Archives mensuelles : février 2015

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 6 février 2015

 clin d’oeil à la mobilisation lycéenne  qui va se poursuivre début Mars

Au sommaire :

Taule et centres de rétention : Mutineries à Lavaur et Bourg-en-Bresse, tentative d’évasion à Saint-martin-de-Ré, Palaiseau, manif devant le centre de rétention de Toulouse

Enquête judiciaire sur les mobilisations survenues en 2012 au centre de détention de Roanne

Notes rapides sur l’Enquête Sociale Rapide

Frontières : Chronique de Calais, bilan de l’opération Mos Maiorum

Discussion sur les mesures antiterroristes dans le contexte actuel avec Claude Guillon

Et aussi : Agenda

Émission tous les premiers vendredi du mois de 19h à 20h30 (rediffusion le mardi suivant à 8h) sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM en région parisienne et sur internet partout ailleurs

Des larmes dans les yeux….


Mais, cette fois-ci, pas dans ceux des familles et amis des dizaines et des dizaines de personnes tuées ou mutilées par la police. Non, cette fois-ci, c’étaient des larmes de bonheur des flics eux-mêmes alors qu’ils étaient applaudis par la foule. « Merci, merci, heureusement que vous êtes là ! ». Une première. C’était lors de la grande embrassade nationale où des « amis de la liberté » comme Netanyahu, Bongo, Orban, Hollande, Sarkozy… ont prétendu « rendre hommage » aux victimes des tueries horribles de Charlie hebdo et de l’Hyper Cacher de Vincennes.

Et derrière eux des millions de personnes qui marchaient. C’était l’extase de la campagne « sécuritaire », le pouvoir, éhonté, brandissait les victimes pour en faire un étendard politique. L’accusation d’« apologie du terrorisme » devient alors son arme de destruction massive. Le pouvoir « républicain, laïque » fauche large, gamins de 8 et 9 ans au commissariat, perturbateurs de la « minute de silence », une phrase de travers d’un mec qui avait bien picolé… ce sont des mois de taule, la stigmatisation, le rejet. L’Immigré, l’arabe, le noir, le supposé musulman ont désormais un coup de tampon au front.

Quand la crise s’abat sur nous, quand on a le dos au mur, on s’habitue facilement à tout, ou presque. Qui n’a pas passé son chemin devant un corps, à moitié gelé sur le trottoir ? Qui proteste, à part une petite minorité, quand on jette des enfants Rroms dehors à coups de bulldozers ? ou contre l’expulsion des sans-papiers par milliers ?

Cette accoutumance au bourrage de crâne est paralysante et mauvaise conseillère. Le risque est que la panique soit la réaction majoritaire.

C’est cette politique raciste et xénophobe qui ouvre un large boulevard à l’extrême droite, quand celle-ci arrivera au pouvoir, il sera trop tard pour dire : « je n’ai pas voulu ça ».

Des temps lourds s’annoncent. Résister, ça commence par leur dire NON ! Non à la stigmatisation et à l’ordre moral que veulent nous imposer ceux qui organisent notre exploitation !

Au sommaire

- Des larmes dans les yeux…

- Minute de silence, débats, signalements, instruction morale : élèves piégés, profs mis au pas ?

- Condamnations pour « apologie du terrorisme »

- [ C H R O N I Q U E D E L ’ A R B I T R A I R E ]

Wissam El-Yamni, le Parquet annule la mise en examen du policier

Un nouvel accroc dans la version du procureur

Classée sans suite

Nice : Encore un mort en garde à vue

La liberté d’expression version La Poste

Procès pour collage contre les violences policières

L’Europe forteresse

Maria Francesca était Rrom

- [A G I R ]

Semaine de la résistance du 16 au 22 février

  le bulletin en PDF

 

 

Fukushima : le refuge dans l’illusion de la protection est-il salutaire ?

piqure de rappel: au laboratoire anarchiste le mercredi 11 février à 17h30 écoute collective la fabrique de l’oubli

d’une émission dans une radio libre de Marseille radio galère

 

l’émission du https://collectifantinucleaire13 le  mardi 27 janvier 2015 : Fukushima et le contrôle des populations, Cécile Asanuma Brice

http://youtu.be/jE-bRMQqCpc

Dans le contexte du retour des populations dans les zones d’évacuation autour de Fukushima, nous partageons et commentons des extraits d’un document video de Cécile Asanuma-Brice, chercheur spécialisée dans le domaine de la sociologie urbaine, qui a été amenée à étudier les politiques du logement et des déplacements de population suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima.

Nous est expliqué comment les processus à l’oeuvre ont mis ces populations en péril alors qu’ils été censés les protéger

L’intervention de Cécile Asanuma-Brice dans son intégralité est visible sur le lien suivant :
https://collectifantinucleaire13.wordpress.com/2015/02/02/fukushima-le-refuge-dans-lillusion-de-la-protection-est-il-salutaire/

Bonne écoute !

« La Demi Heure Radio-active »
les 2ème et 4ème mardis du mois, à 14h15 en direct sur 88.4 fm
et le jeudi en rediffusion de 12h à 12h30
ou en réécoute sur www.radiogalere.org/

et toutes nos émissions depuis juin 2011 à réécouter , VOUS POUVEZ CONSULTER TOUTES les EMISSIONS ICI

Théodore Kaczynski L’antéchrist technophobe

on a conservé le titre de l’article tel qu’on l’a trouvé ici

« La violence aux mains du peuple n’est pas la violence, mais la justice. »

Eva Peron.

