Archives de l’auteur : anarchiste

Valence, franceAnnulation de la présentation et discussion du 27 novembre au laboratoire

Bonjour,

Le copain des Édition du Soufflet qui devait présenter le livre qu’iels
ont publié de récits de luttes dont iels ont traduit sur les luttes
autonome en Espagne est souffrant et ne peut donc pas venir.

Nous annulons donc la présentation prévue ce mardi.
Le copain espère pouvoir venir dans le coin , nous ne
manquerons pas de l’accueillir à cette occasion. La date de la présentation du livre sera annoncée ce soir là

Pour l’occasion on représentera ce jour là( avec auberge espagnole) l’exposition  » contre la guerre contre la paix , révolution sociale ! » et les livres en connexion avec cette exposition

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Les causeries

mardi 27 novembre____au Laboratoire anarchiste ( 8 place Saint jean valence)

Autour de 1968….

Récits de luttes dans l’Espagne des années 70

18h00- causerie sur les luttes «autonomes»dans l’Espagne des années 70 en

présence du coordinateur du recueil de textes Le pari de l’autonomie

Il y a un demi siècle « mai 68 en France fut la figure de proue d’un mouvement plus vaste commencé à Berkeley en 1964, qui continue avec la révolte des ghettos noirs aux états unis en 1966, la lutte conte la guerre du Vietnam…

Jeunesse, spontanéité ont présidé à ces événements[…]

Qu’une nouvelle génération , par sa seule et propre expérience , soit parvenue à démystifier l’imposture endurée et dénoncée en vain durant plusieurs décennies par l’avant garde traditionnelle, voilà qui constituait la preuve irréfutable d’un changement historique désormais acquis[…]une révolte qui exprime une rupture avec le vieux monde à travers les luttes anti autoritaires, anti hiérarchiques, anti bureaucratiques et qui ne se préoccupent pas de passer sous les fourches caudines du programme anti- capitaliste classique défendu par les organisations de la classe ouvrière et les groupes gauchistes ( la gauche du capital […]C’est cette révolte qui met en crise le système par l’intermédiaire d’un événement qui ne correspond pas à une crise économique, mais qui fonctionne comme dévoilements des contradiction » extrait de mai 68 et le mai rampant italien *J.WAJNSZTEJN

Dans la péninsule Ibérique, dans les années 1970 l’appareil franquiste en fin de règne , puis le gouvernement chargé d’assurer la transition dite  »démocratique » ont chacun leur tour du mal à contenir les conflits qui secouent lieux de travail, quartiers et prisons .

Dans une large mesure ces deux mouvements refusaient d’être dirigés , se méfiaient des politiciens et des syndicalistes.Bref , se construisaient autant contre ceux et celles qui cherchaient à encadrer leur révolte contre le pouvoir en place. Beaucoup faisaient le pari de l’auto-organisation et de l’autonomie !

C’est pour ces perspectives que ces luttes nous parlent et nourrissent notre recherche.

Mardi 27 novembre ___au laboratoire ( 8 place saint jean)

Récit de luttes dans l’Espagne des années 70

18h causeries sur les luttes « autonomes » dans l’Espagne des années 70 en présence du coordinateur du recueil de textes Le pari de l’autonomie., Suivie d’une auberge espagnole ( on amène et partage un repas)

*nouvelle édition

Besançon, France : Deux véhicules de la mairie incendiés – 22 novembre 2018

Deux véhicules de la mairie incendiés dans la nuit de mercredi à jeudi 22 novembre à Besançon.

Un.e ami.e qui habite avenue de la Vaîte a remarqué jeudi une grosse trace noire sur le bitume, précisément à l’endroit même où un utilitaire de la mairie était garé la veille au soir.

Un.e autre pote, qui a l’habitude de passer du côté du quartier Battant/Marulaz, est carrément tombé.e nez à nez avec une voiture entièrement calcinée devant le CCAS, au bout de la rue de Vignier. Là encore, il s’agissait de la seule voiture de l’organisme qui était garée toujours au même endroit.

