Montevideo (Uruguay) : attaque solidaire avec Mónica et Francisco

bêves du désordre

Communiqué reçu le 07/02/2015 :

A l’aube du mardi 3 février, une attaque incendiaire a eu lieu contre le bureau du Partido Popular d’espagne à Montevideo. Ce geste a été fait en complicité avec Mónica Caballero et Francisco Solar, détenus et incarcérés depuis plus d’un an par l’État espagnol, accusés d’appartenir à une « organisation terroriste » et d’avoir déposé un engin explosif.

Ce parti est l’actuel parti de gouvernement en Espagne, et ses politiciens font partie des principaux responsables de la persécution et de l’ouverture de procès contre des compagnon-ne-s de la guerre sociale sur ledit territoire, comme dans le cas de la récente « Opération Pandora ». Ce sont également eux qui, fin 2014, ont impulsé et approuvé la dite « loi Mordaza », la loi baillon, qui prévoit entre autres sanctions et restrictions de diminuer la protestation de rue, l’occupation de logements et l’arrivée d’immigrants.

Nous sommes partout !

Commando Mateo Morral

[Repris de contrainfo, February 9th, 2015]

Non a l’Europe forteresse

on relaie cette information

[Appel Urgent] De soutiens aux migrants expulsés lors des rafles

Appel – Besoins urgents de fonds pour soutenir les blessés et ceux qui ont été expulsés après les rafles de la police ce matin dans la forêt de Gurugu et à Nador

A diffusez…..diffusez……….diffusez ,Après l’attaque ce 10/02/2015 ce matin de la clôture de la frontière extérieure européenne de l’enclave espagnole de Melilla (au cours de laquelle 36 personnes ont réussi avec succès à entrer sur le territoire européen, tandis qu’environ 20 ont été illégalement repoussés par les portes dans la clôture et remis aux forces auxiliaires Marocaines), nous avons reçu des nouvelles du camp de migrants de Gurugu, situé dans les collines près de Beni Enzar, la ville frontière marocaine de Melilla. Une rafle énorme a eu lieu ce matin du 11/02/2015 au petit matin par la police Marocaine. Le camp a été totalement brûlé. Des centaines de personnes ont été arrêtées avec un gros risque d’expulsion vers leur pays d’origine. Tout cela se déroule un jour seulement après l’annonce par le ministère de l’immigration de l’évacuation complète des camps de migrants situés en dehors des enclaves espagnoles de Queuta et Melilla , ceci faisant partie d’un nouvel accord de partenariat entre le Maroc et l’Union Européen.

Selon Caminando Fronteras et d’autres sources environ 600 personnes étaient arrêtées et conduites dans un champ à Kariat Arkmane, environ 20 kilomètres à l’extérieur de Nador. De là, nous avons entendu dire que les gens sont maintenus, entourés par la police. Leurs empreintes digitales et des photos sont prises afin d’initier un processus d’expulsion. Apparemment, le ministre marocain a déjà programmé une réunion avec les diplomates de différentes ambassades afin de demander des « laissez passé » pour les renvoyés dans leur pays d’origine.

Par d’autres sources on apprend l’expulsion de personnes arrêtées dans le désert près de la frontière algérienne dans le sud du Maroc. Des événements tels que les déportations de masse vers le désert algéro-marocain de 2005 nous rappellent à quel point ces pratiques sont létales.

Parmi les arrêtés en ce moment dans les camps il y a beaucoup de blessés grave qui sont en très mauvais état..Un soutien financier est nécessaire de toute urgence afin de payer des frais de transport et de soins des blessés et la reconstruction de ce qui a été détruit, couvertures, abris, etc.

Contact si vous pouvez aider nobordersmorocco@riseup.net

Le fait que cette attaque violente contre les migrants sur leur chemin vers l’Europe
se déroule seulement quatre jours après l’anniversaire d’un an de la Tarajal, tragédie au cours de laquelle la Guardia Civil espagnole a tuer au moins 15 personnes qui essayaient d’ atteindre Ceuta à la nage nous prouve que la violence meurtrière à la frontière extérieure européenne continue.

