Archives mensuelles : novembre 2016

[Berlin, Allemagne] Attaque incendiaire contre l’entreprise Thalès

8719038005-previewÇa se réchauffe, en ce qui concerne les préparatifs pour un mois de juillet brûlant contre le G20. Dans la nuit du 11 au 12 novembre, un bien de Thalès a été détruit.

Thalès est une des onze plus grandes boîtes d’armement avec un chiffre d’affaires annuel de 14 milliards d’euros et s’implique dans d’innombrables programmes de technologie comme le programme satellite Galileo :

Uniquement conçu pour des objectifs civils au début, comme les smartphones, les appareils de navigation, le parlement européen a décidé en juillet 2008, que cette technique devait aussi être « mise à disposition » pour des opérations dans le cadre de la politique de sécurité et de défense au niveau européen.

Thalès a aussi développé le projet « watchkeeper ». Un drone sans équipage (Thales Watchkeeper WK450) a été fabriqué sur commande des forces armées britanniques. Les drones terminés en 2012 ont survolé l’Afghanistan à 140 reprises jusqu’en 2014 et logiquement, les drones ont continué à se développer en 2016. Depuis cette année, il est possible d’équiper chaque drone de 2k d’ogives (partie antérieure d’un projectile, missile, roquette ou torpille. L’ogive est composé d’un détonateur et d’une charge, Ndt) et de laser, ainsi que de contrôle GPS. La technologie de Thalès peut donc aussi tuer directement.

Mais ils se sont aussi faits remarquer dans la jungle de Calais avec leur programme de drones car là-bas aussi leurs produits ont aussi survolé la zone. En Allemagne, une liste des entreprises impliquées dans les programmes d’ expulsions , vous pouvez le trouver icihttps://linksunten.indymedia.org/de/node/194981)

Cela a été notre raison de prendre le philosophe Thalès  aux mots : Ἀνιαρὸν ἀργία (« l’inactivité est une souffrance). C’est pourquoi nous avons dû mettre le feu à une voiture de la société d’armement dans la Weißensee.

Ainsi, la nouvelle de la semaine dernière concernant l’incendie d’une pelleteuse sur la Cuvrybrache à Berlin [1] nous a également réjoui. Et nous aimerions nous joindre aux mots des compagnon-nes : « A Hambourg et ailleurs, nous voulons parvenir à des questions et des conflits au niveau mondial par l’échange et la discussion. Car comme la gentrification ne s’arrête pas à la frontière d’un pays, notre résistance ne devrait pas se limiter en un lieu, mais plutôt circuler ensemble à travers de nombreux endroits et conflits. Sur ce, nous trouvons une tactique commune et une saccade d’attaques apparaît. »

Nous sommes partout. Relions les luttes. Faisons du G20 un désastre.

on peut le  voir ici https://linksunten.indymedia.org/en/node/195308 )

« … un désarroi apparaît en même temps dans les rangs de l’ennemi, car plusieurs foyers de conflits éclatent non seulement là où il nous attend et où il s’y est préparé, mais aussi à d’autres endroits, qui étaient imprévisibles si l’on se réfère au plan stratégique des opérations de flics.

CCF   Internationale Noire.

Groupe autonome

[Traduit de l’allemand d’indymedia linksunten,

Pantin, 93] Ni loi ni travail – Ni prison ni réinsertion

le Chat Noir Emeutier

Ni loi ni travail – Ni prison ni réinsertion

Indy nantes, 23 novembre 2016

Pantin. Nuit du jeudi 17 novembre.

Avons incendié entrée agence intérim Adecco. Poubelles boîtes allume-feux bouteilles essence/huîle. Une réussite. Tentative incendie bâtiment SPIP (Services pénitentiaires inertion et probation) Poisser. Pas réussite.

Attente journées mobilisations. Attente « mouvement ». Non. Identifier ennemi, prendre initiative, créer occasions, mordre. Partout, tout le temps. Vivre lutte au quotidien.

Adecco rouage exploitation. Esclavagiste moderne. SPIP matons redressement prolongement prison.

Passés par ici, repasserons par là.

Solidarité compagnons accusés braquage Aachen. Solidarité compagnons opération « Scripta Manent ».

Pour la liberté.

Guerre à l’armée !

 Publié sur  indymedia Nantes 23 nov. 2016

Texte diffusé sous forme de tract et d’affiche ce mardi 22 novembre à la faculté de lettres de Besançon contre l’armée et tout ce qu’elle sert.]

Tractantimilitariste-medium

affiche  prête à circuler en PDF, sur les murs des villes et villages

Guerre à l’armée !

Ce mardi 22 novembre, l’armée s’invite à la fac de lettres sous couvert de « recherche ». Christophe Lafaye, qui est à la fois réserviste au sein du 19ème Régiment (dont la base est à Besançon) et « chercheur » à Sciences po Aix, sera présent à l’université de lettres dans le cadre d’une conférence intitulée « L’Armée française en Afghanistan – Le génie au combat 2011/2012 ». Ses travaux ont bien sûr été récompensés par le ministère de la défense, signe que le pouvoir sait récompenser ses plus zélés serviteurs.

Son objectif est de venir transmettre à tout ce petit monde l’importance de « collecter et de sauvegarder l’expérience combattante ». Quand l’armée parle d’« expérience combattante », ça signifie en réalité piller et raser des territoires entiers, terroriser et massacrer la population (occupation militaire, viols de femmes et d’enfants, tortures, bombardements, etc…), que ce soit pour maintenir en place un régime dictatorial qui garantit à la France une quantité non négligeable de ressources et de matières premières (synonyme de croissance économique pour la Nation des droits de l’homme) ou pour assurer les activités des entreprises françaises à l’étranger. C’est cela même que les puissants appellent démocratie ou civilisation.

