Besançon: l’Etat au secours de JC- Decaux- Après plus de 3 ans d’enqête…

L’Etat au secours de JC-Decaux – Procès pour trois inculpés après plus de 3 ans d’enquête

En février 2017, la vice-présidente des juges d’instruction Marjolaine Poinsard a décidé de passer en procès trois personnes inculpées de « dégradations de panneaux publicitaires de la société JCDecaux commises en mai et juin 2013.

L’audience vient finalement d’être fixée par le procureur général Étienne Manteaux pour le 11 septembre 2019 à partir de 13h30 au TGI de Besançon.

Parmi elles, deux personnes sont accusées de dégradations sur l’ensemble de cette période, dont l’une arrêtée le soir de la fête de la musique 2013 et accusée de la destruction de six sucettes sur l’appel du citoyen-flic Daniel Consolini. Pour la troisième personne, « particulièrement mutique » devant les juges et les flics au cours de l’instruction, seules ont été retenues les dégradations « en réunion » de la nuit du 13 au 14 juin, au cours de laquelle une bonne trentaine de sucettes ont été détruites,

La société JCDecaux s’est bien évidemment portée partie civile, représentée par M. Dupouy « [constatant] depuis 2010 une forte intensification des dégradations infligées au mobilier urbain de sa société ». Ce dernier a notamment précisé que « la société n’avait pas pu être intégralement indemnisée par la compagnie d’assurance en raison d’une franchise de 50.000 euros par sinistre. La société subissait outre ce préjudice matériel, un préjudice commercial, ses clients demandant une prolongation des campagnes publicitaires qui avaient été interrompues. »

Effet boules de neige, en somme.

C’est sans doute en raison de ce préjudice financier considérable porté à la société JCDecaux depuis début 2010 à Besançon que la justice a aussi tenté de leur mettre sur le dos une vague de destructions commises entre le 31 décembre 2011 et le 14 décembre 2012 (en janvier et février 2012 par exemple). En vain.

Localement, ces inculpations et tout ce que cela entraîne (contrôle judiciaire sur les accusés, intimidations sur l’ensemble des récalcitrants à ce monde d’argent et d’exploitation…) n’ont jamais stoppé les vagues de sabotages contre les vitrines du capital. Du lendemain de la garde à vue et de la comparution devant le juge de deux inculpés le 19 novembre 2013 jusqu’au soir du 12 juillet 2019, les panneaux publicitaires continuent ainsi à tomber en miettes.

A Besançon comme dans de nombreuses villes, les mouvements de révolte sociale, que ce soit lors de la loi « travaille » en 2016 ou lors des « gilets jaunes » ces derniers mois ont porté de gros coups à cette entreprise spécialisée dans l’aliénation de masse. Par la peinture ou par le marteau, et parfois par le feu, les moyens d’attaquer ce qui nous aliène sont innombrables et parfois se traduisent par des attaques à la source, en dehors de la masse et de ses grands rendez-vous, comme à Fontaine (Isère) dans la Métropole de Grenoble, le 12 février 2019, lorsqu’un entrepôt de la société JCDecaux, avec le matos à l’intérieur, est parti en fumée. Ou encore ses deux utilitaires réduits à l’état d’épave à Grenoble le 8 février et à Saint-Martin-d’Hères le 5 septembre 2018. Toutes ces attaques réchauffent les cœurs en révolte face à ce monde d’exploitation et d’oppression.

En vue de ce procès, que chacun exprime sa solidarité de la manière qui lui semblera la plus adaptée !

La meilleure solidarité reste l’attaque !

Rendez-vous donc au TGI de Besançon le 11 septembre prochain à partir de 13h30.


Un texte sur cette même affaire, publié en septembre 2014 (sur contrainfo)

  • Besançon : Face à J-C Decaux et ses sbires… la meilleure solidarité, c’est l’attaque !

A relire :

[Publié sur indymedia nantes, 05.08.2019]

Italie: Opération Prometeo- Quelques mises à jour et information pour le soutien

Le 21 mai 2019 Natascia, Robert et Beppe sont arrêtés, accusés d’avoir envoyé, en 2017, des colis piégés aux procureurs Sparagna et Rinaudo ainsi qu’à Santi Consolo, qui, à l’époque, était directeur du Département de l’Administration Pénitentiaire (DAP) de Rome.