Le Maroc continue à faire le sale travail mandaté par l’Union Européenne : Empêcher les migrants d’entrer dans l’ Europe Forteresse par tous les moyens.

STOP A LA GUERRE CONTRE LES MIGRANTS !
STOP A LA VIOLENCE AUX FRONTIÈRES!
SOLIDARITÉ AVEC LES MIGRANTS DE GURUGU ET DAILLEURS !
NON A L’ FORTERESSE EUROPE !

Plus d’infos

http://periodismohumano.com/migracion/marruecos-arrasa-los-campamentos-del-monte-gurugu-y-se-lleva-a-cientos-de-inmigrantes-con-destino-desconocido.html

http://www.eldiario.es/desalambre/Marruecos-advertencia-empezado-desmantelar-campamentos_0_355215220.html

http://www.abc.es/espana/20150209/abci-rabat-ceuta-melilla-201502092101.html

https://twitter.com/helenamaleno

Turin/Italie : les CRA sont partout

GEPSA, filiale de Cofely, groupe GDF Suez c’est la même entreprise qui va vampiriser les prisonniers du nouveau centre pénitentiaire de valence( ouverture premier semestre 2015

le texte a été recopié  sur non fides

Rome, vendredi 6 février. Dans le Centre de rétention la tension gronde contre la police et les gérants (GEPSA et l’association Acuarinto) qui ont des attitudes d’intimidation envers les rsonnes enfermées.Plusieurs retenu décident donc de refuser le repas de midi, en signe de protestation. L’après-midi, un des prisonniers commence à se couper avec une lame de rasoir, à cause de son exaspération suite au retard avec lequel sont données les cartes téléphoniques. Nombre d’autres retenus commencent à foutre le bordel, notamment en mettant le feu à des matelas. La police arrive avec des lances à eau pour éteindre les incendies, puis elle commence a fouiller les chambres.
Entretemps, dehors, a lieu un rassemblement de solidarité (prévu depuis un moment).

Triste nouvelle, par contre, depuis le CRA de Bari (Puoilles) : un détenu de 26 ans est mort. Il s’agirait de « causes naturelles », selon la police.

Le matin du samedi 7 février, à Turin, une quinzaine d’ennemi.e.s des frontières se pointe à l’agence de voyages SCN 747, en plein centre-ville. Pendant que certains collent des affiches sur les vitrines, d’autres diffusent des tracts ou font des interventions au haut-parleur pour expliquer aux passants que cette agence achète les billets pour la préfecture, pour expulser les sans-papiers du CRA de Corso Brunelleschi. Une façon de rappeler que la machine à expulser est partout et qu’on peut s’en prendre à ses collabos de mille façons.

Voici le tract diffusé à Turin :

Le CRA est partout

Jour après jour, on voit police et militaires roder dans les rues à la recherche de sans-papiers, afin de les emmener au Centre de Rétention Administrative [CIE, Centro di Identificazione ed Espulsione, en italien ; NdT] du Corso Brunelleschi. Parfois, leur boulot est entravé par ceux qui n’acceptent plus, pour eux-mêmes et pour leurs proches, de vivre avec la menace constante d’êtres enfermés dans une cage ou d’êtres expulsés.

La police n’est que le visage le plus connu de la machine à expulser, mais pour marcher, les CRA ont besoin de la collaboration de plein d’autres acteurs : entreprises, associations et coopératives. Le CRA est partout dans la ville : de ceux qui tous les jours y emmènent la bouffe à ceux qui lavent le linge, de ceux qui participent aux expulsions à ceux qui répareent des parties du CRA détruites par les révoltes. Du coup, les CRA sont chaque entreprise, administration, association et personne qui collabore avec l’enfermement des sans-papiers et qui s’engraisse avec ces taules.

