Archives mensuelles : avril 2016

[Drome] Valence : Au laboratoire Projection-( le 27/04/16 à 19h30) du film « Autonomia Obrera »

19 h 30 à l’espace le laboratoire, 8 place St jean à Valence à côté du marché couvert

Après  La projection , il sera possible de manger boire( ce que chacun-e veut) et  discuter  car depuis plus d’un mois la chape de plomb imposée par l’Etat, avec l’état d’urgence en prime, est secouée par des turbulences allant bien au-delà d’une énième loi. Cet air de liberté qui ne peut se développer pleinement que sur les ruines de toute autorité, les puissants cherchent à l’étouffer à tout prix. Par la force brute de leurs chiens de garde armés jusqu’aux dents, et aussi en misant sur l’essoufflement et la récupération de celles et ceux qui combattent l’ordre des choses.

Autonomia Obrera :

En 1975, à la mort de Franco, l’Espagne entame progressivement un processus de « transition démocratique » après quarante ans de dictature. Les transformations institutionnelles (restauration de la monarchie, adoption d’une nouvelle constitution) et la libéralisation de la vie politique (légalisation des partis et syndicats) s’accompagnent alors de l’intégration d’une partie de la contestation-sociale
Alors que dans cette période de modernisation nécessaire au capitalisme s’élèvent des mouvements ouvriers autonomes, les deux principaux syndicats en voie de légalisation, Comisiones Obreras et UGT, s’installent dans leur rôle de co-gestionnaires de l’exploitation salariale. A travers les assemblées de lutte et les décisions collectives dans les rues face à la Guardia civile ( garde mobile) l’autonomie ouvrière a avancé.

Autonomia Obrera n’est pas un documentaire historique, mais anime une mémoire politique, à travers des luttes dans l’Espagne des années 70, qui dénonce l’escroquerie des compromis entre exploités et exploiteurs. Et pose aujourd’hui aussi les enjeux de l’autonomie des luttes.

Ni loi, ni travail : La police perd une voiture à République

 copier à partir d’attaque

Le Parisien / samedi 23 avril 2016

Paris Répu 22 4 2016 2Une voiture de police a été incendiée et une autre dégradée lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, en marge du mouvement Nuit Debout, dans la nuit de vendredi à samedi, place de la République à Paris.
Alors que l’ambiance de la soirée avait été calme jusqu’à minuit, émaillée seulement vers 23 heures de quelques jets de projectiles, douze personnes ont été interpellées entre 0h15 et 2h30. Placées en garde à vue notamment pour attroupement et jet de projectiles, «elles feront l’objet de poursuites judiciaires appropriées», affirme ce samedi matin la préfecture de police (PP) de Paris, dans un communiqué.

Paris Répu 22 4 2016Vers 0h15, selon la préfecture de police de Paris, «la tension est soudain montée très rapidement» près de la rue du Faubourg-du-Temple, sans qu’on en perçoive la raison, témoigne notre photographe présent sur place. Quelques personnes, une centaine selon la PP, s’en sont prises aux forces de l’ordre. Des projectiles sont partis et un véhicule de police banalisé, une Mégane break blanche, a été incendié et entièrement détruite.
Les policiers ont fait usage de lacrymogènes pour disperser la foule et permettre l’intervention des pompiers. Le calme est alors revenu très rapidement, assurait encore notre photographe. La préfecture assure, elle, que les incidents se sont poursuivis jusqu’à 2 heures du matin.  Et que deux autres véhicules, de la RATP, ont été endommagés.
Ces incidents interviennent après une semaine de calme autour de la place de la République, théâtre d’échauffourées nocturnes à répétition ces dernières semaines. Dans la nuit de vendredi à samedi derniers, une centaine de personnes avait jeté et brûlé palettes et détritus avant de lancer des projectiles sur les forces de l’ordre. Elles avaient été dispersées, et 21 d’entre elles avaient été interpellées.
La veille, alors que le président François Hollande terminait une émission télévisée, environ 300 manifestants, selon la police, avaient voulu quitter la place pour marcher vers l’Elysée. Déviées par un cordon de CRS, elles avaient ensuite sillonné des rues des 10e et 19e arrondissements, où des casseurs avaient brisé des vitrines et des abribus et vandalisé des véhicules. La semaine précédente, la tentative de quelques centaines de personnes de se rendre au domicile du Premier ministre Manuel Valls avait également conduit à des incidents.
Depuis le début du mouvement il y a trois semaines, 36 personnes ont été arrêtées en marge de Nuit debout, dont 35 ont été placées en garde à vue, avait indiqué la Préfecture de police samedi dernier.

