Archives mensuelles : avril 2015

[Valence] 04/04: Rassemblement devant la maison d’arrêt à partir de 10h

recu par mail :
un rassemblement se tiendra ce samedi 4 avril a partir de 10h devant la maison d’arret de Valence, en soutien aux prisonnier-es.

L’objectif des rassemblements, qui devraient se tenir tous les 1er samedi du mois, est de
faire connaitre la realite carcerale: la torture de l’ enfermement et les agissements de l’ administration penitentiaire ; et de creer des liens de solidarite entre l’ interieur et l’ exterieur de la prison.

En esperant que ca vous donnera envie de venir,
voici un compte rendu du rassemblement du mois de mars

Le rassemblement avait été déclaré en préfecture.
De 10h à environ 13h, autour d’une vingtaine de personnes étaient présentes devant l’entrée de la maison d’arrêt.
Il y a eu plusieurs échanges, avec des personnes du quartier, des passant-es, des personnes qui se rendaient au parloir, et aussi évidemment entre les personnes présentes à ce rassemblement.
Il y avait une banderole qui disait “à bas toutes les prisons”, une table de presse avec des brochures et infos contre la prison et l’enfermement, une exposition contre la construction du nouveau centre pénitentiaire de Valence, un tract diffusé qui est en pièce jointe.
Il y a eu des textes lus au micro, notamment le récit d’une prisonnière de la M.A de Valence, qui, une fois sortie, a voulu faire connaitre les galères qu’elle a eu avec l’administration pénitentiaire, et y donner suite.

Egalement des revendications de prisonnières de la M.A de Poitiers Vivonne, ainsi que d’autre revendications venant du quartier maison centrale de Réau.

plus d’infos sur le lien suivant

Compte rendu du rassemblement devant la prison le 7 mars

Grèce/international : chronologie de manifs, attaques et occupations solidaires avec les prisonniers en grève de la faim [mis à jour 2 avril]

lu etcopié
Plusieurs manifestations, attaques (notamment incendiaires) et occupations solidaires ont eu lieu ces dernières semaines en solidarité avec les prisonniers en grève de la faim depuis début mars (voir ici et là), dont une partie est hospitalisée. On peut par exemple les retrouver sur contrainfo en espagnol ou anglais, sources à partir desquelles nous avons réalisé cette chrono non exhaustive de Grèce et de l’international (en laissant tomber les banderoles accrochées et tracts distribués un peu partoutt) :

2 avril, Athènes : vers midi devant l’université d’Economie (ASOEE ), la rue Patission est bloquée par des poubelles enflammées, avec banderoles et tracts

2 avril, Brisbane (Australie) : sabotage de 10 distributeurs de billets des banques National Australia Bank, Commonwealth, Bank of Queensland, Suncorp, Bendigo et Westpac. Deux ont aussi eu leurs vitres brisées (National Australia bank et une Suncorp bank).

2 avril, Héraklion (Crète) : attaque incendiaire contre le deuxième bureau des impôts, qui détruit son entrée (revendiqué par la FAI/FRI-Cellule d’Heraklion).

1er avril, Santiago (Chili) : rassemblement éclair devant l’ambassade grecque dans le quartier de Las Condes et pose d’une banderole solidaire sur son mur.

1er avril, Patras : occupation du siège des locaux de Syriza par une cinquantaine de compagnons

1er avril, Athènes : occupation de la cour du Parlement grec.

1er avril, Helsinki (Finlande) : sabotage solidaire d’une boutique de l’entreprise de fourrures Turkisateljee Aira Arffman avec serrure bouchée, vitres brisées et fumigène balancé dedans.

31 mars, Thessalonique : incendie d’un véhicule du Ministère du Développement et d’un autre de la boîte de sécurité Thorax

30 mars, Zurich (Suisse) : le consulat grec est tagué d’un « Feu aux prisons (A) » en grec et en anglais, son bâtiment se prend des oeufs de peinture.

30 mars, Chania (Crète) : attaque incendiaire du siège local de Syriza

29 mars, Athènes (Zografou&Dafni) : attaque aux molotovs au petit matin du comico de quartier de Zografou ; idem contre celui de Dafni (3 voitures de patrouille et une banalisée endommagées).