Des nouvelles de Natashia, Robert et Beppe 

Natascia, jusqu’au mardi 30 juillet, se trouvait encore dans la prison de L’Aquila en AS2 (Haute Surveillance de niveau 2) – qui de fait est une section «41bis» (quartier le plus sécurisé dans le système pénitentiaire italien) – où se trouve également Anna, tandis que Silvia se trouve à l’heure actuelle dans la prison de Turin, transférée pour assister à des audiences de procès mineurs dans lesquels elle est inculpée. Elle a donc été transférée à la prison de Piacenza.
Le 28 juin, un mois après le début de la grève de la faim commencée par Silvia et Anna revendiquant la fermeture de la section dans laquelle elles se trouvent dans la prison de L’Aquila, Natascia a, elle aussi, interrompu la grève de la faim qu’elle avait commencée à son tour à Rebibbia en solidarité avec les deux compagnes (pour lire la traduction la lettre de clôture de la grève de la faim de Silvia, Anna et Natascia: https://paris-luttes.info/silvia-natascia-et-anna-a-propos-12382 ).
Un peu après, alors qu’il s’était passé un mois et 10 jours sans aucune possibilité de voir des proches, Natascia a finalement eu son premier parloir.
Le 11 juillet, au tribunal de Milan, a eu lieu l’audience de réexamen (l’équivalent de l’appel du JLD en France) à laquelle Natascia n’a pu participer que par l’intermédiaire de la vidéo-conférence. Le réexamen a confirmé le mandat de dépôt en détention préventive.
Pour avoir des nouvelles plus récentes sur Natascia et la section AS2 à L’Aquila.

Robert a été transféré à la prison de Sassari (Sardaigne) vers le 6 juillet. Il s’agit d’un durcissement de ses conditions de détention, vu la distance et l’isolement géographique de la nouvelle destination et vu que les conditions dans la prison de Terni étaient meilleures par rapport à celle d’Opera de Milan où il se trouvait encore avant. A Terni il n’était plus à l’isolement, la bouffe était meilleure, il avait les heures de «socialità» (moments où les cellules sont ouvertes et les détenus peuvent se déplacer dans la section), des heures de promenade ainsi que l’accès à la bibliothèque et au gymnase). Le 18 juillet il y a eu un parloir sauvage à la prison de Bancali, Sassari

Beppe a été placé à l’isolement pendant plus d’un mois: durant toute la période à la prison d’Opera (à part l’heure de «socialita» qu’il faisait avec Robert) et à l’isolement complet à la prison d’Alessandria (il était seul durant les heures de promenade et de socialité). Ceci malgré le fait qu’il n’a jamais été demandé aucune mesure d’isolement et malgré son transfert à la prison dans une prison où existe la section AS2 dans laquelle il aurait pu être en contact avec les autres détenus soumis au même régime (à Alessandria il y a une section AS2 alors qu’il n’y en a pas à Opera). Il a protesté en faisant une grève de la faim du 28 au 30 juin. Le 8 juillet nous avons appris qu’il avait été transféré à la prison de Rossano Calabro.
Il faudra attendre septembre/octobre pour le pourvoi en cassation relatif à l’incarcération, étant donné la lenteur des tribunaux qui s’accentue encore davantage durant la période de pause estivale.

Mise au point concernant le soutien financier

Pour faire en sorte d’acheminer les aides économiques en solidarité avec Natascia, Robert et Beppe de manière plus fluide et plus efficace il y aura désormais seulement deux références bancaires. Il sera donc possible d’envoyer l’argent à l’un ou l’autre puisque les deux caisses sont coordonnées et l’agent récolté sera utilisé en fonction des nécessités du moment (mandats, dépenses liées à la détention, paiement du transport pour les personnes qui vont aux parloirs, avocats), de manière à assurer la couverture de toutes les dépenses.

Nouveau coordonnées bancaires

• Postepay evolution au nom de Ilaria Benedetta Pasini, n° 5333 1710 8931 9699, IBAN: IT43K3608105138213368613377.
• Compte courant bancaire au nom de Vanessa Ferrara, IBAN: IT89W0894616401000024400978.

Pour écrire aux compagnon.nes

Natascia Savio
Casa Circondariale Le Novate – Sezione femminile
strada delle Novate 65
29122 Piacenza

Robert Firozpoor
C. C. di Sassari – Bancali
strada provinciale 56, n. 4
Località Bancali
07100 Sassari (SS)

Giuseppe Bruna
C. R. di Rossano Calabro
Contrada Ciminata Greco, snc
87067 Corigliano-Rossano (CS)

À la demande des compagnons qui sont dedans, nous vous invitons fortement à exprimer votre solidarité   par l’envoi de lettres et de livres. Malheureusement et à cause de la «censure politique» on ne peut garantir que la totalité puisse arriver rapidement, mais il y a toujours quelque chose qui arrive, c’est pourquoi on lâche pas l’affaire! La solidarité réchauffe le cœur et maintient le moral  de ceux qui sont dedans mais également à leurs compagnons les plus proches qui sont dehors. Car nous le répétons encore une fois: nous sommes toutes et tous complices et solidaires et personne ne sera laissé seul!

