Archives mensuelles : juin 2015

RADIOCANE: [Sardaigne] contre l’esclavage militaire

NDT:cette émission de radio est en italien malgré toute la difficulté d’une écoute dans une autre langue , la lutte ne connait pas de frontière ( contre tous les états). Nous sommes soldaires du combat contre cet aéroport, contre la domination militaire. Et aussi nous sommes hostiles face aux patrouilles des soldats en arme dans de nombreuses villes de l’hexagone et par desssus tout à Valence..

Après la manifestation, le 11 Juin 2015 ainsi l’aéroport militaire de Decimomannu, nous avons entendu des collègues Sardes pour nous dire ce jour-là et d’autres manifestations contre des bases militaires en Sardaigne dans la dernière période.

Pour plus d’informations: https://nobordersard.wordpress.com
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Écouter la contribution:
audio mp3 button Sardegna: contro le servitù militari decimomannu

source radiocane

Lettre de prison de Mónica et Francisco : Face à la répression … tout n’est pas valable

Face à la répression … tout n’est pas valable

L’Etat a recours à différentes stratégies pour éliminer ses ennemis, y compris celles et ceux qui élèvent la voix pour remettre en question l’ordre établi. Il tente de couper à la racine toute initiative rebelle et compte pour ce faire sur un appareil judiciaire efficace disposant d’un large éventail punitif : celui-ci va des accusations légères qui en général se soldent par des amendes ou des peines avec sursis, à l’utilisation de durs instruments parmi lesquels le joker de la Loi antiterroriste perd en nouveauté, cette carte revenant fréquemment sur le tapis. Ayant assumé la prison comme une éventualité dans la lutte contre la domination, nous voyons le contexte actuel comme propice à ce que cette éventualité se rapproche pour de plus en plus de personnes. Nombreuses sont celles qui ne savent pas si elles dormiront demain en cellule et celles qui, comme nous, ignorent pour combien de temps elles y resteront. Lorsqu’on se retrouve face à une machine d’asservissement mue par leurs paranoïas et hallucinations, qui constitue en définitive une des multiples manières d’exercer la domination, la situation devient parfois confuse.
La rapidité avec laquelle les coups répressifs se sont succédés alimente cette confusion, plus encore lorsque les accusations sont extrêmement « imaginatives », le tout accompagné par le côté spectaculaire des médias du Pouvoir. Ceux qui exercent et soutiennent la domination ne comprendront jamais nos formes anti-autoritaires et tentent donc de nous mettre dans le moule de leurs logiques.

Comme on a pu le voir, les collectifs, espaces et individualités touchés par la répression sont hétérogènes. Ils présentent des proximités et des différences à l’heure de comprendre l’Etat et sa fonction, ainsi que dans la manière d’affronter les assauts du Pouvoir, la prison et de voir avec qui établir des « alliances ». Face à cela, on entend souvent qu’il est préférable de dépasser ce qui nous sépare et de donner la priorité aux points communs, afin d’affronter avec efficacité les coups du Pouvoir, position qui privilégie de toute évidence l’aspect quantitatif plutôt que la détermination et la volonté, aspects pour nous fondamentaux. Nous sommes conscient-es de l’importance de s’allier, mais la question est avec qui. L’Histoire a démontré clairement les conséquences néfastes qu’ont signifiées pour les anarchistes des alliances avec des groupes autoritaires et/ou en faveur de la politique institutionnelle, ceux qui pencheront toujours du côté du Pouvoir finissant par écraser toute initiative libertaire. Devrions-nous baisser la tête et abandonner des aspects pour nous indispensables ? En aucun cas.

Le fait de céder sur des aspects éthiques importants a notamment eu pour conséquence d’aller toujours plus à la remorque de mouvements gauchistes, citoyens et démocrates avec lesquels nous n’avons rien à voir ; ils soutiennent le Pouvoir tandis que nous essayons de l’éliminer de nos vies. La confrontation est inévitable, elle est nécessaire pour grandir politiquement. En quoi nous différencions-nous de ceux qui défendent et renforcent le système en place ? Par nos actes et leur cohérence.

Ceci étant dit, si en tant qu’anarchistes nous considérons impraticable toute alliance ou projet commun avec des groupes ou des personnes liés aux institutions, nous pensons de la même manière qu’il est impossible de créer des liens avec celles et ceux qui, face à la répression, optent pour des stratégies que nous ne partageons absolument pas, et que nous ne souhaitons cautionner en aucune manière. Dans une période marquée par la répression, les arrestations et la prison, nos convictions et leur cohérence sont en jeu et sont inévitablement en tension, mais tout n’est pas valable pour éviter d’aller en taule, ni même pour en sortir. Nous pensons que certaines options brisent notre dignité et enterrent en définitive ce que nous sommes et les idées que nous défendons. La demande de grâce est une de ces options (1).

En tant que prisonnier-e-s anarchistes, nous affirmons que nous ne participons et ne participerons pas à des mobilisations ou manifestations antirépressives avec ceux qui décident de suivre la stratégie de la grâce (partielle ou pas). Nous ne voulons pas être à leurs côtés de par la divergence insurmontable que nous avons mentionnée, nous ne voulons pas être complices par omission d’une stratégie qui représente pour nous un point d’inflexion déterminant. Et si finalement les conséquences de nos convictions conduisent à ce qu’ils enferment nos corps pendant plus d’années, nous poursuivrons de l’avant la tête haute et avec dignité.

Nous ne voulons pas le pardon de l’Etat, nous ne désirons que sa destruction.

Mónica Caballero et Francisco Solar
Juin 2015
Centre Pénitentiaire de Villabona

Pour écrire à Mónica et Francisco :

Mónica Caballero Sepúlveda
C.P. Villabona
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias)

Francisco Solar Domínguez
C.P. Villabona
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias)

[Traduit d’Indymedia Barcelone, 19 jun 2015]

NdT :
1. Huit des dix-neuf personnes accusées d’ »association illicite contre les institutions » suite au blocage du Parlement de Catalogne en juin 2011 par le mouvement des Indignés, ont été condamnées à 3 ans de prison ferme. Alors que l’Audiencia Nacional les avait acquittées en juillet 2014, le Tribunal Suprême a annulé ce verdict en mars 2015 suite à un recours du procureur, prononçant une peine de trois ans de prison contre huit d’entre elles, applicable à partir de mai. Ces dernières ont immédiatement effectué une demande de grâce partielle auprès du Ministère de la Justice. Le 18 juin 2015, l’Audiencia Nacional a décidé de suspendre leur entrée en prison jusqu’au résultat de l’examen de cette demande.
Mais qu’on ne pense pas que ce dangereux précédent de demander une grâce à l’Etat [indulto] pour éviter la prison ou réduire sa peine soit le seul fait des Indignés. L’an dernier, l’anarchiste Tamara Hernández Heras, condamnée à huit ans de prison en septembre 2011 pour « tentative d’homicide » contre l’ex-responsable de l’administration pénitentiaire de Catalogne, suite à l’envoi en octobre 2009 d’un colis piégé (désactivé avant explosion) à son domicile professionnel, avait demandé une grâce (suspensive) au Pouvoir dès sa condamnation.
Le 15 mars 2014, son nom figurait ainsi au Bulletin Officiel de l’Etat espagnol parmi la douzaine de grâces proposées par le Conseil des Ministres et accordées par le Roi Juan Carlos, réduisant sa peine de huit à deux ans de prison et lui permettant de sortir quatre mois après son entrée en taule. Le conseil des ministres l’a justifiée au nom du fait qu’entre le moment de l’attaque (2009) et aujourd’hui (2014), elle a démontré sa « bonne réinsertion dans la société », qu’elle mène désormais une « vie personnelle, familiale [elle a fait un môme entre-temps] et de travail complètement normalisée », qu’elle « ne fait plus partie de la Cruz Negra Anarquista » et de son absence d’antécédents pénaux. En outre, le procureur d’Etat avait appuyé sa demande de grâce et, condition nécessaire pour obtenir le pardon du Roi, la « victime », le bourreau-en-chef ex-responsable de l’Administration pénitentiaire Albert Batlle Bastardas, ne s’y était pas opposé…

rsource Brèves du désordre

Hanhikivi (Finlande) : sabotage sur un site de construction nucléaire

source: Brèves du désordre
Dans la nuit du 8 juin, une machine (pelleteuse) a été sabotée sur le site de construction de la centrale nucléaire de Fennovoima. Les fils et les câbles etc ont été tranchés et les fenêtres cassées.