29 mars, Santiago (Chili) : sabotage avec de la soudure à froid des portes et cadenas de neuf banques, une guérite de flics et trois institutions (revendiqué Cellule de sabotage Jhonny Cariqueo).

28 mars, Buenos Aires (Argentine) : sabotage de la ligne de train à l’intersection des rues Floresta et Villa Luro avec un engin incendiaire/explosif (revendiqué par Cercle de Feu).

25&27 mars, Athènes : incendie d’un véhicule de police dans le quartier de Melissia et destruction incendiaire du siège de l’entreprise de sécu Space Hellas, avenue Mesogeion

23-29 mars, Athènes : occupation pendant six jours de la radio liée à Syriza, “Kokkino 105,5″

23 mars, Heraklion (Crète) : attaque explosive contre une des quatre entrées du tribunal local (revendiqué par la FAI/FRI-Noyau d’Heraklion)

23 mars, Athènes : attaque incendiaire du siège de Syriza dans le quartier de Patissia (revendiqué par Patrouille nihiliste/Incendiaires du quartier)

23 mars, Heraklion (Crète) : sabotage de 30 distributeurs de billets

21 mars, Istanbul (Turquie) : manif anarchiste solidaire aux cris de « Destruction des prisons et libération des prisonniers/Insurrection, révolution, anarchie ».

21 mars, Thessalonique : manif solidaire de 150 personnes dans les quartiers de Sykies et Neapoli. Nombreux tags, et écrans de distributeurs de billets obstrués.

20/22 mars, Athènes : incendie de quatre distributeurs de billets de la Banque Nationale dans les quartiers de Kato Halandri, Marousi et Zografou, de trois autres de l’Alpha Bank dans les quartiers de Pefki, Neo Psihico et Vyronas, d’un autre de la Banque du Pirée dans le quartier de Aghia Paraskevi et d’une camionnette de la chaine de supermarchés Sklavenitis dans le quartier de Kaisariani.

19 mars, Heraklion (Crète) : occupation des chaînes de télé Tv Creta et Kriti TV

17 mars, Athènes : manifestation solidaire de 2000 personnes qui se termine autour d’Exarchia en barricades de poubelles enflammées, voitures de luxe incendiées et affrontements avec les flics

13 mars, Lamia : interruption forcée des programmes de la radio commerciale « NET 101,9 » pour y lire un message solidaire

13 mars, Athènes : occupation de la faculté de Droit

10 mars, Berlin (Allemagne) : incendie d’une voiture de flics sur le parking de la gare de Lichtenberg en mémoire de Lambros Foundas et en solidarité avec les grèves de la faim dans les prisons grecques

8 mars, Volos : incendie d’un véhicule de la municipalité

5 mars&14 mars, Athènes : incendie d’un véhicule de l’entreprise ISS dans le quartier de Dafni et d’une camionnette de Vodafone dans celui de Nea Smyrni (revendiqué par la FAI/FRI-Feu et Rage)

  • Grèce : une quinzaine d’anarchistes arrêtés

    AFP, 01/04/2015 à 14:25

    Un groupe d’une quinzaine d’anarchistes ont été arrêtés aujourd’hui dans la cour du Parlement grec, dans le centre d’Athènes, où ils ont réussi à pénétrer pour manifester contre « les prisons de haute sécurité » et pour les droits des détenus.

    Les policiers ont rapidement arrêté les manifestants qui ont toutefois réussi pendant quelques minutes à hisser une banderole devant l’entrée du Parlement, sur laquelle était inscrit « Solidarité avec les grévistes de la faim, satisfaction de leurs revendications », selon une source policière. Ils ont été transférés dans une fourgonnette de la police à la Direction de la police d’Athènes, selon la même source.

    Presque une vingtaine des détenus condamnés à de lourdes peines, membres des groupes terroristes du « 17 Novembre » et de « La Conspiration des cellules de feu », observent une grève de la faim depuis plusieurs jours dans diverses prisons du pays, réclamant la libération de certains de leurs camarades « pour des raisons de santé » ainsi que la suppression des prisons de haute sécurité.

