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À Notre-Dame-des-Landes comme ailleurs, seul un territoire en lutte peut s’opposer à la normalisation industrielle agricole

Note du laboratoire ce texte »Des agriculteurs et agricultrices du collectif contre les normes ». est téléchargeable en PDF  à la fin du tract

Agriculteurs et agricultrices, membres de comités de soutien à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
contre l’aéroport, depuis 2012, nous nous apprêtons à venir le 10 février au rassemblement à Notre-Dame-des-Landes pour fêter l’abandon du projet d’aéroport et pour continuer à maintenir ensemble le rapport de force nécessaire à la vie de la ZAD face à l’État et son administration.

Deux questions qu’on se pose dans nos fermes

Ces dernières semaines, depuis l’abandon du projet, collectivement nous lisons, regardons, écoutons des informations qui nous arrivent de la ZAD. Un aspect nous a marqué : on lit et entend, venant de différentes composantes du mouvement, que la ZAD va pouvoir devenir une zone de vie et agricole expérimentale selon les uns ou une zone agricole enfin normale selon les autres. Dans les deux cas,nous qui nous battons dans nos fermes pour nous opposer aux réglementations et normes créés par la cogestion agricole – administration/industrie/syndicats visant délibérément à l’élimination de l’activité agricole autonome et donc à notre élimination puisque nos vies y sont profondément liées – nous sommes choqués et nous nous interrogeons.

Pourquoi, dans le premier cas, ceux et celles qui portent les activités agricoles de la ZAD, quelles
qu’elles soient (historiques ou plus récentes) et ceux et celles qui vivent à la ZAD ne poursuivent-ils pas, avec le mouvement d’opposition entre autre à l’aéroport, la lutte contre la normalisation
industrielle agricole ? Cette lutte s’étend actuellement dans les campagnes. Pourquoi devraient-ils s’en extraire en s’intégrant à une bulle expérimentale, environnementale et sociale prochainement cogérée avec l’administration ? La cogestion que nous connaissons depuis longtemps dans le milieu agricole conduit, et c’est son but, à discréditer et à faire apparaître comme inutile ou dangereux ceux qui luttent. Elle cherche à étouffer les conflits et à affaiblir, entre autre à NDDL, le mouvement social existant qui maintient jusque-là avec succès un rapport de force avec l’État.

Pourquoi dans la deuxième hypothèse retrouver la normalité agricole, que nous connaissons bien pour la subir au quotidien ? Alors même que nous constatons que nos activités sont en train de perdre tout  leur sens, tous leurs bras et toutes leurs capacités à nous permettre de vivre quelque part en s’éloignant de l’industrie. Et cela sous l’accélération depuis 20 ans de l’emprise du contrôle normatif et réglementaire agricole. D’autant que nous constatons dans les discussions que nous organisons qu’elle se généralise et a le même effet dans toutes les activités primaires.
Qui peut penser que l’activité agricole de nos jours – habillée des fameux slogans et clichés sur « les terres nourricières », « la beauté du métier », « la qualité des terroirs français », « les petites fermes plutôt que les grosses », « la vente directe règle tous les problèmes », « l’agriculture française bien plus sûre », « les cultures ou élevages vivriers, chacun pour soi, c’est la joie » ou « l’agriculture qui innove et s’adapte aux changements du monde et en sera l’avenir »– serait en soi, un projet politique émancipateur ?
Puisque la réalité du rapport réglementaire et industriel imposée à toutes les fermes, des plus grosses  aux plus petites, mêmes vivrières, avec ou sans subventions, nous fait ressentir dans nos chairs que ce n’est que de la propagande commerciale ou militante pour rassurer les bénévoles, les consommateurs urbains ignorants ou les ruraux au mode de vie hors sol et améliorer la balance commerciale des États et d’une partie des producteurs, gros ou petits, qui acceptent de laisser leurs voisins disparaître.

Ce que nous refusons de donner aux capitalistes et à l’État

Vous avez, avec l’aide de nos comités de soutien régulièrement présents à la ZAD, réussi à créer un rapport de force qui a permis de maintenir, de créer ou de recréer l’envie de la vie agricole hors des réglementations, des normes, des contrôles pour pouvoir commencer à en vivre en commun quelque part en comprenant cet endroit. Cela a été possible parce que vous n’étiez pas seuls et surtout en lutte.

La vie agricole commune, pour exister tout au long de l’histoire, n’a été possible que par une lutte
perpétuelle, c’est une de ses conditions.

Nous vivons actuellement dans les campagnes, dans les fermes, des situations catastrophiques.
Harcèlement réglementaire, normatif et judiciaire, contrôles administratifs avec des gendarmes à
répétition, saisies de troupeaux, interdictions de vente sur les marchés pour non-respect des normes administratives, sanctions pour refus de contrôle, internements forcés dans le cadre des « protocoles suicide »… Du coup plus de 10 000 fermes disparaissent chaque année laissant derrière elles des ruines,des vies de salariés ou des morts et bien sur des sociétés agricoles qui s’agrandissent en employant des opérateurs. Les suicides se multiplient ces deux dernières années, étouffés par les médias et l’administration. Plus de 1 000 par an (3 fois plus que dans toutes les autres catégories professionnelles). Parce qu’on ne se détache pas, on ne se reconvertit pas, d’une vie agricole. Ce n’est pas un emploi. C’est une vie. Et c’est celle-là que nous refusons de donner aux capitalistes et à l’État.