LIBERTÉ POUR NATASCIA, ROBERT ET BEPPE!
LIBERTÉ POUR TOUTES!
LIBERTÉ POUR TOUS!

valence,(Drôme): une affiche No G7 et « la pétroleuse » journal mural

Les jours passent, C’est bientôt le G7 à Biarritz. Une affiche est apparue dans les rues de Valence signée le laboratoire anarchiste ici.Dans la torpeur  de cette ville placée sous vidéo surveillance   + de 180 caméras et les voisins vigilants et un commissariat de police municipal flambant neufOn pourrait   créer  un journal mural  comme à Clermont ferrand:la pétroleuse téléchargeable

 

Saint- Georges- les -bains( Ardèche) Sabotage incendiaire du distributeur de billets au centre commercial

Dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 août 2019 à Saint-Georges-les-Bains, en Ardèche, un distributeur automatique de billet de l’agence de la Caisse d’Epargne, situé au niveau du centre commercial, a été réduit en cendres.

« Un ou plusieurs individus ont incendié le distributeur automatique de billets de la Caisse d’Épargne. Une bouteille de gaz a même été retrouvée sur les lieux.

Les pompiers sont intervenus pour éteindre les flammes, qui ne se sont pas propagées aux commerces voisins. La gendarmerie voultaine est en charge de l’enquête. Le maire s’est rendu sur place. Lors du dernier conseil municipal, une délibération a prévu d’étendre le dispositif de vidéosurveillance vidéoprotection« . (Le Daubé, 06.08.2019)

information reprise de https://sansattendre.noblogs.org

 

Nantes, France: l’émeute pour balayer leurs chimériques  » vérité » et « justice »- 3 août 2019

Samedi 3 août, il y avait deux appels à manifester dans le centre-ville nantais en réponse à la noyade de Steve dans la Loire provoquée par les flics le soir de la fête de la musique. Il était porté disparu depuis lors et son corps a été retrouvé le 29 juillet.

Si le rassemblement du matin sur l’île de Nantes (lieu du drame) a été un moment de recueillement et de commémoration pour le jeune homme, la manif de l’après-midi a été l’occasion pour nombre d’indésirables et de révoltés d’exprimer leur rage envers la police et son monde. Appelée « contre les violences policières », cette manif était déclarée interdite par la préfecture dans une bonne partie du centre-ville de 10h à 20h et, comme on pouvait s’en douter, les forces de l’ordre occupaient le terrain. D’ailleurs, 22 personnes ont été interpellées avant même le début de la manif.

Très vite, la situation est devenue incontrôlable : le mobilier du festival municipal « des Heures d’été », puis plus tard du matériel de chantier ont atterri au milieu de la chaussée dans les barricades, avant de finir dans les flammes. Des commerces ont été attaqués : les vitres d’un bar, d’un magasin pour le confort des bourgeois « Coliving… » et d’un Mac Do ont notamment volé en éclats.

« Après un arrêt à la préfecture, les manifestants se sont arrêtés Cours Saint-Pierre et Saint-André. Là, ils ont utilisé le mobilier du festival Les heures d’été afin de construire une barricade sommaire. Ils y ont ensuite mis le feu. Plus tard dans l’après-midi c’est du mobilier de travaux public qui a été utilisé pour le même usage, place de la petite Hollande. Plusieurs vitrines ont également été vandalisées allée du Port Maillard, un bar et un magasin de décorations, ainsi que d’autres commerces dans le quartier Feydeau. Un incendie s’est également déclaré au McDonald’s de Feydeau, au cours de la manifestation.

Au total, la police a déclaré avoir interpellé 41 personnes durant la journée (dont une vingtaine avant le début de la manif). L’une d’elles est suspectée d’avoir blessé au visage un commissaire de police. Ce dernier a reçu des points de suture. Plusieurs autres policiers ont des contusions. Du côté des manifestants, l’un d’entre eux a été blessé par une balle de LBD à la cuisse. Au moins un malaise a également été constaté, ainsi que plusieurs blessures soignées par les street medics. » (Ouest-France, 04.08.2019)

Tribunal de Verdun ( Meuse): son mode opératoireà elle, c’est les incendies et les tags- 1er août 2019

« Une Stainoise a été condamnée à 15 mois de prison avec sursis pour avoir commis de nombreuses dégradations de bâtiments, en l’occurrence des tags et des incendies. La femme, ancienne Gilet jaune, se revendique des black blocs et dit notamment avoir voulu réveiller le mouvement, qu’elle juge désormais inutile à Étain.

