Archives mensuelles : février 2017

Ni ici ni à Bure.. En résistance contre la « gestion des déchets ».

Note: l’apéro  de soutien à la lutte en cours c’est  le mercredi 8 février à partir de  19h , qu’on se le dise

« On se retrouve au cours  d’un apéro à partir 19h autour d’une présentation de la lutte contre un  projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure. Depuis plusieurs mois, le bois Lejuc est occupé pour empêcher les travaux préparatoires que veut mener l’ANDRA. Sur place, les gens s’organisent ensemble pour habiter la forêt. En réponse à la menace d’expulsion, un appel à actions sur place comme ailleurs a été lancé entre le 14 et le 18 février. Il y a aussi  le samedi 18,  un appel à manif à Bure . Plus d’infos sur vmc.camp

Ci-dessous leur appel :

à retrouver aussi sur zad.nadir

on retrouve l’appel sur indymedia grenoble

c’est au  laboratoire c’est au 8 place St jean ( celle du marché couvert) ,

Benjamin Péret, surréaliste et révolutionnaire

note: Benjamin Péret a  fait parti largement   des fragments de cette  soirée, des dérives psycho géographique ,   du  3 février,


voici

 la Lettre à André Breton

11 août 1936

Mon très cher André ,

Si tu voyais Barcelone telle qu’elle est aujourd’hui, émaillée de barricades, décorée d’églises incendiées dont il ne reste plus que les quatre murs, tu serais comme moi, tu exulterais. D’ailleurs dès qu’on a passé la frontière ça commence. La première maison qu’on voit en territoire espagnol, une grande villa entourée d’un parc a été saisie par le Comité ouvrier de Puigcerda. Dans ce village en arrivant on entend un bruit de tonnerre. C’est une église que les ouvriers, non contents de l’avoir incendiée, jettent à bas avec une rage et une joie qui fait plaisir à voir. Des églises incendiées ou privées de leurs cloches, on ne voit que ça en Catalogne, tout le long de l’affreux petit tortillard que j’avais emprunté pour aller de Puigcerda à Barcelone et qui m’a paru une promenade féerique. A Barcelone, plus de police. La garde rouge circule dans les autos réquisitionnées par la F.A.I., le P.O.U.M. et [le] P.S.U.C. Et il ne fait pas bon ne pas être en règle car c’est la cave où le délinquant est aussitôt fusillé sans autre forme de procès. Les anarchistes sont pratiquement les maîtres de la Catalogne et la seule force qu’ils aient en face d’eux est le P.O.U.M. Le rapport entre eux et nous est de 3 à 1 ce qui n’est pas excessif et dans les circonstances actuelles peut facilement changer. Nous avons 15.000 hommes armés et ils en ont 40 à 50.000. Les communistes qui ont fusionné avec trois ou quatre petits partis sont une force négligeable. Dans leur journal, ils ont déclaré vendredi qu’il ne s’agissait pas de la révolution prolétarienne mais de soutenir la république et que quiconque tenterait de faire la révolution les trouverait avec leurs milices en face de lui. Ils annoncent donc leur intention de saboter la révolution, mais je ne crois pas qu’ils en aient le pouvoir.

Les nouvelles du front sont excellentes. En outre 30 avions sont arrivés hier et l’on attend des tanks. Alors ce sera l’attaque définitive de Saragosse qui d’après les spécialistes doit tomber en 48 heures.

Je tâcherai de t’écrire plus longuement ces jours-ci. Le courrier aérien part tout à l’heure.
Amitiés à tous et excuse-moi auprès des amis de ne pas écrire mais je n’en ai guère le temps. Je dois partir au front ces jours-ci en mission politique.

Benjamin.

Benjamin Péret, surréaliste et révolutionnaire

pour continuer à lire autour de Benjamin Péret on propose de   lire   ce site

La lutte contre les OGM et leur monde

 copié du renversé et augmenté

Quand on perturbe un congrès scientifique sur la sélection végétale, là où d’habitude les scientifiques travaillent dans la plus pure tranquillité, intimité, sans remous ni réelle remise en question, les réactions sont violentes et la répression frappe fort. Deux personnes en font aujourd’hui les frais…

Des fumiers à l’EPFZ, en veux-tu en voilà

Le congrès scientifique sur la sélection végétale de « l’Association Européenne pour l’Amélioration des Plantes » EUCARPIA, organisé en août 2016 à l’EPFZ (Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich) par Agroscope (centre de compétence suisse pour la recherche agricole), était sponsorisé notamment par Syngenta. Une preuve parmi tant d’autres que ce genre d’institutions publiques travaillent main dans la main avec des multinationales de l’agrobusiness qui méprisent la vie.

