Archives mensuelles : janvier 2015

[France] Jusqu’à quand ?

Le 29 juillet Dorel Iosif Floarea est tué par balles par un flic à Montgeron (Essonne). Il était peut-être ivre (et alors ?). Il était surtout pauvre, un étranger pauvre : voilà la raison de son assassinat.
Le 21 août, Abdelhak Goradia meurt de « mort naturelle » dans la voiture dans laquelle les flics l’ont embarqué, ligoté et menotté, avec un casque sur la tête. Oui, quand les keufs étranglent quelqu’un, il s’agit de « mort naturelle ». Après la taule pour des fraudes (un moyen comme un autre pour survivre) c’était l’avion qui attendait Abdelhak ; direction l’Algérie, toute sa vie laissée ici, pas de retour. Il s’est opposé à l’expulsion, c’est pour cela que les flics l’ont assassiné. Il était pauvre, un étranger pauvre et il a essayé de ne pas se laisser faire : voilà la raison de sa mort.
En moyenne, tous les trois jours, une personne « se suicide » en prison, une autre meurt de « mort naturelle ». Ils ne passent même plus aux infos. Des hommes et des femmes morts de violence, de misère affective, d’abandon, de pauvreté. Morts de la prison.

Les flics assassinent. Les frontières assassinent. La justice assassine. La prison assassine. L’État, dans tous ses ramifications, assassine.

Parfois ça fait un petit peu de bruit, ça scandalise les belles âmes de gauche, le temps d’un JT. Parfois une opération policière un peu plus médiatisée réveille un petit peu les esprits. Il y en a qui crient au scandale, en appellent à la même idéologie sur laquelle ce monde se base : la démocratie des droits de l’homme. Il y en a qui dénoncent les bavures policières et demandent justice (pour sûr…). Il y en a qui dénoncent la montée du fascisme. Il y en a qui appellent à la résistance, comme s’il y avait quelque chose à défendre, dans ce monde.
Mais le problème ce n’est pas la lepénisation de je-ne-sais-quoi, ce n’est pas la bavure, l’exception. Le problème c’est la normalité, cette normalité qui s’appelle démocratie, qui s’appelle république, qui s’appelle libre marché. Une normalité faite de hiérarchie, d’oppression, d’exploitation, de résignation, de mort lente de l’esprit, d’un certain nombre (petit ou grand, mais toujours normal) d’assassinats étatiques.

Les flics, juges et matons tabassent, mutilent, humilient, enferment tous les jours, dans les rues, les tribunaux, les taules, partout. Les patrons, proprios et chefs nous exploitent, nous empêchent de vivre, tous les jours. Les prêtres de tous bords, les politiciens, les maîtres à penser nous dealent des illusions pour nous pousser à l’obéissance et à la résignation. Et ça parait « normal ».
Dans cette morne normalité il y en a, parmi les pauvres, qui sont de trop par leur existence même. Il y en a d’autres qui, par choix ou par erreur, font des pas de travers. La police est la main qui vient frapper les têtes qui ne se baissent pas. La prison est le destin promis aux pauvres qui n’acceptent pas la soumission. Voilà tout.

Jusqu’à quand ?
La réponse à cette question est assez simple, mais d’autant plus dure. Tant qu’on croira à des fantômes tels les droits et la démocratie. Tant qu’on continuera d’obéir. Tant qu’on ne décidera pas de prendre nos vies en main. Tant qu’on se contentera de regarder ailleurs pour ne pas courir de risques. Tant qu’on ne ripostera pas. Tant qu’on ne trouvera pas le courage de commencer à mettre à bas ce monde d’oppression et d’exploitation.
Tant qu’on continuera à penser qu’on ne peut rien faire.

[Extrait de Lucioles n°19, Bulletin anarchiste de Paris et sa région, octobre 2014.]

Au sujet du meurtre devant le commissariat à Joué-les-Tours

Comment justifier le meurtre sous la protection de l’état ?

La mort de ce jeune de 20 ans Bertrand dit Bilal reconverti à l’islam, à Joué-lès-Tours samedi 20 décembre après-midi, tué par des policiers devant le commissariat.

À l’annonce de cette mort par les médias selon la version des policiers mis en cause, quelques choses sonnent faux dès le départ et rappellent la stratégie d’un scénario bien préparé comme dans l’affaire de Rémy Fraisse, de grands moyens sont déployés de suite, prise de position du ministre de l’Intérieur qui confirme la version des policiers alors même qu’aucune enquête n’est faite.

Est-ce que ça vous rappelle pas un mensonge d’État ?

Pression sur la famille et l’entourage de Bilal, notamment la perquisition de l’appartement de la sœur du défunt, les policiers de la brigade antiterroriste seraient parti avec plusieurs sacs.

Des témoins sur place affirment que Bilal ne s’est jamais présenté de son propre chef devant la porte du commissariat, mais bien des policiers qui l’ont traîné de force devant le commissariat, à aucun moment Bilal n’a crié « Allah o Akbar » mais plutôt des cris de douleur.

Des témoins, des proches terrorisés par l’ampleur qu’a pu prendre cette affaire et ne comprend toujours pas pourquoi ? on a envie de faire passer Bilal pour un terroriste, alors qu’il ne l’était pas.

Du déjà vu, criminaliser la victime au plus haut niveau, de façon à justifier le meurtre commis par des policiers sous la protection de l’état.

Devant toutes ces contradictions, la famille doit se constituer partie civile auprès d’un juge et demander à ce qu’une information judiciaire soit ouverte, et d’entendre tous les témoins et exploiter les images des différentes caméras de la ville et commissariat.

Collectif urgence notre police assassine
Amal Bentounsi
Joué-lès-Tours 21 décembre 2014

La suite à lire sur :  http://www.urgence-notre-police-assassine.fr

a écouter  sur http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article772

Feux d’artifices du nouvel an et rassemblements devant les prisons

message lu sur brève du désordre

Perre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons !

Paris, 1er janvier : solidarité avec tou-te-s les enfermé-e-s !

Indy Nantes, 1 janvier 2015

Dans la nuit du 31 décembre 2014 au 1er janvier 2015, quelques groupes de gens sont allés exprimer leur solidarité avec les prisonnier-e-s et autres déténu-e-s en criant des slogans hostiles à l’enfermement, en parlant avec les prisonnier-e-s aux fenêtres et en lançant des feux d’artifice, aux abords des prisons de Fresnes, Versailles, Bois d’Arcy et Nanterre, et du centre de rétention administrative de Vincennes.


Rennes- Nouvel an solidaire contre tous les enfermements

Indy Nantes, 1 janvier 2015

En petit geste de solidarité avec celles et ceux qui croupissent derrière les barreaux, et comme chaque année au nouvel an, des personnes se sont rassemblées pour exprimer un peu de leur révolte contre tous les enfermements.

Devant la prison des femmes de Rennes, celle des hommes de Vezin et le centre de rétention pour sans-papiers de Saint-Jacques.
Pour échanger quelques cris et feux d’artifice par delà les murs, les grilles, et atténuer, l’espace d’un moment, l’isolement imposé au quotidien.
Parce que nous refusons de fêter le cœur léger une nouvelle année, quand des milliers de personnes la passent en cellule.
Qu’une bonne année n’existe pas quand chaque jour passé en taule est toujours un jour de trop ;
Qu’il ne peut y avoir de bonne santé physique et mentale quand on nous prive de liberté ;
Et que les meilleurs vœux que nous puissions leur souhaiter sont ceux de mutineries et d’évasions prochaines !

Un petit geste qui en appelle bien d’autres.
Ici, ailleurs, partout, tout le temps.
Crève la taule !