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Marseille :En 1893 attentat anarchiste contre la résidence d’un général

la dynamite à Marseille

11 rue Armény

L’hôtel du général commandant le 15e corps d’armée, 11 rue Armeny à Marseille

Une explosion de dynamite, nouveau crime des anarchistes, vient de se produire à Marseille, où elle a jeté une très vive émotion.
Le retour de ces odieux attentats qui, on s’en souvent, attristèrent Paris à plusieurs reprises, attire de nouveau toute l’attention du gouvernement aussi le Ministre de l’Intérieur vient-il de faire savoir qu’il avait donné des instructions en vue d’exercer sur toute l’étendue du territoire la plus étroite surveillance sur les anarchiste».
(De notre correspondant particulier)

Marseille, 16 novembre.

Une tentative criminelle qui, venant au lendemain de l’odieux attentat de Barcelone, produira une profonde émotion dans le public a été commise la nuit dernière dans notre ville, avec cette circonstance aggravante qu’elle avait pour objectif l’hôtel du général commandant le 15e corps d’armée.

Il était exactement minuit moins douze minutes lorsque sur divers points de la ville une formidable explosion retentit. Les promeneurs, bien que rares, étant donné le mauvais temps et l’heure avancée, s’interrogeaient, cherchant à savoir à quelle circonstance il fallait l’attribuer; mais personne ne savait répondre.

Les uns disaient que le bruit pouvait provenir de quelque navire en détresse, d’autres d’une explosion de chaudière.

On ne tardait pas cependant à apprendra la vérité un ou des criminels avaient tenté de faire sauter la résidence du général de Vaulgrenant, rue Armeny*.

Immédiatement informés de ce qui venait de se passer, M. Pellefigue, procureur de la République; M. Courdavaut, commissaire central, arrivaient sur le théâtre de l’événement, où les rejoignaient bientôt M. le capitaine Troin, les pompiers du poste de la rue Montgrand, M. le préfet et son chef de cabinet, M. Barthou.

La matière explosible avait été placée dans la guérite pratiquée dans la muraille même de la maison attenante à la salle où dans la journée se réunissent les plantons du général.

On pénètre dans cette salle de corps de garde par le couloir qui donne accès aux bureaux des officiers d’ordonnance. Etant donné le poste voisin du boulevard du Muy, depuis longtemps les divers généraux qui se sont succédé à Marseille ne plaçaient pas de factionnaire devant leur hôtel. Cette circonstance a permis aux criminels de pouvoir perpétrer leur attentat.

L’explosif était renfermé dans une botte en fer-blanc de trente centimètres de diamètre environ, dont on a retrouvé le couvercle, à peu près intact, et les débris. Le tout a été soigneusement recueilli et un expert sera, dans la journée, chargé de déterminer exactement la nature de la matière qui a été employée.

LES EFFETS DE L’EXPLOSION

La commotion produite a été formidable, mais très heureusement pas autant que l’espéraient sans doute les auteurs de l’attentat. Le mur néanmoins a sauté et, dans la salle de garde, c’était un amoncellement de plâtras. Rien n’est resté debout.

Par miracle il n’y a pas eu de victimes et un planton, qui était là couché sur un lit de camp, s’en est tiré sans une égratignure, mais on juge de l’émotion du pauvre garçon qu’on a dû transférer ailleurs plus mort que vif.

Dans la maison, toutes les vitres ont été brisées, de même que des glaces, et les mêmes dégâts ont eu lieu dans les immeubles voisins, au lycée de jeunes filles par exemple.

Les bureaux de l’octroi, situés en face de l’hôtel de la division, ont eu particulièrement à souffrir.

M. Bonifay, directeur de cette administration, qui occupe les appartements du premier étage, nous a raconté la profonde émotion des siens au moment où la détonation retenti. Réveillés en sursaut, ses enfants se mirent à pousseur des cris désespérés et on a eu toutes les peines du monde pour remettre de sa frayeur sa fille ainée, qui croyait que la catastrophe s’était produite dans la maison même.

Dans l’appartement, c’était lamentable ; des morceaux de verre jonchaient le sol, et M. Bonifay a été réveillé lui-même par les éclats qui l’ont frappé au visage. Son lit en était recouvert.

La seule personne connue qui ait assisté à l’explosion est M. Inglesi, négociant, rue de Rome,
Il passait rue Armeny au moment où elle s’est produite.

Epouvanté, il se prit à courir, traversa la place de la Préfecture en poussant des cris d’effroi, mais ne s’expliquant pas exactement ce qui venait de se passer.

Au coin de la rue de Rome il fut rencontré par M. Barthou chef de cabinet de M. Deffès. Celui-ci courait de son côté, car il avait entendu l’explosion et il appréhendait qu’elle se fût produite à la Préfecture.
C’est M. Barthou qui prévint le préfet. Tels sont les faits dans leur constatation matérielle.