Au cours des mois de juin et juillet 2019, la commune d’Étain déplore de nombreuses dégradations : les façades de la mairie et d’un bureau de tabac ont été taguées de « ACAB », « Anarchie » et « 1312 », fameux slogans anti-police très largement utilisés en manifestation. Un radar automatique a également été dégradé. Un container à vêtements, un véhicule et un feu tricolore ont été incendiés.

Au tribunal de Verdun, Séverine (prénom modifié) est poursuivie pour une dizaine de motifs. Une bombe de peinture noire, similaire à celle ayant servi à tracer les tags, a été retrouvée dans sa voiture, mettant les forces de l’ordre sur la piste d’autres dégradations ayant eu lieu les semaines précédentes, notamment l’incendie de l’ancienne cabane faisant office de QG aux Gilets jaunes du secteur, des tags sur la maison des solidarités et d’autres sur une agence immobilière.

Séverine, ancienne Gilet jaune d’Étain, reconnaît avoir commis plusieurs de ces méfaits, notamment plusieurs graffitis, l’incendie du feu tricolore et de la cabane. « Avant on se battait pour quelque chose », regrette-t-elle à ce sujet. « Après, ils faisaient plus que des barbecues. Oui, c’est de la vengeance, mais y’avait personne dedans ! »

Elle dit avoir fait tout cela pour réveiller les consciences des Stainois, mais aussi pour attirer l’attention du maire, qu’elle sollicite pour des soucis de logement sans, dit-elle, parvenir à lui parler.

La femme trépigne, dit avoir du mal à s’exprimer. « En gros, j’en ai plein le cul, les gens se plaignent mais ils font rien […] J’ai juste voulu me faire entendre, c’est tout ». Elle conteste en revanche avoir écrit certains tags, comme ceux de la maison des solidarités, qui comportaient des insultes et étaient faits au marqueur bleu, non à la peinture noire. « Moi mes mots c’est ACAB ou 1312, c’est pas fils de pute ».

« Quid de demain ? », s’interroge le procureur, qui requiert une forte peine. « Votre mode opératoire, c’est les incendies et les tags. Dans une société normalisée, c’est le bulletin de vote ». Pour la défense, la prévenue est sincère. « En garde à vue, elle est tout de suite passée à table et a reconnu des faits qui ne lui étaient pas encore reprochés. Alors pourquoi mentirait-elle pour ceux-là ? ». Pour l’avocate, « le sursis est une évidence » car Séverine est « fragile, blessée par la vie, elle a le sentiment d’être à contre-courant ». La prévenue écopera finalement de 15 mois avec sursis, et 3 ans de mise à l’épreuve. Elle devra également indemniser les victimes, à hauteur de 1 € pour le bureau de tabac, et 150 € pour la commune.

[Repris de l’Est Républicain, 01.08.2019]

Prison de Terni ( italie): Une lettre de juan

“Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent »

Round Robin / samedi 3 août 2019

« Debout ! les damnés de la terre ! Debout ! les forçats de la faim ! La raison tonne en son cratère,
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase, Foule esclave, debout ! debout ! Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !

C’est la lutte finale Groupons-nous, et demain, L’Internationale, Sera le genre humain. »

(L’internationale, chanson née en 1871, en France
– du poète anarchiste Eugène Pottier)

Salut à tout le monde, amis et compagnons ! Ici c’est Juan, arrêté le 22 mai, après trois ans de cavale. J’écris depuis la section AS2 de la prison de Terni, où je suis enfermé. Je suis tranquille, j’ai le moral stable et je suis déterminé à tenir le coup.
Chaque jour de ma cavale, j’ai été conscient du fait que je pouvais finir en taule ; je l’ai toujours été, d’ailleurs, depuis le jour où j’ai décidé de lutter du côté des opprimés.
Ce qui a amené à mon interpellation, ça a été le manque d’un ensemble de précautions que d’habitude je prenais. J’ai baissé ma garde quand il ne le fallait pas, là où il ne le fallait pas.
Je n’ai aucun regret, j’assume, je vais de l’avant et que cela serve de leçon. Une autre fois j’écrirai comment s’est passée mon interpellation.