Qui se cachait de 1978 à 1995 derrière les 43 attentats signés du pseudonyme explosif d’Unabom ou Unabomber, inspiré d’UNiversity and Airline BOMber ? Un mathématicien surdoué issu de Harvard, dénommé Theodore John Kaczynski, né dans l’Illinois en 1942 et éco-terroriste déterminé, peut-être le seul Robin des bois du genre sur notre terre mal aimée. Engagé durant une vingtaine d’années dans une stratégie d’envois de colis piégés à des acteurs emblématiques d’un progrès technique qu’il dénonçait, l’action vindicative de Kaczynski totalisa 3 morts et 29 blessés. Ses cibles furent des professeurs d’universités, des généticiens, des responsables militaro-industriels, des compagnies aériennes, informatiques et publicitaires. Ô combien symbolique, l’un de ses meurtres concerna un professeur de sylviculture ! Il est rapporté qu’Unabomb fit l’objet d’une chasse à l’homme sans précédent de la part du FBI, peut-être plus coûteuse car mieux motivée que celle d’un Oussama Ben Laden faisant le jeu d’un gouvernement en place. La réflexion négative de Ted Kaczynski sur l’évolution de la société moderne fut confortée par la lecture du livre d’un auteur français : La Technique, ou l’enjeu du siècle de Jacques Ellul, sociologue et militant anarchiste, ami d’Ivan Illich et grand contributeur à l’écologisme politique. Le manifeste d’Ellul est que le « système technicien » nie l’homme, ses besoins, sa culture, ainsi que la nature. La vocation combattante du premier et seul vrai maquisard de l’écologisme naquit d’une telle conviction. Quoi de plus normal pour l’être d’exception qu’était Ted, non résigné, étanche à la propagande en vigueur et ainsi apte au courage intellectuel ? Son idéologie, contre-industrielle, était étayée par le fait qu’il faut contrer un ordre politico-économique qui n’aura de cesse de saigner la nature vierge, de réduire la liberté individuelle de l’homme et qui, finalement, n’aboutira nullement à satisfaire des besoins boulimiques. Au questionnement du cataclysme social et sociétal que provoquerait la mise à néant du système en vigueur, il répondait qu’ « On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre  ». C’est en 1996 que sa mère et son frère permirent son arrestation en fournissant aux graphologues les éléments susceptibles de le confondre en comparant son écriture avec celle des manifestes signant ses actions. Ses avocats plaidèrent en vain la démence schizophrène et Ted purge toujours une peine perpétuelle dans un quartier de haute sécurité du Colorado dénommé ADX Florence, ou encore Supermax ou l’Alcatraz des Rocheuses, pénitencier qui reçoit les principaux condamnés pour terrorisme des états nord-américains.

John Zerzan, philosophe américain anarchiste et primitiviste, assista au procès de Kaczynski, dont il était proche. C’est d’ailleurs à l’issu de ce procès que les médias ont commencé à s’intéresser aux idées de Zerzan. Dans un texte de 1995 intitulé Whose Unabomber, Zerzan affirmait son soutien à la doctrine, sans en cautionner la violence : « Le concept de justice ne doit pas être négligé dans l’analyse du phénomène Unabomber. En fait, à l’exception de ses cibles, quand peut-on dire que les petits Eichmann qui préparent le meilleur des mondes n’ont jamais été amenés à rendre des comptes ?… Est-il contraire à l’éthique d’essayer d’arrêter ceux dont les contributions amènent à une agression sans précédent contre la vie ? » Dans un écrit ultérieur, il modère son opinion : « Avec Unabomber, une nouvelle limite a été franchie. Cette fois, les schiz-fluxer bohémiens, les yuppies verts, les anarcho-journalistes occasionnels, les organisateurs condescendants de la pauvreté, les nihilo-ascètes branchés et tous les autres « anarchistes » qui pensaient que leur prétentieux passe-temps continuerait indéfiniment sans opposition – eh bien, il est temps de choisir le camp dans lequel on se situe. Peut-être y a-t-il également un Rubicon de franchi à partir duquel aucun retour en arrière n’est possible ».

Voici quelques extraits d’une interview de Theodore Kaczynski, parue sur un site Internet : « La vérité vraie est que je ne suis pas vraiment politiquement orienté. J’aurais vraiment voulu vivre simplement dans les bois. Si personne n’avait commencé à tracer des routes par ici, à couper les arbres et à venir bourdonner autour avec des hélicoptères et des scooters des neiges, je vivrais encore simplement ici et le reste du monde se débrouillerait tout seul. Je me suis impliqué dans des questions politiques parce que j’y ai été conduit, pour ainsi dire. Je n’ai pas vraiment d’inclination pour ça ». En 1971, Kaczynski construisit lui-même une cabane près de Lincoln, dans le Montana, où il vécut longtemps. Il se contentait de techniques primitives lui permettant une vie sauvage et autonome, besoin ressenti très tôt dès son enfance. « Il n’y a aucun doute que la raison pour laquelle j’ai abandonné le système technologique est que j’avais lu des choses sur d’autres modes de vie, en particulier celui des peuples primitifs. Quand j’avais environ onze ans, je me rappelle que j’étais allé à la petite bibliothèque locale d’Evergreen Park, dans l’Illinois. Ils avaient une série de livres publiés par le Smithsonian Institute, qui traitaient de divers domaines de la science. Entre autres choses, j’ai lu sur l’anthropologie dans un livre de préhistoire humaine. J’ai trouvé ça fascinant. Après avoir lu un peu plus de livres sur le sujet de l’homme de Néandertal et le reste, je brûlais d’envie d’en savoir plus. J’ai commencé à me demander pourquoi et j’ai fini par réaliser que ce que je voulais vraiment ce n’était pas lire un autre livre, mais simplement vivre de cette manière ». « Une chose que j’ai trouvée en vivant dans les bois, c’est que vous finissez par ne plus avoir peur du futur, vous n’avez pas peur de mourir, si les choses vont bien maintenant, vous pensez : eh bien, si je meurs la semaine prochaine, et alors ? – les choses vont bien maintenant. Je pense que c’est Jane Austen qui écrivit dans l’un de ses romans que le bonheur est toujours une chose que vous prévoyez dans le futur, pas une chose que vous avez au moment présent. Ce n’est pas toujours vrai. Peut-être que c’est vrai dans la civilisation, mais quand vous sortez du système et que vous vous réadaptez à un mode de vie différent, le bonheur est souvent une chose que vous rencontrez immédiatement  ».