Le rôle de toute armée est aussi de maintenir sous contrôle la population sur le territoire national et de dissuader quiconque de se révolter. Pendant le mouvement contre la « loi travail », on a pu voir par exemple des patrouilles « Vigipirate » se déployer devant plusieurs facs et lycées bloqués. Aux frontières, comme par exemple dans le sud-est de la France, des groupes de militaires chassent les migrants et viennent renforcer les dispositifs matériels et humains existants contre tout indésirable.

L’État met les moyens pour soigner l’image de son armée et ainsi créer chez certains jeunes des vocations de futurs tortionnaires : campagnes de pub et de recrutement omniprésente dans l’espace urbain, les centres commerciaux [1], l’ensemble des médias (TV, journaux, radio…), mais aussi dans les écoles et les universités. Des entreprises se remplissent chaque jour les poches grâce à l’industrie militaire (Thalès, Verney-Carron, Dassault…). Partout, nous devons nous y opposer en mots et en actes !

Alors que viennent d’avoir lieu les commémorations patriotiques du 11 novembre de la Grande Boucherie de 14-18, lors de laquelle des millions de pauvres ont été réquisitionnés par les États pour les envoyer se faire massacrer, nous continuerons coûte que coûte à réaffirmer notre dégoût de l’armée, du militarisme, des frontières et des États.

A bas le bras armé kaki du capital !

Refusons leurs guerres, ne les laissons pas en paix !

[1] Courant avril 2016 à Besançon, l’armée de l’air a tenu durant deux semaines des stands dans la galerie commerciale de Chateaufarine, celle-ci étant la plus fréquentée de Besançon et de sa périphérie. Il y avait bien sûr des « joujous » grandeur nature pour les enfants (« Mirage 2000 » et divers engins de mort), ainsi que d’autres animations débiles et d’endoctrinement. La guerre, c’est tellement ludique !

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Concernant la conférence de Christophe Lafaye. D’abord, parlons des motifs de la présence de l’OTAN en Afghanistan de 2001 à 2014 : lutter contre les Talibans alors que c’est le camp occidental qui a financé leur développement durant les années 80 dans le contexte de la Guerre froide contre l’URSS ; soutenir les chefs de guerre de l’Alliance du Nord pourtant détestés par la population depuis leurs exactions dans tout le pays et leurs bombardements de Kaboul dans les années 90 ; installer au pouvoir des hommes de main des États-Unis tel que le président Hamid Karzai, ancien consultant du géant pétrolier californien Unocal. Ensuite sur les effets concrets de l’aide occidentale : plus d’une victime civile sur trois a résulté de la barbarie des forces de sécurité afghanes formées par l’OTAN ; le détournement de l’aide internationale pour le compte des narcotrafiquants a permis au pays de redevenir le premier pays producteur de pavot ; les formations progressistes tel que l’organisation révolutionnaire et féministe RAWA (qui malgré tout lutte fièrement depuis 1977) ont complètement été marginalisées. Enfin, il y a de quoi douter sérieusement du souci de l’État français pour la population afghane étant donné le sort que l’UE réserve à ses migrant-e-s (sachant que l’Afghanistan est le premier pays de provenance des mineurs non-accompagnés) : le plan de relocalisation des réfugié-e-s conclu au sein de l’Union ne les concerne pas ; 30% d’entre eux/elles n’y obtiennent pas le droit d’asile (20% en France) alors que les demandes ont augmenté de 350% depuis la « fin » de la guerre ; la Macédoine (une des principales « portes de l’Europe ») leur refuse l’entrée sur son territoire ; un accord UE-Afghanistan a même été signé pour organiser les retours forcés. Alors qu’au niveau médiatique le retrait de l’OTAN depuis 2014 laisse supposer une stabilisation du conflit, au contraire les victimes n’ont jamais été aussi nombreuses depuis 2009 que ces deux dernières années.

« L’amour à trois, Soral, Zemmour, De Benoist » Interview de Nicolas Bonanni

note: trouvé et copié de: haro-grenoble.info

Suite à la manifestation antifasciste de la semaine dernière, et pour poursuivre le débat ouvert avec « Sale Race ? », Haro vous propose un petit détour du côté de l’extrême-droite.

Suite à la manifestation antifasciste de la semaine dernière, et pour poursuivre le débat ouvert avec « Sale Race ? », Haro vous propose un petit détour du côté de l’extrême-droite.

Vous connaissez Alain Soral et Eric Zemmour. Mais les avez-vous lu ? Et savez-vous qui est Alain de Benoist ? Non ? Ce n’est pas grave. Oui ? Cet article est fait pour vous. Parce qu’un petit livre vient de paraître aux éditions Le monde à l’envers intitulé L’amour à trois. Alain Soral, Eric Zemmour, Alain de Benoist. Son auteur, Nicolas Bonanni, lui, a lu ces trois penseurs de l’extrême-droite – ce qui nous arrange bien parce qu’on préfère lire des choses plus intéressantes. Il propose une lecture critique des thèses anti-universalistes, inégalitaires et misogynes de ces intellectuels de « l’autre droite ». Thèses qui irriguent toute la société, et en premier lieu le Front national. Nous lui avons posé quelques questions.

Tu as publié récemment L’amour à trois aux éditions Le monde à l’envers. De quoi s’agit-il ?

Je viens en effet de publier une tentative de décryptage de la pensée de trois intellectuels d’extrême-droite : Alain Soral, Eric Zemmour et Alain de Benoist.
Il faut d’abord revenir sur l’arrière plan de leur succès. Depuis une quarantaine d’années, nous sommes dans une période de crises et de bouleversements, où l’histoire s’accélère. Parmi les phénomènes majeurs, la financiarisation, la robotisation et la crise environnementale créent des tensions sociales qui déstabilisent les systèmes établis… et la vie des individus. Confrontés à un système en crise, à un marché du travail de plus en plus dur et de plus en plus précaire, à l’érosion du lien social et des solidarités traditionnelles, les gens cherchent des échappatoires (télévision, médicaments), ou des réponses politiques.
C’est sur cette toile de fond que ces trois idéologues modernisent le discours traditionnel de l’extrême-droite. Alain Soral agite principalement internet, avec des vidéos très regardées. Eric Zemmour a une forte audience à la télévision, et il a vendu 400 000 exemplaires de son livre Le suicide français. Alain de Benoist, lui, s’occupe de publier des ouvrages érudits et des revues confidentielles, ce qui explique qu’il est moins connu que les deux autres. Leur point commun, c’est de donner une réponse « de droite » à la crise sociale : un repli sur les identités, la mythification d’un passé ou tout était « en ordre ». Il faut selon moi prendre acte que la modernité a dérivé vers un techno-capitalisme destructeur. Mais face à cet état de fait, ils proposent un retour aux aliénations pré-modernes, à la morale religieuse. Ce qui explique leur succès, c’est qu’au moins ils proposent un discours, des analyses critiques, dans un vide politique généralisé.