En remontant en direction de la place Siffert et de la rue de Dole, un dépanneur remorquant une voiture légèrement brûlé sur un côté est passé peu après. La personne ignore par contre s’il y en avait d’autres.

[Publié sur indymedia nantes, samedi 24 novembre 2018]

Lyon, france:débat La nature n’a pas de prix. Non à sa marchandisation !

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Comment la Norvège a-t-elle prévu de devenir « neutre en carbone » sur son
territoire en 2030 tout en contribuant à la pollution planétaire du fait
de son industrie pétrolière et gazière ?

  • Eh bien c’est grâce aux multiples COP ( CDP en français Conférence Des
    Parties qui regroupe actuellement 196 pays)qui prônent à terme la
    « neutralité carbone ». Or contrairement à ce que l’on croit il ne s’agit
    pas forcément de réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) qui
    continueront à augmenter, mais de « compenser » ces émissions grâce aux
    marchés financiers du Carbone, en obtenant des « crédits carbone » en
    achetant des forêts et ds domaines agricoles en Amazonie et en Afrique
    qui sont de fait des « permis à polluer. »
    Dans cette situation, le Brésil choisira-t-il de conserver ses forêts ou
    de déforester, en fonction de la hausse ou de la baisse des cours
    mondiaux du soja et du Carbone ?

Par quel miracle, la « valeur des services écosystémiques » rendus par les
abeilles est-elle évaluée à 143,3 milliards d’€ et celle d’un castor à
108 500 € ?

  • Grâce au chiffrage, à la monétarisation et à la financiarisation du
    vivant par les économistes et autres « écologistes de marché » qui ont
    réussi à transformer ce qui était hors du système marchand en produits
    spéculatifs.

Par quels mécanismes, la protection de la nature est-elle devenue un
droit à polluer, à bétonner, à détruire partout et en toute légalité par
exemple à NDDL et Roybon ?

  • Malgré le triptyque trompeur « Éviter, Réduire, Compenser » de
    l’écologie gestionnaire, les deux premiers préceptes (éviter réduire)
    sont quasi systématiquement « oubliés » dans tous les projets au profit
    (sans jeu de mots) de la « compensation ». la loi légalise de fait le « 
    droit à détruire » la nature en usant et abusant de la (soi-disant) « 
    compensation écologique » qui est un vaste jeu de dupes dont nous
    sommes, avec l’ensemble du vivant, les pigeons.

La crise écologique et climatique actuelle pourrait-elle être une « 
formidable opportunité » économique et financière ?

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Nous vivons dans un monde où le capitalisme prétend apporter des
palliatifs technologiques et financiers à l’empoisonnement généralisé
qu’il génère (eau, air, sols, milieux, vivant, santé, reproduction,
alimentation …) au profit de quelques-uns. À quel « prix » pour le reste
de l’humanité et le vivant ?

Contre les fausses solutions qui ne sont qu’une fuite en avant au profit
de la finance et des empoisonneurs, luttons pied à pied partout où nous
vivons, en dépit des lois pernicieuses et des mensonges sous toutes les
formes qui se présentent : manifestations, occupations, assemblées
générales, réalisations concrètes…

Nous vous invitons à venir nombreuses et nombreux, débattre avec Antoine
Costa, jeudi 29 novembre à partir de 19 h à l’Atelier des Canulars, 91
rue Montesquieu, 69007 Lyon.

Bar, petite restauration et table de presse sur place.

Le livre « La nature comme marchandise » est constitué de textes d’A.
Costa et d’entretiens avec Ch. Bonneuil, R. Keucheyan, V. Maris et A.
L. Sablé (chercheurs), A. Kachi (Carbon Market Watch), S. Angerand (Amis
de la Terre), les décompenseurs en lutte (NDDL) et bien d’autres.

NINA Lyon

affiche de la soirée

Kouaoua, Nouvelle-Calédonie : « Destruction pure et simple » de la mine de nickel

21 novembre 2018

Dans la nuit du 21 novembre, une quinzaine d’engins ont été incendiés et la tête du convoyeur Serpentine a été endommagée.