Les États alliés de l’industrie achèvent d’éliminer les dernières résistances, parcelles de vies
paysannes, pour achever leur travail de concentration productive capitaliste. Ils s’y prennent, depuis 20 ans grâce aux conseils de l’OMC, de manière habile et efficace. Et cela sous couvert de normes sanitaires et environnementales trompeuses, de réglementations soit disant protectrices des populations et de la planète qui sont le miroir aux alouettes d’une prétendu qualité des aliments. Ce qui permet de passer sous silence l’industrialisation forcée à laquelle elles participent activement. Allez voir le merveilleux modèle allemand d’agriculture écologique où plus un animal ne vit dehors, où s’alignent des kilomètres de bâtiments agricoles gérés par des technologies écolo et où travaillent quelques opérateurs. En France, depuis 60 ans, dans les campagnes, l’élimination de 90 % des agriculteurs a été planifiée et cogérée par l’État/l’industrie/les syndicats.

Ne croyez pas que cette pression administrative et industrielle n’atteint que les systèmes agricoles
enchaînés aux banques et aux coopératives. Toutes les fermes la subissent et en meurent ou s’y plient, subvention à la clef ou pas. Des secteurs commerciaux pour petites fermes avec un rapport industriel au vivant se multiplient.

Jérôme Laronze, éleveur en Saône-et-Loire, qui s’opposait à ces réglementations les dénonçait
ainsi : « l’hyper-administration n’apporte rien aux agriculteurs sinon de l’humiliation et des brimades.
Cela ne rapporte qu’aux marchands et aux intermédiaires. Mon cas est anecdotique, mais il illustre
l’ultra réglementation qui conduit à une destruction des paysans. » ; « Les syndicats soutiennent la
paysannerie comme la corde soutient le pendu. » Il est mort le 20 mai 2017 sous les balles des
gendarmes.

C’est le même combat, la suite indissociable de la lutte contre l’aéroport

L’isolement des fermes et la cogestion syndicats/État du monde agricole ont, depuis 50 ans, étouffé les luttes agricoles opposées à cette élimination des vies qui étaient auparavant hors des filières économiques dans la plupart des campagnes.
À Notre-Dame-des-Landes, vous n’étiez pas isolés jusque-là parce que vous étiez en lutte. Ce qui est la seule possibilité de faire exister des communautés dans notre époque. Vous avez jusque-là refusé la cogestion avec l’État, malgré vos divergences, face à la nécessité d’enrayer leur démocratie industrielle. Vous avez engagé le conflit. Ne le lâchons pas. La nécessité reste la même pour enrayer la normalisation agricole. C’est le même combat, la suite indissociable de la lutte contre l’aéroport.

Ne nous laissez pas, nous, agriculteurs et agricultrices d’autres campagnes, seul-es à continuer cette lutte. Nous avons besoin de vous comme vous de nous pour amplifier le rapport de force. Ce pour quoi on se bat dans nos fermes, vous avez commencé à le gagner à la ZAD. Ne l’abandonnons pas. Ne prenons pas le risque de le perdre, de perdre la vigueur, l’expérience, les pratiques du mouvement existant. Ce serait aussi nous appuyer sur la tête dans nos luttes agricoles plus isolées.existant. Ce serait aussi nous appuyer sur la tête dans nos luttes agricoles plus isolées.Primes agricoles ou pas, vous serez soumis aux contrôles administratifs qui tentent d’entraîner nos activités vers un rapport industriel ou vers l’interdiction. Dans quelques temps, si ils sentent que la négociation est possible, ils vous demanderont que vos activités soient déclarées ; les animaux enregistrés et munis de leurs papiers d’identité, bouclés et vaccinés et pas mélangés avec d’autres troupeaux ; leurs naissances, déplacements ou mort devront être déclarés dans les 7 jours ; vos cultures seront répertoriées ; vos revenus ou déficits contrôlés ; les semences certifiées ; les haies, arbres isolés ou ruisseaux photographiés et mesurés ; vos étables, fromageries, tueries, conserveries, cuisines,véhicules devront être agréés ; vos fromages, légumes ou viandes analysés, tracés, étiquetés ; vos énervements verbaux, révoltes, signalés, évalués puis internés.

Petit à petit le temps, le regard, les liens aux animaux, aux plantes, aux proches, aux voisins avec
lesquels vous vivez tous les jours deviendront, sous la constante pression, doucement et
nécessairement comptables, gérés, frustrants et salissant, culpabilisant comme dans beaucoup d’autres aspects de la vie industrielle. Vous découvrirez, ou vous le savez déjà, que vous vouliez ou pas vous plier à toutes ces normes, que la vie agricole est depuis 60 ans parmi les plus administrées, orientées, contrôlées et réprimées qu’il soit. Une vie tout autant contrainte, harcelée et dirigée qu’elle l’est dans les banlieues des grandes villes. Au fond des pâtures et de la forêt, l’État a pris place.

