Archives mensuelles : décembre 2014

Pendant le salon international du nucléaire à Paris, certain.e.s s’activent à mouvementer le train-train quotidien

repris du site sous la cendre

Pendant le World Nuclear Exhibition - 2014.

Pendant le World Nuclear Exhibition – 2014.

Le nucléaire, ça fume énormément

Pour un événement de l’ampleur du Salon international du Nucléaire, ou WNE, il est profondément étonnant que les médias n’aient pas davantage pris à cœur d’informer de cet événement, dont se sont par ailleurs tant vantés les pontes du nucléaire français.

Nous nous sommes donc donnés pour tâche de palier à ce manque en attirant l’attention des voyageurs du train Paris-Cherbourg du vendredi 17 octobre. En effet, ils avaient pour voisins de cabine d’indésirables futurs acheteurs potentiels de centrales nucléaires venus du monde entier au WNE, qui étaient sur le trajet retour de leur visite touristique des sites de Flamanville et de La Hague. Vers 19h30, peu avant l’escale à Caen, boum-boum-boum, psch-psch-psch, des pétards de voie, une épaisse fumée dans une armoire électrique, un message sous un pont : NUKE OFF !

C’est quand des visiteurs de centrales se mêlent aux vacanciers et que leur trajet est perturbé que le travail de dissociation entrepris par les média entre élite d’experts et information du public est en quelque sorte un peu battu en brèche.

En compensation de la gêne occasionnée pour les voyageurs (bien que regrettable un soir de départ en vacances) leur a été donné un temps – si rarement aussi généreusement offert – de réflexion et de constat, pour se rendre compte que le nucléaire ne passe pas comme une lettre à la poste.

La présence policière en gare est loin de brider notre détermination qui trouve sur les voies ferrées des brèches dans leur dispositif, là où on ne nous attend pas.

Un message pour les prétendants aux produits d’excellence français : si vous vous engagez dans le nucléaire, attendez-vous à de la résistance. Edf ne vous préviendra pas que le pack « EPR » nécessite l’extension « Maintien de l’ordre » et le budget qui va avec. Autant s’en passer.

Les petites mains gantées du Marais de Carentan

Odorante participation

Vendredi 17 octobre au matin, en gare de Caen

Quelques personnes se sont invitées dans le train des nucléophiles, le temps d’une modeste mais odorante participation à la taquinerie générale de cette journée visite promotionnelle des sites nucléaires français. A l’arrêt en gare de Caen, une fois repéré le wagon abritant les visiteurs des sites du Cotentin, plusieurs boules puantes ont été lâchées afin d’accompagner leur voyage dans les meilleurs conditions.

stinkbomb

Pétards sur les voies, ça tremble dans les wagons !

Vendredi 17 octobre 2014, 9h

A la sortie de Caen, des signaux d’arrêts d’urgence posés sur les rails ont été déclenchés par le passage du train Paris-Cherbourg afin de perturber la visite des nucléocrates internationaux venus du salon du Bourget, à Paris. Non, les sites nucléaires ne sont pas des sites touristiques comme les autres où les businessmen de tous les pays peuvent se retrouver ! Qu’ils s’attendent à nous trouver sur leur chemin que ce soit à la signature des contrats, lors des enquêtes publiques ou des chantiers en cours.

Si Areva veut se donner les moyens de vendre à l’international ses machines de mort, qu’elle explique aussi à ses nouveaux clients que le nucléaire s’accompagne d’une résistance importante de la part des populations.

Ni déchets nucléaires, ni nucléocrates sur les rails ! Stoppons le train-train quotidien du nucléaire !

Ouest-France collabore

Jeudi 16 octobre 2014, au petit matin: échanges de manchettes Ouest-France dans les tabac-presse de Rennes et Caen.

 

rennes-2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour cibler Ouest-France et sa collaboration avec la police dans la répression des luttes lorsqu’ils refilent des photos qui envoient les accusé-e-s en zonz.

Pour informer la population de la tenue à Paris du WNE, le Salon international de promotion du nucléaire.

Pour mettre en parallèle cet événement censé faire rêver tout industriel ou élus à la puissance de l’atome, et le danger que représentent les centrales nucléaires normandes comme celles d’ailleurs.

Pour susciter l’interrogation des passant-e-s sur de potentiels titres de presse.

Manchettes manchottes

Il semblerait bien que le Ouest-France de ce lundi 13 octobre avait pris une certaine liberté de ton, c’est en tout cas ce que laissent penser les manchettes visibles aujourd’hui à diverses Maisons de la Presse et autres lieux de vente du fleuron de la Presse quotidienne régionale.

C’est que vient de débuter au Bourget, à côté de Paris, le Salon international du nucléaire, où les nucléocrates français comptent bien vendre des EPR comme des petits pains.

 

 

 

 

 

13octobre2014 manchette Ouest-France 1

 

Nuclear World Extinction !