« C’est une destruction pure et simple du site », a affirmé Olivier Béligon, directeur de la communication de la Société Le Nickel (filiale du français Eramet) qui exploite le site.

Kouaoua venait de rouvrir après avoir été avait été bloqué près de deux mois et demi par des jeunes des tribus environnantes qui dénonçaient les pollutions de l’industrie du nickel, en dépit des accords passés par la société minière et les autorités coutumières. Dans la matinée du vendredi 10 novembre, 64 gendarmes mobiles sont intervenus contre un peu plus d’une dizaine de personnes qui tenaient le barrage, «conformément à l’ordonnance d’expulsion du tribunal de première instance de Nouméa en date du 8 novembre 2018 pour laquelle le haut-commissaire de la République a accordé le concours de la force publique».

Le lendemain, samedi 10 novembre, la serpentine de la mine avait subi une double attaque incendiaire: « Deux fois même puisque la gendarmerie note deux feux, l’un à 4 h du matin qui a pris sur une trentaine de mètres du convoyeur, l’autre à 18 h 30 qui a brûlé plusieurs centaines de mètres du tapis. »

Mercredi 7 novembre vers 17h, la serpentine utilisée par la SLN à Kouaoua, pour acheminer son minerai de la montagne à la mer, a de nouveau été brûlée.

Rappelons que le mercredi 24 octobre, un accord provisoire avait été trouvé entre les différentes parties prenantes dans le conflit autour de l’activité minière à Kouaoua. Il avait permis aux employés de la SLN de retrouver le centre minier à partir du jeudi 25, après dix semaine de fermeture. Mais la conclusion définitive de cet accord était suspendue à d’ultimes échanges, qui se seraient mal passés, entre les autorités coutumières et le collectif de jeunes habitants à l’origine du blocage. Ceux-ci contestaient l’autorisation d’exploiter trois nouveaux gisements, et elle a été finalement annulée «pour ramener la sérénité dans la région», complète la SLN.

Depuis le début de l’année, le site minier a subi une quinzaine d’actes de sabotage, la plupart par le feu.

expulsion du 10 novembre 2018 par les gendarmes mobiles

cf les précédents articles sur la lutte contre l’agrandissement de cette mine de nickel.

[Reformulé de leur presse, 22.11.2018]

Naples : Compte rendu de l’audience pour l’arrestation de 20 camarades et de la saisie de deux espaces anarchistes

Aujourd’hui, le 22 novembre 2018, s’est tenue l’audience relative à la révision de l’arrestation préventive de 20 camarades et à la mise sous séquestre saisie du centre d’études libertaires et de l’espace anarchiste 76A.
L’audience a été reportée pour la cinquième fois au 14 février 2019, officiellement en raison d’un nouveau vis de procédure.
Les mises à jour suivront.
Repris de roundrobin.info
Voir aussi :

Valence, france: au laboratoire anarchiste causerie récit des luttes dans l’Espagne des années 70

Les causeries

mardi 27 novembre____au Laboratoire anarchiste ( 8 place Saint jean valence)

Autour de 1968….

Récits de luttes dans l’Espagne des années 70

18h00- causerie sur les luttes «autonomes»dans l’Espagne des années 70 en

présence du coordinateur du recueil de textes Le pari de l’autonomie

Il y a un demi siècle « mai 68 en France fut la figure de proue d’un mouvement plus vaste commencé à Berkeley en 1964, qui continue avec la révolte des ghettos noirs aux états unis en 1966, la lutte conte la guerre du Vietnam…

Jeunesse, spontanéité ont présidé à ces événements[…]