    L’un des grévistes a été transféré mercredi à l’hôpital pour être soigné, selon une source policière.

  • Adresse aux zadistes – L’Etat s’appuie toujours quand il peut sur des complices locaux

    L’Etat s’appuie toujours quand il peut sur des complices locaux.

    Tout d’abord, pour lever toute ambigüité, nous sommes solidaires avec les luttes avec occupation menées contre différents projets industriels et capitalistes qui, plus qu’aménager le territoire, contribuent à aménager nos vies. Nous sommes non seulement solidaires, mais nous y contribuons activement même si nous ne nous définissons pas comme zadistes.Toutefois, nous ne nous retrouvons pas toujours avec ce qui y est porté. C’est assez logique, étant donné la diversité des gens qui luttent. Nous passerons aujourd’hui sur la question de la composition et de la manière de composer, sur laquelle nous reviendrons peut-être plus tard. Nous avons décidé de rédiger cette première adresse dont le but n’est pas de donner des leçons que nous serions bien peu légitimes à tenir, mais de partager nos remarques, nos doutes et nos inquiétudes.

    Ces derniers temps, la rage nous a évidemment saisis quand nous avons eu connaissance que des « pro-barrages » à Sivens, ou des « pro-Center parcs » à Roybon, se sont organisés contre les « zadistes » : barrer les routes pour empêcher l’arrivée de nouvelles personnes en lutte et réduire l’approvisionnement logistique, dégrader les véhicules des zadistes ou les cabanes des campements, menaces, insultes, agressions etc. Solidaires des gens sur place, les réactions et les discours de certains et certaines zadistes nous ont parfois laissés perplexes. A Sivens, certains et certaines s’indignaient que les flics ne s’interposent pas et ne protègent pas au moins les véhicules amis et les personnes. A Roybon, certains et certaines s’indignaient du fait que les gendarmes ne prennent pas le temps d’enquêter sur le site suite à un jet de molotov, alors que c’est le fait même qu’on les laisse pénétrer sur le site qui ne devrait pas être une évidence. Là-bas aussi, on soupçonnait en s’indignant que les flics aient laissé faire sans s’interposer…L’Etat se retrouve tout d’un coup relégitimé, appelé à s’interposer en casques bleus entre pro et anti et à arbitrer le conflit, à travers ses flics, ceux-là mêmes qui ont déjà frappé et n’attendent qu’un ordre pour raser les ZAD, ceux-là mêmes qui ont assassiné Rémi Fraisse il y a quelques mois. C’est une erreur de croire qu’il y a la FNSEA ou les petits patrons de Roybon d’un côté, et l’Etat, avec ses élus, ses services et ses flics de l’autre ; Vinci et Pierre et Vacances d’un côté, et l’Etat de l’autre. Il y a juste une unité d’intérêts convergents. Par ailleurs, les communautés rurales impactées par les projets ne sont pas des entités homogènes. Paraîtrait même qu’il y a des enjeux de classes, des hiérarchies, des emprises morales, matérielles, idéologiques, religieuses… Etat et capital trouvent des complices par intérêt ou adhésion idéologique. Il ne faut donc pas s’attendre à ne voir que des gens en uniformes nous faire face.

    Etat et Capital avancent ensemble. Ces projets ne peuvent voir le jour qu’avec la complicité de l’Etat, mais au-delà avec son appui administratif, politique, financier et à travers des infrastructures qu’il est seul habilité à autoriser. Et au besoin, avec ses flics. Au Chefresne, qu’une ligne THT devait traverser, les flics ont délogé un propriétaire de son champ pour permettre à l’industriel RTE de continuer ses ravages, alors même que l’industriel en question n’en avait pas l’autorisation de la Justice, qui elle-même fermera évidemment les yeux… « Police nationale, milice du capital », « Justice, complice ». En l’occurrence, certains slogans tapent juste, mais à force de les répéter par réflexe, on ne prend plus acte de ce qu’ils signifient réellement.