« Le développement forcené actuel de l’énergie nucléaire est un choix irréversible que le capitalisme nous impose. De par son fonctionnement, sa nature, l’énergie nucléaire est la caricature d’un univers hiérarchisé, technocratisé, militarisé, où nous n’intervenons en rien. L’État ne respecte même plus sa propre légalité pour la construction des centrales nucléaires, l’ouverture des mines d’uranium, l’extension des usines de retraitement des déchets, etc.
Le choix de l’énergie nucléaire, de par la concentration des moyens économiques, technologiques, humains, est l’occasion rêvée pour le capitalisme de pérenniser sa domination sur nos vies. Une centrale nucléaire, une fois construite, ne peut être détruite avant 20 ans. C’est ici qu’un moratoire limité apparaît clairement comme démagogique. La valse hésitation du PS est bien dans la lignée récupératrice, démagogique, de ce parti attrape-tout. Refuser l’énergie nucléaire serait remettre en cause radicalement le capitalisme, ce qui fait sourire quand on voit la bousculade des cadres socialistes, dans la débandade forcenée de leur appétit de pouvoir. Ne nous trompons pas : nous aurons une bombe à gauche, une énergie nucléaire à gauche, avec des flics de gauche et des enterrements démocratiques. Quant au PC, avec ses vues totalitaires et bureaucratiques, il ne peut que cautionner le développement d’une énergie nucléaire, dont il aurait le contrôle.

 

Par ailleurs, le développement actuel des recherches sur l’énergie solaire, s’orientant vers de grosses unités de production, montrent que l’intérêt du capital réside dans la concentration de l’énergie,pour garder le contrôle de sa redistribution. La lutte contre le développement de l’énergie nucléaire ne peut se cantonner dans l’opposition légalistes des partis et syndicats. De même, il est évident que les manifestations antinucléaires et écologiques ont révélé l’existence d’une contestation profonde de cette société, sur les bases d’un refus de tout centralisme, toute hiérarchie, contre le travail salarié et la consommation à outrance, ces rassemblements ne peuvent suffire à stopper le pouvoir.

 

Il est indispensable d’intensifier les actions de sabotage qui touchent directement le pouvoir dans ses intérêts économiques et permettent de retarder, voire de stopper la construction des centrales, mines, usines liées au nucléaire. Quoiqu’il en soit, le nucléaire n’est qu’un des aspects les plus apparents de l’exploitation généralisée du capitalisme qui ne peut être mis en échec que par l’auto-organisation des individus et par la prise en main de tous les aspects de notre vie quotidienne. »

 

Communiqué du CARLOS (1) revendiquant les interventions de la nuit bleue antinucléaire du 19 au 20 novembre 1977
(1) Coordination Autonome des Révoltés en Lutte Ouverte contre la Société

 

D’après vous, quel âge a ce texte ?? Et bien il a 37 ans… Incroyable non ? Il a à peine vieilli d’un iota.

Si nous reprenons ce communiqué aujourd’hui, c’est qu’il résonne à nos oreilles et s’accorde à nos « réflexions ». 37 ans nous séparent, et nous réalisons qu’il aurait pu sortir de nos plumes. En 2014, le nucléaire, qu’il soit militaire, civil ou médical, comme les autres choix technologiques de la société industrielle capitaliste, détermine toujours plus nos vies. Son développement a explosé (boum), des milliers de fois avec les tirs en Algérie, dans le Pacifique et ailleurs, à Tchernobyl en 1986 et à Fukushima en 2011, sans compter les très nombreux et réguliers « incidents », laissant ces déchêts radioactifs s’entasser, dette et prison éternelles à l’échelle de la vie humaine.

 

En parallèle, les gouvernements successifs ont absorbé la plus grande partie de la contestation dans les institutions : par le biais des processus de consultation, de cogestion et d’expertise. Les nucléocrates ont repris les arguments écologistes, intégré la construction de nouvelles centrales dans la lutte contre le changement climatique. En lien avec eux, se développent les technologies du contrôle (compteurs communiquant d’électricité « Linky », d’eau, de gaz, puces RFID, vidéo-surveillance, bio-identification, drones, etc.) qui s’appuient sur le sentiment d’insécurité que fabrique la société actuelle et qui l’entretient soigneusement.

 

C’est ainsi que l’assise politique et économique actuelle de l’industrie de l’atome aboutit à une première mondiale : la tenue d’un salon international du nucléaire, le World Nuclear Exhibition, à Paris du 14 au 16 octobre 2014, où se sont pavanés toutes les entreprises et Etats liés de près ou de loin à cette mortifère industrie, et dont l’enjeu est la prolifération du nucléaire.

 

Lutter contre le nucléaire est aussi et surtout lutter contre le monde qui va avec : un système énergivore, destructeur de l’humain et de l’environnement, qui contrôle et pressurise nos vies, nous empêchant de décider par nous-mêmes la forme de nos existences. Nous pensons qu’il est aujourd’hui nécessaire de conjuguer nos forces pour attaquer ce système là où il est vulnérable en bloquant les flux, d’énergie, de transport, etc. Ces attaques doivent être protéiformes : occupations, contre-information, sabotages, actions publiques collectives, etc. Néanmoins, sans un mouvement social suffisamment fort, ces actions resteront des tentatives marginales de résistance, stigmatisées et d’autant plus facilement réprimées par l’Etat. C’est pourquoi nous lançons un appel à se rencontrer, coordonner nos actions, agir et s’organiser là où nous sommes mais aussi être capable de se donner des rendez-vous, pour que les nuits bleues d’Edf se colorent de notre indéboulonnable et saine colère !!!

