Archives mensuelles : novembre 2018

…toute la vérité… (Une lettre d’Anna depuis la taule)

d’Anna depuis la taule)

Vetriolo, giornale anarchico, n. 2 / automne 2018

Ces derniers temps, il y a eu la publication de plusieurs écrits avec lesquels des compagnon.ne.s venant de différentes milieux anarchistes et antiautoritaires invitent à la discussion sur certains sujets – d’actualité ou pas – concernant les stratégies mises en place par la répression : de l’élargissement de l’emploi de la visioconférence lors des procès pénales et la soi-disant « preuve par l’ADN », jusqu’à la désagréable éventualité (qui n’est pas une nouveauté, mais elle a sauté aux yeux lors du procès Scripta Manent [1]) de la convocation de compagnon.ne.s, en tant que personnes informées sur les faits lors des enquêtes ou comme témoins lors des audiences d’un procès.
Refusant de raisonner « dans l’urgence » et d’être étonnée à chaque fois, je ne crois pas que ce problème se règle à posteriori avec des guides légales, mais plutôt avec une attitude de réflexion « préventive », c’est à dire en essayant de diffuser et approfondir encore les bases éthiques de la solidarité, ainsi que la communication et la contre-information de contenus antiautoritaires théoriques et pratiques, et la réflexion sur les avancées de la technologie répressive [2].
Avant toute forme de lutte contre l’autorité, il devrait y avoir la conscience de la répression, cependant on ne peut pas déterminer sa lutte à partir du fait de contrer les coups de la répression. La répression est là, elle était et sera là, et on y fait face tous les jours, comme tous les jours on fait face aux aspects plus prosaïques de cela, cependant on ne peut pas transformer une conséquence, un corollaire de notre combat, dans la lutte elle-même.

J’aimerais par contre comprendre comment ça se fait qu’on en est arrivés à lire, en 2018, une guide destinée aux milieux antiautoritaires (qui sont donc déjà avertis de certains sujets) ce type de conseils : « il faut éviter de se prêter à être utilisé par le Parquet contre des personnes sous enquête ou inculpées » [3].
Je comprend l’effort des compagnons qui l’ont édité, mais… on est en train de rappeler à des compagnons et des compagnonnes, avec bienséance et exquise courtoisie, qu’il ne faut pas témoigner contre des compagnons et des compagnonnes ?
Quand ont-ils oublié cela ? Pourquoi cela a été oublié ?
Peut-être parce que, ces dernières années, dans tout cet emballement visant à gagner du consensus, on en a perdu le sens ? Il doit y avoir eu un moment où on a perdu de vue les principes de base de l’action et de la pensée des réfractaires à ce système, qu’il faut toujours combattre, où qu’il soit.
Pourtant, le concept de non-collaboration avec le pouvoir n’est pas à proprement parler une petite idée marginalisée : ça devrait être fondamental pour tout le monde.
Tout comme, en tant qu’anarchistes, on refuse, entre autres, de collaborer lors d’un interrogatoire si on se fait interpeller.
Est-ce qu’on continue à cultiver la conscience et l’opposition à l’iniquité ou bien on cherche des espaces d’action politique en calculant la portion d’ailes qu’on est disposés à se brûler ? Un calcul que chacun de nous fait, nous sommes des êtres humains plein d’imperfections et de peurs, mais c’est ridicule d’essayer d’y donner une justification théorique/légale.
Surtout parce que le travail sur ses propres limites et sur le désir de les dépasser est un processus de croissance individuelle et de confrontation au sein de sa propre communauté-mileu-situation de conflit, qu’on ne peut pas codifier, à part de façon éthique.
Je m’explique : parmi les anarchistes et les antiautoritaires, si on pense que cela puisse encore avoir un sens, il faudrait discuter à nouveau des causes avant les conséquences. Revenir à considérer le sens trop léger qu’on a donné aux critères d’action, qui ont porté à se donner l’horizon – bas – de la recherche de niches d’action politique et de « luttes possibles ».
Une fois cela compris, on pourra réfléchir de façon utile et concrète aux effets, sur les cas particuliers et sur la meilleure manière de lutter, faute de quoi la discussion restera focalisée sur des arguments qui sont portés par la répression elle-même, c’est à dire la crainte de sanctions pénales et administratives [4].
Il faut être conscients que c’est facile pour la répression de s’appuyer sur les divisions du mouvement (je continue toutefois à considérer que c’est sain et utile qu’elles existent – même si heureusement elles n’existent jamais selon les schémas rigides qui appartiennent au pouvoir), sur les peurs et les incapacités de comprendre ou utiliser les mots et leurs contenus qui en dérivent : le poids de plusieurs années de mauvaises habitudes généralisées dans la contre-information et les publications du mouvement (censure et autocensure, discours partiels, incapacité de garder un regard ouvert et critique à 360°) ont permis, ces derniers années, trop d’années, aux Parquets et aux enquêteurs de se jeter sur quelques sites web, journaux, blogs.
L’incapacité à pratiquer la solidarité envers la lutte contre l’autorité dans ses multiples expressions (et par conséquent envers tous les prisonniers) fait qu’on arrive à l’absurdité actuelle de demander à chaque prisonnier s’il veut de la solidarité ou non, au lieu de la pratiquer tout simplement.