Mais avant, je vais vous expliquer ma situation judiciaire, une rapide esquisse générale. Je suis en prison pour deux ensembles d’enquêtes. Le premier c’est des peines cumulées, pour un total de neuf ans de prison (dont trois déjà purgés), à cause de ma lutte/vie de ces vingt dernières années, passées en Italie.
Ces condamnations sont tombées pour différents délits, dont vol, résistance à agent de police, vol avec violence, outrage, dégradations, occupations de lieux publics et privés, agression, identité fictive. Parmi ces condamnations définitives il y a aussi celle du « Méga-procès » No TAV [le 26 janvier 2012, 42 personnes sont inculpées pour les affrontements du 27 juin 2011, pour la défense des terrains occupés en localité Maddalena de Chiomonte, et pour la manifestation émeutière du 3 juillet, quand les clôtures du futur chantier, nouvellement installées sur ces terrains, sont prises d’assaut ; parmi les inculpé.e.s, 26, dont Juan, seront mis.e.s en détention préventive et 15 en assignation à résidence ; Juan, avec quelques (peu nombreux) autres compas, adoptera une position conflictuelle tout le long de ce procès, en prenant appui sur une vision intransigeante qui n’est pas celle du mouvement No TAV ; NdAtt. ] (j’ai écopé de trois ans et neuf mois), à propos de laquelle je ferai une mise au point, plus tard, en tant qu’inculpé Anarchiste.
En sachant que j’aurais dû purger quelques unes de ces condamnations (et non pas à cause de l’enquête pour l’attentat à la POL GAI de Brescia, comme le disent les juges), j’ai passé trois ans au vert. Sans aucun remord, j’assume ma fuite, en tant qu’action de reprise de ma liberté, ce qui dépasse toute autorité et toute loi.

Dans le deuxième ensemble d’enquêtes, commencées pendant que j’étais en cavale, je suis accusé en vertu des articles 270 [« association subversive » ; NdAtt.], 280 [« attentat avec finalité de terrorisme ou de subversion de l’ordre démocratique » ; NdAtt.], 285 (massacre) du Code pénal, pour deux attentats. Le premier contre la POL GAI (école de police), revendiqué par la Cellula Acca [Cellule ache ; NdAtt.], dans le cadre du Décembre noir de 2015. Le deuxième attentat, du 12 août 2018, c’étaient deux engins explosifs, l’un qui a explosé, l’autre découvert par les démineurs, rempli de clous pour bois et placé comme un piège pour les utilisateurs de l’endroit et les forces de l’ordre ; les deux étaient au siège de Trevise de la Ligue du Nord et ont été revendiqués par la Cellula Haris Hatzimihelakis / Internazionale Nera 1881/2018. Avant mon interpellation, je n’étais pas au courant de cette enquête, contrairement à ce que disent les juges, dans le but de renforcer les raisons de la détention préventive de Manu, accusé de m’avoir aidé dans ma cavale. On attend néanmoins d’avoir un cadre plus clair, quand l’enquête sera close.

Une lecture rapide des enquêtes préliminaires menées par la DIGOS et le Procureur m’a déjà donné un aperçu de ce qu’ils veulent réprimer. En particulier, moi en tant qu’anarchiste et en général l’anarchisme dans son ensemble. Rien de nouveau, rien que la justice n’a pas déjà fait à toutes les sauces. Connaître les intentions de la répression c’est une boussole pour comprendre ce qu’ils veulent réellement frapper et pour agir en conséquence.

(A partir de maintenant, les phrases entre guillemets sont tirées des dossiers de l’enquête préliminaire)

Selon l’enquête, les revendications des deux attentats seraient liées à l’entretien, de 2019, d’Alfredo Cospito sur le journal Vetriolo et elles porteraient « les mêmes contenus et les mêmes lignes d’action »… comme s’il y avait des directives qui arrivent d’en haut. Je serai accusé avec des personnes inconnues, parce que, en plus de mon ADN, identifié en partie, il y aurait un autre ADN, qui serait celui de mon complice présumé. D’un côté ils utilisent des délits d’association, de l’autre côté je reste pour eux le seul à avoir crée, organisé et exécuté. Enfin, mi chévre, mi chou.