La loi voudra toujours s’imposer, vie expérimentale ou pas

Ne laissons pas l’État et leurs représentants détruire, contrôler ou agréer vos cabanes, maisons,
granges, étables, cuisines… les évaluer, les trier entre celles qui sont intégrables ou pas, bénéficiant d’une dérogation, expérimentale ou inacceptable, leur donner des statuts entre propriétés, locations, squats ou permettant une installation agricole, outils pédagogiques pour les stagiaires, touristes, utiles pour les chercheurs mais aussi tenter de définir les zones possibles ou non de leurs implantations (dans une démarche de concertation et de partenariat avec les représentants de la zone afin d’établir un schéma environnementale de protection et de développement durable du territoire évidemment), tenter de normaliser ou de folkloriser leurs architectures, dessiner des micro-frontières, micro statuts entre les habitant-es. L’État n’est pas légitime pour s’imposer comme intermédiaire dans les choix et relations de vie commune, voisinage, habitats ou activités, il en est le plus grand destructeur. Nous vivons trop souvent ces tensions où les conflits sont réglés par les lois et l’argent plutôt qu’entre les personnes concernées pour savoir que ces règlements, normes exacerbent les conflits le plus souvent en créant
des morales, rôles, médiations et représentations qui nous empêchent de nous comprendre et de créer société.

Nous sommes la société, l’État en est le parasite. En tant qu’agriculteurs et agricultrices nous savons cela qui est marqué dans nos chairs et dans l’histoire de nos familles et de nos proches.

Ce n’est pas le danger d’expulsion mené par les gardes mobiles venus de l’extérieur, face auquel on peut tenter de résister collectivement, qui vous menacera. Mais la pression des voisins qui s’inquiètent pour leur tranquillité, leurs affaires ou leur légitimité vis-à-vis de l’administration. Ce seront eux, parfois anciens compagnons ou compagnes de lutte qui vous menaceront à cause de votre proximité ou de vos choix illégaux. Ce sera moins spectaculaire qu’une tentative d’expulsion. Le petit courrier arrivera poliment à votre nom avec les injonctions de mise aux normes, puis les sanctions tomberont individuellement dans la discrétion administrative. Les possibilités de réactions collectives seront limitées par la peur des autres, désormais pris et dépendant-es des mêmes mailles réglementaires que vous. Ils vous conseilleront d’abord avec attention. Vous proposeront de vous aider à vous mettre aux normes. Puis ils vous isoleront ou vous dénonceront pour ne pas créer de soucis à toute la zone et à la structure juridique qui la gère. Zone expérimentale ou pas, la loi veut s’imposer en force ou  insidieusement. Toujours…
Ces situations dont nous recevons les récits ou face auxquelles nous tentons de nous opposer, arrivent tous les jours à des dizaines de fermes qui se croyaient hors d’atteinte ou bien cachées.

Il n’y a que des territoires qui se maintiennent en lutte ou des réseaux qui se soutiennent qui peuvent créer le courage, les moyens matériels et le rapport de force pour s’opposer massivement et durablement à cette élimination de la vie agricole autonome.

Nous nous battons individuellement par endroits, collectivement ailleurs, en réseau partout, en tous les cas là où nous habitons, là où nous avons construit des attachements nécessaires à la vie agricole qui tente de s’écarter du rapport industriel. Nous vous appelons à continuer ou à nous rejoindre dans cette lutte, dans ce rapport de force que nous construisons pour vous commencer à sortir de la normalisation, individuellement ou collectivement ou avant qu’elle vous convainque, vous attire, vous rassure ou vous contraigne… puis vous écrase. Il n’y a rien à gagner dans nos vies, activités et luttes, surtout à court terme à la ZAD, à répondre à leur chantage, qui n’est qu’un leurre. Il n’y a pas de place au bout pour des activités libres. Individuellement nous sommes souvent contraints à ce chantage et aux contorsions, collectivement il y a beaucoup plus à tenter, affirmer et à défendre.

C’est maintenant que le mouvement qui s’est opposé à l’aéroport peut affirmer qu’il portait aussi cette lutte pour des vies agricoles non administrées, non contrôlées, s’éloignant de l’industrie. Si ce mouvement est cohérent et s’il ne se berce pas d’illusions du type agriculture « alternative », « 4.0 », « innovante », « responsable », « raisonnée », « durable », « bio » source de vie… pour le renouvellement industriel (50 % du marché bio appartient déjà aux groupes industriels depuis quelques mois), alors il doit s’emparer de la nécessité de faire vivre des vies et des activités primaires autonomes hors des normes en les revendiquant et en nous organisant pour les rendre inarrachables de la ZAD. Des activités qui nous permettent de vivre en commun et de combattre le capitalisme. Ou bien alors ce mouvement fracturé va-t-il préférer par facilité ou naïveté, se contenter, se plier doucement face à la pacification étatique ou céder aux calculs de ceux et celles qui voudraient s’approprier l’avenir de la zone ou s’attrister de ceux et celles qui se comportent en victimes sans s’être préparés à la confrontation suivante, conduisant cette lutte à avoir engendré une zone expérimentale pour le capitalisme agricole de demain ? S’il faut négocier à un moment cela ne peut être sans un rapport de force préalablement préparé, partagé avec le mouvement large qui a permis de gagner les premières batailles.

Ne pas lâcher ce qui est gagné, accentuer le rapport de force

Nous appelons les comités de soutien à ne pas se laisser endormir par cette victoire, réelle et dont il nous faut nous nourrir, mais qu’on nous brandit sous condition de normalisation expérimentale afin d’étouffer notre lutte en chemin. Celle-ci doit continuer à s’ancrer en accentuant, avec le plus grand nombre, la lutte là où elle a gagné une belle bataille et ne pas immédiatement chercher à négocier la place de certain-es ou à rechercher une autre zone de lutte, au risque majeur de devenir perpétuellement soit administré soit hors-sol.