Syngenta, l’un des leaders mondiaux des semences et de la chimie, tout comme Monsanto, est responsable de millions de morts partout sur la planète, causés par l’accaparement mondial des terres ou par l’empoisonnement massif des populations. Elle défend le brevetage des semences et les OGM qui sont toujours associés à une inflation de poisons pour éradiquer les plantes, champignons, et animaux indésirés. Elle travaille intensément à faire interdire la multiplication, l’échange et le don de semences qui sont d’usage depuis des millénaires. Sous la pression des politiques semencières et des traités commerciaux internationaux, seules les semences brevetées des multinationales sont alors autorisées, et la petite paysannerie se retrouve forcée de les acheter. Et évidemment, ces nouvelles plantes ’OGM’ high-tech ne produisent (parfois le temps d’une seule génération avant de devenir stériles) que si elles sont associées à l’épandage massif d’intrants chimiques, pesticides, insecticides et autres fongicides… vendus par ces mêmes multinationales. C’est un modèle industriel qui pousse au développement de clones végétaux, à la recherche de l’uniformité, de la standardisation. A la privatisation et au contrôle du vivant par une poignée de technocrates et d’industriels. Pour imposer leurs monocultures, ces géants de l’agro-industrie, appuyés par les gouvernements des pays producteurs exploités, soutiennent par ailleurs les groupes paramilitaires qui assassinent des paysanNEs et des militantEs qui résistent à la destruction de leurs cultures, aux expulsions et aux expropriations, à la pollution de l’eau et de l’air. Jour après jour, ces paysanNEs luttent pour rester sur leurs terres, préserver leur autonomie et ne pas finir dans les bidonvilles des grandes métropoles. La politique semencière de l’agro-industrie, qu’elle soit conventionnelle ou bio, n’est ainsi qu’un prolongement de l’impérialisme et du capitalisme mondialisé.

Ces groupes s’appuient sur la recherche publique pour développer leurs produits, mais aussi, pour s’offrir une légitimité. La fabrique de la mort en bouteille (-cides) ne pourrait prétendre s’appeler « science de la vie », « développement durable » ou « progrès », si les scientifiques n’y participaient pas en s’autoproclamant « sauveurs de l’humanité », ou plus humblement « éradicateurs de la faim dans le monde ». Au cas où on ne l’avait pas compris, sombres profanes que nous sommes, leur recherche est « fondamentale », « neutre » et « objective ». Et qu’on ne s’y méprenne pas, elle n’y est pour rien si les grandes entreprises y trouvent exactement de quoi maximiser leurs intérêts et renforcer leur compétitivité sur le marché. C’est sans doute cette neutralité qui fonde « le lien, que se veut être Eucarpia, entre la recherche et les entreprises », et c’est sûrement un hasard si une conférence était intitulée « refining the green gold of genetic ressource ». Ils ne nous le diront jamais assez, c’est une science « désintéressée », « au service de tous et toutes », qui fait le lien entre l’ADN des plantes et une raffinerie de pétrole. C’est aussi grâce à cette propagande que le conseil fédéral peut prolonger d’une main le moratoire sur le génie génétique, et de l’autre investir des sommes énormes dans le programme de recherche PNR 59 visant à briser les résistances, et négocier au plan international le traité de libre-échange qui permettra l’instauration des OGMs en Europe. Chimères.

« The Art of bringing Science to Life », c’est comme ça que le congrès EUCARPIA qualifie son rapport à la science, non sans une pointe de cynisme. Puisqu’ils se penchent sur nos vies, il est temps de se débarrasser de leur science. Dans l’auditoire où avait lieu la conférence « Génomique et bio-informatique », un groupe de personnes s’est invité à la fête, avec un autre message et quelques engrais naturels en guise de dessert. PEASANTS SHIT ON TECHNOSCIENCE. Du fumier et des liquides nauséabonds pour chauffer l’ambiance et la moquette. Une banderole a été déployée, des graffitis à peine commencés, mais la conférence a été interrompue et déplacée à cause de la puanteur. Quand on les chatouille, si rationnels et généreux qu’ils voudraient paraître, les chercheurs perdent leur sang-froid. Leurs réactions ont été violentes physiquement, et les insultes ont fusé, comme ce prof en (neuro)sciences de l’alimentation et de la nutrition qui écrit sur son tweet « Animaux ! Il devraient tous être alignés et décapités. De tels idiots devraient être éliminés du pool génétique… au plus vite. » Quoi de plus parlant pour comprendre quelle vision eugéniste motive ces chercheurs ? Comment ils envisagent la vie animale et/ou humaine, l’étude de la vie, les objectifs visés, et leur propre rôle dans tout ça ? Qu’est-ce qui pue vraiment ?