Mes blagues cyniques mises à part, l’intention sournoise des juges, avec leur aberrante idéologie d’État, est évidente : inventer des chefs, créateurs du mouvement anarchiste, avec des lignes d’action à suivre et une structure hiérarchique. Une stratégie qu’ils utilisent dans ce cas précis tout comme dans les enquêtes les plus récentes qui ont frappé le mouvement anarchiste. Dans ce cas, ce serait Alfredo, « un des membres les plus importants et les plus reconnus du mouvement terroriste d’origine anarchiste, actuellement détenu dans la prison de Ferrara, pour purger la peine infligée pour l’attentat contre l’ingénieur Adinolfi ».

L’État et la loi voudraient (comme toujours) renforcer leurs accusation avec l’invention de dirigeants qui guident une fantomatique organisation terroriste hiérarchisée, de façon à tout manipuler et tout mettre ensemble dans le même sac de l’inquisition, pour y foutre dedans les « membres » de la galaxie anarchiste. Ils essaient de cette façon de theatraliser une ambiance, de préparer le terrain permettant de mettre en place le jeu de la terre brûlée et de faire disparaître toute autonomie et toute habitude à l’action directe, dans la lutte anarchiste.

Mais il y a plus. La justice voudrait englober la pratique de l’action directe anonyme, en incorporant de telles actions dans l’enquête, « même si la revendication par des sigles spécifiques (l’action était revendiquée par la soi-disante cellule Haris Hatzimihelakis/internationale noir 1881/2018) n’est pas considéré comme indispensable, dans le cadre des initiatives anarchistes, qui acceptent aussi des actions anonymes, certaines expressions sont semblables et certaines modalités ont déjà été déjà utilisées dans d’autres attentats qui sont imputables au cartel FAI/FRI ». Leur intention est donc de créer des précédents pour les actions d’attaque anonymes, les englobant dans différentes enquêtes, quand cela les arrange, pour construire leurs fantomatiques organisations terroristes, avec des dirigeants inventés ad hoc. Ce sur quoi la justice se focalise, en plus, c’est la solidarité avec les prisonniers anarchistes et ceux qui sont enfermés, ou plus générallement avec ceux qui se rebellent.

Voilà les points clefs sur lesquels ils s’attardent et qu’ils veulent frapper pour nous réduire au silence, puisqu’il s’agit là des fondements à partir desquels les anarchistes continuent à soutenir publiquement le bien fondé de certaines pratiques (il y a aussi des anarchistes sous enquête ou condamnés à des années de prison pour des publications). Dans ces enquêtes, comme dans toutes celles en cours contre des anarchistes, ce que la justice vise à réprimer sont les fondements de la théorie et de l’action anarchiste : le refus de la délégation, l’action directe, la solidarité envers les prisonniers révolutionnaires, les pratiques d’attaque multiformes et non-hiérarchiques, ainsi que la révolte permanente et réfractaire à toute autorité.

Le pouvoir nous montre ainsi, indirectement, que ces concepts fondamentaux sont des armes sans tranchant, d’un pont de vue qualitatif, s’ils ne sont pas accompagnés par une projection dans la lutte aux côtés des exploités ; c’est à ce moment là que la justice nous frappe de manière préventive.

Il y a besoin d’une vision et d’un sentiment commun, qu’inclue l’individuel et le collectif dans une alchimie de luttes locales et spécifiques (anarchistes), vues comme des tactiques différentes, qui cependant se conçoivent et se reconnaissent dans l’ensemble de la lutte générale et dans la richesse de sa diversité méthodologique et projectuelle. Cela doit être constamment équilibré par une perspective internationaliste et harmonisé dans le chaos infini des tactiques et des stratégies de l’anarchisme, en confluant dans la lutte universelle pour l’anarchie. Cela accompagné par l’essence fondamentale de l’Anarchie : solidarité universelle à tous les niveaux de la lutte/vie.

L’État se comporte de la sorte pour mieux nous frapper et pour réaffirmer qu’aucune autre forme d’organisation sociale peut exister, en dehors de l’organisation autoritaire et hiérarchique de la société actuelle.

Le révisionnisme du passé est une arme puissante utilisée par les États pour affaiblir les différentes formes de révolte du présent et faire le vide autour des révolutionnaires d’aujourd’hui, les laisser sans racines ni âme. Il est donc important de ne pas oublier et de divulguer la mémoire du passé, de tirer des leçons des luttes de nos compagnons, comme stimulation des luttes d’aujourd’hui.

Il suffit d’un regard à notre passé pour se rendre compte que certaines tensions et certains méthodes sont utilisés depuis toujours dans la lutte anarchiste, même avant la naissance de l’Internationale anti-autoritaire, en 1871.