Nous faisons la proposition aux comités de soutien et à tous et toutes les habitant-es de la ZAD de maintenir le rapport de force avec l’État et les organismes qui préparent l’avenir de la ZAD contre le mouvement en lutte, en manifestant leur colère :
- devant, dans, autour des Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (sic) (« DDCSPP ») représentant du ministère de l’Agriculture qui tentent de nous broyer et de normaliser à la ZAD comme dans nos fermes;
      –  devant, dans, autour des Mutualités sociale agricole (« MSA ») qui organisent le
traitement social de cette normalisation/élimination agricole ;
       – devant, dans, autour des chambres d’agriculture qui sont les courroies de         transmission dans les fermes de ces politiques et qui veulent dépecer et se nourrir de la ZAD, cracher sur notre mouvement.

Ils ont tué Jérome Laronze, le 20 mai 2017.
Des agriculteurs et agricultrices du collectif contre les normes.

le texte complet en PDF prêt à circuler

 

Genève, Suisse : Du purin contre les architectes de l’enfermement

 Sans AttendreDemain

Ce lundi 29 janvier 2018, se tenait le vernissage de l’exposition des projets du concours d’architecture pour les bâtiments de la Police internationale et du centre fédéral. Deux projets qui devraient voir le jour dès 2022 au Grand Saconnex. A cette occasion avait lieu une conférence de presse où Pierre Maudet, Serge DalBusco et d’autres immondices devaient prendre la parole. Le vernissage a eu lieu dans l’espace dit « 3DD » au 3 rue David-Dufour, un « espace de concertation dédié à la ville de demain et aux démarches participatives ». Nous étions vite détrompé quant à l’aspect participatif de cette soirée : l’entrée se faisait sur invitation uniquement, avec contrôle à l’entrée. C’est donc une belle brochette de politiciens, d’urbanistes, de flics et d’architectes qui sont venus y boire du champagne en observant les plans de leurs futurs poste de keufs et prison pour migrantEs.

Nous y avons déversé du purin.

Les centres fédéraux sont un nouvel organe de la politique d’asile suisse. Ce sont des lieux d’enfermements où les nouvellEs arrivantEs sont retenuEs durant toute la procédure de traitement de leur demande d’asile. Il s’agit donc d’emprisonner des personnes n’ayant commis aucun délit, dans le but de pouvoir les bouter hors du pays au plus vite.

Aucune raison donc de se réjouir de la construction de ce centre. Pourtant, ceux qui participent à son élaboration trouvent ça normal d’exposer leurs travaux comme des œuvres d’arts. De même que les invités de cette petite sauterie entre bien nourris trouvent normal de se gaver de petits fours alors qu’à l’autre bout du processus des bateaux remplis de gens qui ne cherche qu’à fuir la misère ou la guerre coulent, des personnes en exil n’ayant commis aucun délit [1] sont enferméEs, des migrantEs sont logé sous terre dans des bunkers et renvoyéE de force dans des pays qu’illes ne connaissent pas.

Quant aux politiciens, ils nous concoctent de beaux discours pour nous faire avaler la pilule d’une politique d’ »accueil » de plus en plus violente et raciste.

Mais nous ne somme pas dupes. Et nous ne sommes pas les seulEs. Cette histoire empeste l’hypocrisie.

Impossible donc de laisser un évènement aussi nauséabond avoir lieu sans remous. Ces gens puent, leur manière de voir le monde schlingue, et maintenant leur moquette aussi.

Bien fait.

[Repris de Renverse – Voir plus d’infos sur les centres fermés en Suisse]

NdSAD:
[1] On s’en fout royal qu’ils aient commis d’autres « délits » que celui de ne pas posséder le bon bout de papier. On laisse volontiers au pouvoir et à ses officines humanitaires les catégories de « bons » ou « mauvais » sans-papiers.

Fontaine (38600)infos du squat Fontaine suite de l’expulsion

https://fr.squat.net

Fontaine (38) : Infos du squat du 32 rue maréchal Joffre à la suite suite de l’expulsion

Bonjour,

Nous vous écrivons aujourd’hui pour vous informer de la situation alarmante du squat du 32 rue Maréchal Joffre à Fontaine ouvert fin novembre et expulsé le 25 janvier, où des personnes sans logement, notamment demandeuses d’asiles habitaient.

Une procédure d’expulsion avait été engagée par la SDH (bailleur social, principal propriétaire du bâtiment) et la mairie de Fontaine. Ce procès devait se tenir le 22 janvier, mais l’avocate a obtenu un report pour le 26 février. En parallèle, la SDH a lancé deux autres procédures dont une très particulière, appelée ordonnance sur requête, qui est une procédure non contradictoire (c’est à dire qu’on ne connaît pas la date du procès et où on ne peut pas se défendre ; on est uniquement averti·e·s du rendu). C’est une utilisation largement abusive de ce genre de procédure, dont un des motifs était la non-identification des habitants (les occupants avaient leur nom sur leur boîte aux lettres et le rendu de cette ordonnance sur requête était nominatif !). De plus, le juge a accordé l’expulsion de ce squat sans aucun délai, y compris la trève d’hiver, car il n’y a pas eu de défense au procès.

L’expulsion a eu lieu avec recours aux forces de l’ordre le 25 janvier, les occupants n’étaient pas au courant. Des personnes présentes au moment de l’expulsion ont été contrôlées et ont pu récupérer une partie de leurs affaires, mais d’autres qui vivaient là-bas et qui n’étaient pas présentes au moment de l’expulsion n’ont pas pu récupérer leurs affaires personnelles, y compris des documents administratifs très important !