    Il est curieux qu’alors que tout devrait amener à prendre acte et assumer une lutte contre l’Etat et le Capital, l’Etat redevienne tout d’un coup une sorte d’entité neutre. Prendre acte, ça veut dire aussi essayer de s’organiser au mieux pour défendre la zone et les activités de lutte par nous-mêmes. Evidemment, la situation sur le terrain est compliquée, et l’autodéfense, c’est poser quelque chose d’ambitieux. Mais avons-nous véritablement d’autres choix ? Nous imaginons qu’il peut exister chez certains et certaines des stratégies médiatiques – « regardez comme les pros et l’Etat sont méchants, et nous gentils » – qui visent à légitimer la lutte, mais là encore c’est oublier le rôle des médias dans ces histoires, leur complicité avec les donneurs d’ordre, leur soumission idéologique et matérielle à l’ère du temps. Il nous semble plus pertinent de proposer des analyses et de riposter à partir d’une position claire d’opposition à l’Etat, plutôt que de lui redonner quelques couleurs, en passant en plus par une communication dont la critique serait tout aussi essentielle à faire, y compris au sein d’une presse « alternative » qui, plus elle se développe, moins sa dimension subversive nous paraît incarnée. Redonner vie ainsi à l’Etat, c’est succomber à l’idéal abstrait du citoyen, celui qu’on administre. Le citoyennisme radical, stade suprême de l’aliénation ?

    Mais ce n’est pas seulement qu’Etat et Capital marchent ensemble. L’Etat s’est toujours employé à trouver des relais, des notables locaux, des franges réactionnaires, allant jusqu’à les laisser s’organiser en milices. Créer une situation pourrie est tout bénef pour lui. Laisser d’autres que lui faire le sale boulot aussi. Il favorise un climat de tension peu propice au développement du mouvement, maintient la pression et la peur sur les gens qui luttent, sème le doute chez certains et certaines quant à la légitimité de ces luttes. Ajoutons que les premiers à subir les pressions, que ce soient des flics ou de leurs substituts citoyens, ce sont les gens qui luttent et habitaient déjà là avant le début du conflit. Ce n’est pas une raison pour s’interdire de porter certaines positions ou de mener certaines actions, d’aseptiser ses activités de lutte, mais s’organiser ensemble c’est d’abord prendre conscience des réalités différentes de chacun et chacune, et essayer de dégager du commun sans taire les divergences.

    L’Etat et les industriels s’appuient quand ils peuvent sur des populations locales.C’était déjà le cas lors de l’implantation de la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche, de 1975 à 1977. Plusieurs sites en Basse-Normandie étaient alors en ballotage pour accueillir les bienfaits de l’atome. C’est finalement Flamanville qui a été choisi, moins pour des raisons techniques, que du fait de mobilisations immédiates d’oppositions sur les autres sites (dans le Calvados, des engins de chantiers avaient immédiatement cramé) et surtout du soutien d’une partie de la population locale. En effet, certains notables étaient acquis au nucléaire, depuis l’implantation de l’usine de retraitement de déchets nucléaires de la Hague à quelques dizaines de kilomètres. Même des curetons relayaient la bonne parole atomique. Mais surtout, à Flamanville, il y avait une population ouvrière qui avait perdu son boulot. Une mine de fer avait fermé ses portes quelques années auparavant. Evidemment, l’implantation d’une centrale a été vue d’un bon œil par une partie d’entre eux. La falaise dans laquelle ils plongeaient pour débusquer le fer allait laisser place à un chantier titanesque, puis à une centrale qu’il faudrait bien entretenir. Chantage à l’emploi. De fait, les opposants et opposantes, qui déjà menaient une occupation du site, ne se sont pas heurtés qu’à l’Etat et EDF, mais aussi à des citoyens locaux remontés et prêts à en découdre. Quoiqu’il en soit, les industriels et l’Etat choisissent les sites en fonction des mobilisations qu’ils rencontrent et des relais possibles au sein des populations locales.