Depuis des années, les seules pratiques concrètes visant à la fermeture des Centres ont été menées par les prisonniers eux-mêmes, qui ont continué à s’évader des Centres, qui ont continué à détruire les prisons où ils étaient enfermés. Si aujourd’hui la machine à expulser se trouve dans de grosses difficultés, c’est grâce aux luttes et aux révoltes. Cependant, lutter contre les CRA ce n’est pas seulement aller devant ces murs pour hurler sa solidarité ; c’est aussi faire voir sa rage envers ces lieux en identifiant et en pointant du doigt aussi, parmi ces ennemis, la petite boutique du coin, si on sait qu’elle collabore avec les expulsions. Et aller frapper les CRA partout, devant leurs murs comme dans les quartiers.

L’agence de voyage SNC 747 collabore avec la Préfecture de Turin en achetant les billets pour la déportation des sans-papiers. Pendant les deux dernières années, cette activité leur a rapporté 20.000 euros.

SNC VIAGGI 747
Tél. (0039) 115214395
Via Milano 13/B
Torino

[Traduit et adapté par nos soins de Macerie

 

La résistance de Kobané- un exemple de solidarité sélective

 

Texte extrait du #03 de novembre 2014 de la revue Avalanche [http://avalanche.noblogs.org

La résistance héroïque du peuple de Kobani dans leur
combat contre le massacre par les fascistes de Daesh
(EIIL) depuis mi-septembre, a inspiré un élan de soli-
darité internationale. Nombreuses articles et communi-
qués ont été rédigés, des protestations ont eu lieu dans
des villes aux quatre coins du monde. Des Kurdes ont
passé la frontière turque pour aller aider leurs com-
patriotes dans la bataille, malgré la répression brutale
par les forces turques. D’autres encore, comme les
compagnons turcs du DAF (Action Anarchiste Révolu-
tionnaire), sont allés vers la frontière pour contribuer
à la garder ouverte afin d’aider les réfugiés qui fuient
vers la Turquie. Des appels à armer les forces kurdes
ont été lancés, ainsi que des appels à la solidarité avec
le DAF et à envoyer de l’aide pour les réfugiés. Mais
cette solidarité avec les Kurdes de la Syrie n’a pas été
étendue à des groupes non-kurdes dans le pays qui se
battent, et meurent, depuis des années pour secouer le
joug du fascisme et de la répression, pour la liberté et
l’auto-détermination. On dit souvent incorrectement que
le sectarisme est au cœur du conflit syrien. Il faut alors
comprendre jusqu’à que mesure le sectarisme affecte
aussi notre réponse continues à lire

[Publication] Lucioles n°21 – février 2015

source

Lucioles est un bulletin apériodique, on peut y lire des textes d’analyse et d’agitation autour de Paris (et sa région) et de son quotidien dans une perspective anarchiste. On y parle des différentes manifestations d’insoumission et d’attaques dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître et déceler des potentialités de rupture vis-à-vis de l’Etat, du capitalisme et de la domination sous toutes ses formes en essayant de les relier entre elles et au quotidien de chacun. Nous n’avons pas la volonté de représenter qui que ce soit, ni de défendre un quelconque bout de territoire en particulier qui n’est qu’un modèle réduit de ce monde de merde.

« Les lucioles on les voit parce qu’elles volent la nuit. Les insoumis font de la lumière aux yeux de la normalité parce que la société est grise comme la pacification. Le problème, ce ne sont pas les lucioles, mais bien la nuit. »

Télécharger le bulletin au format PDF

Lire les articles du 21ème numéro de Lucioles

********************************************************************************************

Ni Dieux ni maîtres, encore et toujours !

another_myth_3_by_coalrye-d75wgdpDepuis ce matin du 7 janvier 2015, où douze personnes sont tombées sous les balles de deux fanatiques religieux ici même, en plein Paris, nous avons pu voir les brebis citoyennes trouver refuge dans l’asile sacré de l’appartenance nationale, et leurs bêlements être exploités par tous les politicards désireux de vendre leur soupe avariée démocrate et/ou sécuritaire. On crie à la défense de la liberté d’expression chère aux citoyens en tous genres. Mais que vaut-elle cette “liberté d’expression” si acclamée, et qu’aucun média ne permet de critiquer ?