L’AUTEUR DE L’ATTENTAT

Il reste maintenant à découvrir le ou les auteurs de la tentative criminelle. Cette tâche incombe à la police et nous nous garderons bien de l’entraver par la moindre indiscrétion. A ce propos, M. Courdavault et M. le Procureur de la République ont recueilli sur les lieux mêmes de précieuses indications.

C’est ainsi que des jeunes gens, MM. Vialled frères, demeurant rue Armeny 15, rentrés chez eux un quart d’heure avant l’explosion, au sortir d’une séance la société de gymnastique la Phocéenne, assurent avoir vu un individu assis sur les marches de la grande porte d’entrée de l’hôtel du général.

Ils remarquèrent ses allures indécises, mais sans se préoccuper davantage ils passèrent.
Aussi n’ont-ils pu donner aucune indication sur lui.

Arrivés dans leur chambre, après avoir mangé un morceau, ils allaient se coucher, et l’un d’eux fit cette réflexion en regardant la pendule :
– Il est bien tard.

C’est à ce moment précis que se produisit l’explosion.

Nous le disons plus haut, il était; minuit moins douze minutes.

Les magistrats ont continué leur enquête pendant toute la nuit et ils la continueront aujourd’hui.
Il est probable que, à l’heure où paraîtront ces lignes, des arrestations auront été opérées.
Ajoutons que les officiers d’ordonnance du général et de nombreux officiers de l’état-major n’ont pas tardé à venir se rendre compte de ce qui s’était passé.

Disons également, ce qui a son importance, que le général de Vaulgrenant est en ce moment à Paris où il prend part aux travaux de la Commission de classement.

Marseille,16 novembre.

Dès une heure du matin, tous les commissaires de police, ont été convoqués dans le cabinet de M. Courdavault, commissaire central, et sur l’ordre de ce dernier, ont opéré, à partir de six heures du matin, des visites domiciliaires et des perquisitions chez une soixantaine d’individus, tant Français qu’étrangers, réputés anarchistes.
Dix-sept arrestations ont été opérées, comprenant quatre Français et un Suédois.

De nombreux placards, des brochures anarchistes et incendiaires ont été saisis.

Les mesurée les plus rigoureuses sont prises.
L’hôtel de la division est gardé par la police et la gendarmerie.

L ‘avis du maire, M. Flaussières, est que l’auteur de l’attentat ne serait pas un Français mais plutôt un Italien. Il est persuadé que pareille tentative ne se renouvellera pas tant les précautions ont été prises minutieusement.

Selon M. Gassau, expert, appelé sur les lieux, la matière explosible contenue dans la boite en fer-blanc paraît être de la nitro-naphtaline.

Le Petit Parisien 17 novembre 1893

LA DYNAMITE A MARSEILLE

Marseille, 18 novembre

A la suite de nouvelles perquisitions opérées, cinq individus réputés pour être des anarchistes dangereux, ont été arrêtés ainsi que la femme Marie Andrieux, exerçant le métier de somnambule sous le nom de Mme de Saint-Rémy.

On a trouvé chez cette dernière des liasses de lettres anarchistes préconisant la propagande par le fait.

En même temps que cette femme, on a arrêté un nommé Lemelle-Vérité, qui vivait avec elle.

Les témoins interrogés aujourd’hui ne parlent qu’avec force réticences et à la condition que leur nom ne soit pas révélé, dans la crainte de représailles.

Chez un nommé Zuvio, on a trouvé toute une bibliothèque anarchiste et des lettres très compromettantes pour cet individu ; chez an autre, de nombreux modèles de bombes explosives.

Tous les anarchistes étrangers arrêtés, contre lesquels aucun délit n’est relevé, seront expulsés par la sûreté générale.

Le Petit Marseillais raconte une très jolie anecdote.

Le commissaire central, M. Bonnand, opérait dans le quartier de Saint-Louis, où il était allé s’assurer d’un individu qui fait de la photographie, mais qui doit avoir peine à en vivre; en l’interrogeant sur son état-civil et ses origines, il apprit que son prisonnier était le frère de lait de Ravachol, dont il vénère la mémoire et les hauts faits.

Cet individu est vaguement marié et sa compagne, qui est, paraît-il, au courant des us et coutumes des maisons d’arrêt, fît observer, d’un ton gouailleur, à son mari, au moment où les agents l’amenaient

– Au moins, dimanche, tu mangeras la soupe grasse !

Il parait que les prisonniers mangent la soupe grasse le dimanche, ce qui n’arrive pas tous les jours au photographe en question.
Autre anecdote intéressante :
M. Bonnaud avait appris par ses agents que, le soir de l’explosion, dans un bar de la rue de Lodi, quatre consommateurs attablés là, vers dix heures du soir, devisaient politique.