Suite à cette expulsion et la fermeture du bâtiment, des personnes ont rencontré des membres de la SDH pour réclamer la récupération des effets personnels des habitants, comme l’exige la loi après toute expulsion. La SDH ne veut rien entendre et s’en réfère à l’huissier qui assure qu’aucune de ces affaires ne se trouve dans le bâtiment à l’heure actuelle.

On vous sollicite donc maintenant pour contacter l’huissier et le propriétaire afin de pouvoir récupérer les affaires des habitants le plus rapidement possible. N’hésitez pas à renouveler vos appels ou e-mails jusqu’à la récupération de toutes les affaires !

SDH : Société dauphinoise pour l’habitat, 34 avenue de Grugliasco Échirolles,
Tel : 04 76 68 39 39 Fax : 04 76 68 39 32

Cabinet d’huissier : SCP de Belleval et A. Klein, Huissiers de justice associés, 13 rue Thiers, Pont de Claix
Tel : 0476980036 Fax : 0476989732 Mail : contact@huissier-38.com

La situation est urgente et particulièrement odieuse !!

Les anciens occupant·e·s et leurs soutiens.

Saillans (26340) le 4 février soirée sur Notre-Dame-des-Landes.au bar : »l’oignon »

Dimanche 4 février prochain, le bar associatif l’Oignon vous propose une soirée sur Notre-Dame-des-Landes.

Au programme :

- à 18h, projection/discussion autour de petits films sur la situation sur place, l’annulation du projet d’aéroport, les enjeux pour les habitants.
- 19h30, repas partagé
- à 20H30, « Le dehors de toute chose » monologue mis en scène et joué par Benjamin Mayet à partir de « La zone du dehors » écrit par Alain Damasio. voici le teaser :
https://www.theatre-video.net/video…

 

 

Fini l’aéroport à Notre Dame des Landes ! Mais pas d’expulsion de la Zad

[reçu par mail]]

La bataille qui vient d’être remportée après 50 ans de luttes et non des moindres, c’est l’abandon du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes. Notre opposition légitime a rendu service à un état et à des décideurs qui finalement se sont rendus compte qu’ils n’y retrouvent pas les profits attendus financiers ou politiques.Cela ne fait que valider l’inutilité de ce projet tant économique qu’environnemental.
Il y avait déjà eu une première victoire quand, le nouveau président en demandant une médiation a reconnu de fait la mascarade du référendum organisé par le gouvernement précédent de Hollande et.qui n’était qu’une consultation.

Cela n’est qu’une victoire partielle ! Il ne s’agit pas de cogérer avec l’Etat leur projet nuisible en les éclairant du bien fondé de nos arguments.

N’oublions pas que cet abandon coûtera aux contribuables car le principal instigateur et bénéficiaire du projet d’aéroport de Notre Dame des landes, Vinci, sera lourdement indemnisé! C’est aussi ce qui s’est passé à Sivens où il y a eu reconnaissance d’un projet nuisible et où l’Etat et les collectivités territoriales doivent remettre en état le lieu après sa destruction .Projet inutile et ruineux !
Mais l’abandon du barrage a eu aussi pour corollaire l’assassinat de Rémi Fraisse. Assassinat impuni dans le dernier procès qui ordonne un non lieu pour le gendarme qui a tiré la grenade mortelle. Nous n’oublierons jamais que ces victoires sont parfois payées au prix fort, celui d’une vie ôtée.
. Nous ne pouvons pas pour autant, parler de victoire si nous nous limitons qu’à l’abandon de cet aéroport.

De la Lutte à la Zad
L’opposition à cet aéroport porte en elle dès le début , la question de l’utilisation des terres , et pour nous c’est avant tout ce qu’on en fait. Ce sont des terres nourricières, des zones humides riches du point de vue environnemental, certes , mais pour les préserver, des paysans ont refusé de partir, et d’autres personnes de toutes origines et de tous âges, sont venues vivre sur place.
Contrairement à ce qui est dit dans les médias, il y a dans le bocage nantais, quelque chose de rare en France. Ses occupants sortant des logiques de gaspillage et du « productivisme » ont réinventé en lien avec les populations locales une nouvelle façon de vivre de travailler, plus juste, plus écologique, en dehors de la frénésie du monde marchand. Production agricole de qualité, échange sans argent de ce qui se produit, construction de maisons collectives , distribution gratuite de pain ….Cette occupation a un nom : la Zad et ses habitants celui de zadistes. En ce lieu, on ne veut ni de l’aéroport, ni de son monde, avec l’installation de la Zad , la terre a retrouvé son usage primordial, Ils nous montrent une autre voie possible aux antipodes de cette société indécente de la consommation.

Discours de façades et mascarades !
Il est facile pour le président Macron d’afficher un profil écologique et de sauver sa caution verte qu’est Nicolas Hulot qui n’a cessé d’avaler des couleuvres sur des sujets comme le nucléaire ou les glyphosates. Mais il n’est pas écologiste, car lui et son gouvernement ne cessent de donner des autorisations pour permettre de construire des dizaines d’aménagements à coup de béton,saccageant encore un peu plus les espaces vivants et humain :.Jo de 2024 projet du grand Paris, extraction minière, L’enfouissement des déchets à Bure……c’est la croissance du PNB si vital à ce monde marchand. Macron est un roi du béton !