Car c’est un pouvoir maintenu comme partout par ses flics en armes et ses tribunaux qui me donne ce droit, or le pouvoir punit et enferme tous ceux qui enfreignent ses lois, du fraudeur à la voleuse, de la prostituée au sans-papiers. Son hypocrisie ne l’élève pas au dessus des autres, il se trouve au même niveau que les partisans de la guerre sainte et il est tout autant notre ennemi. Comme toujours, des droits impliquent des devoirs, notamment celui de respecter des règles sous peine de sanctions. Aussi, je m’en fous de pouvoir m’exprimer si je ne peux pas agir en conséquence, car mes paroles ne sont alors que du vent, tout le monde peut dire ce qu’il veut mais la société continue son chemin comme elle est, dans la soumission passive ou active, éventuellement la dénonciation de principe mais toujours, dans les faits, l’acceptation. Être « libre » de s’exprimer mais enchaîné dans ses actes par les lois des codes pénaux, est-ce être libre ? L’« apologie » et l’« incitation » au terrorisme qui ont entraîné toute une flopée de condamnations montrent encore que le pouvoir peut toujours restreindre la limite des « libertés » qu’il accorde dès qu’il le souhaite. Non, nous ne trouverons pas de liberté dans la paix sociale qu’on tente de nous imposer, mais seulement dans l’accomplissement d’une volonté de vivre sans rien ni personne au dessus de nous, ni sur terre ni au ciel. C’est pour ça que nous ne pleurerons pas plus les trois flics que les trois fanatiques, car tous avaient décidé d’être au service d’un ordre supérieur et autoritaire dont ils croyaient exécuter la volonté, qu’elle prétende découler d’une parole divine ou de la raison d’État (en réalité l’intérêt des puissants régnant sur une partie du bétail humain nommée nation).

Très vite ils étaient des milliers en France et ailleurs à reprendre le fameux : « je suis Charlie » qui répondait au « j’ai tué Charlie ! » lancé juste après le carnage par l’un des tueurs. Mais que veut dire ce slogan au final ? Il s’agit d’un cri de ralliement derrière une République à laquelle on devrait obéir pour qu’en échange elle défende les droits de l’homme, comme la célèbre « liberté d’expression » pour laquelle ces personnes auraient été tuées. Ce slogan est rapidement devenu le symbole de la patrie ayant fait de ses morts des héros, pour lesquels il faudrait observer une minute de silence, la main sur le cœur, dans un sentiment solennel pour lequel nous n’éprouvons, nous, que de l’indifférence. Riches et pauvres, matons et voyous, religieux et athées ont mis de côté leurs différences et se sont attroupés en cortèges serviles pour ne reconnaître que cette effigie, ce mythe qui les fait se croire semblables parce qu’ils vénèrent le même drapeau. Si nous sommes attristés par la mort de ces personnes, elle ne nous touche pas plus que celles des milliers d’anonymes qui périssent loin de nos yeux sous les bombes, par les fusils, aux frontières et dans les prisons des plus grands terroristes au monde qui défilèrent en grande pompe le 11 janvier à Paris, place de la République.

