Archives mensuelles : septembre 2017

Paris, France : A propos de la GAV de deux compagnons présents au TGI pour l’affaire de la keufmobile incendiée

sans attendre

Une GAV pour… quoi exactement ?

Jeudi 20 septembre on était parmi celles et ceux venus en soutien, lors du procès contre les 9 personnes inculpées de l’incendie de la bagnole de flic du Quai Valmy.

Après avoir glandé un bon moment dans la salle des pas perdus, alors que dans les salles à côté se déroule le triste spectacle de la Sainte Inquisition Républicaine, nous allons vers la sortie du Palais. Nous sommes quatre quand les gendarmes nous interpellent. Deux compagnon-nes sont relâchées après un rapide contrôle d’identité tandis que les gendarmes contactent le commissariat afin que les bacqueux viennent en renfort pour nous embarquer. Direction le poste de police des Halles, où des flics blasés cherchent, avec difficulté, à nous coller une accusation quelconque, sous la visible pression d’une Proc’ qui n’en revient pas que l’on puisse coller des autocollants dans cette forteresse étatique qu’est le Palais de Justice de la capitale .

Alors, nous accuser de dégradations pour des autocollants (auxquels s’ajoutent des tags au marqueur quand il trouvent des poscas dans un des deux sacs) c’est un peu ridicule, même si l’un de nous aurait été filmé en train de le faire. Du coup tout se joue sur le contenu du (joli!) autocollant en question : puisque on y voit une bagnole de flic en flamme (avec le slogan « larbin de l’état ça va chauffer pour toi » ) . Voilà l’incitation à crimes et délits, dans le cas précis : incitation au meurtre.

Bon, la nuit dans la geôle passée tranquillement, le matin du jeudi nous sommes transférés dans un autre poste de police, où des OPJ zélés nous ferons l’audition tant demandée par la Proc’. Et on s’est bien fendu la gueule en découvrant qu’il s’agit du fameux poste de police de la rue des Bon Enfants (oui ! Celui d’Emile Henry ! Des flics y sont encore : faut refaire le boulot…).

Donc, quelques menaces de prolongation de la GAV pour l’un de nous à cause du refus de donner ses empreintes, puis de tout les deux, suite à une perquisition ratée (les flics ne se sont pas épargnés une longue course en trombe jusqu’à la banlieue nord, pour découvrir à l’arrivée, devant une porte fermée… qu’ils avaient la mauvaise clef ! Probablement la recherche d’autocollant ne justifie pas le fait de la défoncer, surtout à main nues… et surtout si elle a l’air costaud)… Mais la prolongation de la GAV n’arrive pas et, plus soulagés que nous, ils nous foutent dehors après 24 heures.

La proc ordonne la saisie de deux Poscas et du téléphone d’un des compagnons (pour faire chier, quoi). Nous pouvons regagner fissa le TGI, juste à temps pour soutenir le compagnon Krem qui était interrogé à ce moment là, et qui nous a foutu la pêche, avec une attitude insoumise et cohérente .

Nous sommes dans l’attente d’une très hypothétique convocation pour une improbable procédure judiciaire pour… quoi au juste ?

Quelques petites remarques sur une GAV assez anodine :

  • l’accusation : la Proc semble chercher tout prétexte pour faire chier, même les plus improbables .
  • Nous retenons une chose : à l’instar des accusations régulières constatés ces derniers mois, quand la justice ne trouve aucun fait tangible à reprocher, elle engage des poursuites relatives au contenu ( à savoir les écrits et messages partagés et diffusés par des tracts, brochures, stickers, affiches, publications virtuelles, ect… ).
  • Oui, on peut toujours refuser de donner ses empreintes – et c’est une bonne habitude. Les menaces des flics en mode « comme-ça ta garde à vue sera reconduite » valent pour ce qu’ils sont : des mots. Et même dans le cas ou la GAV serait prolongé, 24h pour éviter d’avoir ses empreintes/adn fichés, ça vaut le coup !
  • Oui, même une perquise peut foirer ! Ne jamais perdre la pêche, ne jamais se laisser faire !

…et bien sûr : ne rien déclarer est toujours un bon choix.

Merci beaucoup aux personnes qui, dans la cour du palais de Justice, ont essayé de bloquer la voiture de la BAC qui nous amenait, en s’interposant.

On est sorti encore plus vénères et déter.

Nous pensons, tout simplement, que face à la répression, c’est important (même si parfois ça peut paraître difficile) de ne pas faire de pas en arrière, mais bien des pas en avant !

Solidarité avec Kara et Krem

Liberté pour tou.te.s

[Publié sur Indymedia Nantes, lundi 25 septembre 2017]

Buenos Aires (Argentine) : Considérations et réflexions un mois après la disparition de Santiago Maldonado

 note: la disparition de Santiago Maldonado est  lié aussi avec la politique du groupe Benetton en Argentine. Ce groupe s’est lancé sur le marché des autoroutes françaises


Brèves du Désordre

Nous pouvons encore être pires
Considérations et réflexions un mois après la disparition de Santiago Maldonado

Le 1er août 2017, sur la Route Nationale N°40, des participant-e-s du Pu Lof en résistance de Cushamen (1) et quelques personnes solidaires montent une barricade et coupent la circulation en solidarité avec le Lonko Facundo Jones Huala qui affronte un procès (pour la deuxième fois). Quelques minutes plus tard arrivent des fourgons et des camionnettes avec une trentaine de gendarmes armés de fusils. Les peñis (2) commencent à lancer des pierres en réponse à l’arrivée des ordures des forces de l’ordre. Les gendarmes avancent en tirant et brûlent les habitats précaires et les affaires des habitants du Lof, repoussant ces dernier-e-s jusqu’à ce qu’ils et elles traversent une rivière. L’anarchiste Santiago Maldonado (surnommé “El lechuga” o “el brujo”) reste en arrière. Là, des habitant-e-s du lof observent comment les gendarmes attrapent Santiago ; d’autres affirment entendre les gendarmes dire qu’ils en “tiennent un”.
Après cela, des images et des témoignages commencent à circuler sur le fait que Santiago a disparu et que les gendarmes l’ont emmené dans une camionette Unimog. Les autorités gardent le silence.

Le vendredi 4 août, diverses individualités anarchistes et solidaires pénètrent dans le bâtiment de la province du Chubut réclamant que Santiago réapparaisse. Le lieu a été propice à la destruction. Ordinateurs, cadres, fenêtres, décorations, tout a été détruit avec rage. Des tags et des tracts relatifs à la répression à Cushamen ont été laissés sur place.

Le lundi 7 août, diverses organisations et groupes, ainsi que la famille appellent à un rassemblement sur la Place du Congrès à Buenos Aires. De nombreuses personnes y participent, entre autres beaucoup de compagnon-ne-s. En colère non seulement à cause de tout ce qui s’est passé, mais aussi du fait du cirque des politicien-e-s qui, prêt-e-s pour les élections, distribuaient des bulletins de leur Front de Gauche. Ce jour-là, une fois le rassemblement fini, la rue Entre Ríos a été coupée et des pierres, des gros bâtons, des pétards ont été lancés contre les militaires, deux policiers municipaux et un garde de l’assemblée nationale en poste aux alentours. Par la suite, deux motos de keufs seront incendiées. Puis il y a eu dispersion, sans aucune personne arrêtée ni blessée de notre côté.

Le vendredi 11 août, des manifs et des rassemblements ont été coordonnés en différents endroits du pays (Bolsón, Bariloche, Rosario, Buenos Aires). Dans la capitale, il a été organisé par des groupes de Droits de l’homme (entre autres une fraction des mères de la Place de Mai), des proches et des ami-e-s de Lechuga, plus des organisations gauchistes qui convoquent un rassemblement “pacifique” sur la Place de Mai, devant la Casa Rosada. Il y a beaucoup de monde et l’un des frères de lechu lit un texte qu’il a écrit, affirmant clairement sa position antiflic et anarchiste.
L’une des choses qui nous remplit de rage, c’est la récupération du rassemblement par des partis politiques (PO, MST, MAS, Convergencia Socialista, partis kirchneriens), des ONG´s et des syndicats (la CGT a à son compte des histoires assez sombres datant des époques péronistes, impliquant la AAA et des groupes para-policiers), qui utilisent l’image et l’histoire de notre compagnon pour gagner (en pleine campagne électorale) quelques petites voix de plus : l’enlèvement de Lechuga par la police N’EST PAS UNE CAMPAGNE POLITIQUE. Ces charognards n’hésiteront jamais à continuer de défendre la propriété privée, la gendarmerie et jusqu’aux gouvernements mêmes qui répriment et nous plongent dans une misère quotidienne, parce qu’ils souhaitent eux-mêmes parvenir à ce pouvoir et exercer cette même autorité. Nous n’avons absolument rien à voir avec eux et avec leurs réponses conciliatrices …

Le jeudi 17 août, une manifestation est appelée dans la ville de Cordoba, où une foule de gens réclame la réapparition de Santiago en vie. La police a déployé un gros dispositif pour éviter les troubles. Cette même nuit, à l’aube, des anonymes déposent un engin artisanal qui incendie les portes d’entrée du Cercle de Sous-officiers de Gendarmerie Nationale de Córdoba. Il n’y a pas eu de revendication. Quelques jours après, au cours d’une manifestation nationale contre les affaires de gâchette facile [les assassinats courants de jeunes et de « délinquants » par les flics], des affrontements et des destructions se produisent dans tout le centre de la ville de Cordoba. Ultérieurement, divers locaux anarchistes, plateformistes et polítiques (entre autres une cantine populaire), ainsi que les domiciles de mères dont les enfants ont été assassinés par la police, seront perquisitionnés. Seules des affiches, des drapeaux et des tracts parlant de l’histoire de Santiago (plus le lait de la cantine) ont été saisis. Quelques personnes ont été brièvement arrêtées et relâchées quelques heures plus tard.