Ils osent parler de démocratie !
Parallèlement, on voit dans le discours des acharnés pro -aéroport une dénonciation du déni de démocratie qu’aurait produit Macron en ne tenant pas compte du pseudo référendum de NDDL. On, sourit car ce discours, Macron le tenait lui aussi avant son élection et s’il a renoncé c’est que les intérêts de son monde sont préservés. Quel crédit accorderà cet argument de la démocratie bafouée d’un Valls (ex ps), d’un Retailleau (LR) ou d’un Ayrault (ps) alors qu’ils ont commis ou soutenu le plus grand déni de démocratie en bafouant le résultat du référendum de tout un peuple en 2005 au sujet du traité constitutionnel !
Argument repris par Gilles Debernardi dans son billet du DL du 18 janvier……
Mais on assiste aussi à une déferlante médiatique sur le respect de l’état de droit qui doit être désormais appliqué. C’est un véritable appel à la haine contre la Zad avec sondage bidonné à l’appui.
De la presse fascisante (avec Valeurs Actuelle , qui réclame des moyens comme pendant la guerre d’Algérie…) à celle plus « convenable » comme le Figaro, c’est un matraquage pour installer durablement dans l’imaginaire de la société, une représentation de la zad comme un lieu dangereux dont les occupants seraient des extrémistes prêts à tout. Vision qui est à mille lieues de la réalité pour qui connaît cet endroit et ses habitants. Cette propagande vise à justifier la mise en œuvre de l’arsenal répressif afin de chasser «la chienlit et ces terroristes ». Au nom de l’état de droit ! Déjà 500 gendarmes en armes sur pied de guerre comme pour la loi « Travail »
Mais cette offensive idéologique du gouvernement et d’une presse aux ordres ne défend pas l’état de droit (état de droit signifiant un pays dans lequel il y a des droits légitimement reconnus à ceux qui y vivent) , ils défendent le droit d’un état au service de puissances financières comme Vinci ou Eiffage……Celles que reçoit un Macron le lundi 22janvier à Versailles !
Depuis son installation sur le bocage, la Zad est donc une véritable épine pour les gouvernements successifs. Il faut maintenant expulser ces hors- la- loi qui entendent construire un autre monde que celui de Vinci et des rapaces de la finance.
Oui ils ont peur d’une fronde à « la française » d’une jacquerie porteuse d’espoir et de valeurs qui germe dans ce mouvement des zad. Mouvement en lutte partout où il y a des projets nuisibles et imposés avec la complicité d’élus locaux et nationaux.
Pour toutes celles et ceux qui se sont opposés à ce projet, qui en connaissent chaque étape , les mensonges de l’état , la répression omniprésente et violente, cette propagande est nauséabonde et inacceptable !
La légitimité ne sera jamais du coté de ces oligarchies prédatrices et destructrices qui s’accaparent le monde pour leurs profits.

La Zad doit vivre et ne peut être expulsée, elle est légitime !
Comme au Larzac, les  zadistes/résistants à un projet inutile ont transformé ce lieu, tissant de nouveaux rapports sociaux, expérimentant des pratiques respectueuses de la vie dans toutes ses formes. Leur présence ne s’arrête pas avec l’arrêt d’un projet climaticide et débile.
Bien souvent il est reproché aux opposants de ne pas avoir un projet alternatif, en un mot de ne pas être positif ! Ce qui s’est mis en place sur la Zad est une réponse concrète à cette critique si facile et si souvent entendue. Mais c’est aussi une réponse pour le devenir de ces terres. La Zad doit vivre et ne peut être expulsée.

On ne s’est pas battus pour seulement laisser un friche à la place d’une structure mortifère mais bien pour indiquer une voie autre que celle qui nous imposée par le système capitaliste ou l’ordre marchand. Ces terres sauvées par la lutte ne doivent pas être menacées de nouveau par des projets tout autant funestes que l’aéroport : zone agricole intensive polluée, zone commerciale ou parc d’attractions…Ce qui se crée et se vit sur la Zad de Notre Dame des Landes est légitime et doit exister car cela s’inscrit dans ce qui doit être fait pour sauver notre planète.
C’est à ceux qui vivent sur la Zad de définir ce qu’ils feront, mais il nous appartient à nous, tous les opposants au projet de Notre Dame des Landes, de montrer au gouvernement, à ses sbires que nous combattrons toute tentative d’expulsion. Si nous sommes solidaires de la zad, nous sommes aussi partie prenante d’une lutte dont l’arrêt de l’aéroport n’est qu’un épisode car il s’agit de construire un autre monde qu’aurait symbolisé cet aéroport en ce lieu. Partout en France le soutien à la Zad sera omniprésent.
Pour manifester votre soutien, La Zad nous invite le 10 février à converger massivement vers Notre Dame des Landes. Nous enterrerons la déclaration d’utilité publique de l’aéroport qui deviendra caduque à cette date. Pour aller à NDDL s’inscrire sur le site: https://rhonenddl.wordpress.com . Réunion les mercredis à 19h à Antigone 22 rue des Violettes.
Collectif grenoblois de soutien à la Zad de Notre-Dame-des Landes.

https://zad.nadir.org

Portes les valence (26800) ça sent le roussi à la municipale

Photo DL/F.H.

france bleu  Drome Ardèche  3 février 2018 à 16:42

Rue Auguste Delaune, à quelques pas de la mairie, en plein centre-ville de Portes-lès-Valence, le poste de police municipale a été la cible,ce vendredi soir , .Un incendie a détruit le poste de la police municipale de Portes-les-Valence ce vendredi soir à 22h45. Geneviève Girard, la maire de la ville, a porté plainte ce samedi. Selon elle, il s’agit d’un incendie criminel : Son rideau métallique a été forcé et une bouteille incendiaire a été jetée à l’intérieur déclenchant l’incendie. Les bureaux ont alors pris feu. Malgré l’intervention des pompiers, le poste a été « totalement détérioré »

Une enquête est menée par la police nationale.