Entre temps il y a aussi eu une prise d’otage dans une épicerie casher au cours de laquelle quatre autres personnes sont mortes. Mais elles, elles n’étaient pas Charlie, ce n’étaient pas des journalistes connus : ce n’étaient que des victimes de plus à rajouter à la liste des atrocités antisémites qui s’allonge depuis des siècles. Le danger des religions est dans leur essence même, dans le principe d’une vérité absolue et aliénante à laquelle on peut tout faire dire. Aussi, pour vaincre celles et ceux qui veulent convertir à coups de kalash, il faudra inciter celles et ceux qui croient en de telles vérités à les remettre en cause car il n’y a rien, dans ce monde ou en dehors, qui puisse nous accorder la liberté. Nous ne voyons pas d’autres manières d’y parvenir que par le combat contre tout ce qui entend nier notre individualité et donner un sens à la vie, contre ceux qui nous font miroiter un paradis en récompense de la soumission et de la résignation.

Nous ne voulons ni la « liberté d’expression » ni la liberté de culte, qui ne sont que des droits accordés par les puissants en échange de notre obéissance. Nous voulons la liberté entière, totale et indivisible. Nous voulons blasphémer contre toute autorité et détruire tous les pouvoirs, qu’ils résident dans les livres sacrés ou aux frontispices des États.

« On nous promet les cieux Nom de Dieu
Pour toute récompense…
Tandis que ces messieurs Nom de Dieu
S’arrondissent la panse Sang Dieu
Nous crevons d’abstinence Nom de Dieu…
Si tu veux être heureux Nom de Dieu
Pends ton propriétaire…
Coupe les curés en deux Nom de Dieu
Fout les églises par terre Sang Dieu
Et l’bon dieu dans la merde Nom de Dieu… »

(La Chanson du Père Duchesne, 1892.)

les lucioles -noblogs.org

De la prison avec sursis pour lutter contre l’absentéisme ?

l

la justice sanctionne l’école buissonière,  une mère de famille a été condamné  quatre mois de prison avec sursis    L’école de la soumission à l’autorité  s’impose avec les juges civil .  Le film les 400 coups de François Truffault montre  le mécanisme qui entraine la pression( voisinage, judiciaire) sur les parents et de belles images de liberté pour les jeunes évadés de l’école des flics et des patrons. On est contre le nucléaire et son monde. Cette condamnation de la mère appartient à ce monde

Voir qui illustre cette condamnation l’article presse .

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 6 février 2015

 clin d’oeil à la mobilisation lycéenne  qui va se poursuivre début Mars

Au sommaire :

Taule et centres de rétention : Mutineries à Lavaur et Bourg-en-Bresse, tentative d’évasion à Saint-martin-de-Ré, Palaiseau, manif devant le centre de rétention de Toulouse

Enquête judiciaire sur les mobilisations survenues en 2012 au centre de détention de Roanne

Notes rapides sur l’Enquête Sociale Rapide

Frontières : Chronique de Calais, bilan de l’opération Mos Maiorum

Discussion sur les mesures antiterroristes dans le contexte actuel avec Claude Guillon

Et aussi : Agenda

Émission tous les premiers vendredi du mois de 19h à 20h30 (rediffusion le mardi suivant à 8h) sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM en région parisienne et sur internet partout ailleurs

Des larmes dans les yeux….


Mais, cette fois-ci, pas dans ceux des familles et amis des dizaines et des dizaines de personnes tuées ou mutilées par la police. Non, cette fois-ci, c’étaient des larmes de bonheur des flics eux-mêmes alors qu’ils étaient applaudis par la foule. « Merci, merci, heureusement que vous êtes là ! ». Une première. C’était lors de la grande embrassade nationale où des « amis de la liberté » comme Netanyahu, Bongo, Orban, Hollande, Sarkozy… ont prétendu « rendre hommage » aux victimes des tueries horribles de Charlie hebdo et de l’Hyper Cacher de Vincennes.