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Revenu garanti, salaire social… un tour d’horizon critique

  sous- la- cendre.info

Le revenu ou salaire garanti est encore aujourd’hui défendu par nombre de courants, qui vont des libéraux jusqu’à l’extrême gauche. Petit tour d’horizon critique.

Les tenants libéraux du revenus garantis.

Une des premières manifestations du revenu garanti vient d’économistes entre le keynésianisme et le libéralisme. Parmi eux on peut citer Tobin, l’inventeur (libéral) de la taxe qui porte son nom. Celui ci avait notamment persuadé le candidat démocrate aux élections présidentielle américaine de 1972 Mac Govern d’inclure le revenu garanti à son programme. Raté, ce fut l’une des plus cuisantes défaites des démocrates, face au républicain Nixon.

En résumé (avec plus ou moins d’emballage) ce type de revenu est un parachute minimum qui permet d’avoir de quoi survivre très chichement. En échange, plus question de sécu, de retraites, etc : prend l’oseille et tire toi !

Si on met de côté les tenants libéraux d’un revenu minimal de base, en réalité une arme pour démanteler les couvertures sociales actuelles et faire pression sur les salaires, on peut énumérer trois différentes propositions de salaires garantis.

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1) La proposition de Bernard Friot, qu’il a baptisé «  le passage à la convention salariale du travail ».

Disons le tout de suite : cette proposition ressemble à un (mauvais) remake d’une (bonne) BD des années 80 : SOS bonheur. C’est assez fou, d’ailleurs. Cependant, si on devait faire un classement, on pourrait considérer cette proposition comme étant « la plus radicale ». Il s’agit tout de même de socialiser l’ensemble des profits.

Elle repose sur un récit historique qu’on peut résumer ainsi : Dans une partie des grands pays capitalistes dont la France, le 20e siècle aura été « LE » siècle de la montée en puissance du salariat, ( ce qui est juste) et de la cotisations sociale. Cette montée en puissance, particulièrement sur la phase 1945-1980, a ensuite été battue en brèche par ce que Friot appelle « la réforme ». Celle ci a consisté depuis lors à une attaque contre les cotisations, le tout pour « restaurer » la valeur travail et le capitalisme. ( voir notre notion sur la restructuration)

Il s’agirait alors, dans l’intérêt des prolétaires, de peser pour empêcher cette restauration, mais aussi pour faire une genre de révolution sociale qui instaurerait un autre type de société.

Dans cette société nouvelle, les profits serait versé comme cotisations servant à alimenter une sorte de caisse de sécurité sociale géante. Celle ci verserait ensuite de façon inconditionnelle un salaire, en fonction d’un niveau de qualification établi de 1 à 4 ( de 1500 à 6000 euros) et qu’on peut comparer avec les différentes catégories (ABC) de la fonction publique.

Ces niveaux de qualifications seraient attribués par des sortes de commissions bureaucratiques, qui de fait aurait le pouvoir énorme de classer la population en une des 4 catégories. Sans trop développer, vous imaginez un monde comme celui là : au moins, les rapports sont clairs entre les gens… Il suffit de demander à son interlocuteur de quel niveau il est, et on est fixé. Avec des super scène en perspective : « Moi, je ne laisserai jamais ma fille épouser un numéro 4  s’exclame Tonton Gilbert, un peu éméché, durant le repas de famille .»

De fait, dans le monde de Friot ( le Friotalisme ?) Les patrons ont été mis à la porte de leurs boites, qui sont désormais géré par un directeur d’entreprise ( mais ce directeur peut être l’ancien patron. Là dessus, Friot n’est pas clair) ; et le financement de l’économie est assuré par des sortes de mélange entre banque d’état et crédit mutuel. A noter que de ce côté là, le Friotalisme ressemble assez au capitalisme d’état de type soviétique.

