Archives mensuelles : juin 2014

[ Va lence] nouveau centre pénitentiaire de VALENCE: »La justice se modernise »

 La justice se modernise  tel est le slogan affiché devant le chantier

Nouveau centre pénitentiaire à Valence

Fin mai 2013, les équipes de Spie batignolles ont débuté les travaux de ce centre pénitentiaire de 33.000 m² SHON. (La SHON est une mesure de superficie des planchers pour les projets de construction immobilière) 

En décembre 2012, l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (APIJ) avait finalisé la signature des contrats de partenariat de 2 appels d’offres en PPP (Partenariat Public-Privé) portant sur les centres pénitentiaires de Beauvais (Oise), Riom (Puy de Dôme) et Valence (Drôme) avec Spie batignolles.

Le futur centre pénitentiaire de Valence, d’une capacité d’accueil de 456 détenus, avec 156 cellules ( selon les chiffres du ministère)En comparaison la MA  actuelle c’est 180 places . 

Les différents bâtiments qui le composeront seront pour certains de plain-pied et d’autres jusqu’à 4 étages.

Les travaux de gros oeuvre ont  démarré en août prochain  2013 après le montage de trois premières grues fin juillet, A la mi-septembre, 6 grues sont opérationnelles sur le chantier. Le futur centre pénitentiaire de Valence se composera de 6 quartiers différents (hébergement courant, accueil/évaluation, quartier maison centrale,…), d’une unité sanitaire, d’ateliers de production

, de 3 parloirs familiaux, d’unités de vie familiale et de trois miradors,et  600 caméras de vidéo surveillance. et avec des portes qui s’ouvrent électroniquement 

Au plus fort de son activité, quelque 350 salariés travailleront sur le chantier. Le groupement mené par Spie batignolles s’est engagé à sous-traiter certains travaux à des PME, notamment locales., qui emploient de nombreux intérimaires, venant parfois des pays de l’Europe de l’est .

Le coût de l’opération s’élève à 83 M€ TTC.

La taule  77 avenue de chabeuil.à Valence qui fut Construite entre 1860 et 1862, la maison d’arrêt de Valence est alors une prison départementale ayant succédé à un dépôt de mendicité.Un dépôt de mendicité est un établissement de « réclusion des mendiants et gens sans-aveu ». Au nom du code pénal, des catégories marginales de la population y sont renfermées, telles que les mendiants, les vagabonds ou les prostituées. Institués pour suppléer l’hôpital général par un arrêt du Conseil du roi en 1767, les dépôts de mendicité sont confirmés par Napoléon Ier en 1808 qui en impose un pour chacun des départements français. Ils ont fonctionné en France jusqu’à la fin du xixe siècle. Les « reclus » pouvaient sortir au bout d’un an, après avoir fait l’objet d’un redressement moral et avoir été « rendus habiles à gagner leur vie de leurs mains » (décret de 1808).  La mise en service en tant que maison d’arrêt date de 1866. Elle se situe à proximité du centre ville.C’est en 2015 que la nouvelle maison d’arrêt va être mise en service. Elle comprendra un bâtiment maison d’arrêt et une maison centrale pour les longues peines.Celle ci sera en périphérie de la ville( quartier briffault), car il est préférable pour l’état, de cacher ses prisons pour faire oublier aux populations l’existence de ces grands murs de bétons ,surmontés de barbelés et parsemés de miradors, qui violentent rien qu’étant vu de l’extérieur;puis pour éviter que l’enfermement carcéral résulte bien  du gouvernement avec ses lois, de faucher les libertés à la racine de sorte qu’il fabrique les délinquants et criminels en abondance, faisant construire des prisons à tout va, pour notre sécurité,il va de soi.Ce qui donne( d’après la direction de l’administration pénitentiaire au 1er janvier 2013) 190 établissements pénitentiaires sans compter  évidemment ,les centres de rétention administratives et les hôpitaux psychiatriques, qui sont des lieux d’enfermements, parmi d’autres encore. Voici une vue chiffrée de l’efficacité pénale de la justice française : « entre 2001 et 2013 la population sous écrou(prison, semi – liberté, bracelet électronique) a augmentée de 70%( de 47000  à 80 700). En 2000,il y avait 186 000 personnes sous main de justice contre 252 000  en 2013. il y avait 3 personnes sous surveillance électronique en 2001, il y en a  11 475 aujourd’hui. La durée moyenne du placement sous écrou a augmenté régulièrement de 4, 4 mois en 1975, 8,3 en 2007, 10 mois en 2010. les peines supérieures à vingt  ans ont doublé, passant de  1252 en 2000 à 2291 en 2011. Le pourcentage de libération conditionnelle a baissé de 17,5% en 2001 à 13% en 2013. ( chiffres officiels : pourcentage par rapport aux nombre moyen des condamnés).Les semi- liberté sont passées de  6 481 en 2001 à  4 889 en 2011. Chaque année la France pulvérise son record de « surpopulation carcérale ». Mais les préoccupation de l’Ếtat et de l’administration pénitentiaire  vont :soit vers le partenariat public- privé pour « gérer » les taules et la surexploitation « de la main d’œuvre  carcérale »pour un max de profit et  l’entretien du mythe de la « réinsertion » : en confiant à des entreprises privées les clés des prisons, le ministère de la justice offre un marché juteux  à des multinationales.Côté prisonnier (e) s, la plus- value  en termes de travail et de formation professionnelle se perçoit difficilement, excepté au détour d’une opération promotionnelle, présentant  le parcours exceptionnel d’une cohorte de prisonnier (e)s ,choisie avec  minutie-soit  vers une priorité qui est apparue compte tenu des allongements de peine : c’est parvenir de  garder des hommes et des femmes qui n’ont plus rien à perdre sans que ceux ci ne se révoltent soit individuellement ou collectivement ou ne cherchent  pas à s’évader. Le nouveau   QHS  sous la forme géante hyper technologique réapparaît .Alors quand la France se vante d’avoir abolie la peine de mort, il est indispensable de rappeler que c’était le dernier pays d’Europe occidentale à abolir la peine de mort et que toutefois le gouvernement Giscard/ Barre avait préparé dés 1978 un arsenal juridico- pénitentiaire capable de remplacer efficacement  la guillotine. En fait ce n’est que la guillotine  a été supprimée en 1981 et remplacé au fil des années par l’enfermement jusqu’à la mort.( peine de sûreté, peine non compressible,)