Le groupe se composait de deux cordonniers et d’un ébéniste, Italiens tous les trois.
Le quatrième était un Français.

A certain moment, l’un des cordonniers se livra à une virulente tirade contre les mesures prises, ces temps derniers, contre les grévistes ; sa fureur venait surtout de ce qu’on avait fait descendre dans la rue, pour les réduire, les soldats de la ligne et les cavaliers. Il ne pouvait, vraiment, accepter semblable menace de la force armée.

Puis, en manière de conclusion, le cordonnier ajouta « Heureusement que les anarchistes sont là qui veillent pour venger leurs frères de misère et je me ferais couper le cou si, avant que ne se soient écoulées vingt-quatre heures, quelque malheur n’arrivait pas à Marseille. »

A onze heures environ, les quatre hommes se séparèrent et trois quarts d’heure après l’explosion de la rue Armény se produisait.
D’après une opinion assez généralement répandue, l’attentat aurait eu lieu plus tôt, si la force armée n’avait pas été mise sur pied lors de la grève des tramways.

Marseille, 11 h. soir.

Les arrestations continuent les perquisitions ont fait découvrir un stock de brochures anarchistes dont les plus incendiaires sont l’œuvre d’Italiens.

Un Suédois, qui entretenait des relations avec des nihilistes russes est activement recherché.

Le voilier espagnol Ternerano, arrivé aujourd’hui, avait deux passagers qui se sont esquivés rapidement au moment du débarquement.

La police les recherche, car on a tout lieu de croire qu’ils sont compromis dans l’attentat de Barcelone.( une bombe lancée par un anarchiste lors du passage du maréchal Martinez Campos)

La surveillance redouble dans tous les ports et aux frontières.

Le préfet est toujours à Paris.

Le Gaulois 19 novembre 1893

*Au n° 11 se trouve un hôtel édifié sur des terrains vendus par les frères Armény en 1757. Ce bâtiment a été acheté par le négociant Dominique Audibert puis vendu à l’administration qui y installe le mess des officiers transféré ensuite au fort Saint-Nicolas.

Monterblanc (Morbihan), France : Le maire dans le viseur

sans attendredemain

Gérard Guilleron, le maire de Monterblanc, petite commune située à une dizaine de kilomètres au nord de Vannes dans le Morbihan, connaît quelques déboires depuis plusieurs semaines. Il reçoit des visites hostiles à son domicile.

Dans la matinée de mercredi 21 février, il découvre que le portail et le visiophone de sa maison ont été recouverts de peinture rouge.

Peu de temps avant, il avait découvert sept clous dans les pneus de sa voiture.

Il a annoncé avoir déposé plainte à la gendarmerie: une enquête a été ouverte.

Berlin [allemagne]Une attaque incendiaire contre un transporteur de DITIB en solidarité avec Afrin

forAfrin

Reçu et traduit de Insurrection News le 25.02.18:

Avec cette déclaration, nous revendiquons  la responsabilité de l’attaque d’incendiaire contre un véhicule de la DITIB (Union Turco-Islamique pour les Affaires religieuses) à Schöneberg, Berlin dans la nuit du vendredi 19 Février2018.

Le DITIB n’est pas seulement une simple organisation de mosquée. Le DITIB agit ouvertement comme le porte-parole du régime fasciste de l’AKP en Allemagne. Tout est une question d’ordres et d’instructions. Le contenu de leurs sermons est écrit à Ankara et leurs prédicateurs sont tous formés en Turquie.

En ce moment, le régime fasciste de la Turquie et le parlement de la République fédérale d’Allemagne travaillent ensemble en tant que partenaires de l’OTAN, ils se battent contre la révolution sociale dans les régions kurdes et d’autres territoires de la Syrie. Par conséquent, cette révolution doit apporter la guerre aux villes allemandes. Ici, le DITIB se répète également parmi les jeunes pour les empêcher de mener une vie libre. Devenir des serviteurs d’Erdogan ou des esclaves du capitalisme plutôt que de se révolter.

Nous continuerons nos actions contre la lutte de libération au Kurdistan et au Moyen-Orient.

Mort au fascisme!
Victoire à la révolution sociale au Kurdistan!