Les individus qui ont réalisé l’action du 8 juin ne représentent qu’eux et non pas une organisation ou un réseau d’activistes.

Le journal mainstream qui a parlé le premier de l’attaque (le journal Kaleva) a choisi de ne pas se concentrer sur les crimes auxquels répondait cette attaque, pour plutôt se focaliser sur la perte de fluide hydraulique dans une fosse de gravats dans la zone rasée qui était autrefois la forêt de Hanhikivi Cape, habitée par de nombreuses espèces en voie de disparition. Comme d’habitude, les méthodes choisies par les individus à la base de l’action ont été le centre de l’attention, et pas le projet massivement destructeur de la centrale nucléaire elle-même. Ce que les médias nomment “vandalisme” était un acte réfléchi de sabotage, un méthode qui a toujours eu un rôle important dans la lutte contre les systèmes d’exploitation oppressifs dans lesquels les intérêts des pouvoirs corporatifs passent toujours avant les besoins et l’existence de la population et de la nature locale.

L’écriture de nouvelles lois à mesure que le projet avance, pour donner à des entreprises comme Fennovoima le droit d’exproprier des terres par la force, démontre à quel point cela est loin d’un processus démocratique et aussi comment les lois sont faites pour servir les intérêts des entreprises et non pas des personnes. La construction d’une centrale nucléaire n’est jamais un processus démocratique, et les décisions concernant ce genre de systèmes énergétiques sont prises bien au-dessus des têtes des gens ordinaires.

Jusqu’ici, les canaux offerts par le soit-disant système démocratique n’a eu aucun effet sur le déroulement du projet et sur la préparation du site de construction pour le réacteur planifié. Emphase sur “planifié – l’autorisation de construction n’a pas encore abouti, et il manque au projet le pourcentage nécessaire d’investisseurs locaux pour être approuvé par l’Etat.

Ce moment est un point critique, où il faut montrer aux entreprises déjà impliquées et aux possibles investisseurs que cette route sera difficile à parcourir. Toutes les entreprises, grandes et petites – qui profitent de la destruction de Hanhikivi Cape et de la création d’un autre immédiat énorme problème nucléaire pour les générations futures et présentes – doivent sentir que ce n’est pas une bonne idée.

Ce n’est que le début.

En solidarité avec le campement de protestation de Hanhikivi Cape et avec les habitants qui résistent à leur expropriation forcée.

[Contrainfo, June 16th, 2015]

Il était une fois la cogestion : Lettre ouverte à Yannick Rousselet, responsable des campagnes nucléaires à Greenpeace France.

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Ci joint vous trouverez une lettre ouverte adressée à Yannick Rousselet, responsable des campagnes nucléaires à Greenpeace France. Cette lettre ouverte a été écrite dans le cadre d’une revue à paraître autour de la mort de Rémi Fraisse – manifestant tué par le souffle d’une grenade offensive cet automne lors d’un rassemblement contre le barrage du Testet -. Il était pour nous important d’évoquer dans ce cadre comment l’Etat trouve souvent au cœur des luttes des militants ou des militantes à même de relayer son discours. C’est ce rôle que notre salarié de la multinationale écologiste a accepté d’endosser en direct sur i-Télé, condamnant les « méchants casseurs » qui « sévissaient » en réaction à cet assassinat dans les rues de Nantes et Toulouse.

 

La lettre ouverte qui suit sert davantage à nous alerter, nous qui luttons la rage au ventre contre ce monde, qu’à convaincre notre professionnel de la dissociation des méfaits de ces interventions. Il est en effet à la mode dans les milieux radicaux d’appeler à composer avec ceux et celles qui depuis déjà des plombes n’ont de cesse de donner en pâture aux flics et aux journalistes des camarades de lutte. Les réactions qui ont suivi la mort de Rémi Fraisse ont vu de nombreuses personnes prendre de lourdes peines. L’arsenal répressif loin de s’émousser s’en est retrouvé renforcé. Quant aux mesures proposées par la commission parlementaire mise en place à la suite à cette mort, elles ne font que renforcer les conditions d’un maintien de l’ordre qui ne visent qu’à protéger le monde dans lequel nous sommes plongés.. Des interdictions de manifs sur le modèle des interdictions de stade au brouillage des réseaux sociaux et des portables sur des zones de manifs, tout ne fait que confirmer cette volonté de donner un tour de verrou supplémentaire. Ce n’est donc pas par repli idéologique ou sectarisme que nous interpellons ainsi Yannick Rousselet, mais bel et bien pour rompre les illusions des unités de façade. Parce que comme le maintien de l’ordre cherche à maintenir un monde, Rousselet et d’autres jouent avec ce monde en complicité.

Si nous avons choisi des pseudonymes pour nous exprimer ce n’est ni par goût du secret, ni par volonté de nous soustraire à une critique plus directe de la part de Yannick Rousselet ou de ceux et celles qui pourraient choisir de le soutenir, mais bel et bien pour éviter la personnification à laquelle n’échappe pas nos propres « milieux ». Si des personnes comme Yannick Rousselet peuvent s’exprimer au nom d’un mouvement, d’une organisation, c’est qu’ils et elles jouent de cette personnification. Finalement, user d’un pseudonyme c’est paradoxalement pouvoir parler pour nous-mêmes, se défaire de toute ambition politicienne.

Enfin Yannick cette lettre s’adresse également à toi. Nous ne cherchons pas avec elle à nourrir un quelconque dialogue. Nous ne nous illusionnons pas sur la possibilité que tu fasses évoluer tes positions. Nous t’affirmons juste au passage notre hostilité irréductible. Enfin, nous avons choisi de ne pas la faire suivre à ton employeur, Greenpeace, car tu demeures un salarié, et cela même si tes positions sont plutôt pour ce genre de structure un gage de professionnalisme.

Révolutionnairement,
Laura Blanchard et Emilie Sievert.

PS : Le Raz Blanchard est l’un des plus puissants courants marins d’Europe qui circule au large du cap de La Hague ; le millisievert est l’unité de mesure de la radioactivité la plus communément utilisée de nos jours. L’un disperse les effluents radioactifs rejetés par l’usine de retraitement de La Hague que mesure la seconde.


IL ÉTAIT UNE FOIS LA COGESTION. Lettre ouverte à Yannick Rousselet, Responsable des campagnes nucléaires à Greenpeace France.

« Nom de dieu je sais très bien comment c’est la révolution !
C’est les gens qui savent lire dans les livres
qui vont voir ceux qui savent pas,
et les voilà qui disent le moment est venu de changer tout ça !
Ils expliquent aux pauvres bougres, qui eux font le changement.
Après, les plus malins de ceux qui savent lire dans les livres
s’assoient autour d’une table pour bouffer et blablater,
pendant que c’est les pauvres bougres qui crèvent.
Et qu’est-ce qui arrive quand c’est fini ?
Rien, tout recommence comme avant. »

Il était une fois la révolution, Sergio Leone.