La parabole de Kaczynski renvoie à une version non belliqueuse du sujet narré par Jon Krakauer dans Voyage au bout de la solitude, récit qui inspira le film à succès Into the Wild de Sean Penn. La désillusion à l’égard du système qui nous tient entre le marteau et l’enclume n’est pas facile à vivre. On lira L’Affaire Unabomber de Jean-Marie Apostolidès (1996) ; Manifeste, l’avenir de la société industrielle de Ted Kaczynski (2001), traduit par le même Jean-Marie Apostolidès et préfacé par la poétesse Annie Le Brun ; La révolution anti-industrielle : Unabomber, l’œuvre intégrale de Théodore Kaczynski, traduite par Patrick Barriot. Lutz Dammbeck est l’auteur de Das Netz, Die Konstruktion des Unabombers(2005), comportant une traduction allemande du manifeste d’Unabomber, et réalisateur d’un film documentaire pareillement intitulé Das Netz (La toile), road-movie entre cybernétique, LSD et technophobie, évoquant ce valeureux antéchrist. La chaîne ARTE le programma en avril 2008 sous le titre de Voyage en cybernétique.

Nous proposons ci-dessous l’essai de Théodore Kaczynski La Société industrielle et son avenir dans la traduction de Michel Roudot et avec son autorisation. Il est également possible de lire sur la toile la version bilingue (traduction française de Jean-Charles Vidal) sur le site de l’éditeur Hache.

 

 

[Athènes, Grèce] Lutte en mémoire d’un migrant pakistanais assassiné il y a deux ans – 17 janvier 2015

[Drome] opposition à center parc de Roybon Est -ce LA TERREUR VERTE(mise à jour) ?

deux faits divers ici et   posent une question: maintenant qui intimident qui?

une fois la question posée, tu  peux passer par

source

LA TERREUR VERTE ? Droit de réponse

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31 déc 2014 – Thierry GROSJEAN – écologiste

LA TERREUR VERTE ?
Réponse à Mme JARROT et Mr GORDAT : communiqué du 26 décembre concernant l’opposition au Center Parcs du Rousset.(voir ICI )

LES MOTS ONT UN SENS
Il est devenu très « tendance », en écho à une médiatisation orientée des oppositions qui fleurissent en même temps que des grands et petits projets inutiles imposés (1), d’utiliser comme boucs émissaires les « écolos » et autres citoyens résistants. Si nécessaire en les insultant – de « jihadistes » pour Mr BEULIN, FNSEA… – ou en les qualifiant «d’activistes fanatiques », et sans en avoir l’air, de « terroristes », comme Mme JARROT.
Le terrorisme fait peur. Il renvoie à la mémoire des images insoutenables régulièrement médiatisées.
Utiliser cette peur et ces images pour y amalgamer des adversaires dans une démocratie est irresponsable autant que lâche. Comme l’est cette tendance qui consiste à flatter un populisme rampant pour masquer sa propre impuissance à répondre aux aspirations de citoyen(ne)s voulant une autre société.
Ceux et celles, à droite comme à gauche, qui usent de cette méthode, essentiellement pour des motifs électoraux, le font parce qu’ils n’ont rien à proposer. Ils ont échoué.

Au nom de l’emploi, il faudrait sans berguigner accepter tout et n’importe quoi les yeux fermés, sans réfléchir sur la viabilité économique, écologique, la légalité d’un projet… parce que la contestation retarderait le miracle local. Qui, tout le monde le sait sans oser le dire, n’arrivera jamais.

Au nom de la « légitimité » des élu(e)s, il faudrait, entre 2 élections, que les citoyens soient des moutons taisants prêts à tondre : cette conception d’un fonctionnement démocratique est révolue.

Les donneurs de leçons sont ceux dont les politiques et les idéologies nous ont conduits à cette situation de crises multiples. Celle d’une violence économique, sociale, qui crée sur la planète de plus en plus d’exclusion, de pauvreté, de violences…tout en détruisant la nature et l’environnement. Sans rien attendre de ces politiciens, par des milliers d’initiatives dont on parle moins que nos oppositions, nous construisons déjà une autre société de transition.

Enfin, en matière de violences, on n’a guère entendu ces anti-écolos primaires lors des saccages de la FNSEA et autres « bonnets rouges », à côté desquels les ZADistes* passent pour des enfants de chœur. Manque de courage ?
Eriger l’insulte comme mode de dialogue républicain est indigne d’un, d’une élue. Et l’usage des mots trahit ses auteurs.

Thierry GROSJEAN – écologiste

(1) Lgv Lyon Turin, aéroport de Notre Dame des Landes, barrage de SIVENS, Centers Parcs de Roybon…. pour
les plus médiatisés en ce moment, parmi une centaine.
(2) ZAD = Zone à défendre. Quand les lois ne sont plus respectées, comme le disent les tribunaux dans un Etat
de Droit, les zadistes sont le dernier rempart pour protéger la démocratie républicaine.

Pour la philosophie de la réflexion, lire : « La cause humaine : du bon usage de la fin d’un monde » de Patrick VIVERET.
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Et L’article auquel Thierry Grosjean répond:

Des « groupuscules d’ultras idéologues » contre le Center Parc du Rousset

26 déc 2014 – Gérald GORDAT Marie-Claude JARROT Conseillers Régionaux de Bourgogne

Communiqué
- LA TERREUR VERTE ? Droit de réponse dans Actualités -Conseil-Regional-bourgogne_58033x1
La terreur verte n’aura pas raison du Center Parc du Rousset

Alors que notre pays connait un chômage massif et que l’appareil économique est totalement en panne, nous assistons depuis quelques semaines à une véritable prise d’otages menée par des groupuscules d’ultras idéologues.

