars 2017, notre petite maison d’édition ariégeoise publie Nous n’irons plus pointer chez Gaïa, jours de travail à Kokopelli écrit par un collectif d’autrices, le Grimm. Essentiellement constitué de témoignages, cet ouvrage est l’aboutissement d’une réflexion et d’une écriture collective qui a duré trois ans. Il est le fruit de la solidarité entre des jardinières d’Ariège et des travailleuses employées jusqu’en 2014 par une association « écolo », Kokopelli, qui avait quelques mois plus tôt déménagé ses locaux au Masd’Azil en Ariège. L’objet de cette association, qui jouit d’une relative notoriété militante, est de diffuser des semences. À sa sortie, le livre n’a fait l’objet d’aucune plainte de la part de Kokopelli. Un mois plus tard, un blog, Le jardin des possibles.org, publie un article sur le livre intitulé « Pourquoi nous n’irons plus acheter nos graines chez Kokopelli ». Kokopelli le poursuit. Le procès aura lieu le 13 octobre 2017 à 11 h 30 au TGI de Paris.

Procès en diffamation contre le blog Le jardin des possibles

En mai 2017, Daniel Vivas, formateur en permaculture et jardinier de son état, écrit et publie sur son blog un article qui retrace son expérience malheureuse de client chez Kokopelli  graines potagères qui ne germent pas, graine de moutarde japonaise à la place de poivrons… Dans cet article il reprend et commente certains faits relatés dans le livre Nous n’irons plus pointer chez Gaïa, jours de travail à Kokopelli, écrit par d’anciennes salariées de cette association qui vend et distribue des graines. Il s’attarde notamment sur les conditions de travail qui y avait cours à l’époque, sur la politique commerciale et le type d’idéologie promue par certains dirigeants de l’association. Un lecteur partage l’article via son compte Facebook, il est lu 8 400 fois.

Le directeur de Kokopelli, Ananda Guillet, demande un droit de réponse. Il lui est accordé immédiatement. Sa réponse n’en est pas vraiment une puisqu’il avoue ne pas avoir pris le temps de lire cet article. Faute de réponse précise sur les faits, il se positionne en chef d’entreprise qui a fait « une erreur » et qui se reproche de ne pas avoir licencié rapidement ces salariées, futures autrices du livre, « ces “hippies” qui n’en étaient pas du tout ». Le ton est plaintif – il travaille beaucoup pour un trop maigre salaire – et surtout méprisant, voire injurieux à l’égard des ex-salariées, autrices du livre, à qui il prête toutes sortes de propos, d’intentions et d’actes1 : elles auraient volé et revendu des sachets de graines, saboté les bases de données, tagué insultes et menaces de mort sur les bâtiments de l’association, sur les véhicules de la direction et dans les rues du Mas-d’Azil.

Ce « droit de réponse » ne semble pas suffire au directeur de Kokopelli. En août 2017, Daniel Vivas reçoit, en tant qu’administrateur de son blog, une lettre recommandée qui le somme de retirer l’article dans les deux jours à réception du courrier. Il s’exécute immédiatement, respectant les conditions énoncées dans la lettre. Pourtant, l’avocate de Kokopelli n’attend pas le délai qu’elle a elle-même fixé dans sa lettre et assigne Daniel et Raquel Vivas devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour obtenir le retrait de l’article, qualifié de diffamatoire.

À peu près à la même période, au moins deux autres publications ayant pignon sur rue et une large audience font état de la sortie du livre et relayent son contenu. En juin 2017, le mensuel CQFD publie une interview des autrices du livre intitulée « Kokopelli c’est fini… ». On peut difficilement être plus clair. Le tirage moyen de ce journal est actuellement de 6 000 exemplaires. Le 26 juillet 2017, Le Canard enchaîné publie un article au titre on ne peut plus évocateur lui aussi : « Graines de violence sociale ». Les ventes hebdomadaires moyennes de ce journal s’élevaient pour l’année 2016 à plus de 350 000 exemplaires.

Ni CQFD, ni le Canard ne seront attaqués pour avoir relayé des propos prétendument diffamants. Pas plus que notre maison d’édition n’avait été attaquée au moment de la sortie de l’ouvrage. Pas plus que les ex-salariées d’ailleurs.

Résumons donc cette escalade judiciaire pour le moins kafkaïenne et pathétique : un livre de témoignages de salariées mettant en cause leur ex-employeur sort ; ni les autrices ni le livre ne sont poursuivis par l’employeur en question ; un jardinier blogueur fait état de cette sortie ; l’employeur mis en cause dans le livre demande la publication d’un droit de réponse, il l’obtient ; il exige le retrait de l’article original, il l’obtient à nouveau… pour finalement, traîner le blogueur en justice.