Qu’une nouvelle génération , par sa seule et propre expérience , soit parvenue à démystifier l’imposture endurée et dénoncée en vain durant plusieurs décennies par l’avant garde traditionnelle, voilà qui constituait la preuve irréfutable d’un changement historique désormais acquis[…]une révolte qui exprime une rupture avec le vieux monde à travers les luttes anti autoritaires, anti hiérarchiques, anti bureaucratiques et qui ne se préoccupent pas de passer sous les fourches caudines du programme anti- capitaliste classique défendu par les organisations de la classe ouvrière et les groupes gauchistes ( la gauche du capital […]C’est cette révolte qui met en crise le système par l’intermédiaire d’un événement qui ne correspond pas à une crise économique, mais qui fonctionne comme dévoilements des contradiction » extrait de mai 68 et le mai rampant italien* J.WAJNSZTEJN

Dans la péninsule Ibérique, dans les années 1970 l’appareil franquiste en fin de règne , puis le gouvernement chargé d’assurer la transition dite  »démocratique » ont chacun leur tour du mal à contenir les conflits qui secouent lieux de travail, quartiers et prisons .

Dans une large mesure ces deux mouvements refusaient d’être dirigés , se méfiaient des politiciens et des syndicalistes.Bref , se construisaient autant contre ceux et celles qui cherchaient à encadrer leur révolte contre le pouvoir en place. Beaucoup faisaient le pari de l’auto-organisation et de l’autonomie !

C’est pour ces perspectives que ces luttes nous parlent et nourrissent notre recherche.

Mardi 27 novembre ___au laboratoire ( 8 place saint jean)

Récit de luttes dans l’Espagne des années 70 sur les luttes autonomes

18h causeries sur les luttes « autonomes » dans l’Espagne des années 70 en présence du coordinateur du recueil de textes Le pari de l’autonomie., Suivie d’une auberge espagnole ( on amène et partage un repas)

*mai 1968 et le mai rampant italien nouvelle édition( à consulter au laboratoire)

Liège, Belgique : Des bâtons dans les roues du fleuron technologique de l’abrutissement publicitaire

Le journal de La Meuse nous apprend le 12 novembre dernier que depuis quelques jours, les nouveaux panneaux publicitaires de JC-Decaux, équipés d’écrans LCD, ont fait leur apparition dans les rues de Liège. Sur les trente installés un peu partout dans la ville, deux d’entre eux ont été détruits en quelques heures. Peut-être le début d’une longue série, qui sait..?

Ces nouveaux écrans de l’abrutissement de masse pullulent en priorité dans les villes où la multinationale JC-Decaux est sous contrat avec les municipalités pour l’affichage publicitaire.

C’est l’occasion de relire l’article « JC-Decaux, une pouriture sur tous les fronts » paru dans le journal anarchiste Séditions n°4.

Limoges : Compte-rendu du rassemblement de soutien à la personne incarcérée

Attque.noblogs.org

La Bogue / jeudi 22 novembre 2018

Le 15 novembre 2018, une dizaine de personne se sont réunies en soutien à S., incarcéré depuis sept mois à Limoges. Le tract de l’appel a été distribué devant la Cour d’Appel de Limoges aux passants.

C’est donc une dizaine de personne qui se sont rassemblées en soutien à S. et contre cet appareil judiciaire qui s’acharne à enfermer et réprimer. Des tracts on pu être distribué aux passants pour les informer de la situation et de ce qui se passait à ce moment-là à la cour d’appel de Limoges.

Aujourd’hui, ce n’était pas le procès sur les faits à proprement parlé mais un appel des avocats de S. concernant « une requête en nullité contre ce prélèvement ADN et l’interpellation de S » :

«… ce 8 novembre 2017, un gendarme enquêteur demande à une juge d’instruction l’autorisation de prélever de l’ADN sur le vélo de S..
La juge d’instruction dans un élan d’illégalisme donnera immédiatement l’autorisation à ses gendarmes de ne pas respecter sa propre loi (article 706-56, I al. 5 du CPP).
En effet, le seul cas prévu par le code de procédure pénale pour prélever l’ADN d’un individu sans consentement concerne les personnes condamnées pour un crime ce qui n’est pas le cas de S. Pourtant, le 15 novembre 2017, en son absence et sans son consentement, les gendarmes prélèveront illégalement de l’ADN sur les poignées de son vélo garé dans la rue.»