Pour revenir à ce qui nous intéresse aujourd’hui, à Friotland, que vous travaillez ou pas, vous touchez un salaire qui vous est versé grosso modo par la sécu.

Friot appelle sa proposition « le passage de la convention capitaliste à la convention salariale », car pour lui, le capitalisme est une convention sociale, pas un mode de production. Cette formule est un peu difficile à traiter sérieusement parce qu’elle semble vouloir dire que le capitalisme, c’est comme le système métrique : quelque chose qui à été institué à un moment donné, et qu’on peut rectifier pour le rendre plus efficace, par le biais de décret.

Pour citer un extrait de son livre L’enjeu du salaire.

« Toutes les institutions sont des conventions car elles sont le fruit de rapports sociaux ; ce sont des constructions sociales en permanence travaillée pragmatiquement par ces rapports et qu’une action collective peut faire évoluer dans un sens délibéré politiquement. »

C’est peut-être ici que l’on peut comprendre un des problèmes central du raisonnement de Friot : Le capitalisme n’est pas une convention. C’est un mode de production. La valeur possède une existence réelle, bien que nous sommes d’accord pour dire qu’elle n’a rien de naturelle ( voir à ce sujet les notions qu’est ce que la valeur & la force de travail). Certes elle est issue d’un développement social et historique, mais c’est la base du système capitaliste : pour la supprimer, il faut en finir radicalement avec ce système.

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2) Le salaire citoyen universel de Negri.

Cette proposition phare de A. Negri et du courant appelé couramment les négristes prend ses racines dans une vieille revendication : le salaire politique. Celle ci était déjà portée dans le début des années 70 par l’organisation Potere Operaio en Italie. Bien sûr, cette revendication à considérablement évolué depuis. Nous nous concentrerons sur son expression contemporaine : le salaire citoyen universel.

Celui ci repose sur l’affirmation que le capital a connu une grande mutation, la révolution des «Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication» (NTIC) qui transformeraient radicalement le travail et l’ensemble du système économique et social.

Cette grande mutation aurait donné naissance à un nouveau capitalisme : le capitalisme cognitif. Dans cette nouvelle configuration, le travail serait devenu de plus en plus intellectuel et immatériel. Par là même, la nouvelle figure du prolétaire révolutionnaire serait justement ceux bossant dans les NTIC, une masse d’intellos précaires baptisé « multitudes ». La richesse créée par cette multitude, dépendrait, pour résumer à grand trait, de leur créativité , leur inventivité. Elle ne serait donc pas lié avec le moment précis ou l’on bosse, mais diffuse, lorsqu’une idée émerge, dans l’air du temps, en quelque sorte.

On a envie de leur répondre : allez donc en parler un peu aux millions d’ouvriers chinois les iphones qui vous servent à jouer à candy crush… C’est en partant de ce constat, que les négristes mettent en avant la revendication d’un salaire citoyen universel , qui serait en fait la manière dont la société capitaliste paierait la création de valeur diffuse.

En dernière analyse, cette revendication à été réalisée par le capital, dans certains pays : il s’agit du RMI/RSA en France, par exemple. Bien sur, l’enjeu n’est pas celui prôné par les négristes, qui parlent donc « vrais revenus garanti » (ou de revenu garanti « optimal ») par opposition au RSA. Ces discours, on les entends sur chaque revendication, lorsqu’elle est intégrée par le capitalisme: après les 35 heures,par exemple, il fallait une « vraie réforme du temps de travail ».

Cette théorie est aujourd’hui un peu marginalisé, car elle n’a pas du tout vu venir la crise actuelle. C’est ce que montre une réponse de Negri, dans un entretien relaté dans le livre « Goodbye mister socialisme » daté de 2007, ou celui ci explique que les réformes néo-libérales sont terminées, et que l’Europe va relancer l’économie par de grandes mesures sociale, comme pourquoi pas le revenus citoyen… Oui, en 2007… Raté.

3) La proposition de Gorz, un hybride entre baisse du temps de travail et revenu garanti.