Dans ton livre tu montres que Soral, Zemmour et De Benoist expriment dans leurs écrits un mépris terrifiant pour les femmes à qui ils prêtent « une mentalité directement issue de leur anatomie ». Parce qu’elles sont nées femmes, elles sont, selon eux, naturellement « sans vision sociale, sans projet politique ». Tu peux nous en dire plus ?

Le sexisme de ces individus est en effet sidérant. Mais leur argumentation est
finalement assez limitée : les hommes sont des hommes parce qu’ils sont nés comme ça, les femmes sont des femmes parce qu’elles sont nées comme ça. Pour eux, les hommes seraient naturellement tournés vers la conquête parce qu’ils ont des organes génitaux extérieurs, et les femmes seraient naturellement sans vision politique parce qu’elles ont des organes génitaux intérieurs.
Remettons les choses en contexte. Cela fait plusieurs dizaines d’années que des recherches ont mis en avant l’importance de penser, en parallèle de l’approche biologique (le sexe), la construction sociale des identités féminine et masculine (le genre). Les deux éléments ne correspondent pas nécessairement : tout le monde connaît des femmes « masculines » et des hommes « féminins ». C’est que ces identités de genre n’ont qu’un rapport léger avec l’appartenance sexuée. Il nous manque d’ailleurs des mots pour mieux penser cette disjonction : il faudrait des adjectifs qui renvoient à mâle et femelle (les aspects sexués) et d’autres qui renvoient à homme et femme (les aspects genrés) – alors qu’on emploie les termes de masculin et féminin pour les deux, ce qui entretient la confusion.
Toutes ces recherches sur le genre sont ignorées, ou moquées, ou caricaturées, ou combattues, par les trois idéologues que j’ai étudié, qui réassignent systématiquement les individus à leur sexe. Genre = sexe, sexe = genre, et l’ordre traditionnel sera préservé.

Par opposition, tu expliques que leur argumentaire visant à justifier les inégalités entre les « races » est plus subtil.

Sur le terrain du racisme, ils procèdent aux mêmes assignations que pour le sexisme, mais « à l’envers », ce qui leur donne un vernis de respectabilité : ils ne parlent jamais de « races », mais toujours de cultures, de civilisations ou de religions. Peu importe, au fond, puisque pour eux race = civilisation et civilisation = race. Pour eux, les individus appartiennent quasi-mécaniquement à des blocs culturels, homogènes et statiques, attachés à des territoires – une sorte de « race sociale ». Pour eux, la Culture est une seconde nature, à laquelle on ne peut échapper. Ce qui est faux, évidemment, mais qui a l’attrait des simplifications.
Ensuite, ils ne développent jamais un argumentaire en termes « d’inégalité ». Ils se contentent d’un différentialisme radical. Entre leurs « blocs culturels », les différences sont tellement importantes qu’elles prennent le pas sur le commun. Pour eux, les individus appartiennent à leur culture avant d’appartenir à l’espèce humaine. C’est un argumentaire assez malin, puisqu’une fois admis que les individus ne partagent pas une nature commune, il devient finalement impossible de penser l’égalité : on ne peut être égaux que si l’on se reconnaît une appartenance commune – appartenance que le différentialisme se charge de dissoudre.

Si je ne me trompe pas, ce « racisme culturel » a imprégné petit à petit toute la droite. Tu montres que le Front national a récupéré cet argumentaire. Mais n’est-ce pas aussi le cas d’une bonne partie de la droite libérale ? Il n’y a qu’à voir les derniers discours de Sarkozy. Le problème, ce ne sont plus les arabes, mais les musulmans – et on comprend bien qu’au fond il assimile les uns aux autres.

La question des discriminations subies par les maghrébins en France est intéressante. Il est clair que derrière la polarisation du débat public sur les questions de religion, de laïcité (et particulier sur la question de l’Islam) il y a tout le passif non réglé des politiques coloniales et néo-coloniales de la France.
Le débat public français vole assez bas : il n’y a qu’à voir les polémiques ridicules autour du burkini l’été dernier. Les amalgames répétés entre Daech et l’Islam, entre musulmans et arabes, entre immigration et « insécurité » ne font que créer de la confusion, et on sent que le travail de « lepénisation des esprits » dénoncé dans les années 1990 a porté ses fruits. Aujourd’hui, une bonne partie de la classe politique – et des Français – pratiquent ces amalgames. Ce qui ne revient pas à dire que tous les Français sont racistes, mais ces discours produisent des effets. C’est en partie pour cela que de nombreux arabes français se rapprochent de la religion musulmane, même s’ils en étaient éloignés à l’origine. Tant qu’à être assigné à une identité discriminée, autant l’assumer et retourner le stigmate ! [1]
Le discours différentialiste est performatif. En prétendant que les identités culturelles sont homogènes et statiques, que culture = civilisation = religion, que tous les arabes sont musulmans, et en opposant des blocs culturels les uns aux autres, il participe à créer sa propre réalité.

D’ailleurs, est-ce qu’il s’agit d’une vraie mutation idéologique ou est-ce juste une stratégie de façade pour s’adapter à l’antiracisme et au fait qu’il est plus difficile de dire aujourd’hui (et heureusement ) « dehors les arabes » ?