Le jeudi 24 août, le groupe H.I.J.O.S et d’autres organisations de gauche convoquent un rassemblement et une manif sur la Place San Martín dans la ville de La Plata. Pas mal de monde y participe, y compris un bloc noir anarchiste. Au cours de la manif, quelques destructions se produisent dans les rues centrales. La manif se termine sur la place de laquelle elle était partie. En face, à une rue de là, se trouve le Sénat de la province de Buenos-Aires. Sous le regard atone de quelques citoyen-ne-s indigné-e-s, la rue est bloquée, on défonce une camionnette bien cotée et le Sénat est attaqué à coups de pierres et de molotovs qui provoquent des dégâts et noircissent la façade. Deux heures plus tard, deux personnes déposent deux bidons remplis d’essence qui font cramer deux voitures du parking même du sénat. Personne ne s’est attribué l’attaque. Peu après, le chef du renseignement de la police de Buenos Aires s’est fait virer.

Dans certains de ces rassemblements et manifs, ainsi que dans la rue ou les facs et surtout sur les réseaux sociaux, on observe qu’une grande partie de l’opinion publique montre de l’empathie et est “sensibilisée” par l’histoire de Santiago (et une petite partie approuve l’usage de la violence). Il est vrai qu’en Argentine les disparu-e-s évoquent les dictatures militaires et divers souvenirs qui sont restés gravés dans les mémoires de la sensibilité sociale. Ce que l’immense majorité des politiques tente d’enterrer, c’est la continuité de l’appareil répressif et les similitudes qu’ont les gouvernements dictatoriaux et les gouvernements démocratiques. Les répressions, les tortures et les disparitions forcées n’ont jamais cessé …
Nous pensons qu’il est nécessaire d’étendre le conflit. Dès le début, des compagnon-ne-s et personnes solidaires se sont exprimées avec créativité à différents endroits du monde. D’abord en Uruguay, au Chili, en Bolivie et au Pérou, ensuite aux Etats-Unis, en Espagne, en Inde, en France, en Syrie, en Colombie, au Mexique et dans beaucoup d’autres coins de cette planète en loque. Tout cela a diffusé non seulement ce qui est arrivé à Lechuga [enlevé par les flics et sans nouvelles depuis], mais aussi que la solidarité est internationaliste et ne connait aucune autre frontière que les limites que nous nous posons nous-mêmes.

La presse vise, l’Etat tire

Que dire des nouvelles et des enquêtes journalistiques de mercenaires tels que Jorge Lanata, Mauro Viale, Eduardo Feinmann et autres laquais de l’information ? Ils agitent les sigles de la RAM [Resistencia Ancestral Mapuche, groupe de lutte en armes mapuche né en 2013], lui attribuant d’un jour à l’autre plus d’une trentaine d’actions alllant du collage d’affiches, jusqu’à l’incendie d’estancias (3), la mort d’un policier des frontières à San Martin de los Andes, la vente d’armes et de drogues. Ils passent des images de possibles Santiagos Maldonados à Mendoza, Entre Ríos, Buenos Aires ; ils échaffaudent des théories selon lesquelles Santiago serait l’otage des peñis, qu’il serait mort lors de l’attaque d’une estancia, qu’il n’aurait jamais été dans le lof ou qu’il ne serait qu’un simple artisan ou un hippie en goguette.

Après l’attaque du bâtiment de la province du Chubut, la presse a attribué celle-ci à une cellule de la RAM ayant “dangereusement ” agi à deux pâtés de maison de l’obélisque, faisant irruption en tirant des coups de feu ; il suffit d’observer deux secondes le lieu sur des photos pour voir clairement que plusieurs A cerclés étaient inscrits et que les dégâts n’ont pas été provoqués par des balles. L’exagération est sans borne…
L’Etat a besoin de réaffirmer son autorité, il a besoin de créer des ennemi-e-s intérieurs. La crise économique et le chômage provoquent un mal-être assez évident dans la rue. Quoi de mieux que de rejeter la faute de la chute de l’économie sur les étudiant-e-s non argentin-e-s comme l’affirmait le programme du politicien Lanata ? Ou de déclarer comme la chaîne de télévision América 24 que les vendeurs à la sauvette d’origine africaine détruisent l’économie formelle ? Ou de dire comme le président de la République [de droite] Mauricio Macri que les ouvrier-e-s doivent arrêter de faire chier en coupant les rues, arrêter de foutre les patrons en procès, parce que ça nuit aux investissements en dollars des actionnaires étrangers ?
Patricia Bullrich, Ministre de la Sécurité Nationale, déclare qu’elle ne laissera pas blâmer la Gendarmerie (“…Je ne vais pas jeter un gendarme par la fenêtre…”) et qu’il ne s’agit pas dans l’affaire Maldonado d’une disparition forcée. Elle prétend sans desserrer les dents qu’elle ne voit pas 30 gendarmes conspirer pour tuer et faire disparaitre, que cette force n’est pas la même qu’il y a 40 ans. Jouant toujours ce jeu de la mauvaise dictature et de la bonne démocratie.

La famille Bullrich a toujours su défendre ses intérêts économiques et idéologiques. Adolfo Bullrich était à la tête d’une entreprise qui a vendu aux enchères des hectares de terres après la terrible Campagne du Désert (impulsée à l’époque par le président Avellaneda puis poursuivie par Julio A. Roca, et qui visait à anéantir les peuples natifs vivant là, à s’approprier d’immenses territoires, à réaffirmer la souveraineté nationale et à faire de succulentes affaires avec les entreprises anglaises, galloises et quiconque voulait investir). Esteban Bullrich, frère de Patricia, a quitté son poste de ministre de l’ éducation pour pouvoir se présenter aux élections. Dans un spot, il parle des changements positifs du gouvernement Cambiemos au cours des derniers mois en ces termes : “…Nous avons mis plus d’enfants dans les écoles, plus de goudron dans les rues et plus de jeunes en prison…” Ces mots surprennent-ils de la part de celui qui, en 2005, défendait l’assassin répresseur Luis Patti pour qu’il puisse exercer sa charge de député ? Il déclarait alors qu’en démocratie il y a de la place pour le débat d’idéologies différentes…

Sur internet est sortie la proposition d’une semaine d’agitation pour Santiago. Cela a alerté les forces de sécurité, si bien qu’un haut poste du renseignement de la police fédérale a envoyé un document à la gouverneure María Eugenia Vidal (PRO), afin qu’elle ordonne l’augmentation de la sécurité et de la surveillance dans les rues. Dans ce document, il est question de possibles attaques et attentats contre des membres des corps de sécurité, des infrastructures ou des bâtiments … Cela a eu pour effet une hausse du nombre de forces (sur les places, dans les gares ferroviaires, les bâtiments de gendarmerie, les commissariats et les quartiers conflictuels), mais ils ont en plus ressorti quelques-uns de leurs jouets qu’on ne voyait plus depuis longtemps (petits tanks de la police fédérale, canons à eau et camionnettes d’infanterie partout). A nouveau l’armée dans les rues.

La nouvelle escalade répressive en cours va certainement se poursuivre dans les rues de la capitale et démontre qu’aussi bien le ministère de la sécurité que les chefs du “renseignement” policier ont l’intention d’entraver toute la solidarité, la rage et les actions qui se sont déchaînées suite à la disparition de Santiago. Mais peut-être ces étincelles nous amèneront-elles à briser de nouvelles limites…
Dans certains espaces de compagnon-ne-s le harcèlement est visible. Non seulement les téléphones sont sur écoute et il y a des filatures, mais on voit désormais aussi les brigades d’investigation prendre des photos, les camionnettes militaires aux coins des rues, les patrouilles qui vont et viennent.