Yannick,

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DIRE QUE C’EST AVEC SURPRISE que nous avons découvert ton intervention du 01 novembre 2014 sur I-télévision serait mentir. Depuis quelques mois, du blocage du convoi de déchets nucléaires de Valognes aux survols de drones au dessus d’installations nucléaires françaises, tu es sur ces plateaux comme chez toi. Entre les inévitables spécialistes en think tanks, experts en maintien de l’ordre et éditorialistes de torche culs, tu dissertes ce jour là sur les manifestations qui se déroulent à Nantes et Toulouse suite à la mort de Rémi Fraisse. Dénonçant la rage des manifestants et des manifestantes, tu condamnes les groupes de « casseurs“ auxquels les médias offriraient trop d’importance au regard des milliers de rassemblements pacifiques qui auraient lieu un peu partout en France.

Quelques jours plus tôt à Sivens, la gendarmerie a assassiné Rémi Fraisse, laissant un trou béant dans sa colonne vertébrale et un immense sentiment de perte et d’absurdité pour ceux et celles qui le matin à Sivens devaient se compter pour savoir qui manquait. Tandis que ce même jour, dans les rues de Nantes, mobiles et bacqueux fignolent leur besogne en arrachant le nez d’un compagnon, et que des petits groupes de fachos attaquent des manifestants et des manifestantes, sous l’œil complice des flics, tu condamnes en direct les « casseurs“. Tu as fini par choisir ton camp, et a priori c’est plutôt celui de l’ordre… et de la division qu’il tente d’opérer entre « bon manifestants“ et « méchants casseurs“.

Ainsi en quelques années, l’activiste antinculéaire que tu étais s’est mué au contact de ton employeur Greenpeace, au nom d’une sacro-sainte religion de la non violence, mais surtout d’un pragmatisme cogestionnaire, en relai des basses besognes policières. D’autant que tu n’en es pas à ton coup d’essai. Déjà à Valognes, en novembre 2012, lors d’un départ de déchets radioactifs vers l’Allemagne, tu ne te contentais pas de tenter de récupérer l’évènement avec ton organisation, Greenpeace. Tu te dissociais également et jetais en pâture à la vindicte policière les quelques centaines de personnes qui ont alors tenté, en essayant de ralentir le convoi, de réveiller une opposition au nucléaire bien endormie. Le fait que toi et ton organisation décident d’un rassemblement la veille, dans le but assumé dans des mails internes de tirer la couverture médiatique à vous, tout en appelant vos ouailles à déserter un rassemblement « anarchiste et violent“ n’était guère étonnant. Votre refus de participer était attendu. En revanche, quand, par ta voie si médiatique, Greenpeace se dissocie en ces termes : « une ligne blanche a été franchie » ; quand elle participe au discours puant des autorités en alimentant les fantasmes de dangereux et dangereuses incontrôlables violents ; quand elle refuse le simple acte – minimal – de solidarité avec les compagnons et la compagnonnes inculpés de Valognes, en imposant, seule, son veto dans une coordination régionale anti-EPR qui souhaitait marquer sa solidarité, obligeant les autres organisations à faire chacune son communiqué ; quand par tes propos elle fournit lors de ce même procès des arguments à l’accusation, alors là, pas de doute, on change de registre. C’est un positionnement clair, pour le moins hostile à celles et ceux qui veulent lutter et retrouver un temps soit peu de prise sur la lutte antinucléaire et leurs existences. Nous étions alors quelques uns et quelques unes à en prendre acte, et à confirmer encore s’il en était besoin, que « nous n’avons définitivement plus rien à voir avec Greenpeace“ [1].

POURTANT, TES PREMIERS PAS DANS LA LUTTE ANTINUCLÉAIRE tu les as faits au Comité contre la pollution Atomique dans la Hague, le CCPAH, premier Comité antinucléaire en Cotentin. Au comité on ne badinait alors pas avec l’action sous toutes ses formes. Dès 1973, des « irresponsables“ du CCPAH stoppent avec d’autres militants et militantes un transport de combustibles. Plus tard, lors-qu’après Malville, des personnes sont arrêtés pour avoir cramé des engins du chantier de Flamanville, malgré quelques réticences, le CCPAH et les Comité Régionaux d’Information et Lutte AntiNucléaire (CRILAN), créés pour s’opposer à la construction de la centrale de Flamanville, maintiennent leur solidarité. En 1979, lors des venues des Pacific Fisher, bateaux transportant des combustibles usés en provenance du Japon pour être retraités à La Hague, l’opposition se joue dans la rue. Au petit matin les grues de déchargement sont sabotées. Des affrontements violents ont lieu dans Cherbourg assiégée par les gendarmes mobiles, les voies sont obstruées par un wagon couché sur les voies à la Salines près de l’arsenal. Des bobines PTT sont posées sur ces mêmes voies. Bref l’imagination et la rage sont au rendez-vous, les coups et les blessures également. Tandis que le lendemain la presse locale s’en donne à cœur joie contre les « autonomes“ et autres « casseurs“, la Crasse de la Manche, journal clandestin porté par des militants et militantes du CCPAH, distribué à plus de 800 exemplaires dans l’arsenal militaire de Cherbourg, où l’on fabrique les sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs d’engins et où tu bosseras quelques années, rétablit quelques vérités en ces termes : « Les quelques jours qui ont suivi l’arrivée du Pacific Fisher à Cherbourg ont vu éclore un certain nombre de communiqués dans les colonnes des journaux locaux. Emanant de diverses organisations presque tous ces articles revenaient sur les événements qui eurent lieu sur la voie ferrée. La plupart des signataires se désolidarisaient des « éléments incontrôlés » pour certains, « autonomes » pour d’autres. Ces propos employés d’ordinaire par les forces de l’ordre ou la presse bien pensante ont été utilisées par des organisations qui feraient bien de réfléchir en deux fois avant de porter de tels jugements. En effet, il nous a semblé que ces autonomes n’étaient pas des êtres venus d’ailleurs, mais bien souvent des militants connus, membres à part entière de divers syndicats, partis ou associations. Si par malheur, ces camarades se retrouvaient un jour devant un tribunal, les juges sauront se servir des déclarations de certains pour mieux condamner ceux qui par leur action ont su compenser la carence des 18 [2] sur le terrain. Le préfet s’est déjà servi des jugements de la CGT, ce qui n’est pas pour nous surprendre. Nous ne pouvons être d’accord avec de tels comportements surtout de la part de quelque organisation que ce soit des 18. » Autonomes ?… par nécessité ! – La Crasse de la Manche, Novembre 79.
A cette époque, malgré des divergences et des discussions parfois houleuses, au sein du mouvement, même si l’on était en désaccord avec une action on savait conserver un minimum de solidarité face à l’ennemi commun, l’Etat nucléariste. Mais comme dirait July, Jospin, Cohn-Bendit ou Kessler [3], tout ça c’est une époque révolue. Pourtant alors, tout le monde avait saisi que la violence c’est l’Etat qui la porte, en expulsant, pour lancer les travaux de la centrale de Flamanville, la Case déserte, cabane occupée par les antinucléaires en 1978 ; en saturant le pays de gardes mobiles, les cafards comme on les appelait à l’époque ; en jouant les pro-centrales contre les antinucléaires ; en multipliant procès et intimidations ; en mutant des syndicalistes CFDT de La Hague trop remuants ; en tabassant, en tuant même à Malville. Tout ça ne te rappelle donc rien : des lieux occupés, des flics, des mutilés, des morts. Mais avec l’âge vient la sagesse ou l’Alzheimer précoce. Tu ne vois même plus que tu es devenu le pompier que tes amis dénonçaient jadis.
Mais c’est vrai que pour toi, l’activisme est affaire de spécialistes. Tu as participé au tournant du CCPAH au début des années 80, avec Jacky Bonnemains et Philippe Chardeur. C’est même l’époque où tu commences véritablement à t’engager. A cette période, les tentatives de blocages et les actions directes auxquelles chacun et chacune pouvaient participer cèdent la place aux actions portées par des petits groupes. C’est ainsi qu’à l’arrivée de nouveaux déchets, les grues du port vont être occupées, tandis qu’à terre les manifestants et manifestantes sont appelés à se rassembler en soutien. Ces occupation des grues compliquent singulièrement la possibilité d’intervention des forces de l’ordre et ont un impact économique réel. Mais c’est par stratégie et par lassitude de s’en prendre plein la gueule, et non par condamnation de la violence en tant que telle, que les militants et militantes s’engagent dans cette voie.