Pour moi, le virage « culturaliste » des questions « raciales » n’est pas une stratégie de façade, mais une vraie modernisation. Alain de Benoist et tout le courant de la Nouvelle droite ont bataillé ferme pour imposer ces nouvelles idées à l’extrême-droite, ce qui leur a valu des inimités durables.
Cette évolution « culturelle » n’est pas propre à quelques idéologues d’extrême-droite. Dans les années 1970, toutes les formations politiques avec un minimum de réflexion ont intégré dans leur pensée des analyses tirées des sciences sociales. Et ont donc mis en avant des déterminismes culturels là où l’on ne voyait auparavant que des déterminismes naturels. La catégorie « race » est aujourd’hui bannie du discours public au profit des mots « religion » ou « culture », tout comme la catégorie « sexe » est systématiquement remplacée par le mot « genre ». Trop souvent, on ne fait que remplacer un mot par l’autre, sans rien changer à l’analyse. Remplacer un déterminisme par un autre n’a jamais fait avancer les idées – cela permet tout au plus de moderniser les structures oppressives.

Ce qui est plus surprenant, ce sont certaines similitudes entre le discours de Soral ou de de Benoist et le discours d’une partie de la gauche influencée par les post-colonial studies, et proche en France d’un parti comme le PIR [Note post-interview : on pense ici à la remise en cause de l’universalisme, la prépondérance d’une sorte de déterminisme culturel, la mise en avant d’identités culturelles ou religieuses… ] Y a t-il similitude entre ces deux discours ? Qu’est-ce qui les différencie ?

La critique de l’universalisme est un thème en vogue. Les mouvements anti-racistes et féministes contestent depuis longtemps – à raison – à l’Occident sa tendance à se croire le centre du monde, et à se confondre avec l’Universel (au nom duquel il doit donc apporter au reste du monde la démocratie, ses droits de l’homme et ses droits des femmes, éventuellement les armes à la main). Cette critique de l’universalisme républicain est pertinente, car tous ces beaux discours ont servi à enrober le colonialisme et une réaction d’autodéfense intellectuelle est évidemment salutaire. Mais elle débouche parfois sur des discours qui prétendent que l’universalisme est nécessairement un faux nez de la domination occidentale ou de la domination masculine. Je crois que si on pousse la logique au bout, si on refuse toute idée d’universalité des conditions ou des valeurs, alors on se prive de toute possibilité de penser l’idée même d’égalité – qui est pourtant le but affiché et explicite des mouvements anti-racistes et féministes. On ne peut être égaux qu’avec des individus avec lesquels on se reconnaît une nature commune : penser l’égalité entre une pomme et une chaise n’a pas de sens, entre deux pommes cela en a un. C’est en cela que l’idée d’humanité commune est précieuse.
C’est cette idée de nature humaine que les idéologues d’extrême-droite ont décidé de détruire, en insistant sur les différences et les particularités. En arrimant chacun à son « identité » (réelle ou fantasmée), qui est censée être plus réelle, plus fondamentale que l’humanité. C’est une de leurs obsessions : découper l’humanité en blocs étanches. Les hommes et les femmes, les européens et les africains… D’ailleurs, quand les arguments culturalistes ne suffisent plus, ils se rabattent sur les vieux arguments « scientifiques ». Voir par exemple le numéro 159 de la revue Eléments qui se fait l’écho de théories scientifiques en faveur d’une origine multirégionale de l’humanité (postulant « l’existence de foyers d’homnisation indépendants, mais non totalement séparés »). En un mot : l’espèce humaine n’en est pas une, mais une collection de différentes espèces hybridables – et remise en cause du « dogme de l’unité du genre humain ». Chassez le racisme biologique, il revient par la fenêtre.
Je pense que l’universalisme, l’idée que les êtres humains partagent une condition commune, c’est l’appui nécessaire pour toute politique qui se veut émancipatrice et égalitaire. À condition de ne pas oublier leur extrême diversité, et sans confondre l’universalisme avec le fait de tout mesurer à l’étalon monétaire.
Je défends simplement l’idée que ce qui réunit les êtres humains, au delà de leurs différences biologiques ou culturelles, est plus fort que ce qui les différencie, mais que ces singularités existent. Pour penser l’égalité, il faut se savoir doté d’une même nature. Penser cette nature commune ne doit pas nous faire croire que nous sommes tous identiques.

Tu disais : « Ce qui explique leur succès, c’est qu’au moins ils proposent quelque chose, dans un vide politique généralisé ». À quoi penses-tu concrètement ? De qui leur succès est-il l’échec ?
Au début des années 1970, une partie non-négligeable de la population mondiale, au Nord comme au Sud, avait de bonnes raisons de mettre ses espoirs dans une révolution qui aurait abattu le capitalisme et rebattu les cartes sociales. Dans les années qui ont suivi, ces espoirs se sont effondrés. Le Capital a repris l’initiative : répression militaire et policière des mouvements révolutionnaires (en Amérique du sud, en Afrique, en Europe, au Japon, aux Etats-Unis….) précarisation du marché du travail, mécanisation, informatisation, financiarisation. Aujourd’hui, on peut dire que ceux qui portent des rêves de justice sociale sont dans le brouillard. Quand on prétend porter ensemble égalité et liberté, et non les opposer, on est un peu démuni : que proposer ? La dépolitisation des rapports sociaux est à son maximum. On baigne dans un individualisme généralisé, alors que les causes de notre exploitation, de notre aliénation et d’un grand nombre de nos problèmes sont avant tout sociales.
La majorité de la population ne croit plus à des possibilités de changement radical de société. C’est le sens du vote PS ou LR. Aucune ambition, aucune idée, aucun programme, aucune différence entre les programmes, c’est cela le vide politique. Ça ne veut pas dire que tout le monde est satisfait de la situation, loin de là, mais tout ce qui peut s’exprimer l’est en négatif. C’est à mon avis le sens d’une partie du vote Front national par exemple – comme le raconte Didier Eribon dans son livre Retour à Reims. Un rejet des élites, du « système », mais qui s’exprime dans le cadre de ce système et sur des thèmes qui ne peuvent permettre aucune émancipation.
Reste un tout petit espace pour celles et ceux qui cherchent à conjuguer liberté et égalité, émancipation collective et émancipation individuelle. Évidemment, cet espace ne se trouve pas dans les urnes. Objecteurs de croissance, presse libre, « cortège de tête », Amaps, contestation anti-Linky, lutte contre l’Etat d’Urgence, Zads, syndicats autogestionnaires… il se passe beaucoup de choses mais l’audience de ces mouvements est mince. Le succès de l’extrême-droite, c’est à mon avis l’échec de cette gauche à porter des propos et des pratiques cohérentes qui rencontrent les préoccupations des gens « d’en bas ». Et puis, il faut bien dire que les discours simplistes fonctionnent toujours mieux que ceux qui essayent de saisir le réel dans toute sa diversité. Il est plus facile de dénoncer quelques boucs émissaires, de jouer sur la peur ou d’en appeler à une « identité » prétendument menacée que de porter une critique véritablement sociale.