Tout cela correspond à un contexte clair. Dans certains quartiers de la province de Buenos Aires, les flics font descendre des gens des autobus pour contrôler leurs papiers et fouiller leurs affaires ; l’augmentation notable des patrouilles et des effectifs policiers (dans un souci de contrôle et de surveillance, mais aussi de ravaler l’image néfaste des flics et des gendarmes). Le Jour de l’enfant [si si cette fête nationale existe], la gendarmerie a envoyé des petites camionnettes de flics en jouets dans différentes écoles et cantines ; c’est-à-dire qu’elle a distribué sans vergogne un slogan “solidaire” dans les lieux mêmes où ils font du renseignement, où ils font irruption en tirant et où ils répriment férocement. Si à l’époque kirchnerienne leur travail de renseignement s’effectuait dans le cadre du Projet X (suivant de près des militant-e-s ou des organisations sociales, et générant une grande base de données), maintenant ils sont plus que jamais sur le terrain, comme force de choc supplémentaire au service de l’Etat.
Bien-sûr, les lois ne sont pas en reste. La réforme de la loi 24.660 revient sur presque tous les assouplissements de peines en prison et les conditionnelles, donnant encore plus de pouvoir décisionnel à l’administration pénitentiaire ; et les peines sont de plus en plus lourdes (avec des redéfinitions légales), tant pour les associations de malfaiteurs que pour le port d’arme et pour les attaques à la propriété privée.

Relation entre mapuches et anarchistes

Nous avons vu comment depuis quelques années, de ce côté-ci, quelques communautés mapuches, abandonnant les angles légalistes, ont décidé d’occuper les terres de grands propriétaires terriens ou des portions de terre de l’Etat ; comment des engins de chantier sont incendiés, des attaques coordonnées ont lieu contre différents postes d’estancia… similaire à ce qui se passe dans le Wallmapu du côté chilien.
Les médias se chargent de décréter que tous les mapuches – y compris celles et ceux qui vivent dans le lof – font partie de la RAM, ce afin de créer un ennemi intérieur parfait. En réalité, la RAM (Résistance Ancestrale Mapuche) est le sigle avec lequel des mapuches revendiquent leurs actions dans le Wallmapu de la région argentine. Le lonko Facundo Jones Huala a reconnu son appartenance à ce groupe. En ce moment, dans l’attente d’une éventuelle extradition vers le Chili, il est incarcéré dans la prison d’Esquel, où il a fait une grève de la faim de 18 jours. Il a reconnu un parcours historique d’affrontement contre l’Etat argentin, chilien ainsi que contre les entreprises qui dévastent à tour de bras les territoires sous prétexte de progrès. C’est une lutte qui dure depuis plus de 500 ans. La RAM n’est qu’une petite expression de tout ce temps de lutte.

Le harcèlement et la persécution constante non seulement de la part des forces de l’ordre, mais aussi de celle des entrepreneurs et des médias est écœurant. Ils cherchent à justifier la répression en même temps que l’avancée néocoloniale. Ils balancent à l’emporte-pièce que les mapuches auraient des connexions avec les FARC, qu’ils posséderaient un armement militaire d’assaut, que ce sont de “faux indien-ne-s” , et autres stupidités du genre…
Anarchistes, nous continuons à éprouver de la colère quand ils harcèlent, attaquent et font disparaitre les mapu, les qom, les wichi, les guaraní, ou ces tribus qui vivent au milieu de l’Amazonie, qui résistent à l’avancée des machines, au progrès humain conçu comme la civilisation…
Nous pouvons partager beaucoup de choses avec les mapuches qui combattent dans le sud de la région, de la même manière que beaucoup d’autres nous séparent comme un abîme. Leur forme d’ organisation, les relations qu’ils entretiennent ou l’épanouissement dans la nature sont une démonstration de leur propre vision du monde. Anarchistes nous ne pouvons qu’éprouver du rejet contre toute velléité d’approcher et d’obtenir une nation mapuche. Nous respectons leur dignité rebelle et nous serons solidaires, mais nous ne partageons pas leur lutte dans sa totalité…

Aucune demande à l’Etat,
conflit permanent contre l’autorité

Nous aimerions tous et toutes que notre compagnon réapparaisse en vie, qu’il puisse continuer à parcourir les chemins qu’il veut. Nous savons que l’Etat est responsable de sa disparition, parce que poursuivre et “exterminer” les “éléments gênants” fait partie de ses attributions pour assurer le fonctionnement normal de la société. Pour cela même, nous n’avons rien à exiger de nos bourreaux. Ils sont responsables des disparitions pour la traite, des connexions narco-policières, des jeunes abattu-e-s dans les quartiers aux mains des forces de l’ordre, de l’approbation de lois qui font pleuvoir des années de prison, jouant avec les vies des détenu-e-s, de l’application de nouvelles technologies pour le contrôle social, de la destruction de territoire naturel pour implanter des murs de béton, des plantations de soja ou de maïs transgéniques et tant d’autres choses qui font tourner la roue du progrès du capital.

Nous avons éprouvé comment ils ont essayé de dépolitiser notre compagnon. Ils ont tenté de nier ses convictions anarchistes et ont cherché à le brandir comme slogan pour une campagne politique de plus. D’un coté, Cristina Kirchner et ses lèche-bottes qui semblent avoir la mémoire courte parlent de Santiago, mais c’est beaucoup plus nébuleux pour eux, quand on évoque Julio López – qui, n’en déplaise à Hebe de Bonaffini qui, pour défendre le kirchnerisme, ment en prétendant qu’il était maton (tandis qu’elle qualifie Lechuga de militant social), alors que López était maçon et qu’il a disparu, parce qu’il allait témoigner contre le répresseur Miguel Osvaldo Etchecolatz, ce qui démontre que malgré plus de 15 ans de démocracie, le pouvoir militaire est toujours en vigueur. Idem concernant le cas de Luciano Arruga, un jeune d’un quartier marginal de Lomas del Mirador enlevé, assassiné et enterré sous X dans le cimetière de la Chacarita, parce qu’il avait refusé de voler pour le compte de la police. Nous voulons aussi rappeler Cristian Ibáñez, arrêté par la police pour ensuite apparaitre “suicidé” dans les geôles d’un commissariat à Jujuy, ainsi que Marcelo Cuellar, assassiné au cours d’une mobilisation suite à l’assassinat de son compagnon Ibáñez dans la localité de Libertador General San Martín en 2003 ; tous deux étaient militants du Courant Classiste Combatif [maoïstes] ; ou encore Carlos Fuentealba, mort suite à la répression policière à Neuquén au cours d’un blocage de la route 22 par des travailleurs en 2007 ; Juan Carlos Erazo mort à Mendoza en 2008 des lésions cérébrales provoquées par les balles en caoutchouc et les gaz lors d’une occupation de l’usine où il travaillait.
Nous n’oublions pas non plus que le 17 juin 2010 le jeune joven Diego Bonefoi a été assassiné à Bariloche, abattu dans le dos par les keufs. Le lendemain, les voisins ont organisé une protestation et la répression policière a provoqué la mort de deux autres jeunes : Nicolás Carrasco et Sergio Cárdenas ; ou que le 20 octobre de la même année, lors d’une mobilisation d’ouvriers de l’entreprise Ferrocarril Roca à Avellaneda comptant sur le soutien de divers groupes et partis politiques, Mariano Ferreyra, un militant du PO, a été assassiné par les tirs des briseurs de grève de l’Union Ferroviaire. Et aux époques des K [Néstor Kirchner a été président de l’Argentine de 2003 à 2007, et sa femme Cristina Kirchner de 2007 à 2015], les peuples originaires ont subi le même sort : le paysan indígène Javier Chocobar, appartenant à une communauté diaguita à Tucumán, résistait aux expulsions avec d’autres membres de la communauté, jusqu’à ce que le le 12 octobre 2009 un ex-flic au service des propriétaires terriens fasse irruption en voiture, commence à tirer et le tue, blessant aussi d’autres villageois. Le 23 novembre 2010, à Formosa, tandis que des qom de la communauté La Primavera coupaient la route pour réclamer leurs terres, la police a encore réprimé violemment, assassinant deux membres de cette communauté, Sixto Gómez et Roberto López…
Mais tout cela n’a pas eu lieu que sous le kirchnérisme, les gouvernements de tout poil ont des dizaines de morts dues à la répression à leur actif. Auparavant, il y avait eu Víctor Choque, Teresa Rodríguez, Mauro Ojeda, Francisco Escobar, Aníbal Verón, Carlos Santillán, Oscar Barrios, les jeunes Maximiliano Tasca, Cristian Gómez, Adrián Matassa, Miguel Bru, Javier Barrionuevo, Petete Almirón, Dario Santillán et Maximiliano Kosteki. Et tant d’autres encore torturé-e-s, disparu-e-s, assassiné-e-s aux mains des forces de l’ordre, dans les quartiers, les commissariats, les hôpitaux psychiatriques, dans les bordels ou les prisons.