Nous ne perdrons pas de temps en conjectures sur ce qui nous a protégés de l’ire judiciaire des employeurs outragés. Il semble cependant opportun de comprendre ce qui a tant gêné ces dirigeants dans la publication d’un petit texte d’humeur sur un blog de jardiniers permaculteurs. Cette plainte pourrait ainsi être comprise comme un avertissement. Un message envoyé au monde des jardiniers professionnels, des producteurs de semences de variétés anciennes, des maraîchers, et autres magasins bios, qui ont historiquement soutenu l’association lorsqu’elle fut elle-même attaquée en justice : aucune critique émanant de ce milieu ne sera tolérée. Union sacrée derrière le joueur de flûte.

Pour la première fois de son histoire, Kokopelli quitte le statut de victime que deux procédures judiciaires à son encontre avaient contribué à lui donner (l’une menée par l’État français en 2005 et l’autre par le grainetier Baumaux en 2014). Cette fois-ci, la petite association devenue grande, qui annonce fièrement dans la presse un chiffre d’affaire de 3 millions d’euros pour l’année 2016, traîne à la barre un couple de jardiniers. Comment va-t-elle pouvoir à l’avenir continuer à raconter l’histoire du David de la semence se battant seule contre le Goliath de l’agro-industrie Bayer-Monsanto ? Dans quelle mythologie ses dirigeants vont-ils bien pouvoir piocher pour continuer à passer pour l’éternelle victime et l’unique sauveur des petits paysans ?

Nous n’irons plus pointer chez Gaïa, jours de travail à Kokopelli

En réponse à cette plainte, nous vous invitons à lire – ou à relire – Nous n’irons plus pointer chez Gaïa, jours de travail à Kokopelli. Ce livre n’est pas une enquête journalistique à charge. Sa force et sa pertinence sont a chercher ailleurs. Il a été longuement mûri, discuté et écrit par un collectif constitué d’anciennes salariées de l’association et de jardinières qui produisaient bénévolement des semences pour l’association : « En pointant le décalage systématique entre ses discours et la réalité de ses pratiques commerciales et salariales, nous n’agissons pas par rancœur – elle n’aurait pas tenu au fil de ce long processus d’écriture collective – ni dans le but de “détruire Kokopelli”. (…) Bien que nous craignions que la direction ne nous balance à Gaïa – voire à la justice , nous avons été poussées par une triple exigence : de solidarité entre ex-salariées, de critique sociale et de défense de pratiques collectives »2.

Par ailleurs, et c’est aussi pour cela que nous nous réjouissons aujourd’hui comme hier de l’avoir publié, ce livre soulève des questions dont la portée va bien au-delà du cas Kokopelli. D’abord car il interroge le fonctionnement du travail salarié dans le monde associatif ; lorsque les travailleurs se trouvent tiraillés entre une cause à défendre et les conditions de travail dans lesquelles ils sont censés défendre cette cause. Mais aussi, car les autrices abordent la question politique essentielle de la semence dans le monde agricole : comment critiquer la politique des États, l’industrialisation des campagnes, les pratiques des grands semenciers, la fusion Bayer-Monsanto, sans nourrir d’autres mythes, qui, sous couvert de « consom’action », réhabilitent développement, libre concurrence, délégation et hiérarchie ? Quelle est cette idéologie complotiste qui colonise l’écologie politique contemporaine ? Qu’entend-on par « autonomie », ce mot qui recouvre aujourd’hui des conceptions du monde parfois antagonistes ?

Les éditions du bout de la ville soutiennent bien évidemment Daniel et Raquel Vivas, attaqués pour diffamation par Kokopelli. Elles appellent celles et ceux qui le peuvent à se rendre au tribunal pour manifester leur soutien à ces deux jardiniers.

Les éditions du bout de la ville

leseditionsduboutdelaville@yahoo.fr // leseditionsduboutdelaville.com  le l 9 octobre 2017

1Accusations complétées dans un autre texte paru sur internet : voir forum de CQFD suite la publication de « Kokopelli, c’est fini… »
2Le Grimm, Nous n’irons plus pointer chez Gaïa, jour de travail à Kokopelli, les éditions du bout de la ville, 2017, page 14.

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repris de iacam

Gagnoa  [côte d’ivoire]: émeutes et pillage du commissariat du 2ème arrondissement

 http://www.linfodrome.com

 

La tension reste tendue entre les forces de sécurité et les transporteurs, qui manifestent à Gagnoa

Les manifestations orchestrées par les chauffeurs de taxis de Gagnoa pour exiger la libération de l’un des leurs écroué à la maison d’arrêt et de correction de Gagnoa suite à un accident intentionnel commis sur un agent des impôts ont pris un tournant décisif ce vendredi 13 octobre 2017 avec des actes de vandalisme.