Ces fondements, je les assume la tête haute ! Je récuse toute interprétation policière dans laquelle on veut me ranger, parce que cela est contraire à mes principes anarchistes les plus élémentaires.

Et il ne s’agit pas ici de dire que la lutte est non-violente ou d’essayer de passer pour des anges ou des bonnes âmes. Il s’agit d’appeler un chat un chat et de revendiquer les attitudes combatives que les anarchistes, les rebelles et les révolutionnaires ont utilisé et utilisent depuis toujours, partout dans le monde.

Tout cela je l’ai dit ouvertement et publiquement depuis que j’ai choisi de lutter selon ma conception à moi de l’anarchisme. Au delà du fait que je suis responsable ou pas des faits dont on m’accuse, je partage et me solidarise avec la lutte et avec les actions d’attaque contre le Capital et l’État. Qui, par sa nature, est depuis toujours responsable de massacres et de génocides partout dans le monde.

« Il faut lutter et lutter encore, afin que la disproportion finisse »

Et, peu importe le chemin qu’on parcoure, que ce soit toujours avec le cœur !
Pour l’Anarchie !

Juan Sorroche
prison de Terni, juillet 2019

*****

Dans un autre lettre, Juan dit qu’il reçoit toutes les lettres qui lui sont envoyées, même si la censure est assez dure. Il a par contre des difficulté à faire sortir ses réponses et il demande que les personnes qui lui ont écrit aient de la patience et ne se découragent pas à cause de son silence.
Par ailleurs, il dit qu’il est tranquille et qu’il va bien.

Pour lui écrire :
Juan Antonio Sorroche Fernandez
C.C. di Terni
Strada delle Campore, 32
05100 – Terni (Italie)

Mieux vaut Pippi

Résultat de recherche d'images pour "enfants qui sautent dans une flaque d'eau noir et blanc"Je l’admets, moi aussi j’ai été frappé par la jeune fille suédoise avec des nattes. J’en suis tombé amoureux presque instantanément. Son indépendance vis-à-vis des  adultes, son courage face aux forces de l’ordre, son défi des conventions sociales, sa volonté débridée de vivre dans un monde fabuleux et complètement différent de ce à quoi nous sommes malheureusement tous habitués, son amour pour la nature… enchanteur, vraiment. Voilà pourquoi je trouve déprimant que la tendre et souriante Pippi Longueschaussettes* soit aujourd’hui oubliée en faveur de la pédante et boudeuse Greta Thunberg, initiatrice de la grève lycéenne pour le climat.

Pippi savait tirer au pistolet, Greta sait parler aux dirigeants politiques. Pippi avait une telle force qu’elle pouvait soulever un cheval, Greta dispose de tels soutiens qu’elle intéresse les médias internationaux. Pippi était fille d’un obscur marin, Greta est fille d’artistes célèbres. Pippi avait à ses côtés le cheval Oncle Alfred et le singe Monsieur Dupont, Greta a à ses côtés le publicitaire Ingmar Rentzhog et l’ancien vice-président des États-Unis Al Gore. Pippi possédait un trésor de pirates pour satisfaire ses besoins vitaux, Greta appartient aux start-up technologiques qui doivent satisfaire leurs exigences commerciales.
Pippi a encouragé des générations d’enfants à croire en eux-mêmes et à leurs rêves les plus fous (vivre en liberté), Greta encourage les classes dirigeantes à se corriger elles-mêmes pour réaliser leur ambition la plus banale (sauver le capitalisme). Avec son univers fantastique, Pippi la rebelle (nous) mettait à l’abri de la loi et de l’ordre, avec son univers de realpolitik, Greta l’activiste (les) met à l’abri de la révolte et du désordre. Quelle différence abyssale !

Aujourd’hui, des manifestations pour protester contre le changement climatique se sont déroulées partout dans le monde. Il s’agit du Vendredi pour le futur, l’idée inspirée par Greta (ou par ceux qui le font pour elle) d’une grève globale pour le climat. Mais quelle est la principale cause du réchauffement climatique ? L’activité industrielle pour la production de biens et de services. Et qui exerce, soutient et finance cette activité ? Les petites et grandes entreprises, avec l’appui direct de l’État. Est-ce la raison pour laquelle tous ces activistes de l’environnement demandent aux bureaucrates et aux responsables de promouvoir des lois et des initiatives permettant le développement d’un capitalisme vert et durable ? Etant eux-mêmes les responsables du changement climatique en cours, pourquoi ne serait-ce pas à eux de résoudre les dégâts qu’ils sont en train de provoquer ? Cette demande n’est pas plus que logique, c’est au fond une prétention complètement stupide. Demander à l’État et aux grandes industries de baisser drastiquement leurs émissions de dioxyde de carbone revient à demander à un requin de réduire drastiquement sa quête de nourriture. Le requin avide de chair continuera à massacrer les êtres vivants, tout comme le capitalisme avide de profit continuera à piller les ressources naturelles. La solution ne peut venir de ceux qui font partie du problème.