La défense d’Afrin commence dans les rues d’Europe!

  revendiqué par Commando Kendal Breiz

Valence ( 26000)Des rassemblements et une manifestation en solidarité avec les zadistes de Bure

L’image contient peut-être : 5 personnes, plein airune cinquantaine de personnes ont manifesté  samedi 24 février avec un cour arrêt devant la préfecture.. avec une lecture de texte de  VMC.camp sur ce qui se passe répression et initiative..

au cours de cette manifestation un texte a circulé

Aux côtés des occupant-e-s de Bure contre Cigéo
Le petit Bonaparte  invente une « ZAD » pour tenter de justifier une intervention militaire Cette gesticulation ne masque pas l’échec avéré du projet « Cigéo » (enfouissement des déchets radioactifs) Le pouvoir macronien confirme que, contrairement à ce qu’il prétend, c’est bien de la « politique à l’ancienne » qu’il met en œuvre de façon générale et, en l’occurrence, concernant le nucléaire.En effet la lutte contre l’enfouissement des déchets date des années 1980 -90.En 1991 laloi bataille ,iciet là la défense du territoire a recommencé et elle n’a pas cessé de se renouveler, rythmée par l’actualité du projet. Le Décret du 3 août 1999 autorisant l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs à installer et exploiter sur le territoire de la commune de Bure (Meuse) un laboratoire souterrain destiné à étudier les formations géologiques profondes où pourraient être stockés des déchets radioactifs Depuis 2015, le campement VMC de Bure et de nombreux recours juridiques ont permis de bloquer les travaux préparatoires, en libérant et en occupant le Bois Lejuc, une zone stratégique préssentie pour y creuser les galeries de Cigéo, et les puits d’accès et de relargage d’hydrogène radioactif.Ainsi, au lieu de prendre acte de l’échec d’ores et déjà inévitable du projet « Cigéo » (enfouissement des déchets radioactifs) le gouvernement actuel se comporte comme ses prédécesseurs : il se met au service de l’industrie nucléaire en lançant une ridicule opération militaire (500 gendarmes) d’évacuation d’une ZAD… qui n’existait pas.En effet, en lieu et place d’une prétendue ZAD, on trouve autour de Bure des jeunes et des moins jeunes qui se mobilisent légitimement pour tenter de sauver l’avenir de cette région,saturé par le projet Cigéo et plus…..Non seulement ce dernier oblitère l’avenir pour ceux qui voudrait inventer une autogestion ou venir habiter près d’un site d’enfouissement des déchets radioactifs ?Mais son échec technologique et son infaisabilité sont d’ores et déjà avérés, malgré l’entêtement mensonger de l’Andra (Agence nationale des déchets radioactifs).Après d’être déshonoré avec sa circulaire sur le recensement des migrants, le ministre de l’intérieur Gérard Collomb récidive avec cette ridicule opération militaire à Bure. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il n’est que l’exécutant des décisions du président de la République Emmanuel Macron, qui n’a jamais caché son engagement aux côtés de l’industrie nucléaire. L’infamie gagne du terrain.Pourtant, de la faillite avérée d’Areva à celle à venir d’EDF, du désastre des chantiers EPR (Finlande et Flamanville) au scandale des milliers de pièces défectueuses produites dans les usines du Creusot,la mythique indépendance énergétique n’en finit plus de se révéler au monde et de plomber la France.Il est grand temps qu’une opération soit organisée pour évacuer l’état nucléaire afin de décontaminer l’hexagone et ses institutions et laisser place à un avenir débarrassé de ces centrales nucléaires .C’est-à-dire vers un monde où la liberté ne serait pas qu’un aménagement agréable de la survie – les deux pieds irradiés dans la merde.Une perspective qui est aussi de ne pas s’en prendre uniquement au nucléaire, mais de le relier à ce qui lui permet d’exister, la domination capitaliste comme la domestication étatique. La pratique du sabotage par des groupes d’affinité, infligeant de gros dégâts matériels aux entreprises qui s’enrichissent dans la transition énergétique, et enfin l’autodéfense contre les violences et les intimidations mafieuses de la police et de l’industrie nucléaire…

un irradié non consentant

valence le 23//02/2018


ledauphiné libéré du 25 avril 2018

valence/manifestation contre l’évacuation de la ZAD de bure et enfouissements des déchets nucléaires les antinucléaires »parti pour Burer »…..

Tournée contre les Centers Parcs : rencontre-débat sur la touristification du monde le samedi 3 mars

Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation et d’info sur la Grande tournée du mois d’avril de la coordination Center Parcs Ni Ici Ni Ailleurs (CP-NINA), le groupe CP-NINA de Lyon organise une rencontre consacrée à la critique du tourisme à Lyon à l’Atelier des canulars. Je vous invite fortement à y participer.

Vous trouverez en PJ et ci-dessous le programme et quelques explications.

 

Merci de faire suivre,

 

Henri Mora

 

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En attendant le passage à Lyon, le 25 avril de la tournée contre les Center Parcs de Roybon, Le Rousset et Poligny

Rencontre -débat samedi 3 mars 2018 à 15 h : Tourisme : fausse liberté ? vraie aliénation ? Contre l’envahissement touristique des territoires et des esprits

 

 

 

Le projet de Center Parcs de Roybon est un concentré des méfaits de l’industrie du tourisme en France et ailleurs.

