France [Frontière] mises à jour et Lettre des compagnons prisonniers depuis le CRA de Nice

lu sur informa- azione.org
vendredi24 juin Beaucoup de gens sont venus pour manifester sous le CRA de Nice. Beaucoup d’énergie et de force pour transmettre à d’autres détenus à l’intérieur du centre de détention. Chorales, chansons, les batucada ont animé les heures de ce rassemblement, et grâce à la proximité physique aux compagnons ils étaient en mesure de répondre avec des cris et des chants, des sourires et des salutations de derrière les barreaux.

Il est bon, de sentir la proximité et la complicité tant l’ambiance est élevée

Quant à leur situation juridique semble être gérer pendant quatre jours, soit jusqu’au mardi ’28, les trois avocats qui les suivent, hier ne savaient pas encore s’ils nous disent à mardi « les auraient libérés à la frontière, ou à Nice s’il y aura procès. Amendes et il reste l’expulsion du territoire français pendant un an.

et «vous pouvez faire des visites de 9 à 11 et de 14 à 18 …

Nous continuons à faire notre solidarité!

Après rassemblement et s’est tenu une réunion où il« est décidé de poursuivre la présence de soutien jusqu’à leur libération … chaque après-midi de 18h30 à nous d’exprimer notre solidarité ‘…

Liberté pour tous!

Feu à toutes les prisons!

complice et solidaire des vallées maritimes
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lu et parcouru sur https://mars-infos.org
Lettre de Andrea, Rafael, Vincenzo et Arturo, arrêtés suite à l’occupation d’un ex-poste de douane qui avait pour but de le transformer en un lieu de rencontre et d’organisation contre les frontières et ce qui va avec.

Pour contextualiser
Solidarité aux 4 camarades italiens enfermés au CRA de Nice


DU CENTRE DE DÉTENTION DE NICE

L’été dernier, pendant que les migrants et leurs soutiens résistaient sur les rochers de la frontière franco- italienne, à Vievola, à l’extrémité nord de la vallée de la Roya, un rassemblement d’habitants luttait contre le doublement du tunnel du col de Tende et le trafic de camions qui en résulte. Nos parcours respectifs semblaient lointains, mais déjà se dessinait un lien commun. Nous nous sommes rencontrés sur la côte comme dans la montagne et nous avons senti qu’ échanger était important et nécessaire. Puis au mois de septembre le rassemblement de Vievola comme celui des Balzi Rossi a été expulsé. Pour les solidaires, les vallées au dessus de Vintimille sont devenues des refuges naturels. De là, la lutte contre la frontière est repartie, et ce sont ces vallées qui ont reçu les si nombreuses interdictions de séjour venant de la préfecture de police d’Imperia. Dans la vallée de la Roya, la construction du tunnel de Tende s’est poursuivie, et à ce triste scénario se sont ajoutés les migrants, qui quotidiennement, avec courage et détermination, traversent ce territoire en direction de Paris, Calais, l’Angleterre …
Nous avons donc senti le besoin de nous rencontrer plus régulièrement, et de cette situation est née une nouvelle histoire.

La manifestation du samedi 18juin a donc été caractérisée par la rencontre entre les luttes contre la destruction du territoire et celles contre les frontières et déportations. Les forces de l’ordre italiennes nous ont interdit de continuer vers Vintimille et Menton, où le cortège de vélos aurait dû arriver. Elles devaient empêcher les manifestants de rencontrer les migrants bloqués et déportés à la frontière franco italienne. Il s’en est suivi une assemblée spontanée qui a décidé de continuer la mobilisation en occupant le bâtiment de l’ancienne douane française, proche du vallon frontalier de Fanghetto. Italien/nes et français(es) ensemble, nous avons dépassé les frontières territoriales, linguistiques et culturelles qui encore nous divisaient et avons transformé un lieu de contrôle et de séparation entre les peuples en un espace libéré. Une éclaircie dans les ténèbres du présent dans laquelle nous avons donné vie et force aux luttes à venir.
L’expérience a duré jusqu’à jeudi matin quand les forces de la gendarmerie ont donné l’assaut. Il a été notifié aux cinq italiens présents un décret d’expulsion d’un an du territoire français. Au lieu d’être raccompagnés à la frontière, comme il est advenu pour Giulia (non retenue parce qu’il n’existe pas de quartier pour femmes au CRA de Nice), nous avons subi un transfert au centre de détention administratif de Nice.

Entre nous, le moral est bon, surtout après le rassemblement participatif qui s’est tenu vendredi sous les murs du centre. Nous refusons fermement les étiquettes que voudraient nous coller la presse et la préfecture, parce que nous savons bien comment ces organes tendent à limiter, diviser et réprimer.
Le croisement des parcours dans ce territoire de frontière dessine de nouvelles géographies et nous sommes fiers de faire partie de cette communauté en lutte. Nous remercions chaque personne qui, en Italie comme en France, a manifesté de la solidarité avec nous et avec chaque migrant(e) déporté(e) ou détenu(e) en Europe.

Pour un monde sans prisons ni autorités ni frontières, ni camions, autogestion !

Andrea, Rafael, Vincenzo, Arturo

Reçu par mail
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P.-S.

Tous les soirs, à partir de 18h, rassemblement (presidio) et assemblée sous les murs du CRA (centre de rétention, 28 rue de Roquebilliere, Nice)