Leurs mains sont pleines de sang, le sang des marginalisé-e-s, le sang des illégaux, le sang des rebelles. La passivité n’est pas une option, le moment est venu de crier vengeance. Vengeance contre les bourreaux. Vengeance contre la vie de misère qu’ils nous imposent. Vengeance contre leur violence permanente. Il n’y a jamais eu de paix pour tant de mort-e-s, nous connaissons les responsables, leurs noms, leurs postes et leurs intentions. Et tandis qu’ils essaient de nous traiter d’infiltré-e-s et de violent-e-s, pour notre part nous leur disons : Nous pouvons être pires encore…

Des anarchistes de Buenos Aires,
Septembre 2017

1 : la ville de Cushamen est située au sud de l’Argentine, dans la province du Chubut, en territoire mapuche. Un « Lof » est un lieu d’habitation traditionnel regroupant plusieurs familles mapuche.
2 : frère chez les Mapuche
3 : vaste exploitation agricole en Amérique du Sud

[Traduit de l’espagnol de contrainfo, 10 septiembre 2017]

Paris, France : Compte-rendu des quatre jours de procès de la keufmobile brûlée – Du 19 au 22 septembre 2017

Compte-rendu du premier jour du procès de la keufmobile brûlée – Mardi 19 sept 2017

Un CR rapide du premier jour du procès de l’affiare du « Quai de Valmy » : ajournement au lendemain et déménagement de salle

Les gens sont venus nombreux devant la 14e chambre au TGI, avant même l’heure prévue pour l’audience.

Les journalistes aussi. Ils tirent d’abord le portrait à ceux qui s’y prêtent, puis ils mitraillent et filment sans retenue quand les personnes convoquées sont appelées à entrer les premières dans la salle d’audience. Leurs micros planent au-dessus des gens qui attendent. Une partie de la foule proteste et ne se laisse pas faire : des parapluies sont ouverts et brandis pour les empêcher de prendre des photos, les têtes connues ou reconnaissables se font chahuter, des autocollants seront collés aux objectifs des caméras. Lors de la sortie des prévenus par une porte latérale, un mouvement de foule bienvenu permettra d’ailleurs de jarter les journalistes qui se pressaient pour dérober des images.

En attendant, les gens se pressent devant les barrières fermées et commencent lentement à s’échauffer en demandant une salle plus grande.

Les baveux entrent au fur et à mesure, nombreux eux aussi. Ils seront au moins 18 en robe dans la salle.

Les keufs font rentrer la presse judiciaire jusqu’à remplissage du box, puis les familles au compte-goutte en demandant à voir des pièces d’identité. Les keufs insistent pour faire le tri, histoire que seuls « les très proches », « les parents », « le père et la mère » rentrent dans la salle, mais finissent par laisser rentrer quelques proches sans demander de pièces d’identité. Enfin, ils annoncent encore 5-6 places pour les autres personnes du public.

A l’intérieur, il reste quelques places assises et pas mal de place debout, mais une très grande partie du public reste dehors, avec le reste des journalistes.

Une fois les juges assis, un avocat prend la parole pour se plaindre du manque de place et exiger une salle plus grande « au nom de tous les avocats de la défense ». Une personne du public fait remarquer que la salle est aussi bien trop petite pour accueillir les proches et le public qui veut assister au procès. Le juge lui rétorque sèchement qu’elle n’a pas la parole.

Mais en réponse à la remarque du baveux, l’audience est suspendue une première fois.

Elle reprend après une bonne demi-heure, on apporte des chaises supplémentaires pour les avocats et pour faire entrer des journalistes en plus.

Quand le juge essaie de commencer à faire l’appel des prévenu.e.s, les baveux renchérissent : les conditions du procès ne sont pas « dignes d’une défense normale », les empêchent d’avoir accès physiquement à leurs dossiers. Un baveux remarque qu’il faut laisser les journalistes rentrer parce qu’il s’agit d’une « affaire symbolique » qui implique la violence de la police. Un autre prend le procureur à parti en estimant qu’il est responsable de l’audiencement dans une salle trop petite. Les journalistes font pression à leur tour pour que ceux restés dehors puissent rentrer et menacent de tous sortir.

Le bâtonnier, que les baveux ont fait venir, demande un minimum de sérénité et que les remarques des avocats soient prises en compte. Le juge répond que c’est le cas vu les chaises en plus. Il parle de faire rentrer les gens du public par rotation toutes les deux heures en insistant sur la « sérénité » dans laquelle le procès doit se dérouler.

Heureusement entretemps, le slogan « une grande salle » dehors a bien pris, et on entend plus le public que les appels du juge au calme. D’ailleurs, pendant toute la durée de l’audience, on entendra de l’intérieur de la salle les slogans scandés par le public resté dehors, qui continue à réclamer « une grande salle » (quand ce n’est pas la sainte chapelle !) et la liberté pour les prisonniers.

Les avocats se lèvent pour protester officiellement.

Un des baveux fait remarquer qu’il sera impossible de faire tourner le public : comment choisir parmi eux ? gérer les gens qui ne voudront pas sortir ? faire tourner la presse aussi ? Il demande une suspension d’audience pour la journée et une reprise dans une salle plus grande le lendemain.

Un autre remarque que même avec les chaises en rab, les baveux n’ont pas accès à leur ordinateur, et ne peuvent pas ouvrir un dossier correctement, alors que le proc est confortablement perché sur son siège et a accès à un ordi : il n’y a pas d’égalité des armes. Le juge lui demande de ne pas en faire un foin, et affirme que ce problème se résout toujours en pratique.

Un avocat menace de déplacer l’argumentaire sur le terrain juridique et en appelle à la convention européenne des droits de l’homme et aux droits de la défense. Il parle de déposer des conclusions en nullité si le procès se poursuit dans de telles conditions.

Le juge le prend au mot : il dit que le tribunal est prêt à délibérer sur les demandes de renvoi comme sur les conclusions en nullité si elles sont formulées, après avis du proc. Les avocats confirment.

Le proc n’a pas d’avis sur la demande de renvoi vu qu’il ne connaît pas la disponibilité des salles. Il tient quand même à dire que « dès la première minute, les droits de la défense ont été respectés » et insiste sur les efforts du tribunal, en estimant que c’est la faute des avocats qui se sont rajoutés à la liste prévue, et que de toute façon le public et les journalistes ont assez de place en l’état.

La salle grogne à l’intérieur pendant que ça crie toujours dehors.

L’audience est suspendue à nouveau pour que les juges statuent sur la demande de renvoi.

À leur retour, les juges annoncent que l’audience est finie pour la journée, et reprendra demain (mercredi 20 septembre) à la 16ème chambre à 13h30, un étage en-dessous. On s’attend à une chambre de correctionnelle (comme aujourd’hui) avec sans doute plus de place pour les baveux et au mieux 20-30 personnes en plus dans le public, mais peut-être pas plus de « sérénité ».

En tout cas le public, réuni à l’extérieur de la salle, se fait raccompagner par les keufs à l’extérieur du TGI sous les slogans, dont feu aux prisons et liberté pour tout.e.s.

Procès tous les jours à 13h30
jusqu’au 22 septembre (au moins)
16e chambre du TGI de Paris, métro Cité.

[Publié sur indymedia nantes, mercredi 20 septembre 2017]


Paris : Compte rendu du deuxième jour de procès de la keufmobile brûlée

Jeudi et vendredi les audiences débuteront à 10h à la 16e chambre.

La pression est mise dès l’entrée du tribunal où les gendarmes commencent à fouiller les sacs en plus de les passer dans les rayons X, à la recherche de stickers, de tracts et de parapluies qu’ils ont ordre de confisquer. Ces mesures bloquent l’avancement de la file et de nombreuses personnes venues en soutien se retrouvent coincées à l’extérieur, ainsi que quatre des prévenu-e-s qui n’ont pas de convocation et n’accèdent finalement à la salle qu’à 13h50.