A chaque nouvelle arrivée de combustibles, les actions sont de plus en plus portées à bout de bras par des groupes d’activistes, dont tu fais partie. Greenpeace sorti des flots dans les années 70, est déjà de la partie. Elle se lie avec le groupe activiste du CCPAH. Jacky Bonnemain deviendra l’un des responsables du groupe Greenpeace France pendant la décennie 1980, tandis que toi, tu deviendras le chef de file du groupe local de Cherbourg au début des années 90, avant de devenir chargé de campagne nucléaire au national. A côté de vous, les rares antinucléaires qui restent ne jouent déjà plus que le rôle de figurants et de figurantes.

L’activisme porté par de petits groupes formés et aguerris, c’est la marque de fabrique de Greenpeace. Et la tienne. Mais elle va s’affiner avec le temps. Aujourd’hui, l’activiste, terme officiel au sein de l’association internationale, est choisi par un dirigeant ou une dirigeante de groupe local. Il ou elle suit ensuite une formation spécifique, et entre dans le giron secret des opérations coups de poing. Il ou elle aura alors le droit de faire un tour dans l’hélico de l’organisation, de se faire arrêter devant les caméras, et de passer au tribunal quelques mois plus tard. Trop cool.

EN BON KALIMÉRO, face à ceux et celles qui ont compris ton manège, tu réponds : « c’est vraiment trop injuste ! ». « Je ne leur ai rien fait ! ». « J’ai toujours été non-violent ! » Mais il est tout de même ironique alors de lâcher les centaines de personnes s’affrontant avec les flics entre les griffes bien plus acérées des violences d’Etat. Celles qui mutilent, tuent, marquent et emprisonnent. Il semble qu’à tes yeux la violence que l’Etat retourne contre les éléments les plus radicaux soit justifiée. Il faut dire qu’en plus de 30 ans, les institutions sont devenues ta seconde maison. Et la gestion de l’existant ta nouvelle vocation. Pour toi et tes amis, il ne s’agit plus tant de combattre l’atome que de faire avec. Il est là. Dès lors, les actions visent à influencer les décideurs, l’Etat, les contrôleurs et même les industriels. Elles sont complétées par le lobbying au sein des institutions locales, nationales et internationales. Greenpeace et ses supplétifs EELV, WWF et la FNE cherchent à aménager le monde en ménageant le mode de production capitaliste, et toi tu t’occupes juste du décor, plus des fondations.

En tout, tu ne fais finalement que répondre à la matrice même de Greenpeace, sorte de multinationale du militantisme écolo shootée au management, à la hiérarchie d‘entreprise et au calcul coûts/bénéfices. La multinationale engage même l’un de ses récents directeurs en France, Husting, dans la finance. Depuis longtemps, l’ONG reprend les techniques managériales et est obsédée par la professionnalisation. Elle va même jusqu’à recruter ses activistes, qui porteront les actions décidées en haut lieu, parmi les plus méritants et méritantes de ses bénévoles, tout cela encadré par les dirigeants et dirigeantes et les salariés. Pas de places pour les sympathisants et sympathisantes, ils et elles ne sont bons qu’à verser de la thune. C’est d’ailleurs l’obsession de Greenpeace qui sera l’une des ONG pionnière en matière de collectes dans les rues par de petites mains précarisées. Formés aux techniques non-violentes, aux opérations clandestines symboliques et aux discours médiatiques bien préparés, les activistes, sondés, triés et formés sont la vitrine de l’organisation. En se mettant en péril, ils et elles offrent l’image d’un attachement à la cause, et permettent à l’ONG d’engranger de nouveaux adhérents et adhérentes, et ainsi de nouveaux subsides. C’est pour cette raison essentielle que Greenpeace labellise toutes ses actions, et qu’elle est sans aucun doute totalement étrangère aux survols d’installations nucléaires par des drones. Parce que l’activiste est une ressource et l’action un business plan.

A côté de cela, Greenpeace fréquente assidûment les salons et les cercles patronaux et politiques. Et toi également. L’Etat n’est plus un ennemi mais un sparring partner, avec qui l’on boxe en complicité. Les intrusions dans les centrales ne visent plus qu’à renforcer les dispositifs de sécurité ; les révélations sur les mensonges des industriels à améliorer la sureté des installations ; le retrait des commissions d’information à réclamer une représentation plus juste des antinucléaires. Parce que votre entreprise ne vise plus à changer le monde mais à le ripoliner en vert pâle, en mixant nucléaire et renouvelable, c’est juste la part du nucléaire qu’il faut réduire. Vous ne travaillez plus avec vos amis Facebook d’EELV qu’à ajuster nos vies au meilleur des mondes dans lequel nous sommes plongés en administrant le vivant. Ce maintien d’un monde, pendant du maintien de l’ordre, connecte au réseau énergétique existant ses projets industriels labellisés renouvelables – éoliennes offshores, hydroliennes titanesques, centrales photovoltaïques monumentales – portés par les mêmes industriels qui continuent de promouvoir l’atome. Tout ça pour continuer à faire tourner toutes nos chères industries, nos datas center, nos lignes TGV, tout un tas d’infrastructures de transport d’électricité qui sont appelées à proliférer. Pas de souci, toi et nos chers écolos s’y rallient avec enthousiasme comme pour la nouvelle ligne THT FAB reliant le réseau français et britannique sous prétexte que cette ligne transporterait de l’énergie renouvelable. Oubliée la vocation de cette interconnexion européenne à exporter la surproduction en base de nucléaire de l’industrie française qui produit trop, et importer l’électricité en période de pointe, fournie par les autres énergies. Oubliée la nocivité des lignes qui lorsqu’elles transportent de l’électricité charrient leucémies et mammites, et qui par la magie de la fée écologiste acheminerait dès lors petites fleurs et soleil radieux. Ces projets d’interconnexion, toi, Greenpeace et la FNE les soutiennent au niveau européen, et les relaie au niveau local.