Et derrière eux des millions de personnes qui marchaient. C’était l’extase de la campagne « sécuritaire », le pouvoir, éhonté, brandissait les victimes pour en faire un étendard politique. L’accusation d’« apologie du terrorisme » devient alors son arme de destruction massive. Le pouvoir « républicain, laïque » fauche large, gamins de 8 et 9 ans au commissariat, perturbateurs de la « minute de silence », une phrase de travers d’un mec qui avait bien picolé… ce sont des mois de taule, la stigmatisation, le rejet. L’Immigré, l’arabe, le noir, le supposé musulman ont désormais un coup de tampon au front.

Quand la crise s’abat sur nous, quand on a le dos au mur, on s’habitue facilement à tout, ou presque. Qui n’a pas passé son chemin devant un corps, à moitié gelé sur le trottoir ? Qui proteste, à part une petite minorité, quand on jette des enfants Rroms dehors à coups de bulldozers ? ou contre l’expulsion des sans-papiers par milliers ?

Cette accoutumance au bourrage de crâne est paralysante et mauvaise conseillère. Le risque est que la panique soit la réaction majoritaire.

C’est cette politique raciste et xénophobe qui ouvre un large boulevard à l’extrême droite, quand celle-ci arrivera au pouvoir, il sera trop tard pour dire : « je n’ai pas voulu ça ».

Des temps lourds s’annoncent. Résister, ça commence par leur dire NON ! Non à la stigmatisation et à l’ordre moral que veulent nous imposer ceux qui organisent notre exploitation !

Au sommaire

- Des larmes dans les yeux…

- Minute de silence, débats, signalements, instruction morale : élèves piégés, profs mis au pas ?

- Condamnations pour « apologie du terrorisme »

- [ C H R O N I Q U E D E L ’ A R B I T R A I R E ]

Wissam El-Yamni, le Parquet annule la mise en examen du policier

Un nouvel accroc dans la version du procureur

Classée sans suite

Nice : Encore un mort en garde à vue

La liberté d’expression version La Poste

Procès pour collage contre les violences policières

L’Europe forteresse

Maria Francesca était Rrom

- [A G I R ]

Semaine de la résistance du 16 au 22 février

  le bulletin en PDF

 

 

Fukushima : le refuge dans l’illusion de la protection est-il salutaire ?

piqure de rappel: au laboratoire anarchiste le mercredi 11 février à 17h30 écoute collective la fabrique de l’oubli

d’une émission dans une radio libre de Marseille radio galère

 

l’émission du https://collectifantinucleaire13 le  mardi 27 janvier 2015 : Fukushima et le contrôle des populations, Cécile Asanuma Brice

http://youtu.be/jE-bRMQqCpc

Dans le contexte du retour des populations dans les zones d’évacuation autour de Fukushima, nous partageons et commentons des extraits d’un document video de Cécile Asanuma-Brice, chercheur spécialisée dans le domaine de la sociologie urbaine, qui a été amenée à étudier les politiques du logement et des déplacements de population suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima.

Nous est expliqué comment les processus à l’oeuvre ont mis ces populations en péril alors qu’ils été censés les protéger

L’intervention de Cécile Asanuma-Brice dans son intégralité est visible sur le lien suivant :
https://collectifantinucleaire13.wordpress.com/2015/02/02/fukushima-le-refuge-dans-lillusion-de-la-protection-est-il-salutaire/

Bonne écoute !

« La Demi Heure Radio-active »
les 2ème et 4ème mardis du mois, à 14h15 en direct sur 88.4 fm
et le jeudi en rediffusion de 12h à 12h30
ou en réécoute sur www.radiogalere.org/

et toutes nos émissions depuis juin 2011 à réécouter , VOUS POUVEZ CONSULTER TOUTES les EMISSIONS ICI

Théodore Kaczynski L’antéchrist technophobe

on a conservé le titre de l’article tel qu’on l’a trouvé ici

« La violence aux mains du peuple n’est pas la violence, mais la justice. »

Eva Peron.