Notre Dame des Landes, Sivens et maintenant Roybon, ces mêmes groupes d’individus font le tour de France pour tenter d’intimider les quelques porteurs de projets qui ont encore l’énergie et la motivation de travailler au développement de nos territoires.
Ces personnes qui revendiquent la défense de l’environnement n’ont en fait comme seul objectif que la propagation d’idées politiques radicales. Ils ne sont que quelques centaines à chaque fois mais désirent imposer à des millions de français un style de vie qui leur est propre.

Dernière victime de cette « terreur verte », le projet Center Parc de Roybon en Isère qui vient de se voir bloqué alors que le chantier venait de débuter. Les méthodes de ces activistes fanatiques sont autant brutales qu’intimidantes (caillassage d’engins, débuts d’incendie, employés molestés, menaces de mort…). Nous ne pouvons pas les accepter car il s’agit d’une question de respect de la démocratie mais aussi de la dignité des personnes.
Nous ne pouvons pas non plus accepter que tous les grands projets de notre pays soient dorénavant bloqués pour des raisons idéologiques. Nous ne pouvons pas nous payer ce luxe dans le contexte que nous vivons.

Elu régional, nous sommes très inquiets et nous ne pourrons pas accepter que le projet Center Parc du Rousset soit attaqué de la même manière. Les interrogations et revendications des populations locales sont naturellement légitimes mais elles ne doivent pas être récupérées par des groupes d’individus dont les préoccupations n’ont rien de local. Nous ne laisserons pas faire ces personnes-là.
Nous invitons enfin les élus régionaux écologistes à prendre leurs responsabilités et à ne pas chercher à politiser un dossier qui ne le mérite pas !

Gérald GORDAT
Marie-Claude JARROT
Conseillers Régionaux de Bourgogne
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Source:
http://www.vivre-a-chalon.com/lire_LA-TERREUR-VERTE—Droit-de-reponse,2303d688d3a8312465b0a5876560c0794db2b0c4.html
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Et L’article auquel Thierry Grosjean répond:

Des « groupuscules d’ultras idéologues » contre le Center Parc du Rousset

26 déc 2014 – Gérald GORDAT Marie-Claude JARROT Conseillers Régionaux de Bourgogne

Communiqué
- LA TERREUR VERTE ? Droit de réponse dans Actualités -Conseil-Regional-bourgogne_58033x1
La terreur verte n’aura pas raison du Center Parc du Rousset

Alors que notre pays connait un chômage massif et que l’appareil économique est totalement en panne, nous assistons depuis quelques semaines à une véritable prise d’otages menée par des groupuscules d’ultras idéologues.

Notre Dame des Landes, Sivens et maintenant Roybon, ces mêmes groupes d’individus font le tour de France pour tenter d’intimider les quelques porteurs de projets qui ont encore l’énergie et la motivation de travailler au développement de nos territoires.
Ces personnes qui revendiquent la défense de l’environnement n’ont en fait comme seul objectif que la propagation d’idées politiques radicales. Ils ne sont que quelques centaines à chaque fois mais désirent imposer à des millions de français un style de vie qui leur est propre.

Dernière victime de cette « terreur verte », le projet Center Parc de Roybon en Isère qui vient de se voir bloqué alors que le chantier venait de débuter. Les méthodes de ces activistes fanatiques sont autant brutales qu’intimidantes (caillassage d’engins, débuts d’incendie, employés molestés, menaces de mort…). Nous ne pouvons pas les accepter car il s’agit d’une question de respect de la démocratie mais aussi de la dignité des personnes.
Nous ne pouvons pas non plus accepter que tous les grands projets de notre pays soient dorénavant bloqués pour des raisons idéologiques. Nous ne pouvons pas nous payer ce luxe dans le contexte que nous vivons.

Elu régional, nous sommes très inquiets et nous ne pourrons pas accepter que le projet Center Parc du Rousset soit attaqué de la même manière. Les interrogations et revendications des populations locales sont naturellement légitimes mais elles ne doivent pas être récupérées par des groupes d’individus dont les préoccupations n’ont rien de local. Nous ne laisserons pas faire ces personnes-là.
Nous invitons enfin les élus régionaux écologistes à prendre leurs responsabilités et à ne pas chercher à politiser un dossier qui ne le mérite pas !

Gérald GORDAT
Marie-Claude JARROT
Conseillers Régionaux de Bourgogne
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Source:
http://www.vivre-a-chalon.com/lire_Des-_groupuscules-d-ultras-ideologues_-contre-le-Center-Parc-du-Rousset,2303d6e2d597e2f8cf3ae8680a1ace171b13707f.html