Entre écolocrates, Etat et industriels, comme hier entre Etats patrons et syndicalistes cogestionnaires, il s’agit maintenant de disserter entre gens responsables sur la durée de vie des centrales nucléaires, de réduire l’impact des installations. Tu travailles donc en étroite collaboration avec l’Autorité de Sureté Nucléaire, autorité faussement indépendante, comme les nucléaristes « modernisateurs » et « démocrates » ont su en promouvoir. Et tu peux ainsi laisser parler cette nouvelle responsabilité écologiste dans la revue de l’ASN, Contrôle  : « Greenpeace rappelle que, au regard des perspectives de stagnation ou très faible augmentation de la consommation électrique et de la diminution programmée de la part d’électricité d’origine nucléaire en 2025, la solution la plus simple et la plus sage consiste à ne prolonger aucun des réacteurs au-delà de ses 40 ans. L’ASN a redoré son blason depuis la loi TSN et sa manière de communiquer sur l’accident de Fukushima. Elle est maintenant à l’épreuve des faits. Elle doit afficher ses exigences sans aucune concession auprès des exploitants, et n’accepter aucun marchandage. Les années qui viennent devront être celles qui montreront sa véritable nature : son indépendance. » Ceux et celles qui devront supporter tes 40 ans d’EPR te remercient d’avance.

Etre antinucléaire à Greenpeace ça se résume à se transformer en spécialiste en radioprotection. « De son côté, le Gouvernement doit tenir ses engagements en dotant l’ASN des ressources humaines et financières nécessaires à l’accomplissement de la tâche qui l’attend. Il doit doter l’ASN d’un pouvoir de sanctions graduées efficace permettant de contraindre les exploitants à respecter ses prescriptions et réglementations. (…) L’ASN ne devra donc avoir comme seul critère que la sûreté des installations et aucun critère économique ne devra l’influencer. La sûreté ne se marchande pas. Soit une modification n’est pas nécessaire, soit elle l’est quel que soit son coût. La sûreté des réacteurs français est à ce prix-là ! ». Comme tu neutralises la fonction de l’Etat, pourtant principal promoteur de l’atome en France, tu neutralises celle des autorités de sûreté aux mains des nucléaristes… C’est beau l’esprit citoyen. C’est le même souci qui t’habite lors des survols d’installations nucléaires par des drones comme tu le claironnais inquiet sur le plateau d’I-Télé : « On a dit et répété dans des institutions officielles (…) nos systèmes de protection sont perfectibles (…) nos centrales nucléaires ne résistent pas à une attaque aérienne (…) » C’est bizarre, ces installations, malgré le leg qu’elles ne manqueront pas de nous laisser, nous ne les ressentons pas comme les nôtres, mais comme un sacré héritage de merde, et surtout nous n’entendons pas les gérer avec ceux et celles qui les ont construites et les administrent, et encore moins à leur profit. C’est ce que pour ta part tu fais avec d’autres complices de l’ACRO, du GSIEN ou de FNE au sein du Haut comité à la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire. Toi et tes complices du haut comité n’avaient d’ailleurs jamais cessé de vous croiser dans les Commissions locales d’information autour de La Hague. De jacky Bonnemains à Monique Sené, il ne manque personne. A croire que La Hague fut le parfait laboratoire de cette « démocratie » et de cette « transparence nucléaire ».

LORSQUE LE POUVOIR SENT QUE LA SITUATION S’EMBRASE il est toujours heureux de trouver des pompiers. Dans un quartier, c’est le grand frère, la clique associative, dans une boîte, c’est le ou la cacique syndical du coin, dans ton cas l’activiste baroudeur d’autant plus au dessus de tout soupçon qu’il est sûrement rempli de sincérité. L’ordre établi a d’autant plus besoin de gens comme toi, que depuis quelques années il ressort la figure de l’ennemi intérieur. Il trouve toujours des gens pour l’appuyer. Merci Yannick. S’il y a toujours quelques activistes radicaux suffisamment admiratifs de vos savoir-faire, moyens et compétences pour vous accueillir toi et ta multinationale de l’écologie, avec nous ça ne prend plus. Et nous la joue pas « vous divisez le mouvement“, ce serait tout de même gonflé après avoir ainsi livré quelques antinucléaires en pâture sur les plateaux télé. Inutile de préciser qu’on te claque pas la bise. Mais t’inquiète on ne sera sans doute pas sans se recroiser, nous, « djihadistes verts », face aux armes de la police, toi, militant modèle, entouré de caméras ou sur les plateaux télé. Nous ne sommes définitivement pas du même côté de la barricade, ni de l’écran. Gaffe aux projectiles.

Caen, Juin 2015
• Laura Blanchard et Emilie Sievert
blanchard.sievert@riseup.net

Notes

[1Conclusion de la brochure Greenpeace, ou la dépossession des luttes écologistes, par un anarchiste du CRAN (Collectif Radicalement Antinucléaire).

[2Les 18 c’est le cartel d’organisations qui des antinucléaire à la CFDT et au PS appellent à bloquer le convoi.

[3Faut-il te rappeler que July de mao devint patron du Libé libéral, que Jospin de l’OCI se transforma en premier ministre, que Cohn-Bendit de trublion anarcho-communiste se mua en chef de file des écolocrate libéraux et que Kessler de l’UEC devint le numéro 2 du MEDEF qui n’eut de cesse de défaire l’Etat providence… tous ces petits chefs gauchistes de l’après 68 sont devenus l’encadrement du monde capitaliste qu’ils exécraient.

 

[Saragosse, Espagne] Action de solidarité avec les compagnons anarchistes incarcérés

Alors que certains célébraient “le triomphe du peuple” dans les institutions*, d’autres ont montré leurs soutiens à toutes ces personnes qui sont incarcérées par la démocratie et l’Etat terroriste espagnol.

Des banderoles ont été suspendues et des tracts distribués dans le quartier ‘zaragozano de la Magdalena’.

Face à la répression, solidarité et résistance !

Ils pourront nous détenir mais jamais nous stopper !

Liberté pour les prisonniers pour lutter !

"La démocratie dure aussi longtemps que dure l'obéissance (A)"

"La solidarité est notre meilleure arme - A bas les murs"

"Liberté pour les prisonniers anarchistes"

"La démocratie incarcère nos compagnons"

Traduit d’Indymedia Barcelona, 16 jun 2015

NdT:

*Référence au succès électoral de l’union de la gauche radicale institutionnelle ‘Podemos’. Notamment celui concernant la municipalité de Barcelone, où une manifestation destructrice s’est tenue samedi 13 juin dernier.

source le chat noir émeutier

Chili] Lettre de Tamara Sol

repris du chat noir émeutier
Ces mots sont mes premiers mots publics à travers l’internet suite à la sentence de 7 ans et 61 jours prononcée contre moi pour tentative d’homicide et vol simple. De nombreuses personnes croient que Angry était mon partenaire, ou que j’ai eu une relation avec lui, chose que je démens totalement. C’était un compagnon précieux avec qui j’ai partagé un nombre infini d’idées et de ressentis. Il était anarchiste et nihiliste et je revendique la vengeance de son assassinat comme acte politique, car je croirai toujours que sa mort n’était pas un hasard. N’oublions pas que TVN a mis l’emphase sur cet acte comme « héroïque », et qu’il n’y aurait même pas eut d’assaut manqué.
Même si je n’ai pas tiré sur le même qui a appuyé sur la gâchette et rechargé son pistolet pour l’achever, l’acte est clair et le message aussi, gardiens : vous ne pouvez pas continuer à tuer nos sœurs et nos frères, ni à risquer vos vies pour un salaire de misère ni pour aucun montant! Demandez-vous ce que vous surveillez, qui sont vos patron.e.s, à qui appartient l’argent que vous protégez avec vos vies!

Je ne crois pas en la justice.

Les prisons et tout le système juridique sont faites par les gens riches, puissants, et uniquement pour préserver leurs propriétés et leur ordre social de mort. Les policier.e.s, les juges, les procureur.e.s, les gendarmes se prêtent à cela et deviennent donc sans aucun doute mes ennemis.