Dans L’amour à trois, tu expliques que la critique du capitalisme par Zemmour, Soral et de Benoist n’est que théorie, ou mauvaise foi. Est-ce que ces idéologues ont modifié les rapports triangulaires entre économie, valeurs de gauche et valeurs de droite ?
Le capitalisme a brisé mille liens qui liaient les hommes les uns aux autres, et à leur environnement, pour les remplacer par des liens monétaires. Ce qu’on attendait hier de la solidarité familiale, amicale ou de voisinage, on l’attend de plus en plus des services marchands – éventuellement des services publics. Converties aux valeurs du capitalisme, assimilant libéralisme et liberté, la sociale démocratie comme la droite libérale ont pour unique programme de demander au capitalisme de tenir ses promesses et d’achever de briser tous les liens.
La droite anti-libérale, celle du trio, porte un discours critique du capitalisme, ou du moins de certaines de ses facettes. Mais c’est avant tout un discours moral, éthique et romantique, une critique des « valeurs » du capitalisme qui déracine le hommes. Ils proposent essentiellement d’en revenir au stade « d’avant », ou à ce qu’ils nous présentent comme le stade d’avant – avec toutes les mythifications nécessaires. Avant le capitalisme, avant la modernité, quand les hommes étaient enracinés, pris dans des structures sociales organiques hiérarchiques stables. Hélas (ou heureusement), comme on ne revient jamais en arrière, je pense que la seule conséquence de leur activisme peut être d’ajouter l’aliénation nationaliste ou religieuse à l’aliénation capitaliste ; les tensions identitaires, racistes et sexistes à l’exploitation capitaliste. Ils n’ont rien modifié, seulement mis au goût du jour la critique de droite du capitalisme, qui existe depuis un siècle et demi et qui était traditionnellement portée par les aristocrates et l’Eglise.
En dehors de la droite anti-libérale, de la droite libérale et de la gauche libérale, il reste un espace pour une gauche révolutionnaire, qui couplerait critique sociale et critique culturelle, critique de l’exploitation et de l’aliénation [2]. Une critique du capitalisme qui renoue avec les expériences des anarchistes espagnols, des situationnistes, des briseurs de machines du XIXème siècle. À mon avis, cela implique de sortir du techno-progressisme obligatoire (« on n’arrête pas le progrès »), de s’intéresser aux expériences concrètes et marginales (les squats, la simplicité volontaire…) ainsi qu’aux expériences pré-capitalistes ou non-européennes au lieu de réclamer systématiquement plus d’Etat contre le capitalisme. Cela implique également de porter clairement une pensée libertaire qui ne soit pas libérale. Et de sortir des ghettos militants, et d’appuyer tout effort politique sur les préoccupations populaires (trop souvent caricaturées en « trucs de beaufs »).


Nicolas Bonanni
L’amour à trois
Alain Soral, Eric Zemmour, Alain de Benoist

Novembre 2016
10x14cm, 72 pages, 3 euros

[1Houria Bouteldja dans Nouvelles questions féministes, février 2006.

[2A ce sujet, lire l’article de Mathieu Amiech, « L’indispensable alliage » dans la revue L’inventaire n°3 (hiver 2015).

 


CNT 69] Communiqué de soutien à la librairie « la plume noire » suite à une agression fasciste

note: le laboratoire anarchiste , a déjà commencé l’appel à la solidarité financière avec un  point de dépôt de solidarité financière  est ouvert au bar » le club » rue bouffier valence.  Cet  argent sera transmis à la plume noire pour remettre en état le local et le pérenniser,


Les syndicats de la CNT tiennent à manifester leur soutien à la librairie « la plume noire », victime d’une agression fasciste samedi 17 novembre

Suite à une manifestation d’extrême droite ( GUD, Action Française, Parti Nationaliste Français …) pour s’opposer au projet de reconversion de l’église Saint-Bernard, un groupe de fascistes, casqués et armés, a attaqué la librairie la plume noire, en tentant de pénétrer violemment dans le local : cassage des vitres et d’un volet, blessant des personnes présentes.