Retour sur le Salon des éditions libertaires de novembre 2014

source du texte
Comme chaque année, les organisateurs du Salon des éditions libertaires de Lyon demande un retour aux participants. Nous publions ici notre réponse qui va au-delà de la demande de départ qui a plutôt pour objet des points techniques (l’accueil, l’emplacement, la nourriture, etc.). Notre réponse propose une interprétation politique précise et globale des événements de ce dernier SEL.
Bonne lecture
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Pour commencer, une bonne nouvelle, puisqu’il nous a semblé que le Salon a vu sa fréquentation augmenter en nombre comme en diversité. Toutefois nous soutenons toujours qu’un couplage avec le Salon libertaire de Paris sous la forme d’une alternance d’un an sur deux au mois de mai serait une meilleure solution à la fois pour une visibilité périodique plus marquée et une estimation plus raisonnable de nos « forces productives » (éditeurs comme organisateurs). Cela allégerait d’une part la charge logistique pour votre collectif lui permettant peut être de mieux se centrer sur les aspects politiques du salon, nous y revenons de suite, d’autre part cela permettrait aussi de demander aux éditeurs de préciser à l’avance et de mieux présenter leurs propositions de débat. En outre cette alternance des dates marquerait une complémentarité, au moins de fait entre les deux salons que nous pensons bénéfique.
Passons à la mauvaise nouvelle : la censure du débat d’A.Escudero sur le livre La reproduction artificielle de l’humain qui déjà donne un sacré coup de canif pour ne pas dire de poignard à l’idée de diversité que nous avancions plus haut.
Comment éviter que se reproduise ce genre de situation puisqu’il semble évident que ce n’est pas là une question rhétorique. Comme nous le disions en préambule, il y a un travail et des choix à faire en amont. Soit il vous faut accepter toutes les propositions de débats des éditeurs en leur faisant confiance. Et c’est apparemment ce que vous avez fait présentement et alors il faut en assumer le risque. Soit vous assumez une pré-censure en fonction du contenu d’un livre que vous avez lu préalablement ou alors en fonction de vos préjugés politiques. Il semble en l’occurrence que le livre n’avait été lu que par deux personnes du collectif, d’ailleurs en désaccord sur leur appréciation réciproque mais que les préjugés politiques avaient déjà libre cours (« je ne l’ai pas lu mais j’ai une copine qui me dit que … et je lui fais confiance », sic). Il semble donc que malgré toute cette indécision interne vous ayez finalement fait confiance à l’éditeur … ou alors que vous ayez décidé de privilégier la liberté de débattre. En tout cas, sans ce travail en amont, il s’avérait difficile de savoir si cela valait la peine de maintenir un débat dans un contexte tendu non seulement par la pression de certains groupes militants sur ce thème de la PMA/GPA mais aussi par son orchestration politique et médiatique à partir des manifestations autour du mariage pour tous. Ce travail en amont n’est pas un travail simplement technique puisque de fait, maintenir ce débat était, dans ce contexte justement, une prise de position politique, que vous le vouliez ou non. En tout cas, si vous ne l’avez pas perçue comme telle, les perturbateurs ne se sont pas fait faute de le voir ainsi !
Le descriptif d’annonce d’un débat ne peut pas être une simple accroche pour intéresser le lecteur, une simple formalité technique. Auteurs et éditeurs politiques n’écrivent pas et ne publient pas sans formuler des thèses. Il faut donc que les organisateurs y soient attentifs afin de fixer les limites de la liberté d’expression non pas dans l’absolu mais par rapport au caractère de la manifestation. Il y a un moment où la position de la neutralité n’est plus tenable soit parce que l’éditeur ou le livre ne rentre pas politiquement dans le cadre du salon soit parce qu’une tendance ou un courant se met à imposer son filtre particulier qui va définir de l’extérieur le cadre de la manifestation en question.
Revenons au concrets de l’événement : si certains ont vu dans le descriptif du débat de la provocation, autant savoir qu’il est très proche de la 4ème de couverture du livre et finit sur un slogan (provocateur !?) qui figure bien dans le livre : “la PMA, ni pour les homos, ni pour les hétéros !”. On ne peut pas dire que l’auteur et son éditeur ont caché leur position. Donc les choses étaient claires de leur côté, alors pourquoi faire les étonnés ? En tout cas vous étiez forcément alertés par la rumeur qui courrait déjà depuis quelques jours (nous en avons d’ailleurs nous-mêmes été avertis plusieurs jours à l’avance) d’une possible action contre la tenue du débat d’Escudero. Maintenir le débat envers et contre tout était donc en soi une prise de position politique sur l’intérêt intrinsèque du débat. Elle nous est apparue comme une décision courageuse et cohérente qui aurait peut être nécessité une discussion préalable du collectif et même une discussion avec l’auteur sur ses intentions voire son état d’esprit, afin de savoir si son but principal était de choquer comme la phrase d’annonce le laisse supposer ou de discuter sur le fond et au-delà des slogans à l’emporte-pièce qui caricaturent plus qu’ils ne synthétisent la pensée d’un auteur. Et enfin, le principe du débat étant définitivement retenu, s’assurer que les conditions soient réunies pour que le débat ait bien lieu et garantir l’intégrité physique des personnes mises en cause mais néanmoins invitées. On ne peut certes pas tout prévoir à l’avance et le pire n’est jamais certain mais le fait est que faute de cela vous vous êtes retrouvés dans l’urgence à parer au plus pressé. C’est sous la menace, de la part de la sécurité incendie, d’appeler les flics qu’a été prise, par vous, la décision d’annuler le débat, et ce après à peine ¼ d’heure de blocage vu une intensité de violence dans la salle qui n’avait pas besoin de s’exprimer physiquement pour être remarquée. Forts de ce qu’ils percevaient comme une première victoire facile, les perturbateurs ont alors poursuivi l’invité à la table de son éditeur. Faisant donc la loi dans le salon le groupe s’est montré violent verbalement et physiquement (même si ce dernier aspect a été limité par un barrage protecteur). Il ne manquait que le goudron et les plumes ainsi que l’autodafé pour nous rappeler des souvenirs historiques de sinistre mémoire, souvenirs que les perturbateurs semblent ignorer, eux qui nient l’Histoire en traitant indistinctement tous leurs opposants de fascistes, sans connaître donc le sens du mot et qui pensent que rien (pas même le mouvement féministe et encore moins des figures historiques comme Emma Goldmann ou Alexandra Kollontaï) n’a existé avant eux.