De nombreuses personnes  conçoivent la justice( les lois, les tribunaux, les procés ) exclusivement comme une institution, c’est-à-dire, un bastion du pouvoir dans le marécage social. Les lois , sur lesquels elle se base, sont l’expression des rapports sociaux existant .  Cette machine à distribuer des peines, dont des peines éliminatrices,travaille pour un système qui licencie des ouvriers du jour au lendemain en leur jetant quelques miettes tandis que les patrons s’octroient des « dédommagements » colossaux, des employés de grandes entreprises sous pression se suicident, des chômeurs s’immolent devant leur antenne Assedic sans choquer personne ou presque. Tout cela au nom  de la liberté, égalité et fraternité. Cette liberté ne peut qu’être qu’un simulacre, car  elle n’est pas  une liberté tant qu’elle est au service de l’État, de la morale et la domination d’un groupe social sur un autre. Cependant existe-t-il une bonne justice ?La  nouvelle prison continue d’être édifié par les vautours de l’enfermement Spie batignole  et Gepsa ronge ses festins dans d’autre lieux clos , en attendant ses futures  proies.

[ TURIN] LE 11 juillet 2014 : combattons l’Europe de l’austérité

depuis que  cette date a été décidé la répression contre les compagnons s’alourdient. Pour contrer la mobilisatio ntous les moyens sont utilisés

Le 11 juillet prochain, les premiers ministresde l’Union Européenne se rencontreront à Turin dans un sommet sur l’ « emploi des jeunes ». Toutefois, il serait peut-être plus correct de parler de « chômage des jeunes ». Si on regarde les statistiques européennes, la moyenne des moins de 25 ans qui n’ont pas de travail est autour de 24%, mais dans le sud du continent elle dépasse amplement les 40% et, en Espagne et en Grèce, elle est bien au-delà de 50%. Ces chiffres donnent une mauvaise image de l’Union Européenne, qui continue à demander sacrifices et austérité au nom d’une reprise économique qui n’arrive pas.

Le choix de la ville de Turin, présentée comme un brillant exemple de dépassement du modèle de la ville-usine – dépassement dans lequel ont entrevoit aujourd’hui surtout endettement, réduction progressive des services sociaux et de l’Etat social, et l’appauvrissement d’une grande partie de la population – est, de ce point de vue, symptomatique.

Là où le « modèle Berlusconi » n’a jamais pris, domine depuis 20 ans le soi-disant « Système-Turin » : un très complexe système de relations économiques, politiques, et personnelles entre banques, fondations, anciens dirigeants Pci-Ds-Pd (partis de la « gauche » italienne) et Fiat. Un modèle qui, on dirait, à fait école : c’est la version « de gauche » du capitalisme néolibérale.

Sur cette gestion ordinaire du pays vient se greffer une accélération dictée par la crise et par les mesures européennes imposées par la Troïka avec le « Fiscal Compact », l’équilibre budgétaire entré de force dans les constitutions nationales, la réduction dans le rapport entre la dette publique et le PIB. L’effacement de la dépense publique pour respecter ces paramètres est la seule réponse commune mise en place par les gouvernements nationaux complices et subalternes. Les corollaires nécessaires sont privatisation des services sociaux et expropriation des « biens communs ». Les réseaux familiaux/communautaires, où ils existent, restent la dernière bouée de sauvetage avant l’enfer de l’endettement individuel. Pour une Europe construite autour de la suprématie de la finance, les demandes n’ont jamais de fin. L’argent public et les économies ne sont jamais suffisantes, car l’abysse n’est jamais comblé.