Nous ne nous attarderons pas trop sur la proposition de Gorz, qui n’est pas a proprement parler pour un revenu universel. Gorz, et avec lui d’autre économistes comme Jérémy Rifkins, voient dans la hausse de la productivité la perspective de la fin du travail. Il pense que cela se traduira par une hausse massive du chômage, et propose comme solution alternative de réduire le temps de travail, et d’annualiser, voir de décennaliser les heures. Pour simplifier, il propose que l’on puisse bosser a fond disons pendant un an, puis profiter d’une année sabbatique.

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Des apologues du capital.

Toutes ces propositions ont une chose en commun : elles pensent que le capitalisme actuel a des défauts certes, qu’il faudrait amender, mais que c’est un système plein d’opportunité. Les bases d’une alternative viable y seraient déjà toutes contenues en germe. Pourquoi changer de voiture lorsqu’il suffit de changer de chauffeur et de repeindre la carrosserie ?

C’est en ce sens qu’on peut qualifier ces différents discours d’apologie du capital, ce qui est en dernière analyse une constante des discours réformistes depuis le début du capitalisme. Ces réformistes voudraient le capitalisme sans les capitalistes. C’est a la fois irréalisable, et le pire c’est que si ça l’était, ce serait de la merde.

Abolir le salariat, prendre des mesures communistes : une arme contre le capital.

Si ces projets se proposent de changer radicalement le capitalisme, pour gérer le salariat, il ne prennent pas en compte la dynamique même qui pourrait amener à ce changement : la révolution sociale. Or pour nous, l’abolition du salariat, ce n’est pas juste une belle idée : c’est une arme contre les capitalistes. Si, dans la révolution sociale, nous organisons la société en dehors des rapports capitalistes d’échanges et d’exploitation, à quoi leur servira leur capital, leur or, argent ? En somme, abolir le salaire, instaurer la gratuité c’est agir contre le pouvoir que procure l’argent.

Dans la crise actuelle, les différents discours réformistes ont une sacré épine dans le pied : le capitalisme, à l’heure actuelle n’est pas exactement en état pour améliorer les conditions des prolétaires de manière significative. On peut aller même plus loin : dans la période actuelle, toute nos mobilisations pour empêcher notre écrasement, le dégradations de nos conditions de vies, l’austérité, participe d’aggraver la crise du capitalisme.

Est-ce que a veux dire qu’il ne faut pas se battre ? Non, bien au contraire. Cela veux juste dire que nous n’avons rien à attendre du capitalisme, peu importe les manières dont on le gère : il s’agira toujours de gérer la pénurie qu’il organise. Enfin, poser la question de la révolution communiste, c’est aussi une perspective enthousiasmante. L’abolition du salariat, l’organisation révolutionnaire de la gratuité, l’abolition des classes, des genres, la fin de l’exploitation, c’est un monde nouveau, à explorer, loin, bien loin d’un aménagement du capital qui ferait de nous des citoyens, consommateurs responsable, etc.

Dans la crise actuelle, nous avons peut-être devant nous le risque effrayant d’une défaite qui serait synonyme d’un écrasement massif des prolétaires. Mais nous pouvons aussi gagner.

Et cela signifie ne pas s’arrêter au milieu du chemin. Nous voulons tout. Pour tout le monde.

Francfort, Allemagne : Manif sauvage et attaque sur le consulat français

Hier [le 19 avril] en début de soirée, autour de 100 personnes ont manifesté en solidarité avec la jeunesse en lutte en France au cours d’une manif sauvage à travers [le quartier de] Bockenheim. Depuis des semaines maintenant, des milliers de gen-te-s en France prennent la rue contre la « loi travail ».

Les jeunes et rebel-le-s n’en peuvent plus des contrôles de police racistes. Beaucoup de gen-te-s défient l’expension massive de l’appareil sécuritaire durant le présumé état d’urgence en chemin vers un état policier autoritaire. Illes ressentent l’impact des gaz lacrymo quotidiennement ! Le mouvement de printemps refuse de se faire exploité par le marché du travail. La jeunesse sait très bien que le projet néolibéral ne bénéfie à personne – excepté au capital.