 

Source : World nuclear explosion.

http://worldnuclearexplosion.noblogs.org/

 

 

[Etats-Unis] Emeutes en Californie contre la police et son monde – 6 décembre 2014

Mercredi 3 décembre 2014, le policier ayant étouffé à mort Eric Garner à Staten Island (New-York) le 17 juillet 2014 a été relaxé par la justice américaine. Cela quelques jours après le non-lieu prononcé à l’encontre du flic meurtrier de Mike Brown à Ferguson. La rue continue à exprimer sa rage, et ce loin de l’image pacifiste et résignée que tentent de véhiculer les réformistes de gauche/d’extrême-gauche (avec les “die-in”, où il s’agit de s’étendre sur le sol en faisant le mort devant la police). D’autres ont choisi de rendre les coups, notamment en Californie (à Berkeley*, Oakland..) et à Seattle.

Dans la soirée de samedi 6 décembre, la marche pacifique organisée par Occupy Wall Street prévue à Berkeley a été rompue vers 18h30 à Shattuck. Des manifestants au visage masqué, répartis en petits groupes, ont brisé des vitres de commerces (de bouffe et de vinset entreprises le long de l’University Ave. près de Martin Luther King Blvd. Certains comme ‘RadioShack’ (qui vend des bidules informatiques et multimédia) a été vidé de son contenu. D’autres manifestants ont brisé des distributeurs de billets de banque à coups de marteaux et incendiés des poubelles à travers la rue. Rapidement après les premières vitrines tombées, la police a demandé à la foule de se disperser, et en échange a reçu une pluie de projectiles divers (pierres, pavés, bouteilles…). Un flic a du être hospitalisé pour une luxation à l’épaule après avoir été frappé avec un sac de sable. Plusieurs véhicules de police ont été endommagés. Le parcours de la manif a aussi été recouvert de nombreux graffitis contre la police.

'Radio Shack' à Berkeley (Californie)

La presse évoque également plusieurs destructions plus tard dans la nuit dans le centre-ville d’Oakland, parlant de “vandales et d’anarchistes s’attaquant à la propriété” et de plusieurs arrestations (sans en dire plus).

Vendredi soir, des manifestants ont bloqué l’autoroute (Interstate 880) à Oakland, perturbé la circulation des transports en commun BART du quartier Castro de San Francisco.

A Seattle, plusieurs flics ont été caillassés lors d’une manif qui a tenté de bloquer une grosse artère du trafic routier. 7 personnes ont été interpellées.

Reformulé de leur presse

On peut aller lire ce texte publié dans lucioles n°15: à propos des slogans comme « vérité et justice », qui reviennent souvent dans les manifs contre les violences policières.

NDT:

* Berkeley est situé au nord de Oakland, à la périphérie de San Fransciso

[ATHÈNES] SUR UN VOLCAN DÉCEMBRE 2014

Six ans après le mois de décembre 2008, l’atmosphère est à nouveau insurrectionnelle à Athènes et ailleurs en Grèce. Tous les ingrédients sont réunis pour faire du mois de décembre 2014, peut-être, un grand moment historique. Jusqu’à quel point et à quelles conditions ?

Depuis la fin du mois de novembre, les manifestations, émeutes, actions ciblées et occupations se multiplient un peu partout en Grèce (dans le silence total des medias européens, plus que jamais des merdias à boycotter ou à bloquer et occuper). La cause principale est la situation du jeune prisonnier anarchiste de 21 ans, Nikos Romanos, qui est devenu un symbole de toutes les violences subies par la population, mais aussi du profond désir de lutter, quelle que soit la forme, et de refuser la torpeur et la résignation.

http://fr.contrainfo.espiv.net/files/2014/12/melina0.jpg

Nikos, l’ami d’Alexis Grigoropoulos, symbole des émeutes de 2008

Nikos est l’ami d’enfance d’Alexis Grigoropoulos, assassiné à l’âge de 15 ans par un policier dans le quartier d’Exarcheia à Athènes. Un quartier réputé pour ses révoltes historiques et ses nombreuses initiatives autogestionnaires et solidaires. Un quartier dans lequel la liberté, l’égalité et la fraternité ne sont pas des mots jetés à l’abandon au frontispice de monuments publics glacés de marbre. Nikos a vu son ami mourir dans ses bras le soir du 6 décembre 2008. Profondément révolté, il s’est par la suite engagé dans l’anarchisme révolutionnaire et a dévalisé une banque pour financer son groupe qualifié de terroriste par le pouvoir. Après avoir été torturé, notamment au visage, lors de son arrestation, il a finalement réussi à obtenir son bac en prison, mais se voit aujourd’hui refuser la possibilité de poursuivre ses études. C’est pourquoi, depuis le 10 novembre dernier, Nikos est en grève de la faim. Son état s’est progressivement dégradé, notamment au niveau cardiaque, malgré ses 21 ans, et il a été transféré sous haute surveillance à l’hôpital Gennimatas d’Athènes devant lequel manifestent régulièrement des milliers de personnes qui parviennent parfois à dialoguer avec lui à travers les grilles de sa fenêtre (voir la première photo de l’article connexe, dans la même rubrique). En solidarité avec Nikos, un autre prisonnier politique, Yannis Michailidis, s’est mis en grève de la faim le 17 novembre au Pirée, suivi par deux autres, Andreas Dimitris Bourzoukos et Dimitris Politis, depuis le 1er décembre. Le gouvernement grec vient de confirmer son refus de permettre à Nikos de poursuivre ses études et préfère le laisser mourir, non sans faire preuve d’ironie. Des petites phrases assassines et provocatrices qui ne font qu’augmenter la colère populaire et les nombreuses protestations des organisations anarchistes et antiautoritaires jusqu’à celles de SYRIZA, principal parti de la gauche critique, qui est annoncé vainqueur des prochains élections en Grèce. Bref, le contexte politique est particulièrement tendu, à tous points de vue.