Pour les jeunes, le futur se montre sous une perspective encore plus radicale, sans emploi ou perspectives qui ne soient pas celles d’une infinie disponibilité pour contenter les exigences du capital. Il n’est pas important de savoir combien de temps tu as étudié, ni quelles sont tes perspectives, tu dois être prêt et flexible pour toute demande. Le problème n’est pas celui de « se serrer la ceinture pour respecter les paramètres » mais de nous faire serrer la ceinture pour nous habituer à donner plus et demander moins. Productivité, flexibilité, compétitivité, mérite, sont les mots d’ordre de ce programme qui nous est ennemi et dont Renzi est le porte-parole italien. Les premières mesures de son gouvernement – Plan Logement et Jobs Act – sont des moments explicites d’une guerre aux pauvres plus ample. Ils sont aussi des réponses politiques à ce qui a été mis à l’ordre du jour par les mouvements sociaux, les conflits syndicaux, et les luttes sur les territoires.

Nous devons renverser ce programme, reverser l’ordre des priorités et imposer un autreagenda politique, élaboré par les luttes, légitimé dans les territoires, qui soit capable de jeter du sable dans leurs engrenages et poser à moyen terme la question stratégique du comment, quoi, quand et pour qui produire. Le développement technologique(automatisation, informatisation) permettrait aujourd’hui une nette et généralisée réduction du travail socialement nécessaire, et pourtant on se retrouve encore pris entre les mailles d’un chantage qui nous demande de travailler plus et plus intensément pour permettre la survie d’un système inégalitaire et mortifère. Le problème est donc qui – et au nom de qui  – décide.

Nous voulons que la journée du 11 juillet mette à l’ordre du jour ces questions et que cela soit fait à la hauteur de l’époque dans laquelle on vit, en identifiant des pratiques efficaces et généralisables, capables d’indiquer un chemin aussi pour les temps à venir. Pour tout cela nous invitons les mouvements, les luttes territoriales, les syndicats conflictuels et tous ceux et celles qui ces dernières années se sont battus contre les plans néolibéraux et contre la troika, à participer à l’assemblée nationale des mouvements pour discuter ensemble et construire collectivement la journée du 11 juillet.

[Turin] Actions solidaires et manifestation, samedi 14 juin 2014

REPRENDRE LES MAISONS, CONTINUER À LUTTER !

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Mardi 3 juin à Turin, la police a effectué 17 arrestations: 12 personnes mises en prison et 5 en assignation à résidence, plus 4 obligations de rester dans la commune de résidence, 4 interdictions du territoire de Turin et 4 pointages au commissariat. Le plan d’accusation se réfère à des épisodes liés à la lutte contre les sfratti (expulsions locatives) qui a lieu dans plusieurs quartiers populaires à Turin depuis plus de 2 ans. L’enquête est par contre bien plus vaste et frappe 111 personnes avec des accusations allant de menace et violence à agent dépositaire de la force publique à séquestration de personne et tentative d’extorsion. Selon le parquet de Turin, ces chefs d’inculpation se seraient déroulés au cours des résistances auxsfratti, durant lesquelles des dizaines de personnes se sont organisées ensemble pour arracher des renvois d’expulsions des mains des huissiers de justice. Une pratique quotidienne portée par des centaines d’expulsés et de solidaires, à Turin et ailleurs enItalie, poussée par la volonté de s’opposer concrètement aux décisions des patrons, des juges et de la police.

C’est donc la lutte pour le logement que cette enquête vient frapper. Une lutte qui se réaffirme dans toute l’Italie et qui s’exprime par la contestation, les piquets [blocage de l’expulsion, NDT] et les
occupations. Les incarcérations de ces jours-ci s’inscrivent en fait dans un cadre plus large qui comprend les expulsions de squats en cours à Rome, à Florence et partout ailleurs.

L’intention du parquet de Turin est d’intimider tous ceux et toutes celles qui ne sont pas prêtEs à accepter passivement d’être chasséEs de chez soi et s’obstinent à résister, comme le démontrent les nombreux-ses personnes sous enquêtes qui n’appartiennent pas tou-te-s à des circuits militants. Dans une période historique comme celle-ci, où le Parti Démocrate [équivalent du Parti Socialiste, NDT] gouverne et ne laisse pas de marges de marchandage, l’opposition concrète et directe est le seul moyen à disposition de qui lutte. De même que le sabotage aggravé de terrorisme duquel sont accusés Matttia, Claudio, Chiara et Niccolo pour tenter de diviser cette pratique du contexte de la lutte No Tav, aujourd’hui ces incarcérations veulent intimider qui entend bloquer les décisions prises d’en haut. Non seulement face à celles et ceux qui luttent contre les sfratti mais aussi celles et ceux qui avec un piquet entendent interrompre les travaux d’un chantier, d’un marché général ou la circulation sur les routes d’une ville.

C’est pour cette raison que nous pensons qu’il est important de répéter que piquets, occupations et sabotages sont un patrimoine commun de toutes les luttes et pour cela soient défendues des attaques de la magistrature en les diffusant et généralisant le plus possible.

MANIFESTATION SAMEDI 14 JUIN A 15H, PLACE CRISPI, QUARTIER BARRIERA DI MILANO, À TURIN

SOLIDAIRES AVEC LES EMPRISONNÉ-ES ET LES INCULPÉ-ES – LIBERTÉ POUR TOUS ET TOUTES !


Quelques réactions suite à cette nouvelle offensive répressive :

LA SOLIDARITÉ COURT VITE !