En tant qu’individu.e, il y a des choses que l’on ne peut laisser passer quand il s’agit de l’État et du pouvoir qu’il exerce sur chacun.e. L’emprisonnement, l’assassinat, le vol de nos vies au profit du bien être de quelques un.e.s, c’est du terrorisme d’État. Comme ce que vivent aujourd’hui Nataly Casanova, Guillermo Durán, Juan Flores et Enrique Guzmán, qui sans aucune preuve accréditant une quelconque participation dans les explosions à la bombe, sont mis.es en cause et incarcéré.e.s en tant que terroristes avec un spectacle médiatico-juridique, risquant des condamnations qui leurs couteront leurs vies ; tout comme l’assasinat du compagnon Angry, alors que le gardien-militaire-privé a été mis là le jour même de l’assaut pour tuer, il a été envoyé pour faire « ce travail » et il y a des gens derrière tout ça. Pourquoi la justice dégueulasse ne punit pas ce gardien?

Voilà ce qu’est la terreur d’État, lorsque la mort d’une personne est légitimée pour la protection de la propriété privée ; quand on emprisonne des pauvres pendant des dizaines d’années pour des actes qui sont incomparables à la dévastation de la terre depuis des siècles ; on ne peut comparer cela non plus à comment la dictature a implanté le néolibéralisme par la force en tuant, en torturant, en faisant disparaitre des gens. Ceux qui l’on fait ont des prénoms et des noms et vivent encore, travaillent encore, marchent dans les rues, comme le maudit Labbé, qui a été libéré sous caution de 500,000 misérables pesos. Je ne crois pas non plus qu’il devait aller en prison.

Mais alors…que se passe-t-il avec ces terroristes? Que se passe-t-il avec les Angelini et les Matte qui laissent tous les peuples du sud sans eau et sans forêt ?
C’est Bachelet, ou le Pouvoir Exécutif qui les maintiennent à travers leurs décrets et leurs lois qui les protègent et contribuent à les rendre toujours plus riches. Et aux dépens de qui ? De communautés entières qui ne peuvent semer à cause des sècheresses, obligées de travailler pour eux jusqu’à mourir à la tâche. Ça c’est du terrorisme !
Que les médias de communication manipulent les évènements et l’information, qu’ils mettent des programmes machistes dégueulasses dans lesquels les femmes sont des objets et les hommes sont des patrons ; en plus de faire appel aux citoyen.ne.s à collaborer avec la police dans la capture de gens pauvres, de voleur.euse.s, ou en lançant des programmes grossiers comme « 133 », les fameux « cazanoticias », transformant les voisin.e.s en policier.e.s, en tortionnaires ou en espion.e.s, alors que les politiciens-voleurs, comme avec le cas Cascadas, le cas Penta ou jusqu’au propre fils de la présidente Bachelet, ni un seul œuf ne leur a été lancé ; tou.te.s sont libres, sain.e.s et sauf.ve.s. Tous prennent part à l’oligarchie chilienne, à l’État et au pouvoir.

On ne peut, en tant qu’individu.e avec une volonté propre, naturaliser l’omnipotence de la loi qui les préserve et encore moins protéger leurs propriétés et leur argent. Les conduites sociales sont régies par les personnes mêmes. L’État est une structure mentale soutenue par la force publique, par la police $hillienne, par la gendarmerie et par qui reconnait leur travail comme nécessaire.

Nous n’avons pas besoin d’État ni de Gouvernement. L’effondrement de l’esclavage moderne, de la reprise en main de nos vies par l’assaut et le renversement de leurs privilèges est entre nos mains. Ne travaillons plus pour eux, ne reconnaissons pas d’autorités, puisque nous savons que la démocratie fait partie d’un show médiatico-mental afin de maintenir intactes leurs si précieuses richesses, sans que personne n’y touche ou les dérange. Leur paix sociale et leur ordre public traite de cela…de la peur qu’ils ont de tout perdre, parce que sans pauvre il n’y a pas de riche, sans État il n’y a pas de loi, sans patriarcat il n’y a pas d’autorité ni de domination. La liberté de vivre autonome est entre nos mains, sans maître ni patron, ni horaires. Nous valorisons notre volonté, nous sommes capables de nous éloigner du matérialisme, des marchandises, de la consommation ; redevenons sages, écoutons de nouveau les vieux et vieilles, les enfants. Laissons de côté les rôles binaires qui génèrent les dépendances et les hiérarchies dans les relations et soyons nous-mêmes sans préjugés. Nous n’avons besoin ni d’un père, ni d’un homme, ni d’un État qui nous protège, la créativité et la connaissance sont des capacités innées qui conforment notre être, nous pouvons nous auto-suffire avec ce que nous donne la terre, nous n’avons pas besoin de plus. Recommençons à sentir, à observer notre intérieur, reconnectons-nous avec la vie, avec la nature, en apprenant de nos ancêtres. La technologie et la science ne sont pas en notre faveur, elles appartiennent aussi aux riches. Monsanto en est l’exemple évident : en utilisant la biotechnologie pour transformer des semences et des plantations agricoles, en les rendant résistantes à un pesticide unique (cancérigène) qui leur appartient aussi, en prenant le contrôle absolu des plantations de fruits et de légumes, c’est-à-dire la base de notre alimentation.

Cela se produit également avec la sylviculture et les plantations de pins et d’eucalyptus, qui sont des matières importantes pour l’exportation et donc l’une des principales sources de richesse, la monoculture de ces espèces requiert un pesticide spécifique pour affronter les maladies, ayant déjà été transformées biochimiquement pour être résistantes à celles-ci, ainsi qu’à tout types de températures, demandant de plus grandes quantités d’eau qu’une forêt vierge, contaminant et stérilisant la terre.

Ils expérimentent avec nos corps en inventant des maladies et en nous vendant les antidotes a travers la mafia pharmaceutique et leurs collusions flagrantes.

Sans cesse séduits à travers la publicité (tromperie) a consommer certains aliments pour « la bonne santé » comme le lait (viols répétés), la viande (cadavres) ou les œufs, encourageant la marchandisation en masse de la viande animale, en centre de torture et de maladie pour ces êtres (comme Agrosuper, Superpollo ou quelconque abattoir).

L’oligarchie soutenue par l’État est le terroriste.

Nous comprenons que l’idée de consommer et de posséder est vide, que cela n’a rien a voir avec la vie et la sagesse de comprendre que nous sommes une part de l’univers et que nous ne pouvons pas continuer à être des participants de l’immense dommage que les puissants font à la planète sur laquelle nous vivons, tout est pour leurs privilèges. Si nous sommes conscient.e.s de cela nous pouvons les arrêter et récupérer notre autonomie, notre volonté individuelle, notre sensibilité, la fertilité de la terre et de nos corps, la joie de vivre sans misère affective ni sexuelle, jouissant du chaos des flux de relations libres et de la nature sauvage.

Sans regret, savoir qu’il y a encore des cœurs inquiets, rebelles et autonomes et que d’autres continuent de naître me réjouit, des êtres qui ne se laissent pas séduire par la marchandise du néolibéralisme et de la démocratie. Je vous porte toujours dans mon esprit et dans mon cœur. D’ici je vous serre fortement dans mes bras, sachez que vos actes nous rendent plus fort.e.s et illuminent les journées.