Je me sens de faire une autre remarque à propos de la tentative de créer une mobilisation collective (je crois quand même limitée au mouvement) de lutte contre le prélèvement d’échantillons d’ADN [une pratique répressive encore nouvelle et relativement peu diffuse en Italie ; NdAtt.] ou contre les procès par visioconférence. Au vu de comment je les ai vécues dans ma chair, celles-ci ne sont pas des luttes praticables sur le plan de la désobéissance civile, de la résistance passive (même si on voulait les affronter de cette façon) : elles sont le miroir de la transformation technologique de la société, du néo-positivisme scientifique prédominant, et, tout comme d’autres aspects de ces changements de la société actuelle, peuvent – et doivent – créer de la répulsion et de la réponse, mais il ne faut pas donner à ces réactions individuelles basiques le poids et le rôle d’une « lutte ».
C’est à dire que je peux refuser de donner mes papiers aux flics, de leur donner mes empreintes digitales ou de faire la photo signalétique (quand je suis en taule ou lors d’une simple GAV), je peux refuser le prélèvement de l’ADN ou tout autre examen lors de la visite médical à l’entrée en taule, mais celles-ci sont des simples et bonnes réactions individuelles contre la violation de ma sphère physique, contre l’imposition de l’autorité sur mon corps. Cependant, elles ne peuvent pas être interprétées comme une lutte contre l’évolution technologique du contrôle qui, s’il est nécessaire à des fins répressifs, est quand même imposées (de façon sournoise ou par la force).
Il y a un autre cas : le procès en visioconférence. Dans ce cas, la loi elle-même donne le droit de refuser (c’est à dire, refuser d’ « être présent » en vidéo et rester tranquillou dans sa cellule) ; mener une protestation active est assez compliqué et de toute façon ça se focaliserait sur l’appel aux droits de la défense qui sont niés, en plus de se plaindre de l’éloignement de ses compas, ce qui peut bien être le cas même si on est physiquement présent dans la salle du tribunal. Cela dépend toujours à leur bon vouloir (cages éloignées du « public », inculpés enfermés dans des cages différentes, etc.).
Le procès par visioconférence se situe dans la modernisation technologique de l’ensemble du système pénitentiaire, qui va toujours plus dans la direction du contrôle à distance et de l’automatisation, comme le reste de la société, d’ailleurs.

Cela ne veut pas dire qu’aucune réponse ne soit possible, mais je crois qu’il faut choisir, puisque nos forces ne sont pas illimitées, les priorités qu’on veut se donner – et leur sens.