3 juin 2014

Turin. Dans la ville piémontaise, après une grande assemblée à l’Asilo occupato, il est décidé de partir en manif dans le quartier d’Aurora. Sous une pluie battante, quasi une centaine de personnes ont entonné des chants pour la libération de toutes les personnes arrêtées. Depuis les fenêtres, les bars, des trottoirs, les habitant-e-s de la zone ont pu s’unir aux cris que les seuls “étrangers” dans nos quartiers sont les flics. D’autre part tous savent ce que veut dire être menacé d’expulsion, et beaucoup ont appris à le vivre non pas comme une galère personnelle mais comme une résistance collective, renvois après renvois. Beaucoup savent aussi ce que signifie vivre avec le chantage d’un permis de séjour qui souvent manque, avec la menace constante d’un contrôle de flic.

Rome. Dans la capitale, le rassemblement en solidarité avec les inculpé-es de Turin se transforme en une manif de près de 600 personnes en rejoignant le quartier de San Lorenzo. Le blocage de certaines rues a créé un gros bordel dans la zone est de la ville.

Milan. Tard dans l’après-midi une soixantaine de solidaires ont improvisé durant deux heures un rassemblement place Cadorna, face à la station ferroviaire, avec intervention au mégaphone, tractage et banderole “Pas touche à la lutte pour le logement” et “Solidarité avec les garçons et les filles de Turin”. Il a aussi été rappelé l’expulsion le même jour de plusieurs maisons occupées à Rome: de Turin à Rome les maisons s’occupent et se défendent.

Cagliari. Un apéritif sur une place, déjà prévu en solidarité à cinq personnes de cette ville, est devenu un moment pour renforcer sa proximité avec les inculpé-es de Turin.

4 juin

Rovereto. Dans la nuit, le local du siège du Parti Démocrate a été recouvert de peinture rouge. Les tags disent : “À droite comme à gauche, ceux qui expulsent sont des fascistes”, “Solidarité avec les compagnons de Turin”, “Parti Démocrate = répression”.

Lecce. Dans l’après-midi, dans le centre de Lecce, a eu lieu une manif en solidarité avec les compagnons turinois-es frappé-e-s par l’opération policière du 3 juin. Avec banderoles, tracts et interventions au mégaphone, deux croisements importants de la ville ont été bloqués pendant une bonne demi-heure avant de se déplacer vers les zones de banlieues.

5 juin

Bologne. Dans la nuit, quelques inconnu-e-s ont recouvert de peinture et brisé les vitrines du siège du Parti Démocrate de via Galliera. Les paroles de Gariglio, secrétaire régional du Parti Démocrate piémontais, après les arrestations du 3 juin, n’auront sûrement pas plu à certain-e-s.

7 juin

Ravenna. Au cours de la matinée, un groupe de solidaires a distribué aux passant-e-s un texte relatif aux arrestations du 3 juin. Il a été possible aussi de se faire entendre des détenus autour de la prison, saluant Andrea et tous ceux qui se trouvent enfermés dans la ville-prison du centre historique de la ville.

Vercelli. Un groupe important de compagnons s’est retrouvé en soirée autour de la prison dans laquelle sont détenus Fabio et Marianna. Le salut a duré deux heures durant lequel il a été possible de parler avec beaucoup de prisonnier-e-s.

Alessandria. Une quinzaine de personnes sont allées saluer dans l’après-midi Daniele. Beaucoup de chants, slogans et cris ont été lancés pour apporter la solidarité à l’intérieur.

Asti. Un groupe de solidaires, dans l’après-midi, s’est retrouvé autour de la prison où est emprisonné Michele pour saluer tous les détenus. Le rassemblement a duré plus de deux heures durant lesquelles chants et interventions ont raconté les arrestations du 3 juin.

Biella. Une quinzaine de personnes, tard dans l’après-midi, sont restées pendant une heure autour de la prison pour saluer Beppe et les détenus qui, en entendant les cris et interventions, ont pu allègrement répondre.

Aosta. Vers 19h, les détenus de la prison où sont enfermés Toshi et Paolo ont pu entendre un gros bordel. Depuis le pré voisin, un beau groupe d’ennemis de la prison ont cherché par tous moyens de se faire entendre et ainsi de l’intérieur est arrivée une réponse chaleureuse faite de hurlements et battiture [action de frapper en rythme les barreaux de la cellule, NDT.].

Turin. Environ 80 personnes se sont regroupées autour de la prison des Vallette devant le bloc D où sont enfermés Nico et Claudio. Interventions, musique et chants se sont succédé pendant presque deux heures malgré l’important dispositif de flics anti-émeutes.

Bologne. Des ami-e-s et solidaires avec les incarcéré-e-s de Turin ont distribué des tracts et tagué quelques messages dans le quartier de la Bolognina pour raconter aux passant-e-s et aux habitant-e-s l’opération du 3 juin.

8 juin

Cuneo : Une vingtaine de solidaires se sont retrouvé-e-s sous les murs de la prison pour saluer Francesco et tous les détenus. Il a été possible de bien parler avec l’intérieur et ainsi de pouvoir savoir que Francesco se trouve déjà dans une section normale et non plus dans la section des nouveaux arrivants. Dedans s’est déroulée une petite battitura en réponse au salut.