 

Depuis 2007, la multinationale « Pierre & Vacances » voudrait y construire un village de vacances privé et clos de 1024 bungalows à louer, avec bulle aquatique chauffée toute l’année à 29°, végétation tropicale, bains à remous, boutiques, restaurants…

 

Le client paiera pour un séjour en Isère, basé sur des stéréotypes de l’exotisme : chaleur, farniente sous les cocotiers, rupture avec le quotidien…

 

Pour vendre ce rêve il faut de l’eau, des terrains, des infrastructures et le tout le moins cher possible. Il faut donc détruire la zone humide et la forêt des Chambaran, faire supporter l’essentiel des coûts par l’État, les collectivités, le citoyen (routes, évacuation des eaux, terrains…) et récupérer les bénéfices en vendant et en louant les chalets.

 

Cette destruction irréversible des milieux, de la qualité et des modes de vie locaux est justifiée par les élus et les industriels au nom de l’emploi (toujours précaire) et des retombées de l’aménagement touristique des territoires, quelqu’en soit le prix.

 

Les Center Parcs sont aussi une des pièces d’un tourisme mondialisé : l’accueil de touristes chinois y est déjà envisagé.

 

Le plan Tourisme 2020 prévoit lui, 100 millions de touristes en France et 1 milliard d’investissement pour les infrastructures (stations de ski, Club Med, Futuroscope…).

 

Ailleurs, à côté des séjours low cost et du tourisme de masse, une incroyable inventivité commerciale offre l’illusion de la rupture avec le quotidien : tourisme sexuel, croisières death metal, balades à Barcelone avec des guides SDF ou à Tchernobyl en zone contaminée Avec lindustrie du tourisme on est passé de « l’usage du monde » cher au voyageur à l’usure planifiée du monde.

Tout devrait céder à la moulinette de la marchandisation et de l’artificialisation : milieux naturels, territoires, modes de vie, métiers, sociétés, corps et esprits

 

  • Quels sont les ressorts de cette « déraison touristique » planétaire ?
  • Comment lutter contre la marchandisation touristique ?
  • Est-il possible découvrir le monde sans le détruire ? Et comment ?
  • Le voyage peut-il être une alternative au tourisme ?

Nous vous invitons à venir en discuter à Atelier des Canulars, 91 rue Montesquieu, 69007

 

La NINA c’est quoi ?

La coordination Center Parcs, Ni Ici, Ni Ailleurs (CP NINA), regroupe des collectifs, des associations et des individus qui contestent les projets d’implantation des Center Parcs de la société Pierre & Vacances sur les sites de Roybon (Isère), Le Rousset (Saône et Loire) et Poligny (Jura).

Elle dénonce la destruction des milieux naturels et la privatisation des biens communs (forêts, zones humides), la réduction des zones rurales à des bulles tropicales pour touristes, le gaspillage d’argent public (communes, CD, Régions) en faveur d’un opérateur privé, la multiplication des GTII…

La NINA combat autant l’artificialisation de la nature que la marchandisation du monde et des individus.

La tournée, c’est quoi ?

Entre le 8 et le 29 avril 2018, la NINA a décidé de faire son sac et de sillonner les routes. Cette caravane reliera les 3 sites en lutte. Elle traversera villes et villages afin d’informer, de créer des liens et des échanges entre luttes et de partager des moments ensemble autour de son info shop et de sa cuisine mobile.

Elle passera à Lyon le mercredi 25 avril. D’ici là, des rencontres, des débats et des projections sont prévus à Lyon.

  Contact : nina-lyon@riseup.net/ Blog : http://nina-lyon.tk/

pour en savoir plus ic un texte et    une affiche

Parution de Canons Rompus n°3, journal anti-guerre apériodique

éditorial N°1  24 novembre 2016

singes

La France est en guerre. On nous le répète depuis maintenant plus d’un an comme si c’était une nouveauté. Comme si la France n’était pas en guerre permanente — ou en « opérations » sur le sol africain et ailleurs — depuis la fin des guerres de décolonisation (voir notre « panorama » des opérations militaires de la France). La France est un des premiers États guerriers au monde, elle est présente militairement dans plus d’une vingtaine de pays, et se trouve depuis 2015 parmi les trois premiers exportateurs d’armement avec les États-Unis et la Russie. Airbus et les avions Rafale sont des spécialités françaises aussi fameuses que le Bordeaux ou le Champagne. On se les arrache chez les semeurs de mort. D’ailleurs, la guerre est la meilleure publicité pour les vendeurs d’armes : le Rafale se vend depuis le début des bombardements en Syrie alors qu’il restait dans les cartons depuis son lancement en 2000.