Anna
Rome, juillet 2018

 

Notes :

1. Au début du procès Scripta Manent ont été appelés parmi les témoins de l’accusation pas moins de 4 rédacteurs ou ex-rédacteurs de Radio Blackout [radio militante de Turin ; NdAtt.], l’administrateur d’un site de contre-information, le directeur de l’hebdomadaire anarchiste Umanità Nova [organe officiel de la Fédération Anarchiste Italienne ; NdAtt.] et une compagnonne âgée, déjà inculpée dans le procès Shadow, en plus de la tentative de convoquer 4 compas déjà condamné.e.s lors d’autres procès.

2. A ne regarder que le dossier du procès Scripta Manent, les prélèvements [en cachette, NdAtt.] d’ADN lors des perquisitions sont attestés depuis 2009 ; depuis 2015, il y a des comparaisons avec les bases de données des différents laboratoires des forces de police.

3. « Giuro di dire la verità »…, qualche spunto su come afforontare l’ennesima tattica per dividere e reprimere : la testimonianza in aula, 2018.

4. Dans plus d’un procès, on ne parle que d’aspects légaux, dans le cas d’une tentative de blocage routier, de l’occupation d’un squat, on ne parle que de sanctions administratives (qui, entre autres, ont récemment été une stratégie gagnante dans de nombreuses occasions).

Alès : Rassemblement au tribunal contre le fichage ADN le 23 novembre

 

PROCÈS contre H.
REFUS de PRÉLÈVEMENT ADN
VENDREDI 23 NOVEMBRE – ALÈS.
RASSEMBLEMENT DEVANT LE TRIBUNAL DÈS 9H

Face à l’expansion massive du fichage génétique permettant une certaine gestion de la population, il est légitime de refuser la prise de notre ADN. En refusant le fichage ADN, je deviens un petit caillou dans un rouage bien huilé où le fichage génétique est devenu logique.
Aujourd’hui, que l’on soit un « grand criminel », que l’on vole par nécessité, ou simplement que l’on soupçonne quelqu’un de délit, nous sommes soumis à la prise de l’ADN. Photos, empreinte digitale, empreinte génétique…
Identifier, ficher, gérer : notre société classifie ce qu’elle considère comme « déviant ».
Il est édifiant de savoir que l’on demande l’ADN pour des condamnations de vol par nécessité, et non pour les délits financiers !
Le fichage ne résoudra en rien les problèmes de pauvreté et ce qui en découle… La justice prétend ficher pour faire chuter la petite délinquance et pourtant c’est le fichage en lui-même qui nous transforme en délinquant !

RENDEZ-VOUS DEVANT LE TRIBUNAL D’ALÈS DÈS 9H !

Faites tourner l’info…

le Conseil d’Etat casse l’arrêt de la cour administrative d’appel de Lyon

Le projet de Center Parcs doit s'installer dans une zone boisée entre Isère et Drôme, sur la commune de Roybon

Bonjour,

 

Le Conseil d’Etat a, ce mercredi après-midi,  a cassé l’arrêt de la cour administrative d’appel de Lyon qui avait annulé, fin 2016, un arrêté préfectoral permettant la construction du Center Parcs dans la forêt des Chambaran, sur la commune de Roybon.

 

https://www.ledauphine.com/isere-sud/2018/11/21/center-parcs-de-roybon-le-conseil-d-etat-relance-le-feuilleton

 

Encore quelques mois de répit,

 

Henri

Publication : Rompre les rangs. Contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale (Hourriya cahier n°5)

 

Note:Cette publication est possible de la lire aux horaire de permanence soit tous les mercredi à 17h30 à 20h et les vendredi  de 17h30 à 19hau laboratoire anarchiste et accompagne l’exposition


Un nouveau cahier de Hourriya, cahiers anarchistes internationalistes, vient de sortir. Pour toute commande, envoyez un mail à hourriya_fr[at]riseup.net

ROMPRE LES RANGS – Contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale.