Source: autistici.org/macerie

[ TURIN] sous le gratte ciel comercial San Paolo: autour des arrestations du 3 juin

barricata_sesia_2011-2012

Aprés les arrestations  du 3 juin à Turin:

Rappel des faits:Aux premières heures ce matin, 3 juin 2014, une opération répressive est orchestrée par les procureurs Pedrotta et Rinaudo, contre plusieurs réalités anarchistes. Pour l’instant les nouvelles sont fragmentaires, mais il y aurait 25 perquisitions en cours à Turin et dans la région piémontaise, parmi lesquelles celle de l’asilo occupato et de la maison occupée Via lanino en plus de la notification et de l’exécution de plusieurs mesures préventives : 11 en taule, 6 aux arrestations domiciliaires, 4 en obligation de demeure (rester dans sa ville de résidence), 4 interdits de Turin, et 4 avec l’obligation de signer au comico.Il y aurait en tout 111 inculpé-e-s et les délits vont de « dévastation et saccage » à « outrage à la nation », en passant par « incitation à l’insurrection armée contre l’état », « séquestration de personnes », « dégradations », « résistance à personne dépositaire de l’autorité publique » et « occupation de bâtiment ». Le choix stratégique des inquisiteurs ne prévoit pas l’utilisation d’instruments tels que les délits associatifs, mais plutôt l’aggravation « en réunion » des délits pré-cités.C’est donc une enquête imprégnée de la prétention de complaire aux puissants de la ville : propriétaires, banquiers, bétonneurs et le Parti démocratique (PS italien, ndt), qui à Turin, et c’est notoire, se chevauchent et se confondent harmonieusement.Les accusations contre les compagnon-ne-s concerneraient principalement les pratiques de résistance aux sfratti (des piquets à l’occupation du siège des huissiers), les manifs sauvages et les attaques aux permanences du PD ces derniers mois, en tentant d’étouffer à coup de mesures judiciaires ceux et celles qui, dans plusieurs quartiers de la ville, promeuvent l’auto-organisation des exploité-e-s et des expulsé-e-s en se réappropriant des espaces d’habitation, par la lutte contre la gentrification, contre la spéculation immobilière et contre les politiciens et les financiers qui saccagent partout nos existences

on a reçu  par mail ce mail avec en lien une émission de radio cane:

Torino, 3 giugno 2014. Centoundici indagati, dodici compagni/e in carcere, cinque arresti domiciliari, quattro obblighi di dimora, quattro divieti di dimora, quattro obblighi di firma. Questi i numeri dell’ennesima operazione repressiva condotta dalla Procura di Torino che, questa volta, prende di mira gli ultimi due anni di lotta contro gli sfratti. Oltre a togliere dalle strade compagni/e che hanno sperimentato insieme ad altri sfruttati la possibilità della resistenza, l’operazione appare complementare alla volontà politico-predatoria di imporre un preciso riassetto urbanistico a pezzi di città come Porta Palazzo e Barriera di Milano (ascolta anche pezzi di città 1 – 2 – 3).

Alla vigilia del corteo di sabato 14 giugno, facciamo il punto su quanto va accadendo con due compagni di Torino: i progetti del potere cittadino su questi quartieri, le forze che vi partecipano, ma anche il fare dei soliti PM torinesi che, dopo aver tentato d’imporre l’equivalenza tra sabotaggio e terrorismo, mira ora a far passare la pratica del picchetto per violenza e sequestro di persona.

écoutez :

http://www.radiocane.info/torino/




Uruguay : Attaque incendiaire contre la Coupe du Monde 2014 au Brésil

Uruguay : Attaque incendiaire

lu sur ce blog

Image
Montevideo, Juin 2014

Tôt ce lundi 9 juin, nous avons attaqué le siège social de l’AUF (l’association uruguayenne de football) située au croisement des rues Guayabo et Vázquez, détruisant et brûlant une partie du bâtiment avec trois cocktails molotov.

Cette action est une réponse à toute la merde associée à cette fête de la Coupe du Monde.

Nous envoyons affection et force aux camarades qui se battent à travers le monde et une chaleureuse embrassade à tous lescompas poursuivis par la justice à Buenos Aires.*

IL N’Y AURA PAS DE COUPE DU MONDE !

*Fin mai, des camarades ont été emprisonnés et ont comparu devant un tribunal pour avoir peint des slogans contre la Coupe du Monde dans lecentre ville de Buenos Aires (notamment sur la facade de l’AssociationArgentine de Football), en solidarité avec l’anarchiste emprisonnée Tamara Sol Farías Vergara.

Traduit par nos soins depuis « contra info« 

Prisonniers /e no Tav Chiara et Claudiotemporairement à la Valette de Turin

 

Nous apprenons que Chiara et Claudio, prisonniers No Tav récemment mis dans les nouvelles mesures de prudence ( judiciaire) pour l’opération répressive du 3 juin sont temporairement détenu dans la prison de Turin de la Valette pour pouvoir être présent à l’audience du procès du « compresseur » ; Mattia et Nicolo vont être reris à Alessandria après l’audience

per scrivere ai compagni e alla compagna:


Chiara Zenobi
Claudio Alberto

C.C. via Maria Adelaide Aglietta 35 – 10151 Torino

Mattia Zanotti
Niccolò Blasi

C. R. Via Casale San Michele, 50 – 15100 Alessandria

Notre solidarité vers  les prisonnier-es

 

 

 

Prison de VALENCE/la violence entre prisonniers comme exécutoire de la violence carcérale

dans la série les prisonniers s’éliminent entre eux,:depuis l’affaire de jérémie ( le compte rendu  dans le précédent blog  du laboratoire anarchiste le laboratoireover-blog.com,. a notre connaissance deux agressions entre détenu  , avec des gravités plus ou moins  grande ( deux procés d’assise). les matons voyeurs en bandent encore.

le collectif solidarité prisonnier assure une émission de radio le lundi 16 juin sur radio Mega entre 18h 13et 18h 58. il est possible de le contacter sur le 06 11 39 58 11.