 

Journées de solidarité avec les anarchistes réprimés en Russie (5-12 février 2018)

En octobre 2017 à Penza, six anarchistes et antifascistes ont été arrêtés par les officiers du service de sécurité fédéral, accusés d’avoir créés un « groupe terroriste ». De plus, cette période a marqué le début d’une vague de perquisitions dans les maisons d’anarchistes et d’antifascistes partout en Russie. Les personnes objets de l’attention des services de sécurité étaient originaires de villes complètement différentes. Enfin, une nouvelle vague de détentions a été lancée en janvier 2018. Un antifasciste, Victor Filinkov, a été capturé par le service de sécurité à Saint-Pétersbourg. Les officiers du service de sécurité fédéral l’ont torturé dans une forêt à l’extérieur de la ville. Ils ont sommé à Victor d’admettre sa participation à un mythique « groupe anarchiste terroriste ». Dans l’impossibilité de résister à la torture, Filinkov a été contraint de s’auto-incriminer et il est désormais détenu en isolement temporaire. L’avocat de Filinkov affirme qu’il n’a jamais vu, au cours de ses années de défense de victimes de la violence policière, de blessures et de traces de torture aussi graves.

Un autre antifasciste a déclaré avoir été victime de torture à Saint-Pétersbourg: Ilya Kapustin a été menacé par les agents du service de sécurité fédéral mais il a refusé de s’auto-incriminer et a été ensuite relâché sous caution. Il n’y avait aucune preuve que ce prétendu « groupe anarchiste terroriste » existe réellement, mais uniquement des aveux obtenus sous les menaces et la torture. Néanmoins, la police fait tout pour forcer les gens à admettre l’existence d’une mythique organisation terroriste appelée « Net », parodiée par les flics eux-mêmes.  Les officiers affirment qu’elle a de nombreuses cellules dans chaque ville. Cela signifie que ce qui s’est passé à Saint-Pétersbourg se produira très prochainement dans d’autres villes russes.

Évidemment, tout ce qui se passe actuellement est une tentative de faire disparaître le mouvement anarchiste avant les élections présidentielles qui auront lieu en 2018. Ces dernières années, nous avons pu assister à un regain d’activités du mouvement anarchiste après les opérations répressives de 2012. Ces coups répressifs ne peuvent qu’intimider les gens et écraser le mouvement anarchiste.

Dans ce cas, il est nécessaire de montrer que nous n’avons pas peur et que nous ne pouvons pas être détruits par leur force. Car sinon, le pouvoir utilisera ces méthodes répressives à chaque fois que le mouvement anarchiste sera dans le viseur du service de sécurité fédéral. Nous devrions leur montrer que plus forte sera leur répression, plus acharnée sera notre résistance. Il est désormais temps de soutenir les prisonniers, d’empêcher la poursuite de la « chasse aux sorcières » et de diffuser partout la nouvelle de ces événements.

Nous vous appelons à manifester votre solidarité avec les anarchistes réprimés du 5 au 12 février, en organisant différents types d’actions de rue, des soirées de solidarité, en diffusant les infos sur vos sites de contre-information et sur internet….

La seule arme contre la terreur d’Etat est l’unité et la solidarité entre les uns et les autres. Sans cela, nous serons écrasés un à un par ce monstre.

Nous sommes prêts à fournir de l’espace pour publier des actions offensives de solidarité : il suffit de les envoyer à l’adresse : media_ns@riseup.net

L’adresse pour vos lettres de solidarité au compagnon incarcéré (seulement du courrier papier) :

VIKTOR SERGEEVICH FILINKOV,

SHPALERNAYA, D. 25,

SANKT-PETERBURG,

191123, RUSSIAN FEDERATION

Pour aider financièrement : abc-msk[at]riseup.net (attention ! envoyer avec une annotation « 205 »)

Le texte en anglais

[Reçu par mail et traduit par sans attendre demain de l’anglais]

valence le 3/2/18 rendez-vous solidarité migrant-e-s au Polygone à côté de la patinoire

[[reçu par mail]

pour info

Objet : Fwd: Sam 3/2/18 rdz-vs solidarité migrants au Polygone
En attendant le compte-rendu de réunion ASTIR du jeudi 1 février, voici un appel à mobilisation pour demain… Nous pensons que ce serait bien de nous y associer, en fonction de nos disponibilités
amitiés
l’ASTIR

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Le Collectif de Solidarité Migrants du Diois donne rendez-vous à toutes (et tous) sur le parking de la patinoire au Polygone à Valence, samedi 3 février à partir de 11H. (voir pièce jointe ici).

Si vous avez contact avec des Mineurs Isolés Etrangers (pardon! : Mineurs non Accompagnés) ou jeunes majeurs n’hésitez pas à les convier (voire, les convoyer) à ce rendez-vous.