    Le site de Notre-Dame-des-Landes fait peut-être exception, du fait de sa longue histoire d’oppositions. Dans ce coin, il y a eu de nombreuses luttes dans le passé, des liaisons entre paysans et ouvriers de 68 aux luttes antinucléaires contre les centrales du Carnet et du Pellerin. C’est aussi pour cela que ça s’est « enkysté », comme dirait Valls. Mais ce n’est pas reproductible à l’identique partout, sans prendre acte des situations locales. Cela veut peut-être dire que ces luttes sont plus difficiles à faire vivre et surtout à étendre qu’on ne le croit. Mais qu’importe. Déjà à Chooz au début des années 1980, sidérurgistes et antinucléaires avaient compris qu’une hypothétique victoire (quelle victoire ?) n’était pas forcément le seul but d’une lutte. Leur mot d’ordre était « ça coûtera cher de nous foutre en l’air ». C’est aussi cette lucidité qui a parcouru la reprise de la lutte anti-THT dans la Manche, après le camp de Valognes de 2011. En l’occurrence, il semble bien que des documents internes des industriels concernés confirment un certain effet des sabotages et des diverses activités de lutte. Que cela se généralise, et les effets se feront d’autant plus sentir.

    Caen. Mars 2015.
    Laura Blanchard et Emilie Sievert.
    blanchard.sievert@riseup.net

    PDF – 518.5 ko

    [Reçu par mail]

    Opération Piñata : cinq compagnons incarcérés, dix en contrôle judiciaire, et des tonneaux de merde

    Le juge de l’Audiencia Nacional Eloy Velasco a renvoyé en prison préventive mercredi 1er avril en début d’après-midi 5 des 15 arrêtés lors de l’opération policière nommée Piñata du lundi 30 mars (24 autres ont été arrêtés pour « résistance et désobéissance » lors des 17 perquisitions puis relâchés) qui s’est déroulée à Madrid, Barcelone, Palencia et Grenade.

    Le juge a renvoyé en prison les 5 compagnons suivant…
    Paul Jara Zevallos (de Madrid),
    Jorge Linares Izquierdo (de Madrid),
    Javier García Castro (de Madrid),
    Javier Grijalbo Adan (de Palencia)
    Enrique Balaguer Pérez (de Madrid)
    … et relâché les 10 autres (trois de Barcelone et sept de Madrid) en liberté conditionnelle sous contrôle judiciaire (confiscation de passeport, interdiction de sortie du territoire et pointage tous les 15 jours). Ils restent accusés d’appartenance aux GAC.

    Tous les cinq sont inculpés de participation à une organisation terroriste (de type « insurrectioniste-anarchiste » rajoutent les journaux), soit du délit d’ « organisation criminelle » selon l’article 570bis du code pénal, avec la circonstance aggravante de « visant à subvertir l’ordre public et altérer gravement la paix publique ». Le nom de cette organisation serait les Groupes Anarchistes Coordonnés (GAC), à laquelle est reprochée la « coordination et la promotion de sabotages », dont ceux de 114 distributeurs de billets, et d’être possiblement liée aux attaques explosives contre les cathédrales d’El Pilar à Saragosse (pour laquelle Mónica et Francisco sont en préventive depuis plus d’un an) et de La Almudena à Madrid (7 février et 1er octobre 2013).

    Les éléments matériels cités par le juge sont ceux retrouvés lors des perquisitions comme « des manuels pour confectionner des engins explosifs et de tactique de guerilla », des bonbonnes de camping-gaz, des « photos de policiers et de commissariats », des « manuels d’auto-défense et de technique pour éviter les filatures », des « dispositifs techniques d’accès chiffré au wifi pour rendre la navigation internet anonyme », … Bref, du papier, beaucoup de papier comme d’habitude, alors que Velasco se targue d’avoir embastillé « les leaders des GAC de Madrid, Barcelone et Palencia ». Le compagnon de Madrid, Enrique « Kike », accusé d’être le pseudo chef national des GAC, venait à peine d’être relâché le 30 janvier de prison avec les autres coinculpéEs de l’Opération précédente, Pandora. Les quatre autres ont reçu les titres de « responsables de l’appareil financier, de propagande et d’action directe » des GAC ou celui de « chef des GAC » de Madrid et de Palencia !! L’Etat regarde sa sale gueule dans un miroir et projette sur des compagnons sans maîtres ni esclaves sa propre face faite de hiérarchies, de leaders et de spécialisation. Au total, cette descente policière est la troisième depuis plus d’un an avec pour prétexte les attaques attribuées aux Groupes anarchistes coordonnés, et le nombre de perquisitions se monte désormais à une trentaine et les mises en examen à au moins 28.