Le contexte nauséabond actuel (chasse aux émigrés et aux pauvres, surenchérissement dans les mesures sécuritaires, discours pour séduire l’électorat du front-national, banalisation du racisme, de l’homophobie et du sexisme…) ne peut qu’encourager ces militants fascistes. Ils doivent se sentir forts quand ils peuvent venir armés et casqués, à un rassemblement interdit par la préfecture mais protégé par la police. Ce laissez-faire est un signal d’autorisation ! Cette même police qui s’en prend violemment à la jeunesse qui manifeste contre la politique de gouvernement notamment lors du mouvement contre la loi travail. Cette même extrême droite qui a tenté d’attaquer les cortèges syndicaux au niveau de la manufacture des tabacs. Cette même police qui, en plein cortège syndical, a contrôlé l’identité des militant-es de la CGA, sous prétexte qu’ils et elles étaient regroupés sous la bannière de la CGA ! Cette même extrême droite qui a attaquée à plusieurs reprise le local militant la Ruche à Villefranche. Cette même police qui est intervenu violemment dans un local de la CNT à Lille. Cette même police qui empêche les militant-es antifascistes de manifester à Saint-Jean, territoire réservé aux fascistes. Par cette attaque, c’est l’ensemble du mouvement des travailleurs et travailleuses qui est attaqué, ceux et celles qui luttent contre cette société, contre les inégalités, l’arbitraire, la violence et les discriminations qu’elle génère. Ne nous y trompons pas, si la police laisse faire, c’est que les autorités, dont le rôle est de défendre l’ordre établi, l’ont bien compris. Gageons qu’une fois de plus, la préfecture va faire passer cette complaisance envers les militants d’extrême droite, pour de la neutralité. Ce sont des camarades de lutte qui ont été agressé-e-s. Nous répondons positivement à leur appel à la solidarité et à une réaction large de toutes les composantes du camp progressiste. Un coup contre l’un-e d’entre nous est un coup contre tous !

L’Union Départementale de la CNT 69

Marseille, « métropole militaire » ?

 lu surmars-infos.org

La région marseillaise participe-t-elle à la grande marche à la guerre ? Il semblerait que oui,… Cet article tiré de la feuille d’agitation anarchiste « Du pain sur la planche » revient sur la logique de la militarisation de la métropole marseillaise, sur les industries de l’armemement locales et sur l’encasernement croissant.

Jamais en rang, jamais à genoux ! A bas toutes les armées !

L’atmosphère est réellement irrespirable ces temps-ci : comme des vagues tempétueuses qui remuent la vase, les sommations à se mettre au garde-à-vous derrière le drapeau national se succèdent. État d’urgence prolongé de mois en mois, durcissement continu du code pénal, pouvoirs sans cesse élargis de la police, perquisitions à tout-va et assignations à résidence distribuées à la pelle…

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L’État, qui multiplie depuis des années ses interventions dans les guerres et les conflits aux quatre coins du monde (Afghanistan, Liban, Côte d’Ivoire, Centrafrique, Libye, Mali, Irak, Syrie…), à chaque fois pour consolider des positions jugées stratégiques et accompagner des logiques d’exploitation et de pillage des territoires, étend sa rhétorique et son arsenal de guerre ici même, au prétexte de la lutte « anti-terroriste » et de la chasse à l’« ennemi intérieur ».

Voilà donc que l’armée se réorganise autour d’un plan dénommé « Au contact  », tout un programme… L’objectif affiché est de « faire face à une menace plus dure, plus diffuse, plus proche », mais aussi de « s’adapter au combat de mouvement, y compris en milieu urbain ». En d’autres termes, se déployer sur le territoire français, défini officiellement comme un terrain de guerre. L’État a lancé fin 2014 un programme appelé « Scorpion », afin de moderniser et d’optimiser ses capacités d’intervention militaire, tout en les rendant plus « souples » et « réactives ». Ces plans viennent confirmer les perspectives développées depuis plusieurs années au sein de l’OTAN, tablant sur l’utilisation des armées dans des opérations de maintien de l’ordre de type contre-insurrectionnelles.

Le gros de l’armée de terre va désormais s’organiser autour de deux nouvelles divisions : la première et la troisième, dont les commandements sont respectivement basés à Besançon et à Marseille, représentant 25000 militaires chacune, réparti-es en régiments. Hourra ! Hourra !, « Marseille redevient une place militaire de premier rang », «  une véritable métropole militaire est née », s’écrie toute la fine fleur des passionné-es du militarisme, rédacteurs et journalistes aux ordres, celles et ceux qui déblayent le terrain avant que les bottes y prennent place. Ces larbin-es du pouvoir assurent même un rôle d’agence de pub pour les différentes campagnes de recrutement, avec ces derniers mois des appels renouvelés à s’engager dans la réserve opérationnelle, pour porter ses effectifs de 24000 à 40000. Avec la réserve et, à terme, la Garde nationale [1], c’est un pas de plus qui est franchi dans le processus de militarisation de la société : il ne s’agit plus des recrutements habituels pour stabiliser les effectifs d’une armée dite « de métier », mais bien de mettre en ordre de marche, de manière durable et intensive, une véritable offensive nationaliste et autoritaire. Non content d’exiger de chacun-e toujours plus de soumission, et de pousser les « citoyen-nes » à agir en auxiliaires de police (pensons aux Voisin-es Vigilant-es par exemple), l’État invite désormais les plus zélé-es à revétir directement l’uniforme. Pour ne rien gâcher, les différents supports de propagande mettent en avant l’idée de transposer dans les entreprises, donc au service de l’exploitation capitaliste, tout l’esprit militaire que les réservistes acquerront au cours de leur formation.

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Le 20 juin dernier, c’est tout un gratin de politiques, de soldat-es, d’officier-es et des mange-merde de la presse, 1400 personnes au total, qui se pavanait sur les pelouses du jardin du Pharo pour officialiser la création de la 3ème division, dont le quartier-général est installé au quartier Rendu à Sainte-Marguerite dans le 9ème arrondissement.

Marseille, « métropole militaire » ? Mis à part tout le bruit fait autour de l’événement, celui-ci marque une étape supplémentaire dans le déploiement des uniformes, présents en masse depuis longtemps dans cette ville, à travers d’innombrables casernes et anciens forts militaires, le centre EPIDE [2] dans le 15ème arrondissement, le quartier de la Légion étrangère à Maldormé, les patrouilles de Vigipirate et de Sentinelle, dont les effectifs ont quasi-doublé après la tuerie de Nice. En réalité, c’est toute la région qui est saturée et en grande partie organisée autour de structures consacrées à la guerre : base aérienne à Istres, camps d’entraînement de Carpiagne et de Canjuers (le plus grand d’Europe, situé au nord de Draguignan), bases de Miramas, Nîmes, Hyères et de Fréjus, base navale de Toulon, et on en passe. Des structures qui sont souvent reliées par des moyens de transport spécifiques (voies ferrées, plate-formes portuaires, gares et routes spéciales) pour acheminer soldat-es et matériel.