Marcher en défense du climat pour demander une politique plus écologique à la classe dirigeante est une excellente gymnastique de l’obéissance. On bouge les jambes pour s’en remettre aux parlementaires, on agite les bras pour dépendre des ministres, on secoue la tête pour s’incliner devant les gouvernants. On se met en mouvement, mais seulement pour prendre (et se faire prendre par un) parti. Mens servile in corpore sano, esprit servile dans un corps sain. Voilà pourquoi la pacifique et affable Greta est tant appréciée par les politiciens les moins vulgaires et les moins réactionnaires.

Pas par moi en tout cas. Je n’en peux plus de l’entendre. Hep, vous ne voulez pas plutôt vous enticher de l’autre jeune fille suédoise, celle aux cheveux roux, celle qui s’habille de façon bizarre, celle qui s’en fiche d’avoir des taches de rousseur, celle qui porte des chaussures cinq fois supérieures à sa taille, celle qui s’enthousiasme « à l’idée de voir l’île de Couricoura ; s’allonger sur le rivage et plonger le gros orteil dans la véritable Mer du Sud, tandis qu’il suffit de bâiller pour que tombe une banane bien mûre » ?

Traduit de finimondo.org dans avisdetempetes.noblogs.org – numéro 16

* Ndt. Pippi Långstrump en suédois, soit Pippi Longueschaussettes, héroïne de la littérature pour jeunesse dont le nom est traduit ainsi dans la plupart des langues, est devenue Fifi Brindacier en français. Son éditeur Hachette a par ailleurs totalement aseptisé la traduction des trois romans d’Astrid Lindgren, en les rééditant sans vergogne à l’identique dans leur version falsifiée de 1951 à 1995.

repris de

col de l’Escrinet, Ardèche: un tag après la découverte du corps de STEVE Maia Caniço

Photo Police nationale

« 2019, 46 policiers suisidés, bonne moyenne« .

Les mots sont inscrits en rouge sur une glissière de sécurité de la route du col de l’Escrinet en Ardèche, avec une faute d’orthographe au milieu. Deux policiers ont fait cette découverte ce samedi matin alors qu’ils allaient prendre leur service au commissariat de Privas.

d’après les médias

Athènes( Grèce): expropriation et incendie d’une urne électorale, le 7 juillet 201

Act for Freedom Now ! / vendredi 2 août 2019

Nos oreilles bourdonnent à cause des appels désespérés des partis et d’autres acteurs de la politique à participer au processus électoral de la démocratie [le 7 juillet se sont tenues en Grèce les élections législatives, qui ont porté au pouvoir le parti de droite Néa Dimocratìa ; son chef, Kyriakos Mitsptakis, est devenu Premier ministre ; NdAtt].

Un petit groupe de compas a été ému par ces pathétiques mendiants de votes et, armé de détermination, de désir d’action immédiate et de nos marteaux, nous avons participé au désastre électoral. Avec tout cela, on a brisé l’ordre constitué qui règne comme la norme et nous avons crée nos propres modalité d’attaque et de sabotage, au sein de leur foire.

Du coup nous revendiquons l’incursion dans le 33ème bureau de vote d’Athènes, quelques minutes avant la fermeture du scrutin, et l’expropriation d’une urne électorale. A l’entrée, nous avons cherché les flics qui montaient la garde du bureau de vote, mais, comme nous avons découvert, ils avaient choisi de jouer à cache-cache (et avec succès). Au moment de partir, on a laissé un cadeau aux funèbres employé.e.s des partis et aux ordures démocratiques volontaires de la commission électorale : une bombe lacrymogène (volée aux flics). Quelques seconds plus tard, nous avons donné au contenu de l’urne la seule destination qu’il mérite : le feu.

Cette action est une chaleureuse bienvenue de notre part à Kyriakos Mitsotakis et à Néa Dimocratìa (parti politique de droite), qui ont promis d’en finir avec nous.
Nous vous attendons…

Sabotons le processus électoral
Feu aux urnes

Chasseurs/euses et incendiaires d’urnes électorales