Durant une brève mais croustillante manif – suivant l’exemple français – nous avons fait un tour sauvage du bloque. Nous luttons aux côtés de celleux qui ont décidé de ne plus tolérer cette condition. Nous avons décidé de ne plus la tolérer.

Nos ami-e-s dans les rues de France savent très bien que manifester doit faire mal. Illes savent aussi  que la résistance ne peut pas seulement s’articuler dans le cadre de la loi de l’état autoritaire. La Bastille n’a pas été prise d’assaut par la grâce du roi. Nous avons donc decidé de ne pas nous plier au cadre restreint de la suffisance allemande. Alors que la manif passait devant le consulat français, nous avons décidé d’exprimer notre solidarité directe. Plusieurs tâches de peinture et quelques vitres brisées peuvent en attester. Bien sur, ce n’est rien en comparaison des centaines de blessé-e-s par les gaz lacrymo, spray au poivre et coups de télesco de la police hebdomadairement. Mais c’est un signal distinct.

Et nos slogans en ce début de soirée à Francfort l’était aussi. La police est bien sur venue trop tard et c’est tant mieux. Nous étions préparé-e à défendre notre manif contre les attaques de la police. Heureusement , cela n’a pas été nécessaire.

Nous connaissons vos mensonges : Ce n’était pas une action hit & run de « 25-30 gauchistes autonomes » comme les flics l’ont reporté, mais un avant-goût des temps à venir de luttes communes. Et ne prétendez pas ne pas en connaître la raison.

Jeunesse et insurgé-e-s – le monde nous appartient !
Un message de vos ami-e-s

Rémi et Clément

Encore un effort

repris de la cavale

« La joie du résultat est déjà dans la joie de l’effort.[…] La constance du courage n’est pas dans le fait d’arriver, mais dans la certitude d’avoir raison. »
Albert Libertad, 1908

Reculer pour mieux avancer par la suite… C’est la stratégie que le pouvoir semble appliquer pour l’instant : il a instauré une pause dans sa course vers la construction de la maxi-prison. En attendant des temps plus résignés pour imposer la plus grande prison de l’histoire belge. L’un après l’autre, les politiciens responsables du projet se sont mis à se distancier de leur propre projet, l’un par des déclarations dans la presse, l’autre par le non-octroi d’un quelconque permis. On émet maintenant même des doutes sur la légalité de l’engagement entre l’État et les entreprises qui sont supposées construire la maxi-prison. Mais en ces temps de répression contre tout ce qui remet en cause l’ordre, la construction de la maxi-prison ne tardera pas à revenir sur la scène.

Évidemment, le pouvoir n’admettra pas que c’est aussi à cause de la lutte, menée depuis des années, contre la construction de la maxi-prison, que le projet est mis en pause aujourd’hui. Il n’admettra pas que le refus de cette nouvelle prison dans les quartiers populaires de Bruxelles, et pas seulement, est très vaste et s’exprime aussi à travers des pratiques de sabotage et d’action directe contre les institutions responsables, les entreprises collabos, les architectes qui dessinent les plans des cages, les politiciens impliqués. Si le pouvoir construit ses bâtisses répressives sur le sol stable de la résignation, il s’est trompé sur les sondages du sol quant à la construction de cette maxi-prison. Et plutôt que risquer que cette lutte devienne vraiment incontrôlable, embrasant les quartiers où la colère couve, il préfère ne plus trop en parler, pour l’instant.

Crier victoire maintenant serait donc mal placé. Pas seulement parce que suite au carnage jihadiste à Bruxelles, le pouvoir ne manquera pas de nous ensevelir sous des plans encore plus répressifs les uns que les autres, et des nouvelles prisons ne seront pas absentes de ce menu indigeste. Mais aussi parce que la lutte contre la maxi-prison n’est pas seulement un combat contre les quatre murs qu’ils veulent ériger, mais aussi contre le renforcement répressif de l’État, contre une vie sous contrôle, les mains et les pieds liés à l’exploitation capitaliste. La lutte contre la maxi-prison n’est qu’une tentative, une étincelle, pour mettre le feu à la poudrière. Pour que ce monde qui nous opprime explose. Pour que les rues s’enflamment et s’attaquent à ceux qui sont responsables de cet ordre des choses.