Qui se cachait de 1978 à 1995 derrière les 43 attentats signés du pseudonyme explosif d’Unabom ou Unabomber, inspiré d’UNiversity and Airline BOMber ? Un mathématicien surdoué issu de Harvard, dénommé Theodore John Kaczynski, né dans l’Illinois en 1942 et éco-terroriste déterminé, peut-être le seul Robin des bois du genre sur notre terre mal aimée. Engagé durant une vingtaine d’années dans une stratégie d’envois de colis piégés à des acteurs emblématiques d’un progrès technique qu’il dénonçait, l’action vindicative de Kaczynski totalisa 3 morts et 29 blessés. Ses cibles furent des professeurs d’universités, des généticiens, des responsables militaro-industriels, des compagnies aériennes, informatiques et publicitaires. Ô combien symbolique, l’un de ses meurtres concerna un professeur de sylviculture ! Il est rapporté qu’Unabomb fit l’objet d’une chasse à l’homme sans précédent de la part du FBI, peut-être plus coûteuse car mieux motivée que celle d’un Oussama Ben Laden faisant le jeu d’un gouvernement en place. La réflexion négative de Ted Kaczynski sur l’évolution de la société moderne fut confortée par la lecture du livre d’un auteur français : La Technique, ou l’enjeu du siècle de Jacques Ellul, sociologue et militant anarchiste, ami d’Ivan Illich et grand contributeur à l’écologisme politique. Le manifeste d’Ellul est que le « système technicien » nie l’homme, ses besoins, sa culture, ainsi que la nature. La vocation combattante du premier et seul vrai maquisard de l’écologisme naquit d’une telle conviction. Quoi de plus normal pour l’être d’exception qu’était Ted, non résigné, étanche à la propagande en vigueur et ainsi apte au courage intellectuel ? Son idéologie, contre-industrielle, était étayée par le fait qu’il faut contrer un ordre politico-économique qui n’aura de cesse de saigner la nature vierge, de réduire la liberté individuelle de l’homme et qui, finalement, n’aboutira nullement à satisfaire des besoins boulimiques. Au questionnement du cataclysme social et sociétal que provoquerait la mise à néant du système en vigueur, il répondait qu’ « On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre  ». C’est en 1996 que sa mère et son frère permirent son arrestation en fournissant aux graphologues les éléments susceptibles de le confondre en comparant son écriture avec celle des manifestes signant ses actions. Ses avocats plaidèrent en vain la démence schizophrène et Ted purge toujours une peine perpétuelle dans un quartier de haute sécurité du Colorado dénommé ADX Florence, ou encore Supermax ou l’Alcatraz des Rocheuses, pénitencier qui reçoit les principaux condamnés pour terrorisme des états nord-américains.

John Zerzan, philosophe américain anarchiste et primitiviste, assista au procès de Kaczynski, dont il était proche. C’est d’ailleurs à l’issu de ce procès que les médias ont commencé à s’intéresser aux idées de Zerzan. Dans un texte de 1995 intitulé Whose Unabomber, Zerzan affirmait son soutien à la doctrine, sans en cautionner la violence : « Le concept de justice ne doit pas être négligé dans l’analyse du phénomène Unabomber. En fait, à l’exception de ses cibles, quand peut-on dire que les petits Eichmann qui préparent le meilleur des mondes n’ont jamais été amenés à rendre des comptes ?… Est-il contraire à l’éthique d’essayer d’arrêter ceux dont les contributions amènent à une agression sans précédent contre la vie ? » Dans un écrit ultérieur, il modère son opinion : « Avec Unabomber, une nouvelle limite a été franchie. Cette fois, les schiz-fluxer bohémiens, les yuppies verts, les anarcho-journalistes occasionnels, les organisateurs condescendants de la pauvreté, les nihilo-ascètes branchés et tous les autres « anarchistes » qui pensaient que leur prétentieux passe-temps continuerait indéfiniment sans opposition – eh bien, il est temps de choisir le camp dans lequel on se situe. Peut-être y a-t-il également un Rubicon de franchi à partir duquel aucun retour en arrière n’est possible ».