Réponse ouverte à Lundi Matin : Enfants gâtés, bonnes manières et décadence

[reçu par mail]

Le 30 janvier 2018, nous publiions une traduction du texte italien À
propos d’anarchisme et (de crise) d’identité – Pour un anarchisme sans
dépendances, en réponse à la traduction sur le site Lundi Matin du texte
espagnol « Contre » l’anarchisme. Une contribution au débat sur les
identités. A peine quelques heures après la publication de ce texte, nous
recevons le message suivant de la rédaction de Lundi Matin : « Vous
publiez aujourd’hui un article dont le chapeau précise : « publié sur le
site lundi.am (organe non officiel du Comité Invisible) ». Cette
information erronée ne peut qu’émaner de votre lecture de la presse
bourgeoise, de rapports de la police ou de fantasmes qui ne regardent que
vous. Merci de la faire disparaître, immédiatement. ** ». Nous publions
ci-après une réponse à ce message sous forme de lettre ouverte à Lundi
Matin, organe de propagande, pour sûr, afin de couper court aux méthodes
autoritaires et aux prétentions de ce dernier.

Lire la réponse ouverte à Lundi Matin :
https://www.non-fides.fr/?Reponse-ouverte-a-Lundi-Matin-Enfants-gates-bonnes-manieres-et-decadence

Tunisie : Quelques nouvelles de la guerre sociale en cours …

De nouveaux heurts ont éclaté mercredi soir [24 janvier, NdSAD] entre manifestants et policiers dans plusieurs villes de Tunisie, au troisième jour de contestation provoquée par des mesures d’austérité [1]. A Siliana, dans le nord-ouest, des jeunes ont jeté des pierres et des cocktails molotov sur des flics et tenté de s’introduire dans un tribunal dans le centre de cette ville. La police a riposté par des tirs de lacrymogènes.

Des échauffourées ont également repris à Kasserine, dans le centre pauvre du pays où des jeunes de moins de 20 ans tentent de bloquer les routes par des pneus en feu et jettent des pierres sur les flics. Plusieurs dizaines de manifestants sont descendus aussi à Tebourba, à 30 km à l’ouest de Tunis où a été enterré mardi l’homme décédé lors de heurts dans la nuit de lundi. La police a riposté par des tirs massifs de lacrymogène.. Des scènes similaires ont eu lieu dans des quartiers près de Tunis.

Peu avant, deux villes du bassin minier tunisien ont connu des tensions pour la troisième nuit consécutive suite à l’annonce des résultats d’un concours de recrutement de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur dans la région. La majorité des sites est à l’arrêt total depuis trois jours, en partie suite aux actions de blocage de la part des chômeurs dans les délégations de Metlaoui, Mdhila, Om Laarayes et Redayef. A Mdhilla, dans le centre du pays, des jeunes ont bloqué une route et mis le feu à des pneus dans la nuit de lundi à mardi. Dimanche soir, la police avait fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants de Metlaoui qui avaient brûlé des pneus. Certains avaient aussi endommagé une succursale bancaire.

Selon un nouveau bilan du ministère de l’Intérieur quelque 237 personnes ont été arrêtées.

[Repris de non-fides et complété, dimanche 28 janvier 2018]


Vendredi 26 janvier, des échauffourées ont eu lieu entre les flics et des centaines de manifestants devant le siège de l’Assemblée des représentants du peuple [2] au Bardo, à l’ouest de Tunis. Appelée en partie par le collectif en lutte contre les dernières mesures d’austérité, Fech Nestanew, la manifestation s’est tenue pour exiger la libération des prisonnier.e.s de la lutte en cours sur fond de loi de la finance.

Samedi 27 janvier à Kairouan, un incendie s’est déclaré au siège de la recette des finances. L’incendie a causé des dégâts matériels. Des équipements bureautiques, des climatiseurs, des portes ont été touchés par les flammes. Selon les enquêteurs, le départ de feu serait dû à un « court-circuit électrique ».

Plus tard, au cours de ce même week-end, un flic a été passé à tabac à Kasserine par quatre enragés non identifiés: le sbire de l’Etat souffre de multiples contusions au visage après avoir essuyé une rafale de coups. Le porte-parole du syndicat de police régional, Mohamed Amri, n’a pas donné de détails sur les motifs de l’agression ni ses circonstances exactes. Mais est-ce nécessaire d’avoir davantage de justifications pour faire manger la poussière à un garant de l’ordre social?

On apprend par ailleurs qu’à Sousse, les agents de la garde nationale de l’unité de recherche et d’investigation, venus interpeller un type vivant de débrouilles (qui était recherché pour vente de boissons alcoolisées dans le quartier de Kondar), ont essuyé des jets de pierres par des gens du quartier. Bien que ces pavés volants avaient pour objectif d’empêcher son interpellation (ce qui a malheureusement échoué), les forces répressives sont repartis avec un de leurs véhicules endommagées.

NdSad:

[1] Depuis début janvier 2018, des révoltes éclatent un peu partout en Tunisie. Bien que la répression féroce du pouvoir a mis un frein à la propagation des émeutes au bout de trois jours, affrontements éparses avec les flics et attaques directes contre les structures de l’autorité se poursuivent.

[2] Nouvelle appellation depuis février 2014 (date de promulgation de la nouvelle constitution) pour parler de l’assemblée nationale où siègent les députés: cette assemblée est majoritairement dominée par le parti d’extrême-droite Ennahda et le parti de gauche démocrate (Nidaa Tounes), qui comptabilisent chacun 69 et 67 sièges (sur les 217 existants).

repris de sans attendre demain du mardi