L’Ecole Polytechnique, symbole de la chute de la dictature des Colonels

Dans cette ambiance de fin de règne, parmi d’autres initiatives solidaires, l’Ecole Polytechnique est à nouveau occupée depuis le premier décembre, 41 ans après avoir défié avec succès la Dictature des Colonels en novembre 1973, au cours d’une occupation similaire pour défendre une radio libre qui s’opposait au régime autoritaire. Les CRS suréquipés viennent d’échouer par deux fois dans leurs tentatives de nous déloger, notamment le 2 décembre au soir, à la fin d’une manifestation fleuve qui s’est terminé avec plusieurs banques dégradées ou brûlées. Parmi d’autres obstacles de circonstance, un bus a même été transformé en barricade incandescente sur l’avenue Stournari, à Exarcheia (voir les photos dans l’article connexe), et les affrontements ont duré une bonne partie de la nuit. Douze insurgés arrêtés ont été violemment frappés, au point que trois d’entre eux souffrent de fractures du crâne. L’occupation de l’Ecole Polytechnique n’a pas cédé, malgré le deversement de quantités énormes de gaz lacrymogène depuis l’extérieur, tel du napalm sur toute la zone devenue une zone à défendre. Une ZAD jumelée, ces dernières heures, avec d’autres ZAD dans le monde, notamment celles de NDDL et du Testet en France qui ont rapidement transmis leur soutien fraternel, ainsi que de nombreuses personnes et organisations de France et d’ailleurs (soutiens que j’ai tous affichés sur l’un de nos murs et annoncés en assemblée à tous les compagnons et camarades).

Ce soir-là, alors que la distribution solidaire de sérum, de mallox et de citrons battait son plein, j’ai remarqué plus de filles que jamais parmi les insurgé-e-s »  et une diversité à tous les niveaux qui augure d’une ampleur et d’une radicalité sans précédent. J’ai vu et ressenti une détermination et une fraternité rarement rencontrées jusqu’ici, dans mes voyages en Grèce et ailleurs, là où l’humanité ne se résoud pas à vivre à genoux et tente, diversement, de se lever. J’ai vu la vie s’organiser autrement dès le lendemain et la chaleur des barricades se transformer en chaleur des cœurs parmi les occupants de l’Ecole Polytechnique et d’ailleurs.

Rien n’est fini, tout commence !

Car durant ces dernières heures, les lieux d’occupations se sont multipliés, rappelant le processus de décembre 2008 qui avait amené la Grèce à connaître les émeutes sans doute les plus puissantes en Europe depuis plusieurs dizaines d’années (sans toutefois parvenir à renverser un pouvoir qui s’était finalement maintenu de justesse, notamment en distillant la peur et la désinformation dans les médias). Des occupations de bâtiments publics et de groupes financiers, de chaînes de télévision et de radios, d’universités et de mairies, depuis Thessalonique jusqu’à Héraklion. Des occupations toujours plus nombreuses, ainsi commentées par Yannis Michailidis dans son dernier communiqué de gréviste de la faim, très relayé sur Internet : « c’est ce qui brise la solitude de ma cellule et me fait sourire, parce que la nuit de mardi [2 décembre], je n’étais pas prisonnier, j’étais parmi vous et je sentais la chaleur des barricades brûlantes ». Avant de conclure avec une phrase rappelant le titre du dernier livre de Raoul Vaneigem : « Rien n’est fini, tout commence ! »

Une émotion immense

Parmi les événements qui m’ont également marqué ces jours-ci, certaines assemblées de collectifs ont montré à quel point la tension est à son comble. Notamment celle de l’occupation de l’Ecole Polytechnique dans la soirée puis toute la nuit du 3 au 4 décembre. Une assemblée qui a duré plus de 9 heures, jusqu’à 5h30 du matin. Certes, quelques divergences ont justifié cette durée jusqu’au consensus finalement trouvé au petit matin et je ne rentrerai évidemment pas dans les détails de ce qui s’est dit, notamment pour ce qui est des projets en cours. Mais je peux témoigner d’une atmosphère électrique ponctuée de longs silences qui en disent long. Je peux vous dire également que le grand amphi de l’Ecole Polytechnique était, une fois de plus, plein à craquer, avec des compagnons et des camarades debout et assis un peu partout, devant des murs fraichement repeints de graffitis. Je peux vous dire que la présence du papa de Nikos Romanos, assis au milieu de la salle, avec sa chevelure longue et grise et son regard profond et digne, ne pouvait que contribuer à une émotion déjà immense, alors que son fils se rapproche chaque jour d’une mort certaine.