Ce matin, en allant auxdouches, une rixe a éclatéentre deux détenus de la maison d’arrêt de Valence. Agresseur et agressé ont échangé des coups de couteaux, chacun blessant l’autre. La victime, sérieusement blessée à la rate, a dû être opérée en urgence. «Nous n’avons pas encore de nouvelles de l’hôpital sur la victime», a-t-on encore indiqué au parquet de Valence précisant qu’une enquête a été immédiatement ouverte, menée par les policiers du commissariat de la ville.

L’auteur présumé du coup de lame, «qui s’est lui-même un peu blessé dans la rixe» selon le parquet, est pour le moment à l’isolement avant d’être entendu.

mise à jour Turin-adresses des personnes incarcérées Opération répressive turin ce mardi 3 Juin

reçu par mail nous le publions, un petit mot de solidarité et peu être un télégramme

Dans ce mail, la mise à jour des adresses définitives des 12
incarcérations (« éclatées » dans 9 prisons différentes) du 3 Juin liées à
la lutte contre les expulsions de logements à Turin et un texte « Notes à
chaud sur les arrestations » écrit à Turin.



Adresses définitives :

Attention, l’adresse de Mariana Valenti, précédemment annoncée à la prison
de Turin, est en fait à la prison de Vercelli.

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Daniele Altoè C.C. Piazza Don Soria, 37 – 15100 Alessandria;

Andrea Ventrella C.C. Via Port’aurea, 57 – 48100 Ravenna;

Paolo Milan C.C. Località Les Iles, 14 – 11020 Brissogne (Aosta);

Toshiyuki Hosokawa C.C. Località Les Iles, 14 – 11020 Brissogne (Aosta);

Giuseppe De Salvatore C.C. via dei Tigli, 14 – 13900, Biella;

Francesco Di Berardo C.C. via Roncata, 75 – 12100, Cuneo;

Nicolò Angelino C.C.Via Aglietta, 35 – 10151, Torino;

Michele Garau C.C.Strada Quarto Inferiore, 266 – 14030, Asti;

Marianna Valenti, incarcérée en plus des autres parce qu’elle a refusée
l’assignation à résidence,  C.C. Via del Rollone, 19 – 13100 Vercelli;

Fabio Milan C.C. Via del Rollone, 19 – 13100 Vercelli.


Nicco, Chiara, Claudio, frappés eux aussi de nouvelles mesures
répressives, restent en prison aux mêmes adresses (rappelons la prochaine
audience du procès NoTav pour terrorisme le 6 Juin :

Claudio Alberto C.C. Via Arginone 327 – 44122 Ferrara;

Niccolò Blasi C.C. Via Casale San Michele 50 – 15100 Alessandria;

Chiara Zenobi C.C. Via Bartolo Longo 92 – 00156 Roma.

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Notes à chaud sur les arrestations

Après l’effervescence de la journée d’hier, passée à chercher à comprendre
ou ont été envoyés les divers incarcérés, essayons d’esquisser quelques
réflexions à propos de cette dernière enquête, qui, un peu pour son grand
nombre d’inculpé-e-s (111) et de personnes soumises à des mesures
judiciaires, un peu pour la particularité des chefs d’inculpation mérite
une analyse plus approfondie.

Comment faire entrer dans une même enquête autant d’inculpé-e-s ?

La réponse est relativement simple : de ne plus seulement mettre les noms
déjà connus à la préfecture de police de Turin.

Dans les 200 pages de ce qui compose le dossier d’accusation, nous
retrouvons une part de la ville, celle des quartiers Porta Palazzo,
Barriera di Milano et Aurora.

Nous retrouvons les noms et les visages de celles et ceux qui, ne pouvant
plus se permettre de payer un loyer, ont décidé ces dernières années de
s’organiser pour s’aider réciproquement. Des nombreu-x-ses, italien-ne-s
et étrangèr-e-s, qui se sont barricadé-e-s derrière les bennes à ordures
pour résister, qui ont attendu avec anxiété et détermination l’arrivée de
l’huissier, et qui, une fois la maison perdue, ont décidé d’occuper.

Ce qui frappe immédiatement, c’est qu’il ne s’agit pas d’un délit
associatif, mais plutôt à la fusion de délits singuliers en un seul fil
qui suit toute l’enquête. Le délit le plus cité est violence sur personne
dépositaire de l’autorité publique, mais l’on trouve aussi des
inculpations plus spécifiques comme la séquestration, délit déja utilisé
contre Giobbe, Andrea et Claudio. Selon la procureure cette fois les
séquestrés seraient les huissiers, qui, encerclés de participant-e-s aux
piquets, se voyaient contraints à concéder un report du sfratto.
Les mesures judiciaires ne sont pas tant justifiées par la gravité des
épisodes singuliers que par leur réitération, retenue cohérente avec un
cadre théorique que les procureurs identifient dans les tracts distribués
aux piquets et des textes publiés dans la revue Invece et sur ce blog (*).