    Lors de leur sortie du bureau du juge, un rassemblement d’une soixantaine de solidaires se déroulait, lors duquel les journalistes ont notamment été pris à partie aux cris de « charognards ». Un nouveau rassemblement solidaire est prévu ce soir mercredi 1er avril à Madrid à 21h, place Tirso de Molina, dont le texte d’appel pose clairement la donne : « Solidarité. Entr’aide. Action directe. Mort à l’Etat et vive l’anarchie ». Lors de la manif au même endroit hier, quatre personnes ont été interpellées et les affrontements avec les flics ont fait douze blessés légers (dont huit keufs).

    Ni innocents ni coupables,
    Liberté pour toutes et tous !
    Solidarité offensive !

    [Synthèse de la presse espagnole et de sites du « mouvement »]

    Anarchistes en détention pour « sabotages »

    AFP, 01.04.2015 18:19

    Cinq anarchistes ont été placés en détention mercredi, soupçonnés d’être impliqués dans des sabotages de distributeurs de billets.

    Ces criminels supposés sont également soupçonnés d’avoir placé un engin explosif dans la cathédrale de Madrid en 2013, selon une source judiciaire.

    Dix autres personnes avaient été arrêtées lundi lors d’une opération de police menée simultanément à Madrid, Barcelone (est), Palencia (nord) et Grenade (sud-est). Elles ont été laissées libres sous contrôle judiciaire, selon cette source.

    Lors des arrestations visant ces 15 personnes, les forces de l’ordre ont saisi des manuels de confection d’engins explosifs et de tactiques de guérilla urbaine, des photos de policiers et de commissariats et des revendications d’attaques à l’engin explosifs.

    Les cinq détenus, Paul Jara, Jorge Linares, Javier García Castro, Javier Grijalbo et Enrique Balaguer, sont poursuivis pour « appartenance à une organisation terroriste de type anarcho-insurrectionnelle », a-t-elle ajouté.

    Membres des « Groupes anarchistes coordonnés (GAC) dont trois sont les chefs présumés de cette organisation à Madrid, Barcelone et Palencia, ils sont soupçonnés « d’actes de coordination et d’organisation de sabotage et de dégradation de 114 distributeurs » de billets de banque.

    « Vive l’anarchie »

    La justice enquête également sur leur éventuel lien avec le placement d’un engin explosif désamorcé dans un confessionnal de la cathédrale de l’Almudena à Madrid le 7 février 2013 et celui ayant explosé dans la Basilique Pilar de Zaragosse (centre-est) le 2 octobre suivant, causant des dommages matériels.

    Le placement de l’engin avait été revendiqué par le « Commando Insurrectionnel Mateo Morral », du nom de l’anarchiste ayant mené un attentat contre le roi Alphonse XIII et la reine Victoire Eugénie le jour de leur mariage, le 31 mai 1906, manquant le couple mais faisant 24 morts.

    A leur sortie de l’audience nationale, compétente en matière pénale, les personnes laissées libres ont été accueillies par un groupe de jeunes aux cris de « Mort à l’Etat ! Vive l’anarchie ! »

    Opération Piñata : nouvelle grosse rafle et perquisitions sur tout le territoire espagnol et arrestations de compagnonNEs [mis à jour]

    Le lundi 30 mars 2015, à partir de 4 à 6h du matin, la Police Nationale en collaboration avec les Brigades d’Information de Madrid, Barcelone, Palencia et Grenade, ont mené une opération comprenant la perquisition de 17 lieux (6 centres sociaux – dont La Quimera, La 13-14, la Magdalena et La Enredadera dans les quartiers de Lavapiés, Vallecas et Tetuán à Madrid, La Redonda de Grenade, et 11 domiciles particuliers) à Madrid, Barcelone, Palencia et Grenade et se soldant et se soldant par l’arrestation de 14 personnes —9 à Madrid, 3 à Barcelone et 2 autres à Palencia pour « terrorisme ».