L’audience s’ouvre sur l’appel des prévenu-e-s et parties civiles et le rappel des chefs d’inculpation et des rôles attribués à chacun-e.
Ensuite plusieurs avocat-e-s plaident des conclusions au fin de nullité. Tout d’abord ceux des deux personnes encore incarcérées plaident l’irrégularité du maintien en détention au titre qu’aucune décision écrite n’a été rendue suite à l’audience relai du 17 juillet.
Un autre avocat dépose des conclusions à propos de l’irrecevabilité de la constitution en tant que partie civile du syndicat de police Alliance, sur la base de jurisprudences qui précisent les conditions dans lesquelles un syndicat professionnel peut ou non se constituer partie civile.
L’avocate d’Alliance répond en contestant la recevabilité des conclusions, arguant qu’Alliance est partie civile depuis le début et que ça aurait dû être contesté plus tôt.
Les deux procureurs répondent chacun sur l’un des points abordés : les conclusions sur Alliance ne sont pas recevables et les mandats de dépôt sont valables.
Après un dernier retour des avocat-e-s qui répondent aux arguments du procureur, la cour se retire pour une petite minute avant de revenir. Il est décidé que les « incidents seraient joints au fond », c’est à dire que les décisions par rapport aux conclusions de nullité ne seront rendues qu’au moment du rendu du procès.
Une dizaine de flics d’Alliance occupent deux rangées au fond de la salle et font des commentaires, comme « ils veulent même pas se lever ces connards » (en parlant des gens qui rechignent à se mettre debout quand la cour rentre dans la salle), à quoi il leur est rétorqué « ta gueule ».

Commence ensuite le résumé des faits par le juge. Lecture de témoignages de commerçants, projection de nombreuses vidéos et lecture de la déposition d’Allison Barthélémy, la flic passagère de la voiture brûlée, qui n’est pas présente.
Puis Kevin Philippy, le flic conducteur, est interrogé à la barre. Rires dans la salle lorsqu’il affirme que son adversaire le visait à la tête car il « voulait le mettre au sol pour l’achever ».
Le juge continue ensuite le résumé de l’enquête, cite les auditions de personnes interpellées le 18 mai qui ne sont pas mises en cause dans l’affaire, ainsi que le témoignage du flic anonyme qui charge quatre des inculpé-e-s. Un avocat soulève que la chronologie n’est pas bonne dans le récit du juge, vu qu’il n’a pas encore parler des interpellations alors que les gens ont été arrêtés avant que le témoignage soit produit. Le juge se justifie en disant que c’est « pour que ce soit plus clair ».

Une première inculpée est interrogée. Elle comparaît écrouée et est accusée d’avoir lancé un potelet sur le pare brise avant. Le juge cite ses auditions précédentes et commente les photographies dans le dossier, mais ça se termine assez vite face au refus de l’intéressée de s’exprimer.

Un deuxième inculpé est appelé à la barre. Il est accusé d’avoir frappé la voiture et un des flics avec une tige métallique. Il reconnaît les faits, les explique par la colère grandissante qu’il a ressenti en participant à des manifestations et en y constatant la disproportion de la violence policière, tout en les regrettant et s’excusant auprès du flic. Il est cuisiné pendant presque deux heures par le juge et le proc qui le confrontent avec d’autres vidéos de lui pendant cette manifestation (notamment celle de Thierry Vincent), pour essayer de démontrer qu’il s’est montré violent envers des flics à d’autres reprises.

Après une suspension d’audience, le juge fait un point sur le calendrier du procès. Il annonce que les débats commenceront à 10h jeudi et vendredi, et que le délibéré sera rendu vendredi 29.

Un troisième inculpé est ensuite appelé à la barre, accusé seulement d’avoir « participé au groupement ». Il est questionné sur des éléments trouvés lors de la perquisition de son domicile, notamment une collection de casques, sur le choix de la marque de son blouson, sur le déroulement de la manifestation et le fait qu’elle soit interdite. La question de savoir quand il a mis sa capuche semble tenir à coeur au juge, qui montre une photo où dans un brouilli de pixels on est sensé le voir en train de se capuchonner. La salle râle mais, selon la phrase préférée du juge, « chacun appréciera ». (on pensait que c’était plutôt son rôle d’apprécier si les preuves étaient correctes, mais bon..)

Le quatrième et dernier de la journée est appelé à son tour. Accusé des mêmes choses que le précédent, plus un refus de prélèvement adn. Un peu pareil, un objet est extrait des scellés afin de savoir si il s’agit d’une matraque ou d’un manche de pelle cassée, ça débat sur la présence de « gaz lacrymogènes » (on imagine qu’il s’agit d’une gazeuse) dans son domicile.
Réactions dans la salle par rapport à des photos qui sont sensées le représenter, il est flagrant que ce n’est pas lui d’autant que la personne sur la photo fume alors que lui-même est non fumeur. Son avocat s’insurge qu’il n’y a aucun élément objectif à charge. L’inculpé reconnaît sa présence à la manif mais pas à proximité de la voiture au moment de l’attaque, et pas masqué.

A 20h c’est fini, reprise demain à 10h pour les interrogatoires des quatre autres inculpés.

En parallèle deux personnes ont été interceptées par les flics à la sortie du tribunal puis embarquées dans une voiture banalisée vers une destination inconnue, peut-être pour avoir été vus sur les caméras en train de coller des stickers dans le tribunal.

****

Liberté pour tous n’est pas forcément solidarité avec
A propos de la solidarité avec tous les inculpés…

A propos de solidarité de principe avec tous les inculpés (ou plus juridiquement les « prévenus ») du procès parce que victimes de la répression (ah, la figure de la victime…), voici un aperçu des misérables déclarations de Nicolas devant le tribunal mercredi 20 septembre, celui qui s’est battu avec le flic Kevin Philippy.
Sur la question de la solidarité contre et de la solidarité avec, on pourra notamment relire le texte « Quelle solidarité ? » (4 juin 2016), et sur la proposition initiale de « défendre solidairement » des actes plus que l’ensemble des personnes (c’était avant l’arrestation de compagnon-ne-s), on pourra relire « Sans « oui, mais… » (25 mai 2016) :

« Je ne suis pas un casseur, je me retrouve dans cette manif et une fois de plus, je me fais gazer donc je me mets en colère »
« Je regrette profondément mon geste, cette voiture n’y était pour rien. Et même, On ne peut se faire justice soi même »
« Je n’aurais jamais du faire ça. C’est une erreur dramatique »
« Je le reconnais et je le regrette, il y a eu une forme de radicalisation dans les manifs »
Nicolas est fils et petit fils de militaire, il a été scout et explique qu’il n’a « aucun problème avec l’autorité »
« Je suis démocrate, attaché aux institutions de la République »
Nicolas demande l’autorisation pour regarder le policier Kevin P : « je sais que j’ai fait du mal à vous, à votre compagne »
« Je tiens vraiment, profondément, à m’excuser auprès de vous. J’espère qu’un jour vous me pardonnerez ».
« Je suis Républicain, démocrate, je ne savais pas que les antifascistes existaient »
« J’ai oublié que derrière l’uniforme il y avait un homme, c’est mon erreur morale, au delà du délit »

[Publié sur Brèves du désordre, jeudi 21 septembre 2017]

Petit aperçu (des chiottes) du TGI durant le procès:

Arrestations à la sortie du TGI, dans le cadre du procès de la keufmobile incendiée

Màj, vendredi 22/09: Les deux personnes sont ressorties du commissariat après 24h de GAV, sans suites judiciaires.

Deux personnes ont été interpellées suite à l’audience du 20 septembre, possiblement accusés d’avoir posés des autocollants dans l’enceinte du tribunal.

Il semblerait qu’un petit groupe de personne se soit fait bloquer à la sortie du tribunal avec prise d’identités. Finalement deux personnes se sont faites immobiliser dans un coin de la cour ( pourvu de barreaux) avant d’être embarquer au motif de collage d’autocollant peut-être grâce à l’exploitation des images de vidéosurveillance. Une partie des gens présents ont réagi, tentant de bloquer la voiture qui les embarquait.

A plus nombreu-se-s et plus déter il aurait sans doute été possible de rendre l’arrestation plus difficile à gérer, ou ne serait-ce que ne pas les laisser faire leur sale boulot tranquilles.Retour ligne automatique
Plus d’info dès que disponible.

Liberté pour tou-te-s

[Publié sur indymedia nantes, jeudi 21 septembre 2017]


Compte-rendu du troisième jour de procès de la keufmobile brûlée

Compte-rendu express de la journée du jeudi 21 septembre
Suite vendredi à partir de 10h, 16e chambre TGI de Paris

Les audiences se sont déroulées aujourd’hui à partir de 10h jusqu’à 19h30, avec une pause d’une heure le midi. La journée a été longue, du coup ce compte-rendu restera assez bref et sera suivi par un plus détaillé à la fin du procès.