Les soldat-es viennent resserrer les mailles du contrôle étatique, que ce soit pour verrouiller les frontières (entre Menton et Vintimille par exemple), ou au sein des métropoles, dans les rues et les gares, en complément des flics et autres vigiles, pour rendre plus compliquées certaines insoumissions quotidiennes (vols en magasins, fraudes…), et dissuader les velléités de révolte.

La guerre des puissant-es ne fait pas que des morts civils par centaines et par milliers, elle n’est pas qu’une machine à écraser les individus et de mise au pas des populations sous le sceau de l’autorité et de la hiérarchie, elle est aussi une manne économique énorme pour nombre d’entreprises de production d’équipements, de systèmes de renseignement et d’armement. Nous n’en citeront que quelques-unes ici : Bull, Nexter, Renault Truck Defense, Dassault, Thalès, le tout sous l’égide de la DGA (délégation générale à l’armement). Rappelons au passage que ces charognard-es comptent sur une myriade de sous-traitants pour arriver à leurs fins, et que cette production serait impossible sans tous les laboratoires de recherche (privée comme publique) qui perfectionnent les outils de mort.

L’armée prévoit déjà un «  gigantesque salon militaire » l’an prochain à Marseille, « afin de marquer les esprits » et de « conforter le lien armée-nation ». Bloquer, perturber, empêcher concrètement cette parade qui vise tant le recrutement que la propagande, est une idée qui vient immédiatement à celles et ceux qui refusent obstinément d’être enrégimenté-es.

Pas question de suivre au pas leurs marches militaires morbides qui annoncent et alimentent autant de massacres que de soumission. Quand la sale ombre des képis s’étend, et que la mode du kaki devient virale, saboter en mots et en actes, dans la rue, avec entrain et imagination, tout cet immonde effort de guerre pourrait aussi être un terrain fertile pour propager nos désirs d’une liberté démesurée, sans nations ni États, sans limites et sans frontières.


Notes

[1La Garde nationale serait constituée de toutes les réserves des forces de police, de gendarmes et de militaires, comprenant agents à la retraite et volontaires civils, soit 200000 personnes en tout. A titre d’exemple, la garde nationale américaine a été déployée aussi bien dans des guerres «  extérieures  », que pour mater des révoltes, comme celle de Ferguson en 2014.

[2Les centres Epide (pour Établissement Pour l’Insertion Dans l’Emploi) sont des sortes de maison de redressement que le pouvoir a créées pour y placer des « jeunes volontaires » (sic) susceptibles de trop développer leur allergie au travail, à la discipline scolaire et à l’obéissance. D’où un régime basé sur le port de l’uniforme, des horaires stricts et un encadrement en mode militaire. Le passage dans ces centres est censé déboucher sur un emploi ou une formation, en partenariat avec Pôle emploi.


Roybon(Isère) Contre Center Parcs et Compagnie le 2-3-4 Décembre : IIIème hiver d’occupation à Roybon

lu et copié zadroybon

Bonjour à toutEs,

L’occupation se poursuit à Roybon et entame son 3ème hiver. Pour faire écho aux rencontres sur la forêt qui avaient eu lieu l’année dernière à la même époque, rassemblons nous les 2-3-4 décembre pour échanger, planter, construire, danser, chanter…

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A diffuser largement et à coller  en PDF

Vendredi 2 décembre

Rendez-vous à la Marquise à partir de 18h pour un repas vegan suivi de projections/débats à 20h sur des luttes d’ici et d’ailleurs.

Samedi 3 décembre

de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30

10h – 12h: Discussions interluttes avec des camarades d’ici et d’ailleurs / Plantations d’arbres fruitiers

12h: Repas végan

14h30 – 18h30: Discussions interluttes avec des camarades d’ici et d’ailleurs / Atelier bois

19h: Repas vegan

20h00 : Interlude conte

Concert de Zoulouzbek Band

 

Dimanche 4 décembre

11h: Ballade dans les sous-bois des Avenières

14h Contes avec Pistil (anciennement Pustule l’Ardéchois)

Suite autogérée des discussions de la veille.

Toute la journée: Chantier bois et terre-paille à la barricade sud.

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N’hésitez pas à ramener du matériel pour les divers chantiers.

A très vite dans les bois!

Parution du numéro 2 du journal Rhizome

Rhizome, journal anarchiste suisse pour diffuser la résistance contre le génie génétique et son monde, sort son deuxième numéro. Avec des communiqués et compte-rendus d’actions, des nouvelles du champ d’OGM de Zurich, des infos et analyses sur les nouvelles technologies génétiques, un retour historique sur la science moderne et la domination, l’histoire de l’inflitration par des néo-fascistes de la manif contre Monsanto à Morges..

On peut le télécharger sur le blog https://rhizom.noblogs.org/

Editorial du numéro 2 :

A qui profite le temps ?

Le moratoire sur le génie génétique est prolongé1 jusqu’en 2021. Une raison de se réjouir où même de faire la fête ?
Plutôt une raison de réfléchir ; pourquoi maintenant ? Que va-t-il se passer ensuite ?