Voici quelques extraits d’une interview de Theodore Kaczynski, parue sur un site Internet : « La vérité vraie est que je ne suis pas vraiment politiquement orienté. J’aurais vraiment voulu vivre simplement dans les bois. Si personne n’avait commencé à tracer des routes par ici, à couper les arbres et à venir bourdonner autour avec des hélicoptères et des scooters des neiges, je vivrais encore simplement ici et le reste du monde se débrouillerait tout seul. Je me suis impliqué dans des questions politiques parce que j’y ai été conduit, pour ainsi dire. Je n’ai pas vraiment d’inclination pour ça ». En 1971, Kaczynski construisit lui-même une cabane près de Lincoln, dans le Montana, où il vécut longtemps. Il se contentait de techniques primitives lui permettant une vie sauvage et autonome, besoin ressenti très tôt dès son enfance. « Il n’y a aucun doute que la raison pour laquelle j’ai abandonné le système technologique est que j’avais lu des choses sur d’autres modes de vie, en particulier celui des peuples primitifs. Quand j’avais environ onze ans, je me rappelle que j’étais allé à la petite bibliothèque locale d’Evergreen Park, dans l’Illinois. Ils avaient une série de livres publiés par le Smithsonian Institute, qui traitaient de divers domaines de la science. Entre autres choses, j’ai lu sur l’anthropologie dans un livre de préhistoire humaine. J’ai trouvé ça fascinant. Après avoir lu un peu plus de livres sur le sujet de l’homme de Néandertal et le reste, je brûlais d’envie d’en savoir plus. J’ai commencé à me demander pourquoi et j’ai fini par réaliser que ce que je voulais vraiment ce n’était pas lire un autre livre, mais simplement vivre de cette manière ». « Une chose que j’ai trouvée en vivant dans les bois, c’est que vous finissez par ne plus avoir peur du futur, vous n’avez pas peur de mourir, si les choses vont bien maintenant, vous pensez : eh bien, si je meurs la semaine prochaine, et alors ? – les choses vont bien maintenant. Je pense que c’est Jane Austen qui écrivit dans l’un de ses romans que le bonheur est toujours une chose que vous prévoyez dans le futur, pas une chose que vous avez au moment présent. Ce n’est pas toujours vrai. Peut-être que c’est vrai dans la civilisation, mais quand vous sortez du système et que vous vous réadaptez à un mode de vie différent, le bonheur est souvent une chose que vous rencontrez immédiatement  ».

La parabole de Kaczynski renvoie à une version non belliqueuse du sujet narré par Jon Krakauer dans Voyage au bout de la solitude, récit qui inspira le film à succès Into the Wild de Sean Penn. La désillusion à l’égard du système qui nous tient entre le marteau et l’enclume n’est pas facile à vivre. On lira L’Affaire Unabomber de Jean-Marie Apostolidès (1996) ; Manifeste, l’avenir de la société industrielle de Ted Kaczynski (2001), traduit par le même Jean-Marie Apostolidès et préfacé par la poétesse Annie Le Brun ; La révolution anti-industrielle : Unabomber, l’œuvre intégrale de Théodore Kaczynski, traduite par Patrick Barriot. Lutz Dammbeck est l’auteur de Das Netz, Die Konstruktion des Unabombers(2005), comportant une traduction allemande du manifeste d’Unabomber, et réalisateur d’un film documentaire pareillement intitulé Das Netz (La toile), road-movie entre cybernétique, LSD et technophobie, évoquant ce valeureux antéchrist. La chaîne ARTE le programma en avril 2008 sous le titre de Voyage en cybernétique.

Nous proposons ci-dessous l’essai de Théodore Kaczynski La Société industrielle et son avenir dans la traduction de Michel Roudot et avec son autorisation. Il est également possible de lire sur la toile la version bilingue (traduction française de Jean-Charles Vidal) sur le site de l’éditeur Hache.