Les quatre prévenus qui n’avait pas été interrogés hier l’ont été chacun leur tour. Le premier accusé d’avoir donné des coups de poings au conducteur et briser le pare-brise arrière de la voiture avec un potelet. Le deuxième d’avoir été présent sur les lieux au moment de l’attaque, le troisième d’avoir désigné la voiture du doigt, donner des coups de pieds dans la voiture et lever les bras au ciel après l’incendie, et le quatrième d’avoir brisé la vitre arrière droite avec un polelet.

Le juge a ensuite fait le récit des éléments contre le neuvième inculpé, accusé d’avoir lancé le fumigène, qui n’était ni présent ni représenté par un avocat.

L’ambiance était un peu tendue dans la salle, deux personnes venues en soutien des inculpé-es ont été expulsées de la salle au cour de la journée, dont une qui a été raccompagnée directement à la sortie. Les gendarmes nous menaçaient de nous sortir au moindre coup d’oeil à nos portables, pendant que les flics d’Alliance (venus soutenir les parties civiles) avaient l’air de jouer à candy crush au fond de la salle. A plusieurs reprises y’a eu des réactions bruyantes parmi nous, par rapport aux propos du procureur, et au comportement des gendarmes et des flics d’Alliance qui secondaient les gendarmes. Egalement quand les gendarmes à l’entrée de la salle ont voulu faire rentrer un mec pro-flics en polo bleu blanc rouge qui insultait les gens dans la file déjà hier, profitant que des personnes solidaires des inculpé-e-s tentaient de lui bloquer le passage devant la salle pour les dégager en dehors du tribunal. Le pro-flic a pu rester dans la salle, et la plupart des personnes expulsées n’ont pas pu rerentrer dans le tribunal.Retour ligne automatique

Demain matin à partir de 10h les parties civiles feront leurs demandes, puis le procureur ses réquisitions et enfin tous les avocats de la défense plaideront, à priori.

Les deux personnes embarquées hier sont sorties de gare-à-vue après 24h, sans suite pour le moment. Dans les couloirs du tribunal une enquête semblait menée par deux femmes louches qui se baladaient avec des photos de stickers en scrutant les murs. Les toilettes les plus proches de la salle ont subi une désinfection générale au white spirit, avant d’être couvertes à nouveau de tags et de stickers.

A part ça, cette nuit y’a 1500m2 de véhicules de police qu’ont cramé en solidarité, et cet aprem’ le cortège de tête chantait « A la 1re à la 2e voiture à la 3e voiture brulée, liberté pour tous les inculpés« .

[Publié sur indymedia nantes, vendredi 22 septembre 2017]


[4ème jour de procès] Paris : l’Etat se venge en demandant des années de prison ferme dans l’affaire de la keufmobile cramée

Le délibéré, initialement prévu le 29 septembre à 11h, sera rendu à une date ultérieure (fixée mercredi prochain 27/09, jour où les avocats finiront de plaider de 9h30 à 13 h lors d’une ultime audience). Par ailleurs, en toute fin vers 21h30, le tribunal a eu à se prononcer sur la remise en liberté de Kara et Krem, toujours incarcérés. Elle a été refusée sous les cris d’une partie du public : « Liberté« , « freedom« , « courage« .

Réquisitoire des procureurs Olivier Dabin et Emmanuelle Quindry
(à base de : c’est le « procès de quelques casseurs » organisés « en horde« , de « « Où se trouvent les fascistes et les extrémistes quand on combat la police, la justice, les journalistes ?« , « En perquisition, on trouve des autocollants de la mouvance ultra gauche« , « Je mets au défi quiconque de dire que la justice couvre les violences policières » mais aussi de : « Le grand Lénine disait  » L’anarchiste est un réactionnaire » » et « Pour les jusqu’aux boutistes, le silence est un droit mais c’est aussi un silence d’approbation« ).

1) Contre les personnes accusées de participation à un « groupement en vue de commettre des violences« , mais aussi de « violences volontaires sur PDAP (personne dépositaire de l’autorité publique) », avec 4 circonstances aggravantes (en réunion, avec arme, visage masqué sur PDAP) :

Joachim (de nationalité suisse) : 8 ans de prison ferme assorti d’un mandat de dépôt (il est en fuite, déjà sous mandat d’arrêt, et accusé d’avoir jeté le fumigène qui a incendié la voiture)
Antonin : 5 ans d’emprisonnement dont 1 an avec sursis, avec mandat de dépôt plus une interdiction de participer à une manifestation pendant 3 ans à Paris. Il a déjà fait 10 mois de prison préventive.
Nicolas : 5 ans d’emprisonnement dont 2 avec sursis sans mandat de dépôt (suite à son « acte clair de contrition » et l’absence de « risque de réitération » dixit le procureur), et 3 ans d’interdiction de manifester à Paris. Il a déjà fait 13 mois de détention provisoire.
Krem : 4 ans de prison ferme avec maintien en détention et 3 ans d’interdiction de manifester à Paris. Il est toujours incarcéré en préventive depuis 7 mois.
Kara : 3 ans de prison dont 1 avec sursis avec maintien en détention., et une interdiction du territoire français de 3 ans (elle est de nationalité américaine). Elle est toujours incarcérée en préventive depuis 16 mois.
Thomas : 3 ans de prison dont 2 avec sursis, assortie d’une interdiction de participer à une manifestation pendant 3 ans à Paris. Sans mandat de dépôt (soit 1 an de prison ferme aménageable).

2) Contre les personnes uniquement accusées de participation à un « groupement en vue de commettre des violences » :

Angel : 1 an d’emprisonnement avec sursis et 3 ans d’interdiction de manifestation. Il a déjà fait 42 jours en détention provisoire.
Bryan : 1 an d’emprisonnement avec sursis et 3 ans d’interdiction de manifestation, 1000 € d’amende pour avoir refusé de se soumettre au test ADN. Il a déjà fait 4 jours en détention provisoire.
Leandro : 1 an d’emprisonnement avec sursis et 3 ans d’interdiction de manifestation. Il a déjà fait 4 jours en détention provisoire.

Demande des « parties civiles » :

- le syndicat de police Alliance demande 5000 euros pour « préjudice moral » de sa profession (à base de « ces violences s’apparentent à des actes de terrorisme« ). L’avocat d’Alliance est Me Delphine Des Villettes.
- Kevin Philippy, le flic côté conducteur, demande 30 000€ de « dommages et intérêts » (son avocat est Me Michèle Launay). Kevin Philippy, adjoint de sécurité, a passé le concours de gardien de la paix quatre fois et l’a raté à chaque fois. Avec l’histoire du quai de Valmy, il a été exempté de concours et a intégré directement l’école de police de Sens, d’où il est sorti le 20 mars 2017. Aujourd’hui gardien de la paix stagiaire, il sera titularisé en mars 2018.
- L’agent judiciaire de l’Etat demande 1500 euros

[Publié sur Brèves du désordre, vendredi 22 septembre 2017]

Grenoble : Solidarité incendiaire

Grenoble : Solidarité incendiaire

Indymedia Grenoble / jeudi 21 septembre 2017

Ce jeudi, à trois heures du matin, deuxième jour du procès de la voiture brulée.

Avons pénétré dans la caserne de gendarmerie Vigny-Musset. Avons incendié 6 fourgons d’intervention et deux camions de logistique. Le garage et l’entrepôt ont été ravagés sur plus de 1500 mètres carrés.

Cet acte s’inscrit dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci.

Forte accolade à Kara et Krem.

Une pensée pour Damien, récemment tabassé par les flics.

Quel que soit l’issue du procès, on continuera à s’en prendre à la police et à la justice.

Notre hostilité est un feu qui se propage.

Des nocturnes.

*****

la prose des journaflics…

extrait de Libération / jeudi 21 septembre 2017

Près de 2000 m² d’un entrepôt abritant notamment des voitures de gendarmerie a été incendié. Un acte revendiqué par un groupe qui dit sa «solidarité» avec les prévenus du procès de la voiture de police incendiée Quai de Valmy.

«Notre hostilité est un feu qui se propage» : les activistes en lutte contre les forces de l’ordre ont frappé fort la gendarmerie grenobloise, dans la nuit de mercredi à jeudi, sur son propre terrain : la vaste caserne Offner du groupement de gendarmerie de l’Isère, située en pleine ville dans la partie sud de Grenoble, entre le nouveau quartier Vigny-Musset et l’usine Caterpillar, a été la cible d’un important incendie volontaire. Près de 2000 mètres carrés d’un entrepôt abritant des bureaux et garages, situés au cœur même de la caserne, ont été détruits. Les immeubles de logements des gendarmes et leurs familles tout proches n’ont pas été touchés par l’incendie : seul un militaire a été légèrement intoxiqué en tentant d’intervenir sur le sinistre.