Après leurs mobilisations au rond point de la ville, les manifestants ont d’abord interdit la circulation des véhicules avant de se livrer à des actes de vandalisme sur des passants. Ces mauvaises manières qui se déportaient dans le quartier des affaires de la ville ont contraint les forces de l’ordre à user de gaz lacrymogènes.

L’un des policiers, dans la manœuvre de son arme de dotation, s’est blessé aux doigts. Il est évacué au Chr de Gagnoa. Aux dernières nouvelles, il est hors de danger. Pendant ce temps sur le terrain, ces collègues parviennent à dégager les révoltés de leur position initiales. Ces derniers vont se replier au quartier Dioulabougou où ils mènent un bras de fer avec les hommes en tenue.

Après moult tractations, ils prennent le dessus jusqu’à s’emparer du commissariat de 2e arrondissement qu’ils pillent et saccagent à souhait.

Des armes sont emportées ainsi que des tenues des policiers. La tension reste toujours vive dans la ville de Gagnoa, notamment dans certaines zones où l’ambiance demeure électrique.

repris de http://dialectical-delinquents.com

valence , bourg les valence (26) le 14/10 Apéro’Concert Débat « Un toit pour Esther »

Bonjour à toutes et à tous,
Venez écouter de la musique, discuter, jouer SAMEDI 14 OCTOBRE de 17h à 22h à la MPT Chony de Bg les Valence.
La journée est organisée par l’association « Un toit pour Esther » pour donner un coup de pouce et récolter de quoi payer le loyer, et les factures.

Buvette sur place, de quoi manger à prix libre.
Musique Gnawa & Slam au programme.
Débats sur les luttes en cours aux côtés des migrants.
Animations pour les enfants.
L’affiche est en pj.

Steven Masson – enseignant P Valéry, Sud éducation correspondant du journal question de classe – pour l’association

[reçu par mail]

Clermont-Ferrand, France : Vilaine Kantoch’ en soutien à la caisse Kaliméro samedi 14 octobre

sansattendre.noblogs.org

Samedi 14, vilaine kantoch’ de soutien à Kalimero, caisse de soutien aux prisonnier-es de la guerre sociale.

Il y aura un infokiosk de livres et brochures. On pourra aussi discuter, notamment, du verdict de l’affaire de la keufmobile en flamme.

Kalimero envoie d’ailleurs de la thune à Kara et Krem, qui ont donc pris respectivement 4 ans dont 2 avec sursis, et 5 ans dont 2 et demi avec sursis.

Rendez-vous à partir de 13h à l’Hôtel des Vil-e-s, 55 avenue de l’Union Soviétique

De la bouffe vegan, de la rage, de la joie…

 

Besançon France : Attaque solidaire de l’école de commerce et tags sur la permanence « En Marche » :

sans attendre demain

Coups de marteaux vengeurs 

 

Dans la nuit de lundi à mardi, nous avons détruit plusieurs vitres de l’école de commerce, située à quelques pas seulement de la chambre de commerce, de l’industrie et du tourisme.

Cette petite attaque dirigée contre une facette de ce monde d’exploitation et de soumission est un clin d’œil aux inculpé.e.s de l’incendie de la voiture de police quai de Valmy, et en particulier à Kara et Krem. Entre-temps, on a appris que les deux compagnon.nes restaient en taule à l’issue du rendu. On continuera donc à attaquer la domination et à ne pas regarder la justice faire son travail en silence.

Pour un monde sans fric ni flics !

[Publié sur indymedia nantes, jeudi 12 octobre 2017]

NdSAD: il semblerait que cette attaque ait été mentionnée dans les articles de la presse locale sur les dégradations ayant visé la permanence parlementaire de Fanette Charvier, députée du parti LREM, au cours de la même nuit. On peut lire l’un d’entre eux sur le site d’Attaque. Ce communiqué vient donc apporter quelques précisions sur cette attaque et ses motivations, ainsi que mettre un terme aux insinuations des journaleux quant à d’éventuels dégradations (limitées) à de la peinture sur l’école de commerce/école IMEA.

Italie : Fin des poursuites contre Billy, Costa et Silvia

Il y a quelques jours le tribunal de première instance à Turin a tenu un entendant parler du procès(de l’essai) continuant dans l’état italien contre des camarades écos-anarchistes Billy, Costa et Silvia. La Cour suprême a confirmé « le défaut non procédural de juridiction », comme déjà décidé en première instance et dans l’appel(attrait), pour le principe d’incapacité de traiter deux fois un  pour le même affaire(loi. Il ferme alors une fois pour toutes, avec cette décision définitive, leur affaire devant  les tribunaux étatiques.

Solidarité aux camarades – Feu à IBM et le monde techno-de-prison

traduction de  contra info

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