Il a donc fallu, à quelques uns, faire barrage de protection et subir sans trop broncher les insultes provenant de visages déformés par la haine dont les seuls arguments à nous opposer étaient ceux de leur victimisation (« nos vies », « on nous tue ») comme si Escudero et nous étions leurs bourreaux ! Comme si leur souffrance était supérieure ou plus radicale que celle des chômeurs en fin de droit, des sans-papiers, des yézidis ou tout simplement de personnes qui ont perdu un être cher comme l’actualité la plus récente nous le montre encore.
Que se serait-il passé si nous et quelques autres individus décidés plus quelques personnes interloquées dont une de la librairie se fera d’ailleurs traitée de bourgeoise à cause sans doute de son habillement « classique », n’avions pas défendu la table qui faisait rempart ? Il n’y aurait eu que J-Pierre et Gérard pour faire face ?
Et ne parlons pas de certaines interventions à contre-sens prenant complètement J-P et Gérard à contre-pied, l’une demandant l’exclusion des perturbateurs qui devenaient Escudero et ses éditeurs pourtant invités.
L’idée d’une situation où toutes les tendances se disant libertaires peuvent cohabiter a, de fait, volé en éclats. Cela avait déjà été le cas pour les « 20 ans », mais à la différence près que le rapport de force s’est inversé. À l’époque les particularismes radicaux essayaient de pénétrer les milieux et organisations libertaires, aujourd’hui les libertaires « politiques » sont à la remorque d’un milieu multiforme dont le point de convergence est d’ériger le privé au rang de politique, mais contrairement aux années de révolte contre l’ordre établi, (1960-70), c’est aujourd’hui à l’instigation et sous les mots d’ordre des grandes institutions capitalistes comme la Commission européenne que cela s’effectue. Le célèbre « laissez faire, laissez passer » du libéralisme s’est propagé à tout le libertarisme qu’il soit de droite (dans le monde anglo-saxon) ou de gauche (en Europe). Si on redescend des hautes sphères du pouvoir jusqu’au milieu libertaire, la stratégie des particularistes y est claire : le mettre devant le fait accompli. Cela va de tracts ou de textes dont l’orthographe est genrisée sans demander leur avis aux auteurs jusqu’au fait de tracer les nouvelles lignes amis-ennemis et donc de décider qui est libertaire non pas en fonction de références théoriques ou historiques ou encore du parcours militant de telle ou telle personne mais à partir d’un positionnement par rapport à des préférences sexuelles ou d’intérêt ou de goût érigées en marqueurs de la lutte contre les dominations. D’où la peur d’être exclu de la part de ceux qui subissent ça et qui se demandent comment arriver à faire tenir ensemble position politique et militante classique et position post-moderne ; une peur redoublée par la crainte d’une fracture générationnelle souvent mise en avant par les particularistes (« vieux cons d’intellos hétéros », « hommes aux cheveux gris » lit-on sur le défouloir du net, diatribes contre les hommes de plus de 35 ans à une AG à NDDL).
Leur action coup de poing à l’intérieur d’un espace libertaire pour censurer une parole qui n’avait rien de fasciste mais seulement, qu’on soit d’accord avec ou non est une autre histoire, le tort de déplaire à ces nouveaux ayatollahs a montré a contrario les limites de la bienveillance à leur égard qui dure depuis longtemps dans les milieux libertaires. Il faut bien prendre en compte qu’un tel précédent, s’il n’est pas clairement dénoncé, laisse la porte ouverte à toutes les pressions et à d’autres actions coup de poing que va-t-il se passer pour Michéa ou si éventuellement PMO s’invitait ou était invité ? C’est d’ailleurs pour cela que l’on a participé depuis à un appel contre la censure en milieu libertaire.
Déjà, après la tentative de putsch, des 20 ans de la librairie, le collectif a laissé filer la situation, ne voulant pas faire plus de vagues. Il n’empêche : on trouve très facilement les textes des assaillants de l’époque sur internet (http://1libertaire.free.fr/DossierLaGryffe.html) alors qu’il faut chercher au CDL la réponse du collectif de la librairie.
Aujourd’hui, ce n’est pas le propre de la seule Gryffe et du Salon que d’avoir à faire à ce genre de situation. Les libertaires se retrouvent coincés dans leurs propres contradictions. Contradictions consistant à accepter tout et son contraire, de la féministe pro prostitution un jour à celle contre le lendemain, de l’antispéciste d’un côté au mangeur de saucisses de l’autre (voir St Imier), etc. Tous les organisateurs de ces événements pensent cela tenable parce qu’ils sont encore dans la perspective oecuméniste du grand mouvement libertaire. Ils se retrouvent donc à la merci de la bonne volonté des fractionnistes et ces fractionnistes peuvent se démultiplier à partir du moment où toute « victime » peut se présenter comme libertaire ou révolutionnaire sans en avoir la moindre culture ou idéal. En fait, beaucoup de libertaires semblent procèder comme les comptables du PIB qui ajoutent les plus et les moins pour augmenter le taux de croissance ! Plus on engrange de « victimes » plus on est gros et plus on est fort !
Or les divergences sont bien réelles et les incompatibilités ne peuvent être masquées plus longtemps quand finalement c’est au niveau de l’ensemble des rapports sociaux que les débats sont portés et que la marmite bouillonne. Alors l’implosion n’est pas loin comme dans un reflet des problèmes dans la société actuelle. On vient d’en avoir deux exemples avec le départ de la Coordination lesbienne en France (CLF) de l’inter LGBT d’une part et l’impossibilité pour Marie-Jo Bonnet de maintenir sa conférence sur les homosexuelles à Ravensbruck au centre LGBT de Paris.
Nous sommes donc bien à l’heure des confrontations d’idées et des prises de position, sinon la même situation risque de se reproduire mais sous une forme radicalisée.
La riposte à chaud de J-Pierre par rapport à l’attitude de la CGA Lyon nous est apparue comme un premier signe de cette nécessité.
Gzavier et JW pour Temps critiques, le 15/01/2015