Au moins une trentaine de véhicules de la gendarmerie ont brûlé et le vaste local technique est ravagé, y compris les bureaux des équipes chargées des enquêtes criminelles. «La cellule d’investigation criminelle est complètement détruite avec tous les scellés en cours de traitement […] Tout est parti en fumée», ont déclaré des sources proches de l’enquête à l’AFP, précisant néanmoins que les scellés de l’enquête sur la disparition de la petite Maëlys «ne sont pas concernés». Il a fallu l’intervention de 70 sapeurs-pompiers durant la nuit pour venir à bout de l’incendie. Alors que ces derniers finissaient au matin d’arroser les murs et tôles fumantes des locaux détruits, la piste criminelle ne faisait pas de doute pour la section de recherche de la gendarmerie, saisie d’une enquête «à domicile» : elle n’a pas tardé à découvrir, derrière un camion, un trou découpé à hauteur d’homme dans le grillage de l’enceinte extérieure de sa propre caserne… et deux foyers de départ. Dans le courant de la matinée, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb se disait «indigné» et assurait que «tout est mis en œuvre pour identifier les lâches auteurs de cet acte inacceptable». […]

*****

Le Parisien / jeudi 1 septembre 2017

Un violent incendie revendiqué par la mouvance d’extrême gauche a ravagé dans la nuit de mercredi à jeudi des locaux techniques de la caserne de gendarmerie de Grenoble (Isère), détruisant du matériel d’investigation, de nombreuses pièces à conviction et plusieurs dizaines de véhicules. Un gendarme a été «légèrement intoxiqué» en tentant d’intervenir mais son état n’inspire pas d’inquiétude. Il a été placé sous surveillance au CHU de Grenoble, selon la préfecture.
L’incendie comme sa revendication rapide sur le site indymedia.org, régulièrement utilisé par ces organisations, interviennent deux jours après des faits similaires à Limoges où cinq véhicules de gendarmerie ont été brûlés à l’intérieur de la caserne Jourdan. Le texte posté à la mi-journée affirme que «cet acte s’inscrit dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci». Huit prévenus comparaissent depuis mardi et jusqu’à vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour l’attaque et l’incendie d’une voiture de police en mai 2016 à Paris lors des manifestations violentes contre la loi Travail.

L’incendie, survenu dans un entrepôt, s’est déclaré vers 3 h 30. Il a mobilisé 70 pompiers et a été complètement maîtrisé vers 6 h 15. A l’intérieur du bâtiment se trouvait une cinquantaine de véhicules, dont des voitures particulières. Plus grave, «la cellule d’investigation criminelle est complètement détruite avec tous les scellés en cours de traitement», a-t-on appris de source proche de l’enquête. Les laboratoires des enquêtes criminelles étaient en effet abrités dans ces locaux lambda, jouxtant la partie garage du bâtiment. Toutefois, les scellés de l’enquête sur la disparition de la petite Maëlys ne sont pas concernés.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb s’est dit «consterné et indigné» et a dénoncé «un acte particulièrement grave».

Valence[Drôme] La chasse aux jeunes est ouverte (MAJ)

  France bleu  Drome Ardèche vendredi 22 septembre 2017 à 6:37

Valence : deux jeunes sous les verrous suite à un rodéo sauvage

Deux adolescents de seize et dix-sept ans ont été emprisonnés en attendant leur passage devant le tribunal pour enfants. Le 27 août dernier, ils avaient participé au rodéo sauvage dans les rues de Valence et Bourg-lès-Valence, dans la Drôme.

Le 27 août dernier, un rodéo sauvage avait eu lieu à Valence. Une vingtaine de motards, pendant plus d’une heure, avaient sillonné les rues de Valence et Bourg-lès-Valence.

Le maire de Valence avait demandé un renforcement de la loi contre les auteurs de ces rodéos sauvages et lancé un appel à tous les maires de France pour le soutenir . Excédé par la multiplication des incivilités des jeunes en deux-roues, Nicolas Daragon avait demandé à l’État de prendre ses responsabilités afin de pouvoir saisir et détruire les motos et scooters des délinquants.

Une véritable équipée sauvage

Le dimanche 27 août, en fin d’après-midi, une véritable équipée sauvage avait déferlé sur Valence et Bourg-lès-Valence. Une vingtaine de motards , à pleine vitesse , faisaient des roues arrières, prenaient les ronds-points en sens inverse et circulaient de front sur les deux voies pour bloquer le passage aux autres véhicules.

Ils avaient grillé des feux rouges, pris des rues en sens interdit et circulaient sur les trottoirs avec la volonté de faire une véritable démonstration de force et de narguer la police. Certains jeunes dressaient leur majeur en passant devant les caméras de vidéoprotection.

Plus d’une heure de rodéo

Partis du rond-point de Bourg-lès-Valence vers le centre Leclerc, ils avaient remonté l’avenue de Lyon, les boulevards de Valence, dans un sens puis dans l’autre puis l’avenue de Romans jusqu’au rond-point du McDonald’s. Ils avaient fait un tour vers le quartier Fontbarlettes puis la Chamberliére avant de redescendre au Polygone et d’aller narguer les gendarmes en passant sous la caserne du groupement de gendarmerie sur l’avenue Clemenceau .

Deux jeunes interpellés

Deux de ces jeunes ont été interpellés ces derniers jours et ont pu être facilement identifiés. Ils ne portaient pas de casque et avaient déjà été condamnés. Ils ont été reconnus grâce aux images des vidéos surveillance .Les deux adolescents avaient déjà fait l’objet de condamnations et ce sont leurs sursis qui ont été révoqués, trois mois pour le jeune de seize ans, deux mois pour celui de dix-sept ans.

Ces deux garçons sont donc en prison en attendant leur passage au tribunal pour enfants pour ce rodéo. L’ enquête se poursuit pour identifier le reste de la bande


Dauphiné libéré du 23Février

une troisième personne a été arrêté par la BAC dans la nuit jeudi 21 septembre au 22.


Note:: Nous ne laisserons pas cette ville aux mains de la bête immonde

solidarité avec les  inculpés du 27 août

[Valence] Manif contre la « loi travail 2 »

indymedia grenoble

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À l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, Solidaire, FSU, CNTSTP 26…

Le 21 on revient !

RDV à Valence devant le Conseil de Prud’Hommes Pour :
- Le retrait des ordonnances Macron
- L’abrogation de la « loi travail »
- Vivre dignement de notre travail
- La protection sociale pour tous
- Des services publics de qualité

Après le succès des grèves et manifestations du 12 septembre, les organisations départementales CGT, FO, Solidaires, FSU, CNT et Front Social appellent à une nouvelle journée de grèves et manifestations dans toutes les entreprises et tous les services publics ce jeudi 21 septembre.

RDV devant le Conseil de Prud’hommes, 7 avenue de Verdun à Valence à 14h.

Par la lutte classe contre classe, par la mobilisation, obtenons le retrait de ce projet de régression sociale et gagnons de nouveaux droits.

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Paris, France : Compte-rendu du premier jour du procès de la keufmobile brûlée – Mardi 19 sept 2017

sans attendre

Mardi 19 sept 2017

Un CR rapide du premier jour du procès de l’affiare du « Quai de Valmy » : ajournement au lendemain et déménagement de salle

Les gens sont venus nombreux devant la 14e chambre au TGI, avant même l’heure prévue pour l’audience.

Les journalistes aussi. Ils tirent d’abord le portrait à ceux qui s’y prêtent, puis ils mitraillent et filment sans retenue quand les personnes convoquées sont appelées à entrer les premières dans la salle d’audience. Leurs micros planent au-dessus des gens qui attendent. Une partie de la foule proteste et ne se laisse pas faire : des parapluies sont ouverts et brandis pour les empêcher de prendre des photos, les têtes connues ou reconnaissables se font chahuter, des autocollants seront collés aux objectifs des caméras. Lors de la sortie des prévenus par une porte latérale, un mouvement de foule bienvenu permettra d’ailleurs de jarter les journalistes qui se pressaient pour dérober des images.

En attendant, les gens se pressent devant les barrières fermées et commencent lentement à s’échauffer en demandant une salle plus grande.

Les baveux entrent au fur et à mesure, nombreux eux aussi. Ils seront au moins 18 en robe dans la salle.

Les keufs font rentrer la presse judiciaire jusqu’à remplissage du box, puis les familles au compte-goutte en demandant à voir des pièces d’identité. Les keufs insistent pour faire le tri, histoire que seuls « les très proches », « les parents », « le père et la mère » rentrent dans la salle, mais finissent par laisser rentrer quelques proches sans demander de pièces d’identité. Enfin, ils annoncent encore 5-6 places pour les autres personnes du public.

A l’intérieur, il reste quelques places assises et pas mal de place debout, mais une très grande partie du public reste dehors, avec le reste des journalistes.