Ainsi s’exprime le pouvoir d’État le 18.12.2015 : « Lors de sa séance d’aujourd’hui, le Conseil fédéral a décidé de maintenir l’interdiction de cultiver des organismes génétiquement modifiés (OGM). Le moratoire actuel devrait être prolongé jusqu’en 2021 dans la loi sur le génie génétique (LGG). Le Conseil fédéral demande par ailleurs que soient précisés les principes garantissant la protection des cultures conventionnelles ainsi que le libre choix des consommateurs (coexistence), et que soient créées les conditions permettant de définir des périmètres de culture réservés aux OGM. »2

Cette déclaration montre clairement quelle intention se cache derrière cette prolongation ; gagner du temps pour imposer les produits modifiés génétiquement sur les marchés de la manière la moins conflictuelle possible, stratégie déjà en œuvre au début du moratoire, lorsque des sommes d’argent énormes ont étés investies dans le programme de recherche national PNR 59. Ces recherches ont, entre autres, porté sur la meilleure manière de briser la résistance dans la population, spécialement chez les femmes qui seraient plus critiques et chez la population paysanne qui serait méfiante pour des motifs irrationnels (voir „Le champ du contrôle“). Aujourd’hui, nous comprenons encore mieux que le temps est le meilleur allié quand il s’agit d’habituer les gens à l’instauration d’une nouvelle technologie controversée.

Qui croit encore au régime démocratique comme moyen pour avoir droit à la parole, doit vite se raviser. Qui croit encore qu’un moratoire peut empêcher le développement international de l’installation des OGMs oublie que seul l’argent importe dans la société, ou plutôt dans l’économie.
Le fait que le conseil fédéral prolonge le moratoire parallèlement à ce qu’il négocie, au plan international, le traité de libre-échange qui permettra l’instauration des OGMs en Europe, montre clairement l’hypocrisie du pouvoir démocratique. En outre, cette prolongation n’est même pas encore définitivement sûre puisque le parlement ne s’est pas encore prononcé dessus. Et les lobbys y disposent de bien des moyens d’influence.

Il s’agit d’instaurer la technologie génétique, avec le maximum de profit et le minimum de résistance.
Il y a donc l’opportunité pour quelques-un·e·s de s’asseoir à table des négociations avec les autorités et peut-être d’en sortir avec quelques concessions accordées. Il est même possible que certain·e·s opposant·e·s aux génie génétique négocient avec les autorités les contours de l’introduction des OGMs. Comme par exemple la petite ONG romande StopOGM qui croit que s’il existe des zones spécifiques où les OGMs seront autorisés, elle pourra s’opposer efficacement à toutes demandes d’autorisations de plantes génétiquement modifiés. Quelle sorte de stratégie est-ce que cela ?
C’est toujours le même petit jeu ! Certaines personnes ou ONGs, qui se plaisent à se voir comme représentants de l’ensemble d’un mouvement, finissent par vouloir dominer l’ensemble de la contestation et poignardent dans le dos des militant·e·s plus radicaux en s’asseyant à la table des négociations puis en nous vendant ensuite leur compromis moisi comme la meilleure victoire possible. Le seul gain de tels agissements sont pour la carrière des ces bureaucrates – qu’elle soit politique ou économique – et non pas pour le mouvement de résistance, notre environnement et sûrement pas pour la lutte pour un monde sans génie génétique.

Si nous voulons vraiment nous engager pour un monde sans génie génétique, nous ne pouvons pas déléguer nos responsabilités dans les mains de politicien·ne·s où de chercheurs et chercheuses faussement neutre. Nous devons tous et toutes prendre nos responsabilités individuelles en main. Un mouvement qui se positionne contre la technologie génétique se doit de placer ses perspectives de manière plus globale.
On ne viendra pas à bout de la technologie génétique en faisant appel aux capitalistes, dont la première priorité est et reste le profit, ni au politicien·ne·s dont la première priorité est et reste « la gestion de la société », soit la préservation de leur propre intérêt carriériste.

Cela devient intéressant lorsque nous nous organisons librement pour des actions directes et que nous luttons pour une vie définie librement, sans génie génétique, en vue d’un monde sans domination.

C’est vers cet horizon que Rhizome se veut de contribuer à avancer. Bien du plaisir avec la deuxième édition.

rizoma2

È uscito il secondo numero di Rizoma, bollettino anarchico ecologista incentrato nella lotta contro l’ingegneria genetica in Svizzera.

tu peux trouver  RIZOMEE in italiano, francese e tedesco sul blog: rhizom.noblogs.org
où sinon tu peux demander des copies à rizom@immerda.ch

 

[ Italie] Opération “Scripta Manent”: transfert de Sandrone à Ferrara

traduction de CNA

ils continuent les transferts continuels  d’une prison à l’autre des camarades arrêté pour l’opération « Scripta Manent.Encore un nouveau déplacement pour le camarade Alessandro Mercogliano  de la prison d’Alexandrie il a été transféré  dans  celle  de Ferrara, toujours e dans le quartier AS2, où sont déjà séquestrés les camarades Nicola Gais et Alfredo Cospito .

Ils continuent, ainsi, les nuits insomniaques et paranoïaques du misérable pm Roberto Sparagna que pour obtenir quelque preuve, étant donné qu’il n’en a pas non plus, il s’amuse en torturant les camarades par les « interdiction de se  rencontrer »,  (en souvenant  que pour Sandro et Marco à Alexandrie comme Danilo et Daniele au Terni il n’a jamais été possible de se rencontrer en prison), et  des déplacements continuels.

 En dehors de quelconque  logique  de « innocence » ou « culpabilité » j’exprime ma totale solidarité et complicité inconditionnelle au Sandrone et à tous camarades arrêtés pour l’opération « scripta manent. »

RadioAzione, 21 novembre 2016

 adresses mise à jour

BISESTI MARCO: Casa Circondariale San Michele – Strada Casale, 50/A – 15121  Alessandria (AL)

MERCOGLIANO ALESSANDRO: Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara

BENIAMINO ANNA: Via Aspromonte, 100  –  04100 – Latina LT

CREMONESE DANILO EMILIANO:  Str. delle Campore, 32  –  05100 Terni TR

SPEZIALE VALENTINA: Via Aspromonte, 100  –  04100 – Latina LT

ALFREDO COSPITO: Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara

NICOLA GAI: Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara

CORTELLI DANIELE: Str. delle Campore, 32  –  05100 Terni TR