Alors, silence radio sur ce projet de maxi-prison, le temps de concocter une nouvelle stratégie pour nous l’imposer, mais depuis deux mois, il est devenu très tangible de comment le pouvoir cherche à supprimer toute révolte à Bruxelles : il nous envoie l’armée dans la gueule, il équipe ses policiers en patrouille avec des armes de guerre, il promeut de nouvelles lois et méthodes encore plus intrusives pour nous réprimer, il investit des centaines de millions d’euros supplémentaires dans la répression de l’illégalité, il renforce la chasse aux sans-papiers, il bombarde nos têtes avec sa propagande (« avec nous ou avec les jihadistes »), il sévit contre les conflits qui sortent de la camisole légaliste. Bref, il transforme la ville en une prison à ciel ouvert et se prépare à livrer une guerre sans merci contre celui qui ne l’acceptera pas.

C’est pour cela qu’il nous faut faire encore un effort dans la lutte contre la maxi-prison. Pour les bousculer par la force. Pour leur lancer un cri de défi : nous continuerons à lutter, par l’affrontement et l’action directe, pour la liberté. Encore un effort, pour qu’à travers cette lutte, on jette les bases pour les combats à venir, des combats plus durs, plus rudes, plus aiguisés. Encore un effort pour que, pourquoi pas, ils renoncent définitivement à nous imposer cette maxi-prison qui, si elle était construite, jetterait une ombre terrible sur nos vies. Encore un effort pour défendre haut et fort toutes les actions directes qu’il y a déjà eu, aux quatre coins de la Belgique, dans les zonings industriels ciblant les entreprises comme dans les rues de Bruxelles ciblant les défenseurs de l’ordre, les défendre comme faisant partie d’une lutte acharnée pour la liberté.

Et d’où doit venir cet effort ? De chacun et de chacune d’entre nous, de chaque cœur révolté dans les quartiers, de toute personne qui s’est battue contre la construction de cette maxi-prison. C’est de là, de la part de ceux qui sont écrasés par l’État mais qui ne se sont pas pour autant résignés, que cet effort, ce signal de début d’un combat plus vaste, plus révolutionnaire, plus téméraire, doit venir. Encore un effort, du dawa partout. Un effort pour mettre le feu aux poudres qui s’accumulent dans les rues de Bruxelles. Et alors, on jettera le plus sublime des défis dans la gueule des militaires, des flics, des politiciens, des juges, des journalistes, des riches, des eurocrates : le défi du combat pour la liberté.

Publié dans Ricochets, n° 15, avril 2016

 

Semaine Palestine à Valence

reçu par mail
Bonjour,
vous trouverez ci joint le programme de notre semaine « La Palestine dans tous ses états » à Valence, que nous avons réussi à programmer malgré les embûches posées par la mairie de Valence, et grâce à la collaboration de nombreux amis et soutiens, en particulier le foyer Laïque de Valensolles, en grande difficulté, qui a accepté de nous accueillir généreusement dans ses locaux.
Ce qui n’apparaît pas dans ce programme car nous n’avions pas encore trouvé les classes intéressées, c’est le jeu « Vivre la Palestine » qui a été créé et expérimenté récemment et le sera finalement dans un lycée de Valence, le mardi matin 26 avril.
Il est également proposé à des adultes le même jour, de 14h à 17h au Foyer Laïque de Valensolles.
Nous manquons encore de quelques participants qui doivent être au moins une vingtaine et si vous êtes intéressés et disponibles, faites le nous savoir très vite en répondant à ce courrier.Ce programme est à diffuser largement autour de vous afin que cette semaine, dont l’organisation a été pour le moins compliquée permette de faire connaître au plus grand nombre possible la culture et la richesse de la Palestine, occupée depuis bientôt 60 ans et dont le territoire qui lui était imparti lors de la création de l’état d’Israël se réduit chaque jour un peu plus…
A bientôt j’espère,

 programme:
lundi 25  à 18h
rencontre avec l’Ambassadeur de
Palestine en France Salman El
mardi 26 avril à 20 h :
conférence avec Miko Peled, militant
Israélien pacifiste et le père Raed
Abu Salieh, secrétaire général de
Caritas-Jérusalem qui parleront de la
situation en Palestine
salle Pic au Conseil Départemental
 vendredi 29 avril à 20 h :
conférence avec René Backmann, journaliste à l’Obs et à Mediapart, auteur du livre
« Un mur en Palestine » sur le thème: « dans un Moyen Orient dévasté, quel horizon
pour la Palestine? », suivi d’un débat.