« Agir comme si notre propre vie était en jeu… »

Le stress et la nervosité, la gravité du moment, l’importance des enjeux, faisaient fumer presque tout le monde beaucoup plus qu’à l’habitude, au point que j’en étais presque à regretter l’irritation causée par les gazs lacrymogènes dans les rues alentours. Parmi les paroles qui ont résoné : « ce n’est plus l’heure de mettre la pression, mais de rentrer en insurrection », ou encore des appels à « agir comme si notre propre vie était en jeu, car en vérité, c’est bien le cas pour nous tous qui vivons comme des damnés, comme des esclaves, comme des lâches » ; « il faut retrouver pleinement confiance en nous-mêmes pour parvenir à redonner partout confiance aux gens et, en particulier, pour rassembler les laissés pour compte qui devraient être les premiers à descendre dans la rue, au lieu d’attendre que la libération ne vienne du ciel ». J’ai aussi parfois entendu des paroles jusqu’au boutistes que je ne préciserai pas ici, mais qui témoignent bien du ras-le-bol immense qui traverse une grande partie de la population et la conduit à tout envisager pour se libérer des tyrans du XXIème siècle.

Des tags à la mémoire de Rémi Fraisse

J’ai vu un ancien de 1973 avoir les larmes aux yeux et songer que nous vivons peut-être un autre moment historique. J’ai lu d’innombrables tags en soutien à la grève de la faim de Nikos Romanos, mais aussi à la mémoire de Rémi Fraisse, tué par le bras armé du pouvoir sur la ZAD du Testet.

Cette nuit encore, à la veille du 6 décembre très attendu, avec une grande inquiétude par les uns et avec un profond désir par les autres, le quartier d’Exarcheia est encerclé par les camions de CRS (MAT) et les voltigeurs (Delta, Dias). Plusieurs rues sont barrées. On ne peut entrer et sortir d’Exarcheia que par certaines avenues, plutôt larges et très surveillées. La situation prend des allures de guerre civile et rappelle certaines régions du monde. A l’intérieur du quartier, comme dans beaucoup d’autres coins d’Athènes, la musique résonne dans le soir qui tombe : du rock, du punk, du rap, du reggae, des vieux chants de lutte. Dans l’Ecole Polytechnique, on a même installé deux immenses enceintes du côté de l’avenue Patission et on balance ces musiques pour le plus grand bonheur des passants qui nous soutiennent et lèvent parfois le poing ou le V de la victoire tant désirée. D’autres baissent la tête et ne veulent pas y croire, ne veulent pas voir, ne veulent pas savoir, murés dans la prison d’une existence absurde et pauvre à mourir d’ennui, si ce n’est de faim.

Le spectacle d’un monde à réinventer

Ici, ça dépave, ça débat, ça écrit sur les murs et sur les corps, ça chante, ça s’organise. La fête a déjà commencé ! Certes, elle est encore modeste et incertaine, mais une nouvelle page de l’histoire des luttes est peut-être en train de s’écrire à Athènes et au-delà. Une nouvelle page qui ne pourra s’écrire qu’en sortant de chez soi, par-delà les écrans, les « j’aime » des réseaux sociaux et le spectacle d’un monde tout entier à réinventer. Une nouvelle page qui ne pourra s’écrire qu’ensemble, en se débarrassant de la peur, du pessimisme et de la résignation.

Rester assis, c’est se mettre à genoux.

Yannis Youlountas

membre de l’assemblée d’occupation de l’Ecole Polytechnique à Athènes

Source: http://nevivonspluscommedesesclaves…

 

Au dessus du volcan

reçu par mail

Quelques semaines après la mort de Rémi Fraisse, René Riesel et Jacques
Philipponneau, deux auteurs de l’Encyclopédie des nuisances, nous font
parvenir la version originale de leur tribune parue dans Le Monde du 5
décembre 2014. Face aux montages policiers et médiatiques qui font
endosser la responsabilité d’un mort aux « casseurs », ils rappellent
que c’est bien le désastre « économico-industriel » qui accouche de
cette jeunesse révoltée :

« Cette jeunesse qu’on disait si intégrée à l’ordre marchand et à sa
survie dématérialisée, dressée à se vendre au plus offrant, à se
détacher de toute solidarité, à se reconnaître dans la monade solitaire
de l’utopie capitaliste, commence à comprendre dialectiquement qu’elle
n’aura pas sa place au festin de l’abondance factice, qu’il n’y aura
plus vraiment de festin et qu?il était de surcroît immangeable […]. »

L’entièreté de ce texte se trouve  à cette adresse :
http://hors-sol.herbesfolles.org/2014/12/08/au-dessus-du-volcan/