    Selon un communiqué de presse des flics, les 14 personnes (trois compagnonnes et onze compagnons) initialement arrêtées —9 à Madrid, 3 à Barcelone et 2 autres à Palencia sont accusées de supposée appartenance à une organisation criminelle à finalité terroriste, en l’occurrence les Groupes Anarchistes Coordonnées (GAC). On leur attribuerait également la « commission de faits délictuels consistant dans des sabotages et le dépôt d’engins explosifs et incendiaires ». Les faits spécifiques seraient notamment la préparation de l’attaque explosive du 7 février 2013 contre la cathédrale madrilène La Almudena et la participation à celle contre la cathédrale de Saragosse d’octobre 2013, pour laquelle les compagnons Monica et Francisco sont déjà incarcérés depuis plus d’un an (accusé en plus d’avoir préparé une autre attaque contre la Basilique Montserrat de Barcelone). Parmi les autres faits spécifiques attribués à une partie des 14 arrêtés, la police évoque également une « tentative d’attaque pour déstabiliser le couronnement du nouveau roi Felipe VI » du 19 juin 2014, et quatre attaques contre des agences bancaires.
    Elles se trouvent actuellement au Corps de Police espagnole à Madrid et on ignore encore à quel moment elles passeront à disposition de l’Audience Nationale [Parquet national anti-« terroriste »] pour déclaration.

    13 autres personnes ont été arrêtées pour « résistance et désobéisance » lors des perquisitions dans les squats ou domiciles, plus 11 autres pour « usurpation » (occupation illégale) : ce qui a fait 38 arrêtés en tout. Elles ont été présentées mardi matin 31 mars devant les tribunaux de plaça de Castilla de Madrid et relâchées, les autres devraient l’être mercredi.
    Au cours de ces interventions, de nombreux fourgons des Unités d’Intervention de la police ont encerclé les lieux. Des archives papier et du matériel informatique ont été saisis.

    Cette nouvelle opération policière, dénommée Opération Piñata, a été supervisée par le juge du Tribunal d’Instruction n°6 de l’Audience Nationale, Eloy Velasco. Selon les sources du Ministère de l’Intérieur, l’enquête n’est pas pour autant close. Le secrétaire d’Etat à la Sécurité Francisco Martínez ainsi expliqué à Grenade que « le terrorisme anarcho se diffuse » et que dans ce cas c’est une organisation (les GAC) qui prétendait « semer la terreur dans la population et imposer ses idées » qui a été démantelée ! Des pratiques que l’Etat espagnol, comme tous les Etats, connaît bien et pratique avec assiduité depuis toujours. Le larbin d’Etat a ensuite précisé : « La Police nationale n’a pas cessé ses enquêtes, de manière préventive afin d’éviter que ce type de groupes n’atteigne une croissance ou expansion, grâce à des opérations comme celle-ci ».

    Ces arrestations se produisent trois mois après l’opération Pandora qui avait conduit à l’arrestation de 11 personnes le 16 décembre 2014, elles aussi accusées d’appartenir aux GAC, et remises en liberté sous caution le 30 janvier dernier. L’Opération Piñata semble clairement la seconde phase revancharde de l’Opération Pandora, ou plutôt la troisième depuis les arrestations de Monica et Francisco, eux aussi accusés d’appartenance aux GAC (groupes qui seraient en outre une « succursale locale » de la FAI/FRI !) et dont le dossier était déjà pris en charge par le même juge national anti-« terroriste » Eloy Velasco…

    Le soir même, des centaines de personnes se sont rassemblées en solidarité dans différentes villes de l’État espagnol, dont Madrid (un millier de personnes), Barcelone (700 personnes), Palence (300 personnes), Saragosse, Salamanque, Gérone, Cuenca et Grenade.