La solidarité dans toutes ses formes nous maintient de pied ferme, pour cela je salue les jeunes de Villa Francia et les compagnon.ne.s toujours prêt.e.s à la confrontation à coups de poing et coups de pieds contre la police à chaque audience de ce procès judiciaire dégueulasse, dont plusieurs ont finis matraqué.e.s ou prisonnier.e.s. Sachez que vous êtes de valeureux.ses guerrier.e.s. Je remercie mes frères et sœurs qui n’ont jamais arrêté de venir me visiter et de me cuisiner des bons plats. Je vous aime beaucoup et vous me manquez.

Tout mon respect à l’équipe de défense juridique. L’outil que vous avez choisi d’utiliser sort les compagnon.ne.s de prison. Ce sont des actions concrètes dans la confrontation des forces…une arme. Salutations affectueuses et solidaires à Freddy, Marcelo, Juan, Carlos, Hans, Alfredo, Alejandro et Nicolas, séquestrés dans les cages de l’État Chilien. Affection complice à la Tato et à Javier, force à Natalia, Juan et Guillermo, alors qu’ils et elles en sont à 45 jours en grève de la faim liquide [1], force à Enrique Guzman [2]; tout mon appui dans cette dure bataille.

Solidarité et respect aux gens de la terre dans le Wallamapu !
Solidarité avec les prisonniers à travers le monde !
Contre la société patriarcale techno-industrielle !
Contre l’État, l’oligarchie et toute forme de domination !
Pour la destruction de toutes les cages !
Coeur, volonté, mémoire, intuition et instinct! Confiance en soi !

Ana, Luisa, Manuel, Alen, je vous aime infiniment.
SOL MALEN
PRISONNIÈRE NIHILISTE
INCARCÉRÉE DANS LE MODULE 2 DE LA PRISON SAN MIGUEL
Traduction de contrainfo]

NdCNE:

[1] Selon un communiqué du site Coordinadora Anticarcelaria La Fuga, les compagnon-nes Juan, Nataly et Guillermo ont mis un terme vendredi 7 juin à leur grève de la faim intiée il y a 53 jours. Deux de leurs revendications avaient alors été satisfaites, à savoir la fin de l’isolement pour Nataly et la sortie de prison d’Enrique Guzman (qui a ensuite été assigné à résidence).

[2] Dans la matinée du 11 juin, le tribunal de la cour d’appel a tranché en faveur du procureur Orellana, qui a révoqué son assignation à résidence totale. Le tribunal a ordonné à la police et au PDI d’aller le chercher pour le renvoyer une nouvelle fois en taule.

Solidarité avec Juan, Nataly, Guillermo et Enrique !

[Barcelone] Emeute solidaire avec les anarchistes persécutés par l’Etat – 13 juin 2015

repris du blog :Le Chat Noir Emeutier

 

Une manifestation “anti-répression” a réuni près de 500 personnes ce samedi 13 juin 2015 [1] à Barcelone: sous le slogan “s’ils nous attaquent pour nos luttes, répondons par la lutte”, elle était appelée en solidarité avec les compagnons incarcérés et persécutés à la suite des opérations ‘Piñata’ (deux d’entre eux sont toujours incarcérés, trois autres sont sortis sous contrôle judficiaire) et ‘Pandora’ et plus globalement contre la répression envers les squats, ainsi que celles et ceux qui luttent contre l’Etat et cette société [2].

Dans la manif, on pouvait lire sur deux banderoles: “Ni baïllonné-es ni domestiqué-es, continuons de lutter !” et “La répression nous aime isolé-es, la solidarité nous rend forts” tout en entendant résonnés dans les rues les cris de “Liberté ! Liberté !”.

Présents en grand nombre, les agents de la police anti-émeute des Mossos d’Esquadra ont voulu contrôlé et fiché les participant-es au niveau de la plaza de Sants. La réponse à ce coup répressif a été immédiate dans les rues du quartier de Sants et de l’Eixample: plus d’une vingtaine de manifestant-es ont détruit les vitres d’agences bancaires et immobilières, de commerces (dont un salon de beauté), d’un abribus, de trois concessionnaires automobiles (dont ceux de ‘Peugeot’ et ‘Ford’, où il y a eu un départ de feu). Des (A) cerclés et plusieurs slogans ont été tagués sur les façades des commerces.

Les flics des Mossos d’Esquadra ont réussi à scinder le cortège en deux groupes et dissous la marche par une charge.

Six personnes ont été interpellées pour “dégradations de mobilier urbain”. Après avoir passé la nuit au commissariat, elles comparaîtront devant le tribunal lundi matin. La police catalane a annoncé qu’elle continuait l’enquête et que de nouvelles arrestations n’étaient pas à exclure dans les prochains jours.

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Deux appels à la manif

[Reformulé de la presse espagnole, 14/06/2015]

NdT:

[1] journée internationale de solidarité avec les compagnon-nes persécuté-e-s par l’Etat espagnol.

Des banderoles ont été suspendues à Athènes en Grèce et à Melbourne en Australie:

[République Tchèque] Colis suspects envoyés à divers ministères et attaque aux molotov sur le domicile d’un de ses représentants

sourceLes services de police d’Etat et militaire tchèque ont lancé une enquête au sujet d’une attaque au coktail molotov contre le domicile du ministre de la défense Martin Stropnicky qui a eu lieu dans la matinée de dimanche 7 juin 2015. Le porte-parole du ministère de la défense, Jan Pejsek, a annoncé le lendemain que personne n’avait été blessée à la suite de cette attaque incendiaire. Dans la foulée, la protection personnelle du ministre a été renforcée.

Par ailleurs, on apprend que des colis suspects contenant du poison ont été envoyés au ministre des finances Andrej Babis et au ministre de l’intérieur Milan Chovanec. D’autres colis suspects ont également été envoyés au bureau présidentiel ainsi qu’à un média du pouvoir, Prima Television.

[Reformulé de la presse]

Opération Fenix – Des anarchistes accusés de « préparation d’actes terroristes »

Le 28 avril 2015, l’unité de police spécialisée dans les mouvements extrémistes a lancé l’opération Fenix à travers la République Tchèque, dans une tentative d’effrayer le milieu anarchiste et anti-autoritaire, ainsi que de collecter des informations pour en savoir davantage. La police a arrêté et interrogé pas moins de 13 personnes avec l’intention d’enquêter sur les activités que le pouvoir a classé plus tard comme « terroristes ». Des individus ont été harcelés par les agents de la police secrète, d’autres arrêtés d’une ville à l’autre pour des interrogatoires immédiats, des appartements privés et des centres sociaux ont été perquisitionnés et des serveurs ont été confisqués. Selon les mises-à-jour en date du 26 mai 2015, trois individus restent en détention préventive pour plusieurs enquêtes, et un certain nombre de personnes ont été interrogées pour une seconde fois.
Le samedi 6 juin 2015, des compagnon-nes se sont rasemblé-es à l’extérieur des prisons de Prague où les prisonniers de l’opération Fenix sont actuellement détenus.

Ce qui suit est une lettre ouverte de Petr S. un des prisonniers de l’opération Fenix :

« Chers amis,

Merci à vous pour votre soutien et votre solidarité. Ca signifie beaucoup pour moi, spécialement dans cette situation. J’ai toujours regardé ma vie comme une simple partie de toute vie sur terre. Ca n’a pas changé. Même lorsque j’étais en détention, la pensée de tous ceux dont la liberté a été prise, pas seulement derrière des barreaux, ne me fait pas sentir libre moi-même. Mon parcours dans la vie a toujours été vers l’égalité et une société réellement libre pour tous. Vos mots sympas me convainc que je ne serais jamais seul sur cette voie.