Désormais, nos dirigeants se vantent de ce bellicisme forcené, présenté comme le seul rempart possible à la « barbarie » de Daech. Les attentats survenus sur le sol français sont le prétexte indiscutable à l’intervention militaire en Syrie. Mais on oublie trop souvent que la France est entrée en guerre contre l’État islamique le 19 septembre 2014, soit près de six mois avant ses premiers attentats sur le sol français. La répétition des attentats n’a pas entamé d’une once la rhétorique étatique selon laquelle les interventions militaires françaises à l’extérieur contribueraient à protéger les Français.e.s sur leur sol. La guerre ne provoque pas la paix, mais la destruction, la misère et le désir de vengeance, c’est-à-dire les conditions de sa perpétuation.

Aujourd’hui, la guerre en Syrie et en Irak est un « théâtre d’opérations » pour une vingtaine de pays, dont les plus grandes puissances mondiales (États-Unis, Russie, France, Turquie, Iran, etc.). Les motivations économiques et politiques de ces pays sont complexes, et nous voudrions tenter d’en comprendre certaines dans ce journal. Mais ce qui est sûr, c’est que nous avons affaire à une guerre mondiale que l’on nous présente comme la seule voie possible. Cette évidence nous paraît dangereuse. Il nous semble au contraire urgent de comprendre dans quoi la France est engagée en notre nom, et de s’y opposer.

Parce qu’il est de moins en moins possible d’être contre la guerre, il est plus en plus nécessaire d’être contre la guerre.

L’état de guerre entraîne un renforcement prodigieux du sentiment patriotique et du nationalisme. On ne se bat — soi disant — même plus pour abattre un ennemi mais pour « défendre des valeurs ». Or la « guerre au terrorisme » est un combat sans fin, et sans merci. Elle est presque devenue — avec le pinard et les mini-jupes — une partie de notre « identité occidentale », dans laquelle nous devrions tous et toutes nous reconnaître.

Les exhortations à l’Union Sacrée ne fonctionnent que face à un ennemi commun, la figure de l’islamiste. L’État français mène depuis le début des années 80 une politique islamophobe qui a pris la forme d’une ségrégation avec la loi contre le voile à l’école en 2004 et la loi anti-« burqa » en 2009. Ce dispositif législatif s’appuie sur l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes. On oppose des personnes « issues de l’immigration » qui seraient « par nature » sexistes (pour les hommes) et soumises (pour les femmes) à des personnes « françaises » supposément non sexistes et libérées depuis toujours. À présent, la population musulmane subit également un amalgame entre musulman.e et terroriste, qu’on voudrait dissimuler par un discours « anti-amalgame ».

Sous prétexte de protéger la population, la France est en voie de militarisation croissante depuis janvier 2015. Avec l’état d’urgence et l’opération Sentinelle, il n’y a pas eu un si grand nombre de militaires sur le sol français depuis la guerre d’Algérie. Les séries de mesures répressives prises après chaque nouvel attentat, accompagnées de discours racistes chaque fois plus décomplexés, créent les conditions idéales de la perpétuation de l’idéologie de Daech en France. De la même manière, la surenchère guerrière mise en œuvre après chaque nouvel attentat contribue elle aussi à alimenter les conditions d’existence de l’État islamique. N’oublions pas que Daech est né sur les ruines de la société irakienne détruite par les interventions, embargos et occupations occidentales depuis les années 90.

Les guerres que mènent la France sont des guerres impérialistes, c’est-à-dire qu’elles visent à s’approprier des matières premières, à contrôler des marchés et à exploiter des populations. Elles peuvent aussi contraindre à la docilité un État qui chercherait à se libérer de la tutelle occidentale.

En outre, la guerre et l’industrie de la guerre constituent à elles seules des occasions de rentabilité. L’État, en achetant des armes toujours plus sophistiquées, crée une demande et stimule l’industrie de l’armement. Les profits générés peuvent atteindre des proportions fabuleuses dans une économie, comme en Allemagne dans les années 1930 ou aux États-Unis depuis les années 1980. Par ailleurs, la guerre détruit des villes et des régions entières, faisant place nette pour de nouvelles possibilités d’investissement. Pour se faire une idée du formidable potentiel de profit que la guerre génère, il suffit de voir le féroce combat mené en Irak pour l’obtention des marchés de reconstruction. Les périodes suivant les grandes guerres sont toujours des périodes de croissance capitaliste très rapides, l’exemple classique étant la période nommée les « Trente glorieuses » (1945-1975).

Les guerres entraînent des déplacements de population considérables, comme la guerre en Syrie, qui a quasiment vidé le pays de ses habitant.e.s. Dans leur fuite pour la survie, si elles ne trouvent pas la mort sur la route de l’Europe, ces personnes sont l’objet d’une exploitation intense dont elles ne peuvent négocier les conditions. Cette main-d’œuvre en exil est mise en concurrence avec les autres prolétaires à travers le monde, opposition renforcée par le racisme du discours guerrier. Les guerres impérialistes ne peuvent être que des guerres menées par les capitalistes pour leur profit et contre les prolétaires, qui en font tous les frais, en mourant sous les bombes ou par l’accentuation de leur exploitation.