Marseille: bouffe et film en solidarité avec les inculpé-e-s de l’opération Pandora

http://fr.contrainfo.espiv.net/files/2015/02/A31.jpg

Jeudi 12 février 2015: Projection du film « Caso Bombas », sur la fameuse opération anti-terroriste qui a visé des camarades anarchistes au Chili il y a quelques années

Bouffe vegan et prix libre, au squat le Rage Ga.
Pour l’adresse: blancarde2015@@@riseup.net
Le film est en espangnol, mais les sous-titres sont en anglais.

Solidarité internationale avec les personnes inculpées dans l’opération Pandora

“Pour celles et ceux qui luttent, le sens de la solidarité cherche à faire s’évanouir la solitude de l’enfermement, livrer une bataille contre l’oubli de nos compagnon-ne-s enfermé-e-s par les États, mettre en lumière la logique du pouvoir qui cherche à les conduire à l’abandon.” – Des anarchistes de Pandora

Un an après la finalisation de cette farce qu’était le « Caso bombas », et à travers une autre opération, de ce côté de l’océan cette fois, les ministères, les juges et les policiers espagnols et chiliens ont travaillé de concert sur un nouveau cas. Mónica Caballero et Francisco Solar, tou-te-s deux auparavant poursuivi-e-s dans le « Caso bombas », sont arrêté-e-s à Barcelone, sous l’accusation d’avoir posé un engin explosif dans la Basilique du Pilar à Saragosse, de monter une conspiration en vue de réaliser un acte similaire et d’appartenir à une supposée organisation terroriste.

Le 16 décembre 2014, une descente a été faite dans 15 maisons, squats et centres sociaux à Barcelone, Sabadell, Manresa et Madrid, et onze camarades anarchistes ont été kidnappé-e-s par l’État espagnol. Quatre d’entre eux ont été libérés peu de temps après tandis que les autres ont dû attendre le 30 janvier dernier pour accéder à une liberté surveillée. Pour cela, le juge a ordonné à chacun une caution de 3 000 euros. Il y a donc un besoin urgent de dons pour payer leurs cautions, s’élevant en tout à 21 000 euros.

Ce kidnapping de sept camarades a, depuis ce jour, déclenché une multitude de rassemblements et de manifestations dans de nombreuses villes. Des milliers de personnes sont venues en solidarité avec les camarades arrêté-e-s, montrant leur rage et leur haine envers cette nouvelle opération répressive de l’État.

Plus d’infos sur fr.contrainfo.espiv.net et efectopandora.wordpress.com.

 

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[Drome]Centrale du Tricastin10 ans de plus pour le réacteur 2

Roger Belbéoch, Pourquoi être antinucléaire?, 2003

Roger Belbéoch, est décédé le 27 décembre 2011 à l’âge de 83 ans. In memoriam…

Cette question peut paraître étrange car il existe un mouvement antinucléaire. Cependant elle n’est pas inutile. Il y a bien des activités de notre société industrielle que l’on aimerait rejeter, et qu’il faudrait rejeter : le plomb, le mercure, les pesticides, les bagnoles etc. Le nucléaire, par son impact, entre-t-il dans ce cadre ? Si la réponse est oui il n’y a aucune raison spécifique d’être antinucléaire. On est globalement contre le mode de production et les productions de notre société. De nouvelles technologies, OGM, biotechnologies etc. sont aussi des menaces particulièrement dangereuses. Elles ont leur propre spécificité même si elles proviennent de la même source scientiste que le nucléaire. Chacune exige une dénonciation particulière en identifiant les dangers respectifs.

Quand on y regarde de près, on s’aperçoit que le nucléaire est une activité tout à fait originale (pour le moment bien sûr !) L’accident nucléaire, un désastre, une catastrophe, amène par son importance un changement d’échelle dans le spectre des accidents classiques de l’industrie. La plupart des accidents classiques du XIXe siècle, quelles qu’aient été leurs conséquences, restaient des accidents locaux et n’impliquaient pas des conséquences inéluctables pour un très long terme.

Le nucléaire, avec ses accidents possibles introduit une nouveauté dans notre société industrielle. En fonctionnement « normal » par ses déchets assez redoutables il implique une stratégie de surveillance sur des temps quasi infinis, donc une certaine structure sociale. Quant aux accidents nucléaires possibles (dont plus personne ne nie la possibilité) ils impliquent pour leur gestion sociale une structure autoritaire qui ne peut que bloquer toute évolution sociale.

Sortir du nucléaire ce n’est pas seulement éviter un désastre mais c’est aussi conserver la possibilité d’une évolution future vers une meilleure société.

Günther Anders, dans son livre Et si je suis désespéré que voulez-vous que j’y fasse ? (éd. Allia, 2001) déclarait en 1977 :

C’en est arrivé à un tel point que je voudrais déclarer que je suis un “conservateur” en matière d’ontologie, car ce qui importe aujourd’hui, pour la première fois, c’est de conserver le monde absolument comme il est.

D’abord, nous pouvons regarder s’il est possible de l’améliorer. Il y a la célèbre formule de Marx « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières, ce qui importe, c’est de le transformer ». Mais maintenant elle est dépassée. Aujourd’hui, il ne suffit plus de transformer le monde ; avant tout il faut le préserver. Ensuite nous pourrons le transformer, beaucoup, et même d’une façon révolutionnaire. Mais avant tout nous devons être conservateurs au sens authentique, conservateurs dans un sens qu’aucun homme qui s’affiche comme conservateur n’accepterait.

L’accident nucléaire catastrophique, en plus des effets sanitaires à court, moyen et long terme, implique pour sa gestion “raisonnable” le passage de notre société d’un simulacre démocratique à une société autoritaire. Quand on lit les études (grassement payées par le pouvoir) sur les problèmes posés par la gestion post-accidentelle nucléaire on s’aperçoit qu’un des soucis majeurs des experts est de maîtriser les “turbulences sociales”. En termes clairs la catastrophe nucléaire peut faire naître bien des turbulents et il sera nécessaire de les maîtriser.