Avec une gratitude sincère et des salutations fraternelles,

Petr. »

Pour le soutien financier (pour recouvrir les dépenses légales):
8760190237/0100
IBAN CZ98 0100 0000 0087 6019 0237
SWIFT CODE: KOMBCZPPXXX (KOMBCZPP)

Via contrainfo

Plus d’info: antifenix.noblogs.org
Contact: antifenix(at)riseup.net

lechat noir émeutier

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Bruxelles : rassemblement solidaire avec la lutte contre la maxi-prison et tous ceux et celles qui se battent contre le pouvoir

Solidaires avec la lutte contre la maxi-prison et tous ceux et celles qui se battent contre le pouvoir

Indy Bruxelles, 12/06/15

Parce que le combat contre la construction d’une maxi prison dans cette ville qui court vers toujours plus de contrôle et de répression, est une lutte auto-organisée et autonome. Elle sort du cadre légal imposé pour s’attaquer directement à ceux qui veulent la construire et à leur logique. Par la parole et l’action directe, par le sabotage et la manif sauvage, à beaucoup et à quelques uns, de jour comme de nuit.

Parce qu’on soit à l’office des étrangers, dans les bureaux de l’ONEM, à l’école, au boulot, en taule ou psychiatrisé, il est assez clair que nos vies nous sont volées et que le conflit est inévitable si nous désirons reprendre nos vies en main.

Parce que si la police antiterroriste a fait des perquisitionsdans quatre maisons de compagnonnes et au Passage, point de coordination dans la lutte contre la maxi prison ce mercredi dernier, c’est pour semer la peur et freiner ces combats – mais il est hors de question que nous retournions à la maison : nous ne baisserons pas les bras.

Parce que la meilleure défense c’est l’attaque, face à la volonté du pouvoir de faire de la ville une prison à ciel ouvert, c’est en semant le trouble dans leurs moyens de nous contrôler que nous continuerons d’agir.

Parce que face aux horreurs du pouvoir, aux massacres qu’il commet, à l’exploitation sur laquelle il repose et à l’enfermement auquel il condamne toujours plus de gens, affirmons la joie de lutter librement, la fierté des idées qui s’opposent
à leur monde et la solidarité entre ceux et celles qui chérissent toujours le rêve d’un monde débarrassé du pouvoir.

(PS : Journaliste ? Politicien ? Reste chez toi !)

RASSEMBLEMENT DIMANCHE 14 JUIN A 13H
METRO CLEMENCEAU (Anderlecht)

[Le meilleur des mondes] Arrestation de Pierre Stambul

 

Cette nuit Pierre Stambul, militant pro-palestinien, a été arrêté. Un  appel téléphonique passé par un anonyme avait alerté la bleusaille que Pierre retenait sa compagne en otage. Ce mensonge téléphonique a permis au RAID d’interpeller Pierre et de le garder à vue durant plusieurs heures. Cette technique éprouvée avait déjà été utilisée contre un autre membre de l’Union juive française pour la paix, Jean-Guy Greilsamer, il y a de cela quelques mois. Ce dernier avait cru bon de réclamer à l’Etat qui avaient procédé à son arrestation qu’ « il serait souhaitable que la police et la Justice se donnent les moyens de sanctionner l’auteur de ces menaces, qui a suscité des réactions ayant généré des dépenses publiques phénoménales, aux frais des contribuables ! »

PROVOCATION ? PIERRE STAMBUL ARRÊTÉ COMME UN TERRORISTE !

mardi 9 juin 2015 par le Bureau National de l’UJFP

C’est aujourd’hui à 1h30 du matin que le Raid a débarqué au domicile de notre camarade Pierre Stambul, co-Président de l’Union Juive Française pour la Paix.
Les forces de police ont utilisé le protocole pour neutralisation de terroriste retranché armé : portes cassées, et devant les habitants pacifiques réveillés recherche immédiate de caches d’armes.

Faisant évidemment chou blanc, le Raid n’en a pas moins appelé la police nationale qui a emmené Pierre menotté.

A cette heure, Pierre n’est toujours pas relâché.

Tout porte à croire que cette mise en scène dont on ne sait qui est à l’origine vise à empêcher Pierre d’assurer l’intervention prévue ce soir à Toulouse par l’UJFP et le comité BDS (Boycott, Désinvestissement Sanctions tant que Israël ne se conforme pas au droit international).

Cette intervention grotesque et scandaleuse doit faire l‘objet d’une protestation unanime de toutes les personnes attachées aux droits humains.

Le Bureau National de l’UJFP le 09-06-2015 à 10h20.

Source : UJFP.

************************************************

Selon nos informations, le RAID serait intervenu le 9 juin à 1h30 au domicile de Pierre Stambul et de sa compagne.

Ils ont cassé les accès de la maison après avoir bouclé le quartier.

Pierre aurait été ligoté sur une chaise et sa compagne collée au mur.

Les hommes du RAID prétendaient chercher des armes!

Ils ont même demandé à sa compagne si son homme la battait!!!

L’un des intervenants aurait murmuré quelque chose comme “on s’est fait bananés”, comprenant sans doute qu’ils avaient été menés en bateau par le même genre d’ultra-sioniste qui déjà s’en était pris à Jean-Guy Greilsamer à Paris.

Cependant, la gendarmerie a emmené Pierre Stambul à 5 h du matin au commissariat du 8e arrondissement de Marseille situé…rue de Haïfa -ça ne s’invente pas-!

Sa compagne se trouve devant le commissariat.

Il est toujours en garde à vue cependant que la mobilisation s’organise.

A Strasbourg rassemblement à 19 h place d’Austerlitz à l’appel de UJFP Union juive française pour la paix, ATMF, Association des travailleurs magrhébins de France, IJAN, International jewish antizionist network…

 

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La guerre que mènent les dirigeants israéliens contre le peuple palestinien n’est ni raciale, ni religieuse, ni communautaire.
C’est une guerre coloniale.

Il faut dire les mots sur ce que subissent les Palestiniens : occupation, colonisation, discriminations, apartheid, nettoyage ethnique, crimes de guerre.
A la base de cette situation insupportable, il y a une idéologie, le sionisme. C’est une théorie de la séparation qui proclame que Juifs et non-Juifs ne peuvent pas vivre ensemble. Les sionistes ont toujours eu comme projet d’expulser les Palestiniens ou d’en faire les “Indiens” du Proche-Orient, parqués dans leurs réserves et privés de tout droit.

Les sionistes instrumentalisent l’antisémitisme en considérant que toute critique d’Israël est antisémite. C’est leur ultime défense pour continuer à violer le droit international.
Le sionisme n’est pas seulement criminel contre les Palestiniens. Il est suicidaire pour les Juifs. Il s’est construit contre toutes les traditions juives laïques ou religieuses. Il manipule l’histoire, la mémoire et les identités juives. En prétendant représenter tous les Juifs, il favorise les confusions. Il ne combat pas l’antisémitisme. Il le favorise.

Pour toutes ces raisons, l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) soutient totalement l’appel palestinien au BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanctions) contre l’Etat d’Israël et ses revendications : fin de l’occupation et de la colonisation, égalité des droits, droit au retour des réfugiés. L’UJFP participe activement aux actions de BDS-France et dénonce comme scandaleuses toutes les tentatives de criminalisation du BDS.

Pierre Stambul, coprésident de l’UJFP , fils de résistants déportés, donnera un point de vue juif contre le sionisme et l’apartheid au cours de la réunion publique.

Cette réunion est organisée par l’UJFP Toulouse et soutenue par BDS France Toulouse.

http://www.ujfp.org/spip.php?article4174

Source : Blog de Jean-Claude Meyer sur Médiapart.