L’histoire montre qu’il est difficile de lutter contre les vagues de nationalisme et de chauvinisme va-t-en-guerre. Cependant, des mouvements de masse ont permis de terminer des guerres, d’en empêcher, de transformer des guerres en révolutions ; nous y reviendrons au fil des numéros. Rappelons seulement que la fin de la guerre du Viêt Nam a été, au moins en partie, obtenue par la combativité d’un immense mouvement populaire aux États-Unis, de même que par les révoltes, mutineries et désertions des G.I.’s. C’est aussi grâce à la pression d’une large opposition que l’État français a été contraint de mettre fin à la guerre d’Algérie.

Nous nous rattachons à un anti-militarisme qui considère la guerre et l’armée comme des piliers de l’État capitaliste moderne. Il s’oppose au pacifisme non violent qui concourt au maintien de l’ordre établi, des rapports d’exploitation et d’oppression. C’est faire fi de l’existence d’une violence structurelle, des hiérarchies sociales au sein des nations comme entre elles.

Il y a plusieurs manières d’être contre la guerre, nous ne sommes pas contre LA guerre, nous sommes contre toutes les guerres impérialistes.

Il paraîtra dérisoire ou désespéré de croire en un mouvement de masse contre la guerre dans une période d’unanimisme guerrier, de racisme et d’unité nationale. Pourtant, nous refusons d’assister sans rien faire ni dire à la militarisation totale de nos vies et à la destruction du Moyen-Orient et d’une grande partie de l’Afrique par les armées des pays capitalistes dits avancés.

Canons rompus se veut un outil pour la constitution d’un tel mouvement. Nous y publierons aussi bien des articles de « contre-information » sur les guerres en cours que des textes d’analyse critique du discours dominant ; nous y évoquerons les luttes anti-militaristes du passé comme celles d’autres régions du monde. Et, comme il n’y a pas d’état de guerre sans les conditions politiques qui la permettent, nous parlerons de la situation en France.

Le minuscule groupe de personnes à l’origine de ce numéro en appelle à vos contributions pour la suite : articles, critiques, discussions, participation à la rédaction, aide à la diffusion, etc. Ce journal n’est qu’une proposition, n’hésitez pas à vous le réapproprier. Vous pouvez nous écrire à l’adresse acanonsrompus@riseup.net

Toulouse : Attaque des bureaux d’Enedis en solidarité avec les Hiboux du Bois Lejuc

Indymedia Nantes / Samedi 24 février 2018

Jeudi 22 février, à l’aube, l’état décide de montrer les muscles et de déloger les dizaines de hiboux qui ont investit la forêt du bois Lejuc à Bure (Meuse). Après une « sortie de crise » pacifié sur la zad de Notre-Dame-Des-Landes pour le moins efficace ou les échos des chants de victoire résonnent encore, on envoie 500 gendarmes armées jusqu’au dents pour virer une poignée de personnes à l’autre bout de la France.

Afin de ne pas se laisser envahir par le sentiment d’impuissance que de tels matins apportent, nous nous voulions apporter un soutient concret aux compagnon.ne.s là-haut.

Ainsi durant la nuit quelques vitres d’Enedis (qui distribue l’énergie nucléaire dans toute la France et au-delà) sont parties en éclat, a Toulouse. Nous avons laissé notre rage exploser et une dizaine de cailloux a volé à travers leur vitres. Un peu de peinture est aussi venu égayer leur mornes façades.

Pour un monde sans radiations

Avignon : La permanence d’un député LREM retournée en solidarité avec la lutte anti-nucléaire à Bure

Vendredi 23 février 2018

Des militants anti-nucléaire s’en sont pris ce jeudi soir aux locaux de la permanence parlementaire de Jean-François Cesarini [cf photo ci-contre, NdAtt.], député LREM de la première circonscription (Avignon-Morières), en marge d’une manifestation qui s’est déroulée peu avant devant la préfecture de Vaucluse.

Une occupation décidée pour protester contre l’évacuation par les forces de l’ordre quelques heures plus tôt, du site d’enfouissement de déchets nucléaires de la Bure dans la Meuse. « Ils étaient une quinzaine, passablement excités, ils nous ont dit : vos copains ont fait dégager la ZAD de Bure, eh bien vous n’avez qu’à dégager vous aussi ! » témoignait vendredi après-midi Damien Carrion, attaché parlementaire du député qui se trouvait sur les lieux, à Avignon.