Ni loi, ni travail : A Lyon, dégradations et dissociations( mise à jour)

Attaque..noblogs.org

LyonMag.com / jeudi 21 avril 2016

Lyon Palais justice 21 4 2016Une enquête a été ouverte après des dégradations publics commises dans la nuit de mercredi à jeudi dans le 3e arrondissement de Lyon.
Selon la direction départementale de la sécurité publique, deux groupes d’une trentaine d’individus, dont certains le visage dissimulé, ont quitté dans la soirée le rassemblement Nuit Debout organisé sur la place Guichard. Ils sont soupçonnés d’avoir commis des dégradations sur les locaux et un véhicule de la direction zonale Sud-Est de la police aux frontières, du tribunal de grande instance et de la mairie du 3e arrondissement. Des tags ont notamment été inscrits et des vitres ont été brisées.

Dans un communiqué, la Préfecture a indiqué “convoquer les trois organisateurs qui avaient déclaré ce rassemblement, pour les mettre en demeure de faire en sorte que de tels troubles ne se renouvellent pas“. Dans le cas contraire, le Préfet du Rhône, Michel Delpuech, “prendra sans délai une mesure d’interdiction. […]

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Les organisateurs de la Nuit Débout de Lyon se dissocient (tout comme l’ont fait ceux de Paris)

extrait de Le Parisien / jeudi 21 avril 2016

[…] Le préfet Michel Delpuech «a convoqué ce jour (jeudi) à la préfecture les trois organisateurs qui avaient déclaré le rassemblement, pour les mettre en demeure de faire en sorte que de tels troubles ne se renouvellent pas». «Dans le cas contraire, il prendra sans délai une mesure d’interdiction», ont averti ses services.
«On condamne fermement ce qui s’est passé de façon unanime. On n’est pas du tout sur cette démarche. Ce sont trois éléments extérieurs qui ont commencé à chauffer les gens en prétextant un début de manifestation sauvage», a déploré Jean-Pierre, l’une des trois personnes convoquées.
«Un petit groupe est parti avec eux. Nous sommes tous très fâchés, le mouvement est totalement calme et pacifique. Depuis le début (31 mars, ndlr), cela se passait bien», a-t-il ajouté.

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ça discute toujours entre les manifestants et les « organisateurs  de nuit debout » à Lyon voir le communiqué publié par rebellyon .info

Déjà lundi le MEDEF avait été visité

Lyoncapitale / jeudi 21 avril 2016

Dans la soirée de lundi, des oeufs ont été lancés sur le bâtiment du MEDEF Rhône et les murs ont été tagués. C’est la première fois que les bâtiments du MEDEF Rhône subissent des dégradations dans le huitième arrondissement de Lyon. Sur les murs, des oeufs écrasés et des inscriptions comme “Gattaz m’a tué” et “Ceci est un repère de casseurs”. Dès le lendemain, toutes les dégradations, qui “ressemblaient à un tableau de Jackson Pollock”, selon une source au Medef Rhône, étaient nettoyées. [..]

[Publication] : sortie de « Ricochets » n°15 (avril 2016)

Bruxelles : Bulletin contre la maxi-prison et le monde qui va avec
n° 15 – avril 2016

On peut le lire en pdf sur La cavale ici


Pâques avec les militaires…

Lundi de Pâques, deux militaires barrent l’entrée de l’escalier de la station de métro Comte de Flandres et fouillent les sacs de tous les gens qui veulent rentrer. Juste derrière eux, un photographe immortalise la scène. A une autre station, deux autres militaires empêchent en plus des personnes de sauter les portiques. Une station sur deux est fermée pour permettre un déploiement étendu d’uniformes. Un couvre-feu qui ne dit pas son nom a été instauré avec la fermeture des rames de métro à 19h. Dans leur bouche, c’est la « sécurisation du réseau souterrain ».