Au vu de la répression, il semble que les enjeux sont gros. Deux personnes ont été embarquées par la police en ville un peu plus tard, elles n’ont pu ressortir qu’après plus de deux semaines de détention préventive. L’une d’entre elles a été condamnée à une peine avec sursis pour violation de domicile, dommage à la propriété, et tentative de lésion corporelle. L’autre attend toujours la décision de justice. Il y en a déjà pour environ 5000 chf de frais de justice et police. L’EPFZ menace encore de leur faire payer les dommages à la propriété.

De grosses sommes d’argent reposent sur les épaules de ces deux compagnons, si vous voulez les soutenir vous pouvez envoyer de l’argent sur le compte CCP 85-553078-1, Antirep Bern, Case postale 2038, 3001 Bern, avec le motif de versement “GMO”.

Le meilleur soutien… c’est que la lutte continue ! Kicking their Science out of our Lives !


Documents joints

Rappel : marche à Gardanne dimanche 5 février (mise à jour)

note: si jamais ,  celles et ceux qui ne supportent plus  du tout …  Passez nous  voir et boire  au laboratoire  vendredi 3 février, à l’apéro autour de 19h.. On pourra discuter peut être de l’initiative du 5 février contre E.on et son monde ,  pour le recours aux forêts  et le présent des communes, organisons nous.. Et toujours pour nous  à dimanche

voici le texte de l’affiche après une  correction de l’orthographe du texte  recopié de l’affiche originale

 

 

L’éco- déforestation qui vient

«  la déforestation » du Testet ne s’est pas tant faite à coups de tronçonneuses qu’avec d’énormes machines ( abatteuses et broyeuses ) transforment instantanément la forêt en lit de copeaux . C’est plus rapide et plus rentables mais il importe de souligner que ces nouvelles méthodes sont intimement liées au développement de nouvelles technologies de « chauffage écologique »

Depuis quelques années , de nouveaux poêles à « biomasse  » apparaissent alimentés automatiquement à l’aide de granulés ou de plaquettes de broyat de bois. Pratique pour celles et ceux qui n’ont pas envie d’alimenter leur poêle toutes les deux heures, et, quand on connaît les nuisances liées à l’énergie nucléaire et à la pétrochimie, apparemment plus écologique. Mais en réalité, le passage de la bûche au granulé, de l’alimentation manuelle à celle automatique, transforme le bois en combustible aussi fluide que le mazout. Et cette automatisation en aval de la filière «  bois de chauffe » implique son industrialisation en amont: plus besoin d’abattre les arbres à la main, il suffit de les broyer à la machine . Seulement il faut pour cela des parcelles suffisamment vastes. De même que l’industrialisation de l’agriculture a supposé le remembrement des champs, il faut aujourd’hui « remembrer» les forêt françaises, pour en industrialiser l’exploitation – et nos décideurs s’en chargent. Encore une fois, le recours à de nouvelles techniques ne fait que l’aggraver . Et tout cela permet l’essor de nouvelles filières industrielles pour que le capital prospère à l’infini . Amis des forêts , gare aux poêles à granulé. »

Tout es dit : derrière chaque sortilège de productivité accrue et de  »facilité  » pour les consommateurs procèdent conjointement la réduction du vivant à choses manipulables et celles des territoires à n’être que support pour fonctionnalités: au final, nous mêmes devant nous abstraire de nos vies , de leur impulsions communautaires , pour en être soulagés et cantonnés à une personnalités juridique ( et ses codes  »perso  » d’accès à tout) isolée et inquiéte.

La revue Bogues ( trois numéros  »papier » déjà parus, et par ailleurs bogues. fr) est élaborée dans les Cévennes ; elle a pris parti contre la conversion du monde de la forêt en une ressource de  »biomasse » et elle participe à la remise en cause plus vaste des rapports entre les humains et entre les humains et la nature . Hors de cela, il lui semble que le piège contenu dans la médiation technologique ( nucléaire, numérique, biotechnologie….) risque de se refermer.

texte en lien prêt à diffuser ici

 

 


Bonjour,

 

Vous trouverez en lien le texte d’une affiche qui résume assez bien à quoi nous pouvons nous attendre lorsqu’on nous parle aujourd’hui de transition énergétique ou de reconversion écologique sans sortir du capitalisme et de ses moyens de production  industrielle :

 

https://lelaboratoireanarchiste.noblogs.org/post/2017/01/26/leco-deforestation-qui-vient/

 

 

Rendez-vous dimanche 5 février 2017 à 10h 30 devant la mairie de Gardanne pour une marche contre le pillage des forêts au nom de la transition énergétique.

 

Merci de faire suivre,

 

Henri