« J’ai refusé de bouger et ils ont jeté des dossiers à terre, un bureau a aussi été mis sans dessus dessous. C’était chaud…  » Le face à face aurait duré une trentaine de minutes au cours desquelles Damien Corrion mais aussi Kader Guettaf, autre attaché parlementaire de Jean-François Cesarini ont aussi été bousculés.

Vendredi, le député annonçait sa ferme intention de déposer plainte. « Je remercie Christophe Castaner et Jean Marie Girier pour leurs mots de soutien suite au vandalisme et aux violences qui se sont déroulés dans ma permanence parlementaire (…) L’extrême-gauche a les mêmes méthodes que l’extrême-droite, celles de ceux qui ne croient pas à la démocratie » a commenté jean-François Cesarini sur son mur Facebook.

 

Bure: Andra, Areva, on aime tes déchets irradiés, les hibous on les aura (sur l’air de « Ah ça ira ça ira)

Bilan anti-répression des deux premières journées après expulsion

Suite aux expulsions du bois Lejuc jeudi matin :

  • La police a procédé à 32 interpellations pour vérification d’identité.
  • 5 Personnes ont étés emmenées en garde-à-vue pour différents motifs, allant de l’outrage à la rébellion.
    • Une personne à été vite relâchée, sans charge contre elle pour défaut d’identification.
    • 4 personnes ont été relâchées après 20 à 24 heures de garde-à-vue. Pour l’instant 3 des 4 personnes sont convoquées au TGI de Bar-le-Duc le 12 juin à 9h. Une pour outrage, une pour outrage et rébellion, une pour violence sans itt.
  • 2 ami.es ont été déférés en comparution immédiate au TGI de Bar-le-Duc vendredi après-midi, après avoir été mis en garde à vue. Les deux personnes ont refusés la comparution immédiate et ont été immédiatement placées en détention provisoire à la maison d’arrêt de Nancy. Jugement le 19 mars à 15h00 au TGI de Bar-le-Duc.

    • 1 pour rébellion et refus de signalétique
    • 1 pour violence sans itt sur des personnes dépositaires de l’autorité publique ; dégradation ou détérioration de bien par substance explosive ; refus de signalétique.

La colère gronde..

 

Besançon : Une lame sous la veste et la rage au ventre…

https://attaque.noblogs.org/

Indymedia Grenoble / jeudi 22 février 2018

« J’me baladais dans les p’tites rues, à la recherche de gros vendus qui chaque jour se font d’la thune sur l’dos des détenu.e.s… »

Ce petit air de chanson populaire, je l’ai fredonné en rentrant de balade, content.e du sabotage accompli de quelques rouages de l’enfermement. Une multitude d’entreprises financent, conçoivent et construisent les structures de la répression, qu’il s’agissent de maisons d’arrêt ou de centres de rétention, ou bien des nouveaux locaux du Ministère de l’Intérieur.

Au petit matin du 22 février, quelques véhicules d’entreprises sont restés immobilisés, après s’être fait crever les pneus. Parmi eux, il y avait :

- 2 voitures de Engie : GEPSA, filiale de Cofely GDF-Suez, aujourd’hui Engie, s’enrichit en enfermant des milliers de personnes, avec ou sans-papiers, en France comme en Italie. Elle gère donc des dizaines de prisons et centres de rétention, s’occupe notamment de la logistique de la détention : manutention générale et des systèmes électriques, hydrauliques et thermiques, nettoyage des bâtiments, informatique, nettoyage des espaces verts, nourriture, transport et linge des détenus, restauration du personnel pénitentiaire…

- 1 voiture de Vinci construction : ce constructeur ne se limite pas qu’à bétonner la terre, nécessaire au bon fonctionnement du capital, il construit aussi de multiples prisons et centres de rétention.

- 1 voiture de La Poste : que ce soit pour sa collaboration à l’expulsion des personnes sans papiers ou plus récemment, pour ses nouveaux services aux communes afin d’identifier petits délits et dégradations (tags, dégradation du mobilier urbain…). Via leurs smartphones directement reliés aux flics municipaux et services de la mairie, les facteur-ices seront en mesure de relever et dénoncer ces « infractions et inciviltés ». Derrière la volonté de faire de la ville un endroit toujours plus aseptisé, c’est aussi un moyen de rendre les actes de délations toujours plus acceptables et de faire de chaque personne un flic potentiel. Une fois de plus les smartphones ne sont pas de simples objets d’abrutissement mais sont à l’évidence de nouveaux outils du contrôle que ce soit dans les manif ou dans la vie sociale et amoureuse (géolocalisation, réseaux sociaux). Ces dernières années, La Poste a également financé la construction des nouveaux bureaux du Ministère de l’Intérieur dans le nor-est de Paris.

Seul.e, dans les rues froides et désertes, une lame sous la veste et la rage au ventre, le colosse carcéral devient si fragile…