Devrait-on se sentir en sécurité quand des militaires quadrillent le territoire ? En 1993, des centaines de ceux-là sont envoyés en Somalie dans le cadre de la mission « Restore Hope », destinée également à rétablir un « niveau de sécurité suffisant ». Certains paras belges commettent alors sur des civils des actes sadiques, tels que maintenir un jeune Somalien au-dessus d’un feu, puis le piétiner. Les paras belges sont en outre accusés d’avoir tué froidement des Somaliens, d’en avoir frappé à coup de crosse, un soldat ayant même été condamné pour avoir commis un meurtre dans le but de faciliter un trafic d’armes. Pour une fois, cela s’est su et la nouvelle est parvenue jusqu’ici. Ce que les médias avides de scandale ont en revanche bien caché, c’est que ce genre d’actes de barbarie accompagne toute guerre. Dans chaque camp. C’est cela des militaires.

A écouter les sirènes médiatiques, on dirait que les soldats belges sont de braves bonhommes inoffensifs qui ne font pas grand chose, tandis qu’ils sont intervenus en Irak, en Afghanistan, au Mali et maintenant en Syrie. Accompagner au sol des F16 hollandais qui frappent le sol syrien, c’est participer à la guerre et aux massacres qui l’accompagnent. Faut-il rappeler qu’un soldat est programmé pour appuyer sur la gâchette sans réfléchir par lui-même ? Pour obéir à tout ordre venu de sa hiérarchie ? Ils tuent sur commande tout comme leurs adversaires déclarés dont ils seraient censés nous protéger. Face à cette logique où l’individu ne pense plus par lui-même, une chose reste à faire : rompre les rangs !

[Ricochets (Bruxelles) n° 15 – avril 2016, p.2]

sur Brèves du désordre

Brest : la manif nocturne s’en prend aux banques

 

lu sur Brèves du désordre

Brest. Des agences bancaires prises pour cibles

Le Télégramme, 18 avril 2016

Un groupe d’une cinquantaine d’individus masqués et pour certains déguisés s’en est pris, samedi soir, à une demi-douzaine de façades de banques et de distributeurs de billets de la rue Jean-Jaurès, à Brest. Le préjudice se chiffre à plusieurs dizaines de milliers d’euros.

L’action se préparait depuis quelques jours. Le projet bruissait dans les rangs du collectif contre la loi Travail, concentré place Guérin, à Brest. « Faire une action contre les symboles du capitalisme ». Un cortège d’une cinquantaine d’individus s’est ainsi retrouvé au milieu de la rue Jean-Jaurès, samedi, peu après 22 h 30.

À visages masqués

Vêtus de noir, arborant des banderoles en début et fin de cortège, des participants ont pris pour cibles les façades des agences bancaires et leurs distributeurs automatiques de billets. Slogans « anticapitalistes » et pétards pour égayer une action nocturne et inédite à Brest. Les manifestants s’étaient organisés pour ne pas être reconnaissables, surtout les personnes qui ont badigeonné les agences bancaires. Les grandes banderoles du cortège masquaient ceux qui déversaient la peinture sur les façades et les distributeurs de billets. Des coups dans les vitrines étaient assénés au fur et à mesure de la progression du cortège, rue Jean-Jaurès.

Dispersés à 23 h

Autour de 23 h, les manifestants étaient stoppés par les forces de police dans le bas de la rue Jean-Jaurès, avant que le groupe ne se disperse dans les rues adjacentes. Des contrôles de police étaient effectués dans la foulée sur le secteur et une enquête pour retrouver les auteurs de ces dégradations démarrait aussitôt. Diverses inscriptions – « anticapitalistes », des « fermés », « burn out général » – mais aussi des coeurs cyniquement dessinés sur les façades d’agences étaient les marques de cet épisode de dégradations organisées. Hier matin, les usagers devaient rejoindre la place de la Liberté ou la rue de Siam pour trouver un distributeur de billets en fonctionnement.