Jusqu’à présent les accidents industriels, même les plus importants, n’ont guère produit de turbulences importantes. Certes, des turbulences locales pour certains mais de courte durée. Il y a là une des raisons importantes pour l’existence d’une opposition spécifique à l’énergie nucléaire. Mais cette raison majeure ne semble pas faire partie des motivations fondamentales des militants antinucléaires organisés.

L’accident nucléaire, les responsables à l’origine de l’électronucléaire l’ont très rapidement perçu comme tout à fait exceptionnel dans le développement industriel classique. Rappelons quelques réflexions des politiciens français en 1968. Le 16 mai 1968 au Parlement on entend :

Le Droit a été adapté à la nature et aux conséquences de cette espèce d’accident. En matière d’énergie atomique, une catastrophe est presque nécessairement un cas de force majeure. Les données du problème de la réparation, sous ce rapport, s’apparenteront davantage à celles de la réparation des dommages de guerre qu’aux données de la responsabilité civile.

Si la gestion post-accidentelle s’apparente à une gestion post-guerre c’est que l’accident nucléaire s’apparente à un désastre militaire. Le 17 octobre 1968 au Sénat, le rapporteur de la Commission des lois précise :

Ce domaine des activités humaines étant, à beaucoup d’égards, exceptionnel, il n’est pas surprenant que la législation qui s’y rattache soit elle-même exceptionnelle et, dans une large mesure, dérogatoire au droit commun de la responsabilité. La notion de l’exceptionnel est donnée par la dimension que pourrait atteindre un accident nucléaire, à la vérité un désastre national, voir international. [souligné par moi]

Ce qui est étrange et mériterait une analyse, c’est pourquoi ces responsables élus démocratiquement, acceptent l’électronucléarisation alors qu’ils ont une parfaite conscience du niveau exceptionnel de la possible catastrophe nucléaire.

On peut avancer une hypothèse : n’y avait-t-il pas chez eux un désir de catastrophe qui permettrait la mise en place d’un système social abolissant la nécessité de respecter le simulacre de démocratie ? Pour ces dirigeants politiques et technocrates scientistes, la catastrophe nucléaire n’était pas à redouter mais à souhaiter pour mettre en place un système social autoritaire permettant une gestion sociale “rationnelle” ?

L’accident nucléaire possible est un véritable désastre pour la santé des populations. Avant Tchernobyl nous avions une certaine conception des conséquences sanitaires d’un drame nucléaire. Mais Tchernobyl nous a montré que notre pessimisme était trop primaire. Les conséquences que l’on observe au Bélarus (ex-Biélorussie) 17 ans après le désastre et qui vont continuer, étaient impensables même par les plus pessimistes dont nous faisions partie.

Tchernobyl aurait pu être beaucoup plus dramatique. Le passage du nuage sur Kiev aurait pu s’accompagner d’une pluie intense, cela aurait été désastreux pour son million d’habitants avec des effets de maladies des rayons pour la population. Autrement dit, Tchernobyl, aussi épouvantable qu’il soit, n’est pas ce qu’on peut imaginer de pire.

Là encore on peut citer Günther Anders :

La tâche morale la plus importante aujourd’hui consiste à faire comprendre aux hommes qu’ils doivent s’inquiéter et qu’ils doivent ouvertement proclamer leur peur légitime. Mettre en garde contre la panique que nous semons est criminel. La plupart des gens ne sont pas en mesure de faire naître d’eux-mêmes cette peur qu’il est nécessaire d’avoir aujourd’hui. Nous devons par conséquent les aider.

Ce texte écrit en 1977 résume d’une façon claire ce que devrait être l’argumentation antinucléaire essentielle. La peur devant un grand danger est une attitude parfaitement rationnelle.

Demander à la population, comme l’a fait dernièrement le référendum populaire suisse, s’il faut ou non limiter la durée de vie des réacteurs nucléaires à 40 ans, ou moins ou plus, revient à accepter l’accident désastreux comme un facteur négligeable. Le désastre nucléaire est exclu de la problématique qui dès lors se résume assez rapidement à des problèmes économiques. Pourquoi réduire la durée de vie des réacteurs s’ils peuvent fonctionner plus longtemps avec un coût de production de l’électricité plus faible : l’attitude des citoyens suisses a été tout à fait rationnelle. Il ne s’agissait pas d’une décision face à un danger énorme et irréversible d’un désastre nucléaire mais d’une appréciation économique. L’accident étant exclu, comment aborder le nucléaire ? Par l’économie.

Ce référendum suisse avec la réponse claire des citoyens devrait repositionner l’argumentation antinucléaire.

Ne pas mettre en avant le désastre possible du nucléaire et ce qu’il implique sur les valeurs de notre société c’est accepter la nucléarisation et ce qui l’accompagne : la responsabilité d’un désastre.

Roger Belbéoch, juin 2003.

Lettre d’information du Comité Stop Nogent-sur-Seine

lecture complémentaire

[Belgique] Bonne Nouvelle des centres fermés,Évasions en série

 

Après les 12 évasions du 7 janvier 2015, d’autres ont à nouveau essayé de s’évader du centre fermé de Bruges.
Lundi 2 février 2015, un groupe de cinq sont passés par la fenêtre en soirée. Deux d’entre eux ont réussi à retrouver la liberté. Les trois autres ont eu moins de chance et se sont fait rattraper.
Jeudi 5 février, une personne à réussi a profiter d’une fausse manœuvre des gardiens en se faufilant par le portail qu’ils ont ouvert par erreur. Il s’est malheureusement fait rattraper par la police.
Et le 6 février, une évasion au centre fermé 127bis !
LIBERTE POUR TOU.TES!!
Ni frontières, ni prisons!