Mais venons en au fond : « l’effet de la multiplication d’ actions
d’opposition concertés a été, substantiellement, de priver d’autorité et
de force exécutives les décisions judiciaires […], avec l’intention
d’empêcher, dans un contexte d’intimidation programmée, aujourd’hui et
dans le futur, l’exécution des décisions de justice. « 
Ce qui est touché, donc, est la volonté de satisfaire immédiatement un
besoin comme celui d’avoir un toit au-dessus de la tête sans le mendier,
sans attendre de meilleures politiques de logement par la mairie. A Porta
Palazzo et Barriera, pendant plus d’un an, les sfratti qui rencontraient
une résistance n’étaient pas exécutés. On a parlé d’un moratoire de fait.

C’est justement cela qui est resté au travers de la gorge des
propriétaires et des politiciens de tous bords habitués à recevoir
demandes et révérences. Au contraire, ces seigneurs se sont vus arracher
des mains renvois sur revois, obtenus sans aucun type de médiation.

Qu’est-ce qui distingue un moratoire comme celui là d’une concession de
l’administration publique ? La seconde sert à adoucir le bâton et à
tempérer les cœurs, confirmant les hiérarchie existantes. La première en
revanche cherche à s’étendre et à se généraliser afin d’éliminer ces
hiérarchies, en se rencontrant de manière différente, en étant dans la
rue, en s’organisant. Ce n’est pas pour rien que Davide Gariglio, peu
d’heures après les arrestations, s’est dit satisfait de l’opération de la
police, pour répondre à la situation d’illégalité diffuse qui s’était
créée dans ces rues. Et ce n’est pas un hasard si c’est un des porte-voix
du parti démocratique (PS italien, ndt) qui parle. Le parti au pouvoir en
ville, le parti du « plan maison », le parti des banques et des sfratti, le
parti avec le plus de dégradations de permanences ces derniers mois.


Pour qui veut/peut approfondir, voici des documents en italiens -écrit et
audio- objets de l’enquête :

– Discorsi da bar (5 janvier 2013) :
http://www.autistici.org/macerie/?p=29328

– Un obiettivo minimo desiderabile (journal anarchiste Invece N°16) :
http://www.autistici.org/macerie/wp-content/uploads/un-obiettivo-minimo.pdf

– Torino: pezzi di città -Parte I (audio-12 Novembre 2012) :
http://www.radiocane.info/torino-pezzi-di-citta/

– Torino: pezzi di città -Parte 2- (audio-22 Novembre 2012) :
http://www.radiocane.info/torino-pezzi-di-citta-parte-2/

– En français, brochure sur la lutte des sfratti à Turin :
http://infokiosques.net/IMG/pdf/sfratti-turin-2011-2012-pageparpageA5-2.pdf

Basso Cambo (Midi-Pyrénées) : les véhicules d’ERDF sabotés

La zone d’aménagement concerté de Basso Cambo d’une superficie de 57,3 ha est créée le 15 décembre 1986. Le choix de la situation de Basso Cambo se fait selon deux critères : le Centre Régional du Mirail (actuelle station Mirail – Basso-Cambo) qui devait constituer le deuxième centre ville de Toulouse.

 

Une vingtaine de véhicules de service vandalisés, les pneus crevés et des tags sur la façade du siège d’ERDF Midi-Pyrénées Sud, à Basso Cambo. Se revendiquant du réseau «Sortir du nucléaire, un commando du «Bure 365» a mené dans la nuit de dimanche à lundi ces dégradations ciblées contre ERDF.

«Des dispositions ont été prises pour que ces actes de vandalisme n’aient pas d’impact sur nos services et la clientèle», indique-t-on à la direction d‘ERDF qui a déposé plainte en début de semaine.

Depuis le 1er juin, les militants antinucléaires ont lancé «la campagne Bure 365» qui vise à mener des actions diverses sur le territoire pour manifester leur opposition à, notamment, l’enfouissement des déchets radioactif

 

L’Âge des fossoyeurs

andra -palais de la découverte

 

Mercredi 4 juin 2014, 15 h 02. Paris. Palais de la Découverte.
Une tentative de court-circuitage de la propagande radieuse de l’Andra a été menée. 
Le noir total n’a pas été atteint. Le texte suivant a été abandonné 
dans ce temple français du scientisme.

L’Âge des fossoyeurs

Au nom de la science, le Palais de la Découverte s’efforce de former les humains que la mafia nucléariste veut laisser à ce monde. Sa pédagogie voudrait formater des enfants qui joueraient au poker avec des cartes durcies au mercure radioactif sur un parquet du château de Versailles verni par le même procédé en avalant de la Vache-qui-rit ionisée.