Italie, NoTAV : Graziano, Francesco et Lucio eux aussi accusés de terrorisme

http://fr.contrainfo.espiv.net/files/2014/12/foto-2-1024x551.jpg
A exactement un an des arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, et à un peu plus d’une semaine des réquisitions énoncées contre eux, l’accusation de terrorisme est désormais aussi portée contre Lucio, Francesco et Graziano. En prison depuis juillet, les trois n’étaient accusés jusqu’ici “que” de détention et de transport d’armes de guerre, de dégradations par incendie et d’autres délits mineurs, auxquels s’ajoutent ce matin les articles 280 et 280bis : l’attentat à finalité terroriste. Cette déplaisante surprise a été accompagnée de la perquisition de leurs cellules, avec mise sous scellés de diverses choses, le tout incluant aussi le blocage des parloirs. Un parent et une amie autorisé-e-s de façon régulière ont en effet été repoussé-e-s ce matin, et informé-e-s qu’ils devront requérir de nouvelles autorisations. Nous ne savons pas encore si, comme cela a été le cas pour les 4, les parloirs seront bloqués pour un certain temps, ou s’il s’agira dans ce cas seulement d’une brève suspension. Sur le moment, il n’est pas non plus possible de prévoir où et quand les trois seront transférés, puisque l’accusation de terrorisme prévoit un régime de détention de Haute Sécurité.
Pour sortir, enfin, de ce qui ce passe dans les salles des tribunaux et dans les instituts pénitentiaires, plusieurs centaines de personnes ont parcouru et bloqué les routes de Val Susa ces derniers jours, pour les libération des sept compagnon-ne-s en prison. Dans la nuit de dimanche, un long et bruyant cortège a traversé la ville de Susa, en s’arrêtant en particulier devant l’hôtel Napoleon où, à l’aide de fumigènes et de bruits de métal, a été dérangé le repos des forces de l’ordre qui y sont logées. Le jour suivant, le 8 décembre, anniversaire de la bataille de Venaüs en 2005, deux groupes de manifestant-e-s ont tenté d’atteindre la zone du chantier depuis deux endroits distincts. Un groupe s’est retrouvé à Giaglione et est parvenu, par les sentiers, à contourner les barrages des forces de l’ordre et à rejoindre le chantier, où tout le monde a battu sur les grilles. Le groupe qui s’était donné rendez-vous à la Centrale de Chiomonte s’est trouvé face à un blocage des forces de l’ordre sur le pont en face du portail de la Centrale et a donc décidé de remonter vers la nationale 24, qui a été bloquée durant plusieurs heures. D’autres gens se sont dirigés vers la gare la plus proche, où le passage d’un TGV a été bloqué par l’occupation des voies. A la fin de l’après-midi, un gros groupe de manifestant-e-s est retourné vers la Centrale, où a commencé un long battage de métal, qui n’a cependant pas trouvé de succès auprès des forces de l’ordre, qui ont répondu avec des canons à eau et des lacrymogènes.
La journée s’est achevée comme ça, et tout le monde s’est donné rendez-vous le 17 décembre, jour du rendu du procès.
A 09 heures dans l’Aula Bunker pour saluer Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò et, dans l’après-midi, à 17h30, sur la place du marché de Bussoleno pour décider quoi faire après le verdict de la Cour d’Assise.
Macerie, 9 décembre 2014

[Un Etat qui régne] au dessus du volcan

Sous le titre Un État qui règne au dessus du volcan le quotidien Le Monde a publié dans ses pages Débats du 5 décembre (« Une insurrection qui revient ? ») un texte de Jacques Philipponneau et René Riesel. Le texte, qui datait du 5 novembre, s’est trouvé sensiblement modifié dans la version publiée par ce quotidien. En voici la version originale.

Entre crochets les ajouts ou substitution du Monde, surlignés en orange les bouts disparus.

[UN ETAT QUI REGNE] AU DESSUS DU VOLCAN

Le constat est désormais banal : la société–monde s’abîme dans ses crises. Jamais dans l’histoire une société n’avait imaginé prévoir si précisément l’agenda de son effondrement. Que ce soit [De] l’ampleur du réchauffement climatique, [à] l’épuisement des ressources naturelles, l’empoisonnement généralisé de la planète ou la certitude de futurs Fukushima, chaque mois amène son lot de détails sur les contours et le timing de l’inéluctable. On y avait accoutumé les populations. Les États et leurs supplétifs verts se faisaient rassurants. Ils en faisaient leur affaire : il y aurait encore de beaux jours, moyennant une désagréable mais inévitable période d’adaptation. Des « décroissants » s’en remettaient à l’Etat pour imposer les restrictions et la rééducation utiles au retour de la joie de vivre.

Tout ceci[la] a volé en éclats en moins d’une décennie.

Ce qui n’avait pas été calculé c’est la vitesse d’expansion du chaos géopolitique lié à la guerre mondiale pour le contrôle des ressources naturelles (pétrole, uranium, terres rares, terres agricoles[…] , eau), la somalisation qui court maintenant d’Afrique en Afghanistan, et surtout l’ampleur et la rapidité, que la crise financière de 2008 a seulement fait entrevoir, de la désintégration sociale précipitée par la mondialisation de l’économie. Ce ne seraient toutefois là qu’inconvénients mineurs pour un système qui entend gérer ce chaos sans autre ambition que d’y préserver ses intérêts les plus immédiats, si ne se développait en même temps, à l’échelle de la planète, la conscience qu’il n’y aura plus de lendemains qui chantent, que l’activité irrésistible du complexe économico-industriel ne fera qu’approfondir le désastre ; et qu’il n’y a rien à attendre d’Etats, excroissances cancéreuses où se mêlent à différentes doses les castes technocratiques parasitaires, corrompues ou mafieuses, qui affichent froidement leur refus de faire mine d’infléchir cette course à la destruction de tout et sont visiblement réduit[e]s à leur fonction première : l’exercice du monopole de la violence.