« Jamais peut-être le monde n’a eu plus besoin du souffle vivifiant de l’anarchisme ; jamais la nécessité de briser la règle, la discipline, la loi, n’est apparue plus grande qu’aujourd’hui, » écrivait un compagnon à la veille de la Deuxième Guerre Mondiale. Aujourd’hui, les guerres, l’autre face de la paix ensanglantée des marchés, du progrès et de la production, continuent à ravager le monde, et peut-être aujourd’hui aussi, ce dont il y a besoin, c’est le cri strident de l’anarchie qui s’oppose à tout pouvoir, qui rompt les rangs des États totalitaires et démocratiques, qui scrute l’horizon pour arrêter le massacre là où il est produit. La guerre, le contrôle, la répression, l’exploitation, la militarisation des esprits, la haine sectaire, le maelström technologique sont tous des aspects de cette domination en incessante restructuration, que ce cahier se propose d’analyser, en s’aventurant en même temps sur les chemins de l’action d’hier et d’aujourd’hui contre leur guerre… et contre leur paix.

168 pages – octobre 2018 – 2 euros

Sommaire

  • D’une guerre à l’autre
  • Contre la guerre, contre la paix. Éléments de lutte insurrectionnelle contre le militarisme et la répression
  • La guerre moderne et ses contours
  • La militarisation dans le Cône Sud
  • Carnet de route
  • Une projectualité face à la guerre (et face à la paix)
  • Rubicon
  • Sans détours. L’opposition des anarchistes italiens  à la guerre aux États-Unis à travers  la Cronacca Sovversiva

https://hourriya.noblogs.org

cf le catalogue Hourriya

Valence, france centre pénitentiaire Petits retours de bâton pour ceux qui enferment

mardi 14 novembre

Ce mardi, vers 8h30, une fouille de cellules est programmé au quartier d’isolement du centre pénitentiaire de Valence.

Une suspicion de détention de téléphone portable motive cette fouille.

Plusieurs surveillants procèdent à la fouille de cellules après avoir placé le détenu dans une salle d’attente.

Mais l’homme trouvant le temps trop long commence à dégrader la salle et s’en prends au lavabo présent dans la pièce.

La pièce et le couloir se trouvent sous les eaux.

Une intervention sera déclenchée afin de placer le détenu au quartier disciplinaire. Mais l’homme ne se laisse pas faire. Il tente de mettre des coups aux surveillants, cherchant même à les mordre.

L’un des agents sera blessé à la main, un autre recevra en guise de mécontentement un crachat en plein visage.

Un surveillant sera conduit aux urgences de l’hôpital pour y recevoir des soins et en ressortira avec une entorse au niveau de la main et une suspicion de fracture accompagnée de 7 jours d’arrêt de travail.

Montpellier: à l’ombre des caméras

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Montpellier Poing Info, 14 novembre 2018 
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Une nouvelle caméra de surveillance vient d’être installée au niveau de la cité Gély, à l’angle de la rue Ronsard et de la rue du faubourg Figuerolles, à Montpellier.
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Une caméra similaire a récemment été posée rue Daru, entre Plan Cabanes et la place Salengro.
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Évacuation spectaculaire du squat cours Gambetta hier après-midi, descentes régulières de la police à Plan Cabanes, installation de caméras… : la « rénovation » de Figuerolles entreprise par les autorités publiques ressemble à s’y méprendre à une véritable politique répressive menée contre les habitant·e·s de Figuerolles, dernier quartier populaire proche du centre-ville.
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Sans transition (ou presque), le 20 septembre dernier, à une trentaine de mètres de la nouvelle caméra de la cité Gély, une remorque de chantier s’est désintégrée sous l’effet d’une explosion d’une bouteille de gaz provoquée par un incendie volontaire.Pour en savoir plus sur la gentrification à Montpellier, cet article.

[zad-chambarans] Le calme avant la tempête (?)