Une fois les juges assis, un avocat prend la parole pour se plaindre du manque de place et exiger une salle plus grande « au nom de tous les avocats de la défense ». Une personne du public fait remarquer que la salle est aussi bien trop petite pour accueillir les proches et le public qui veut assister au procès. Le juge lui rétorque sèchement qu’elle n’a pas la parole.

Mais en réponse à la remarque du baveux, l’audience est suspendue une première fois.

Elle reprend après une bonne demi-heure, on apporte des chaises supplémentaires pour les avocats et pour faire entrer des journalistes en plus.

Quand le juge essaie de commencer à faire l’appel des prévenu.e.s, les baveux renchérissent : les conditions du procès ne sont pas « dignes d’une défense normale », les empêchent d’avoir accès physiquement à leurs dossiers. Un baveux remarque qu’il faut laisser les journalistes rentrer parce qu’il s’agit d’une « affaire symbolique » qui implique la violence de la police. Un autre prend le procureur à parti en estimant qu’il est responsable de l’audiencement dans une salle trop petite. Les journalistes font pression à leur tour pour que ceux restés dehors puissent rentrer et menacent de tous sortir.

Le bâtonnier, que les baveux ont fait venir, demande un minimum de sérénité et que les remarques des avocats soient prises en compte. Le juge répond que c’est le cas vu les chaises en plus. Il parle de faire rentrer les gens du public par rotation toutes les deux heures en insistant sur la « sérénité » dans laquelle le procès doit se dérouler.

Heureusement entretemps, le slogan « une grande salle » dehors a bien pris, et on entend plus le public que les appels du juge au calme. D’ailleurs, pendant toute la durée de l’audience, on entendra de l’intérieur de la salle les slogans scandés par le public resté dehors, qui continue à réclamer « une grande salle » (quand ce n’est pas la sainte chapelle !) et la liberté pour les prisonniers.

Les avocats se lèvent pour protester officiellement.

Un des baveux fait remarquer qu’il sera impossible de faire tourner le public : comment choisir parmi eux ? gérer les gens qui ne voudront pas sortir ? faire tourner la presse aussi ? Il demande une suspension d’audience pour la journée et une reprise dans une salle plus grande le lendemain.

Un autre remarque que même avec les chaises en rab, les baveux n’ont pas accès à leur ordinateur, et ne peuvent pas ouvrir un dossier correctement, alors que le proc est confortablement perché sur son siège et a accès à un ordi : il n’y a pas d’égalité des armes. Le juge lui demande de ne pas en faire un foin, et affirme que ce problème se résout toujours en pratique.

Un avocat menace de déplacer l’argumentaire sur le terrain juridique et en appelle à la convention européenne des droits de l’homme et aux droits de la défense. Il parle de déposer des conclusions en nullité si le procès se poursuit dans de telles conditions.

Le juge le prend au mot : il dit que le tribunal est prêt à délibérer sur les demandes de renvoi comme sur les conclusions en nullité si elles sont formulées, après avis du proc. Les avocats confirment.

Le proc n’a pas d’avis sur la demande de renvoi vu qu’il ne connaît pas la disponibilité des salles. Il tient quand même à dire que « dès la première minute, les droits de la défense ont été respectés » et insiste sur les efforts du tribunal, en estimant que c’est la faute des avocats qui se sont rajoutés à la liste prévue, et que de toute façon le public et les journalistes ont assez de place en l’état.

La salle grogne à l’intérieur pendant que ça crie toujours dehors.

L’audience est suspendue à nouveau pour que les juges statuent sur la demande de renvoi.

À leur retour, les juges annoncent que l’audience est finie pour la journée, et reprendra demain (mercredi 20 septembre) à la 16ème chambre à 13h30, un étage en-dessous. On s’attend à une chambre de correctionnelle (comme aujourd’hui) avec sans doute plus de place pour les baveux et au mieux 20-30 personnes en plus dans le public, mais peut-être pas plus de « sérénité ».

En tout cas le public, réuni à l’extérieur de la salle, se fait raccompagner par les keufs à l’extérieur du TGI sous les slogans, dont feu aux prisons et liberté pour tout.e.s.

Procès tous les jours à 13h30
jusqu’au 22 septembre (au moins)
16e chambre du TGI de Paris, métro Cité.

[Publié sur indymedia nantes, mercredi 20 septembre 2017]

Valence ( drôme)Un détenu condamné hier à deux mois ferme

Dauphiné libéré 19 septembre

Un  détenu de 19 ans  condamné à deux mois d’emprisonnement supplémentaire ferme pour recel de téléphone portable dans le cadre  d’une procédure  de comparution immédiate

Après  ce début septembre voir ci dessous, le temps des enfermeurs de la répression arrive:

Valence, France : Révolte à la prison et solidarité de

l’extérieur..

 solidarité avec tous les prisonniers en révolte et aussi complicité  active  contre ce monde plein de caméras de surveillance  !

 

Bâle, Suisse : Coups de schlass en solidarité avec les inculpé.e.s de l’incendie de la voiture de flics en procès à Paris

Printemps 2016 en France : dans le cadre de l’annonce d’une réforme du marché du travail, des milliers de personnes descendent dans les rues de différentes villes, occupent, bloquent, font grève, attaquent les flics et démolissent les structures du pouvoir. Pour certains il s’agit de lutter pour leurs droits au sein de l’esclavage salarial, d’autres se font moins d’illusions et savent qu’il n’y a rien à défendre dans ce monde de travail et de lois et passent directement à la contre-attaque. Le 18 mai 2016, lorsque les flics manifestent place de la République contre la violence anti-flics, une de leurs voitures est incendiée sur le quai de Valmy. A la suite de cela, plusieurs personnes sont inculpées, certaines restent de longs mois en prison, dont une pendant plus d’un an. Du 19 au 22 septembre aura lieu le procès contre neuf personnes à Paris, mais un inculpé n’a jamais pu être retrouvé.

En gardant cela à l’esprit et plein de mauvaises intentions, nous sommes sortis ces derniers jours et avons crevé les pneus de véhicules des entreprises suivantes :

  • Bouygues : ce groupe de BTP construit et gère notamment des prisons et des centres de rétention en France. Par ailleurs, cette entreprise participe également à la construction du centre de nanotechnologie à Grenoble, garde le site protégé d’essai de plantations transgéniques en plein air dans les environs de Zurich, fait partie des entreprises des médias, etc… Pour celles et ceux qui veulent en savoir davantage sur cette entreprise et ses tentacules, nous leur recommandons un article dans le premier numéro de Rhizom.
  • Adecco : agence intérim. Parce que « le travail est à la vie ce que le pétrole est à la mer », comme l’a si bien formulé un tract distribué pendant la loi travail.

Plus loin, à Saint-Louis en France (aucune frontière ne nous arrête, ni dans nos têtes, ni dans les actes) :

  • Une voiture du conseil départemental du Haut-Rhin : administration. Nous méprisons tout simplement l’autorité.
  • Enedis : société d’électricité française qui ne cesse d’être la cible d’attaques en raison de son implication dans le projet de poubelle nucléaire à Bure ou pour l’installation des compteurs électriques intelligents Linky. La surveillance et le contrôle arrivent dans nos apparts.

Ceci nous ramène une nouvelle fois à Bâle :

  • Siemens : pour leur travail en faveur d’une surveillance élargie, par exemple les systèmes connectés de vidéo-surveillance, de reconnaissance faciale…
  • ABB : entreprise leader en matière d’automatisation et d’énergie, qui a diffusé ses robots dans le monde entier au service du capitalisme et préférerait y voir les gens que les machines.

Pour finir, encore une voiture d’Implenia, d’Alpiq et d‘EAGB qui participent activement à l’élargissement peu apprécié de la prison de Bässlergut.

Les formes et les structures du contrôle, de la surveillance et de l’enfermement sont partout. Faisons en sorte de l’être aussi.

Bien. Assez parlé. En avant pour d’autres actions.

[Traduit de Barrikade.info, 18.09.2017]

Besançon, France : Sabotage dans l’artère commerciale du centre-ville

https://sansattendre.noblogs.org

La presse locale nous apprend que ce samedi matin 16 septembre, commerces et entreprises du centre-ville ont eu une mauvaise surprise. Des câbles téléphoniques longeant les murs de la principale artère commerciale de la ville (la Grande Rue) ont été sectionnés à plusieurs endroits, paralysant toutes les transactions bancaires et impactant fortement les connexions internet du secteur. A 14h, les câbles n’étaient toujours pas réparés par les techniciens d’Orange.

Profit et « bonnes affaires » n’ont donc pas été au rendez-vous annoncé durant ce samedi riche en événements officiels, entre le festival de musique classique, « Livres dans la Boucle » et la Journée du Patrimoine.

Vive le sabotage ! A bas l’économie !