Il n’est plus temps de voir là les théorisations extravagantes d’apocalyptiques éco-catastrophistes, d’irrécupérables extrémistes anti-autoritaires ou d’intellectuels réactionnaires reclus dans leur tour d’ivoire. Toutes ces questions sont désormais sur la place publique ; le constat devient universel, s’insinue irrémédiablement dans toutes les couches de la société totale déliquescente. On ne l’en évacuera pas. C’est bien ce qui nourrit l’inquiétude de tous les États, et non la catastrophe rampante.

La domination, qui touche à la pureté de son concept dans la convergence fusionnelle de l’Etat, de l’économie et des médias, fait donner son artillerie lourde, martèle qu’il n’y a plus d’alternative, que les dés sont jetés, qu’il faut s’adapter ou périr, qu’il ne s’agit désormais que de gérer la catastrophe, et que ceux dont l’emploi est de la provoquer et de l’entretenir sont les mieux qualifiés pour cette tâche. Comme l’assassin qui se flatterait d’être seul habilité à conduire l’autopsie de sa victime. Et c[e n]’est rien moins qu’une métaphore dans le cas, ici, de Rémi Fraisse tué à 21 ans par un gendarme mobile, assuré du maintien de son emploi par un gouvernement socialiste qui célèbre ainsi un siècle de trahisons, ailleurs de 43 étudiants mexicains livrés par la police aux tortionnaires des cartels de la drogue ou encore des journalistes indépendants de la Russie de Poutine (chacun pourra poursuivre l’énumération ad libitum). L[D]es personnels politiques doutent de leur pérennité, ils savent qu’ils règnent sur un volcan (dans cette Chine qui fait l’admiration universelle des tenants du maintien de l’ordre, le budget de la sécurité intérieure est supérieur au budget militaire) et qu’il faut absolument museler, rendre invisible ou silencieuse toute opposition un peu sérieuse à l’ordre établi, c’est[-]à[-]dire qui viendrait à prendre au mot la fiction de sa nécessité.

Que ces victimes soient essentiellement des jeunes n’étonne que ceux qui ne l’ont jamais été. Cette jeunesse qu’on disait si intégrée à l’ordre marchand et à sa survie dématérialisée, dressée à se vendre au plus offrant, à se détacher de toute solidarité, à se reconnaître dans la monade solitaire de l’utopie capitaliste, commence à comprendre dialectiquement qu’elle n’aura pas sa place au festin de l’abondance factice, qu’il n’y aura plus vraiment de[elle n’aura plus sa place au] festin et qu’il était de surcroît immangeable — ce qu’une part demeurée irréductible de la jeunesse a toujours su et proclamé. Elle accède à la visibilité (plus tard en France que dans les pays méditerranéens voisins) avec une vigueur qui lui vaut d’être disqualifiée pour sa « violence », au demeurant légitimement défensive et très largement symbolique. Dans quels rangs imaginerait-on la faire rentrer ?

Celles des luttes dites « anti-industrielles » dirigées contre les projets trop manifestement absurdes d’éradication de ce que n’avait pas encore ravagé le rouleau compresseur de l’artificialisation de la vie et des faux besoins (des zones naturelles restées en partie pré-industrielles), parce qu’elles expriment un sentiment partagé de perte irrémédiable[,] agrègent d’autant plus vite une myriade d’opposants. Si les naïvetés non violentes et participatives des opposants de départ prêtent à sourire, on conviendra qu’elles sont vite balayées par le mépris des décideurs et la violence des pouvoirs. On laissera aux v[V]ersaillais qui éructent ces jours-ci leurs appels à la répression la condescendance des assis devant les bigarrures, les cagoules et les hésitations de cette jeunesse. Les faits sont là : certes encore très minoritaire elle a déjà fait sécession avec la société. Qu’elle l[a]e subisse ou l[a]e choisisse, elle n’y a aucun avenir, elle n’en veut pas et elle n’a rien à perdre ; sauf éventuellement la vie, on vient de le lui rappeler. Ce qui va de soi pour elle, le refus de l’Etat, du primat de l’économie sur la vie, de l’artificialité technologique sur l’intensité des rapports humains, la détestation de toute hiérarchie fut-elle militante, le refus du vedettariat, la solidarité concrète entre tous les opposants quelles que soient leurs pratiques, rien de cela ne peut tromper : il s’agit de la naissance d’une conception de la vie radicalement hostile à celle qu’impose la domination.

Quand s’affrontent deux conceptions de la vie si antagoniques s’affirme aussi l’inéluctabilité du conflit central des temps à venir : celui qui va opposer les fanatiques de l’apocalypse programmée à ceux qui ne se résignent pas à l’idée que l’histoire humaine puisse finir dans leur fosse à lisier.

Jacques Philipponneau
René Riesel
[Jacques Philipponneau et René Riesel] se réclament du courant anti-industriel issusde l’encyclopédie des nuisances

Grèce : Nikos Romanos met fin à sa grève de la faim

MaJ : Nikos Romanos a terminé la greve de la faim de la soif vue que ils vont appliquer le loi pour avoir un moniteur de cheville pour ses sorties !
La Cour de cassation en Grèce a refusé la demande de Nicos Romanos pour contourner la décision qui lui interdit des cours à l’Université. Ainsi aujourd’hui (mercredi 10 Décembre) Nicos a annoncé qu’il commençait une grève de la soif, entrant ainsi également à la 31eme journée de grève de la faim.
LA LUTTE JUSQU’À LA MORT OU LA VICTOIRE

Pour rappel, on pourra relire tous les textes de Nikos et d’autres compagnons à propos de cette grève de la faim sur cette page : Solidarité avec Nikos Romanos en grève de la faim. On pourra aussi relire tout ce qui concerne l’affaire du double braquage de Velvento/Kozani (pour laquelle Nikos et les autres compagnons sont incarcérés) sur cette page : Solidarité avec les compagnons arrêtés suite aux braquages de Velvento/Kozani.
Liberté pour tou/tes les prisonnier/es de la guerre sociale !