[[reçu par mail]

Compte tenu de l’activité juridique et des événements récents, il y a
peut être urgence pour se réactualiser vis à vis d’une expulsion. Nous
proposons de se rencontrer pour échanger les infos ensemble mercredi à
partir 17h jusqu’à 20h ou dimanche de 15h a 18h à la marquiz. Etant
donné la proximité des dates, il nous a semblé judicieux d’avoir 2
plages horaires pour que plus de personnes puissent venir si elles le
souhaitent.

Pour replacer la situation rapidement, la partie juridique se met en
branle avec le conseil d’état qui à entamé le dossier sur la loi sur
l’eau, qu’on attendait depuis des mois.
Le Conseil d’Etat s’est réuni le 7 novembre  pour statuer sur la loi sur
l’eau concernant le projet de Center Parcs à Roybon. La décision peut
tomber rapidement (deux semaines, ou peut-être plus ?).

De plus les activités policières s’activent dans le secteur ces
dernières semaines, avec plusieurs repérages à l’hélicoptère dont celle
de jeudi dernier qui a duré plus d’une demi journée, des patrouilles
régulières, l’opération du 17 octobre …

De là, certains s’attendent à une expulsion rapidement lorsque le
conseil d’état aura tranché, voici une bonne occasion de passer, se
revoir.

PS : Ramenez de quoi grignoter si vous comptez rester le soir

valence, France :le 27/11 au laboratoire anarchiste causerie le pari de l’atonomie( dans l’Espagne des années70)

Regroupant différents textes et témoignages, ce livre revient sur le contexte de luttes qui a secoué aussi bien l’appareil franquiste vieillissant que la jeune démocratie chargée d’assurer une transition politique sans remous.

Grèves générales, comités d’usines, mutineries dans les prisons, mobilisations massives face à la répression, apparitions de groupes autonomes au sein des conflits et prises en main de la vie de quartiers : de l’exploitation salariée à la vie quotidienne, tout allait être remis en cause.

Dans une large mesure, ce mouvement refusait d’être dirigé. La méfiance envers toute forme de représentativité était la règle plus que l’exception. La solidarité, l’auto-organisation et l’action directe s’opposaient aux tentatives de récupération ou de prises de pouvoir menées par les partis et les syndicats.

A travers les récits et les analyses rétrospectives de plusieurs protagonistes de cette époque, ce livre participe au travail de mémoire et de transmission de l’histoire des luttes autonomes. Loin de toute nostalgie envers une période révolue, il offre des pistes de réflexion pour qui cherche aujourd’hui encore à se confronter au pouvoir sous toutes ses formes.

Sommaire :

– Genèse et apogée de l’Autonomie ouvrière en Espagne (1970-1976) – Miguel Amorós
– En plein dans le MIL (Mouvement ibérique de libération) – Ricard Vargas Golarons
– Discussion autour de la Copel (Coordination des prisonniers en lutte) – Daniel Pont Martín
– Introduction à une histoire du mouvement autonome et assembléiste au Pays basque – Emilio López Adán
– Les groupes autonomes à Valence pendant la seconde moitié des années 70
– Souvenirs d’un autonome de Valence
– Souvenirs et réflexions autour des Gari (Groupes d’action révolutionnaires internationalistes) – Miguel Angel Moreno Patiño

Première édition en français, juin 2018 – 304 pages – 5 euros (7,5 euros en librairie)
Titre original : Por la memoria anticapitalista. Reflexiones sobre la autonomía, août 2008
Éditions du soufflet – editionsdusoufflet[at]riseup.net

tract pour le  27 /11 en PDF

Paris : Incendie d’une voiture diplomatique en solidarité avec les anarchistes réprimés

Dimanche 11 les plus grands massacreurs d’aujourd’hui ont commémoré la première boucherie mondiale (et ils ont préparé celles du futur).

Nous continuons à porter le vieux slogan des anarchistes de ce temps-là : contre leur guerre, contre leur paix, pour la révolution sociale.