Le Comité d’experts de l’exposition rassemble des membres du CEA, de l’IRSN, de l’ASN, un colonel du DICO (délégué à l’information des affaires nucléaires et à la communication de la Défense), d’EDF, de l’Académie des sciences, de l’Union des professeurs de physique et chimiepar ailleurs directeur du département dudit Palais de la Découverte, etc. Mais c’est l’Andra (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) qui signe le copyright.

La transformation d’uranium en énergie repose sur une idée simple et violente. On peut accélérer le temps en agitant un minimum d’espace. L’industrie nucléaire n’utilise pas une denrée énergétique naturellement à sa disposition ; elle la fabrique en séparant les noyaux atomiques. C’est ainsi qu’elle intensifie la productivité des machines, la circulation des échanges et l’aménagement du monde et son emprise sur nos existences. Mais l’histoire ne peut pas abolir l’irréversibilité du processus de désintégration. Le fantasme purement économique de faire beaucoup de choses avec trois fois rien tombe dans la réalité de tout son poids, non sans que ses dégâts n’ouvrent de nouveaux marchés.

La schizophrénie nucléariste poursuit sa fuite en avant. Du côté rayonnant, la France, ce pays fier et sûr de lui qui prétend contrôler toute la chaîne nucléaire, des mines aux déchets en passantpar les armes, construit les EPR qu’elle ne sait pas achever et relance sa technologie explosive au sodium du surgénérateur dont le brevet est français avec Astrid. Cependant l’ombre avance après Tchernobyl et Fukushima. La pourriture du royaume nucléocrate voit revenir les prurits de l’espace à la gueule du temps programmé. Les nucléocrates ne peuvent rien à la contamination, qu’il n’est possible que de déplacer et qui ne se nettoie pas. C’est pourquoi l’exposition explique, sur le ton du brouillage scientiste, que la radioactivité est naturellement partout et que donc, ainsi soit-il, autant en rajouter.

Ils expliquent donc comment on peut vivre en contexte morbide, c’est-à-dire survivre, donc se surveiller mourant un peu chaque jour. Il leur faut désormais raconter aussi qu’on tue les tumeurs grâce au Nuclear for Health sans se préoccuper de leurs origines. Pour effacer l’arrière-goût des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki ils racontaient que le Nuclear for Peace avait remédié à la guerre qu’on disait froide. Au Japon, à l’avant-garde du désastre depuis 2011, le négationnisme emprunte le vocabulaire d’un psychiatre comme Shinichi Niwa : « Il est très important, pour calmer la peur, d’être exposé aux radiations. »

L’effort pédagogique de l’Andra est évidemment lié à la décision politique de l’État français de vendre ses déchetteries à vocation mondiale, puisque au dépôt de La Hague est censée s’ajouter la poubelle en sous-sol de Bure, en Lorraine. Le démantèlement est un marché prometteur. Rappelons, par exemple, que l’Allemagne voisine, où 9 réacteurs tournent pour encore quelques années, s’apprête à devenir un gros pourvoyeur de déchets, que La Hague accueille des cargos poubelles du Japon et que les 58 réacteurs hexagonaux sont voués au démantèlement, non pas du fait d’une prise de conscience dont se targueront les écolocrates, mais à cause de leur péremption due à l’incapacité de n’importe quelle machinerie à échapper au processus de désintégration qu’elle contient.

Le déni de responsabilité porte la cause sur les phénomènes naturels. Il y aurait des erreurs non humaines, comme un tsunami… et des humains qui en subissent les effets. Et c’est comme tel que l’exposition s’adresse au visiteur en l’invitant à évaluer ses risques de morbidité radioactive en se mesurant sur un pèse-personne.
« Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif » Chant I, L’Odyssée
Homère, mercredi 4 juin 2014

L’EXPO
Parce que comprendre le sujet des déchets radioactifs, c’est d’abord découvrir la radioactivité… Quel est le lien entre l’incroyable Hulk et l’imagerie médicale ? Entre le parquet du château de Versailles et les rayons du cosmos ? Naturelle ou recréée par l’homme, la radioactivité est omniprésente dans notre quotidien.
Venez visiter l’exposition au Palais de la découverte à Paris jusqu’au 8 juin 2014

Jouons ensemble !
1) Ton papa ou ta maman meurt d’une tumeur, que fais-tu ?
a) Je vais brûler un cierge.
b) Je remercie la radiothérapie qui lui a permis de survivre dix ans, après Tchernobyl.
2) Le tsunami a détruit les réacteurs de Fukushima, que fais-tu ?
a) Je me bouche le nez en prenant le premier train pour Osaka.
b) J’applique les consignes de sécurité et je me porte volontaire dans une équipe de décontamination pour sauver mon pays.
3) Le travail de tes parents vous oblige à rester habiter à côté de la centrale du Tricastin alors que des fuites ont été officiellement détectées dans les cuves, que fais-tu ?
a) Je fais jouer la concurrence pour m’acheter le compteur Geiger le moins cher du marché.
b) Je plombe mes compteurs pour faire baisser le stress familial.
Si tu as trois réponses a) tu n’as pas compris, l’Andra t’offre un billet gratuit pour revoir l’exposition ; si tu as trois réponses b) tu seras délégué dans les écoles pour les formations de sûreté post-accidentelle. Si tu réponds e), d) ou f) tu ne seras pas évalué.

 

Pièces jointes

Report âge des fossoyeurs