[ prisons, centres de rétention…..etc] Pour que la liberté ne se limite pas

il y a une semaine la vitrine de la dorothys gallery (rue Keller à Paris XIhttp://dorothysgallery.com/art/ ) a été recouverte d’affiches. D’autres ont été collé autour dans le quartier. Ce n’est qu’une petite réaction face à l’exposition « un demi-métre carré de liberté » qui a lieu là-bas depuis la mi-octobre.

Sodexo-medium

Pour que la liberté ne se limite pas à un demi mètre carré, à bas toutes les prisons !

IL Y A CE QU’ON VOIT, ET CE QU’IL Y A DERRIÈRE…

Difficile d’apprécier une œuvre artistique et la comprendre sans connaître son contexte. C’est un peu pareil pour l’exposition “Un demi-mètre carré de liberté”. Derrière la petite devanture et les intentions « charitable » et « progressiste » qui dégouline de la dorothy’s gallery, coule le goût âpre de l’enfermement.

En premier lieu on trouve son mécène, sodexo, qui spécule sur l’enfermement en gérant 34 prisons en France, et plus de 80 autres prisons et centre de rétention à travers le monde (Angleterre, Italie, Chili, Australie, Espagne et Hollande). Derrière Il y a aussi certains de ces intervenants et le discours qu’ils veulent faire passer. On pourrait citer les architectes Christian Demonchy et Bruno Michel qui ont réfléchi et pensé les prisons dans les années 80 et 90’s ou encore dessiné de grandes réussites architecturales comme les Baumettes ! Pierre-Victor Tournier, du CNRS, qui conceptualisa le principe de contrainte pénale, intégré dans la loi «Taubira».
Cela crée un élargissement du contrôle judiciaire au-delà des peines (toujours trop longues) et n’est rien d’autre qu’un contrôle supplémentaire sur nos vies…
Enfin avec cette expo, Une nouvelle fois les marchands en arts jouent ce rôle bien connu d’intégration des valeurs dominantes.

Il y a quelque chose de dégueulasse à ce que des pourritures qui participent à l’enfermement viennent nous présenter des oeuvres de prisonnier-e-s. On nous propose de s’émerveiller et de s’émouvoir, mais c’est pour mieux nous servir des discours sur la réinsertion et légitimer la prison. En taule, les enfermé-e-s dessinent, parlent, lisent, resistent, s’évadent, se révoltent, vivent. Ils ne le font pas grâce à Sodexo, mais malgré lui et souvent contre. Parce que tant qu’il y aura des murs pour nous enfermer, il y aura des gens pour se battre et les démolir.

CRÈVE LA TAULE !

Avec Nikos émission de radio CANE

depuis juin 2014http://www.radiocane.info/wp-content/uploads/2014/12/nikosR2.jpg

publication d’une émission de radio en italien , …..

La grève de la faim par Nikos Romanos, commencé dans les prisons grecques 10 Novembre dernier, déchaîne la colère de beaucoup de compagnons et de la solidarité en Grèce et ailleurs. À cet égard une brève correspondance avec un camarade Athènes.

écoutons l’engetriment de radio cane

http://www.radiocane.info/con-nikos/

Grèce : Texte des anarchistes en grève de la faim A-D. Bourzoukos et D. Politis

Nous écrivons pour condamner une fois de plus combien l’État et le gouvernement agissent délibérément. Parce que c’est seulement ainsi que nous comprendrons ce que nous avons réellement en face de nous et comment nous pouvons résister. Aujourd’hui, une journée chargée qui réveille en nous des souvenirs de rage et de révolte, nous est arrivée une information vérifiée selon laquelle un procureur a donné l’ordre aux psychiatres qui suivent Nikos de lui administrer des psychotropes puissants afin de court-circuiter sa volonté, et par la suite, de l’alimenter de force.

Nous pensons que nous n’avons pas besoin de dire beaucoup sur ce que signifie « administration de psychotropes puissants », il suffit de se souvenir de cas où des personnes en lutte ont été soumises à cette torture, tant à l’étranger qu’en Grèce, comme dans l’affaire de Savvas Xiros.Nous ne pouvons pas permettre l’existence de cette menace qui plane sur Nikos, ni même sa suspicion. Les médecins de l’hôpital G. Gennimatas, et c’est tout à leur honneur, ont refusé d’obéir à l’ordre oral du procureur, mais il est sûr que cette affaire ne regarde pas qu’eux.Nous devons soutenir et seconder le refus des médecins afin qu’ils ne passent pas à l’alimentation forcée et à tout ce que peut ordonner n’importe quel procureur.

Dimitris Politis
Andreas-Dimitris Bourzoukos

repris de ce blog

[Traduit du grec par nos soins de Interarma.]

Solidarité avec Nikos Romanos en grève de la faim !