La nuit de lundi 12 à mardi 13, dans cette capitale militarisée et sous vidéosurveillance, on a incendié une voiture d’un corps diplomatique quelconque au carrefour de la rue Spontini et de l’avenue Foch et aussi la grosse Porsche de bourgeois garée à côté (oui c’est possible de porter la guerre chez les riches et les puissants !).

Pour le compagnon Mikhail Zhlobitsky : nous voulons penser à lui comme ça, pas avec des mots mais avec les flammes. Solidarité aux anarchistes russes qui répondent à la répression avec l’action directe.
Solidarité aussi aux anarchistes qui font face à la justice en Grèce (CCF) en Italie (opération Scripta manent et Panico) et partout ailleurs.
Une pensée pour Krème et pour S., emprisonné à Limoges.

Pour l’anarchie !

[Publié sur Attaque]

Dans la zone grise: gilets jaunes, ….

témoignage:

Mon tiretour de tout ça dit que…

Je suis bien contente de participer à ce mouvement, pas à demi mots, pas le cul entre deux chaises, vraiment, sans peur de ce qu’il deviendra, parce que j’y vois du joli depuis hier!
Pas parce que ça fait du bien d’être dans la rue et de gueuler et de croiser des copains, parce que ce mouvement contient des tas de choses que j’aime!
Quoi qu’il advienne il y aura déjà eu tout ça, et il est déjà trop tard pour oser encore dire que c’est un truc de fafs égoïstes et nombrilistes…

Parce qu’il est citoyen, spontané, parce que les gens s’organisent, et aussi parce qu’on discute avec des gens sans avoir le filtre de leur étiquette syndicale, oui ça crée des moments de suspicion, des deux cotés, et puis finalement on se retrouve à parler avec tout le monde, avec des gens qu’on ne croise pas forcément dans nos machins d’extrême gauche anarco trucs de la revolucion caliente aie aie aie, et oui ça fait aussi du bien!!

Ca fait du bien de croiser la pensée de l’autre, même si c’est un chasseur sans doute un peu raciste et visiblement très alcoolique, et de parler en vrai, pas en se renvoyant juste des tweet et des dislike à longueur de temps…
Et comme je suis portée sur l’alcool aussi ça nous fait déjà un point commun!

Finalement en deux jours je n’ai pas parlé du prix de l’essence, je crois qu’en vrai on est très nombreux à être parfaitement conscient de tout le reste…
Par contre j’ai parlé des rivières, des vieux, des handicapés, des fins de mois, des abeilles, et ouais…

Je suis bien contente d’avoir choisi encore la voie de la rue, avec mes idées et mes envies, plutôt que de rester dans mon canapé en me disant « oui mais en fait nan il y aura peut être un facho dans la rue alors bon…. » tous les prétextes sont bons hein….

De là où j’étais pas de fafs, une pov marseillaise égosillée, pi l’internationale, alors bon….

Pi merde, c’est beau tout ça, les gens sont dehors, en ont marre, ils s’expriment, ils foutent le bordel, ils se tiennent chaud, ils partagent, ils échangent, je ne serai définitivement pas du coté des bien pensants égotiques et méprisants qui cherchent à discréditer le mouvement et qui surtout ne font jamais rien d’autre que cliquer et applaudir depuis leur ti confort bourgeois « oh ouiiiiii c’est bien ça, ça bouge, si j’avais pas eu poney… ».

Il en sortira peut être rien, peut être tant, mais ça aura eu le mérite d’exister!

Quand à ceux qui nous crachent à la gueule parce qu’ils doivent attendre 15min pour passer un rond point, bah demandez vous un petit peu ce que vous faites vous pour essayer de changer les choses, vous réaliserez sans doute que vous n’êtes pas parfaits non plus!!

Chacun i fait bien tout comme il veut, mais en tout cas, les chers copinous d’la street, je vous aime, et c’est du grand beau chaud de partager ces moments avec vous, ces sensations qu’on ne trouve pas ailleurs, et de se peler les miches et les couilles et les bouts du nez en riant!

Love!