 

P.S. Le jugement de l’appel sera rendu dans quinze jours. Des rassemblements et concerts seront organisés en décembre, afin d’informer sur la situation et de lutter ensemble contre la machine judiciaire et policière !

…toute la vérité… (Une lettre d’Anna depuis la taule)

d’Anna depuis la taule)

Vetriolo, giornale anarchico, n. 2 / automne 2018

Ces derniers temps, il y a eu la publication de plusieurs écrits avec lesquels des compagnon.ne.s venant de différentes milieux anarchistes et antiautoritaires invitent à la discussion sur certains sujets – d’actualité ou pas – concernant les stratégies mises en place par la répression : de l’élargissement de l’emploi de la visioconférence lors des procès pénales et la soi-disant « preuve par l’ADN », jusqu’à la désagréable éventualité (qui n’est pas une nouveauté, mais elle a sauté aux yeux lors du procès Scripta Manent [1]) de la convocation de compagnon.ne.s, en tant que personnes informées sur les faits lors des enquêtes ou comme témoins lors des audiences d’un procès.
Refusant de raisonner « dans l’urgence » et d’être étonnée à chaque fois, je ne crois pas que ce problème se règle à posteriori avec des guides légales, mais plutôt avec une attitude de réflexion « préventive », c’est à dire en essayant de diffuser et approfondir encore les bases éthiques de la solidarité, ainsi que la communication et la contre-information de contenus antiautoritaires théoriques et pratiques, et la réflexion sur les avancées de la technologie répressive [2].
Avant toute forme de lutte contre l’autorité, il devrait y avoir la conscience de la répression, cependant on ne peut pas déterminer sa lutte à partir du fait de contrer les coups de la répression. La répression est là, elle était et sera là, et on y fait face tous les jours, comme tous les jours on fait face aux aspects plus prosaïques de cela, cependant on ne peut pas transformer une conséquence, un corollaire de notre combat, dans la lutte elle-même.

J’aimerais par contre comprendre comment ça se fait qu’on en est arrivés à lire, en 2018, une guide destinée aux milieux antiautoritaires (qui sont donc déjà avertis de certains sujets) ce type de conseils : « il faut éviter de se prêter à être utilisé par le Parquet contre des personnes sous enquête ou inculpées » [3].
Je comprend l’effort des compagnons qui l’ont édité, mais… on est en train de rappeler à des compagnons et des compagnonnes, avec bienséance et exquise courtoisie, qu’il ne faut pas témoigner contre des compagnons et des compagnonnes ?
Quand ont-ils oublié cela ? Pourquoi cela a été oublié ?
Peut-être parce que, ces dernières années, dans tout cet emballement visant à gagner du consensus, on en a perdu le sens ? Il doit y avoir eu un moment où on a perdu de vue les principes de base de l’action et de la pensée des réfractaires à ce système, qu’il faut toujours combattre, où qu’il soit.
Pourtant, le concept de non-collaboration avec le pouvoir n’est pas à proprement parler une petite idée marginalisée : ça devrait être fondamental pour tout le monde.
Tout comme, en tant qu’anarchistes, on refuse, entre autres, de collaborer lors d’un interrogatoire si on se fait interpeller.
Est-ce qu’on continue à cultiver la conscience et l’opposition à l’iniquité ou bien on cherche des espaces d’action politique en calculant la portion d’ailes qu’on est disposés à se brûler ? Un calcul que chacun de nous fait, nous sommes des êtres humains plein d’imperfections et de peurs, mais c’est ridicule d’essayer d’y donner une justification théorique/légale.
Surtout parce que le travail sur ses propres limites et sur le désir de les dépasser est un processus de croissance individuelle et de confrontation au sein de sa propre communauté-mileu-situation de conflit, qu’on ne peut pas codifier, à part de façon éthique.
Je m’explique : parmi les anarchistes et les antiautoritaires, si on pense que cela puisse encore avoir un sens, il faudrait discuter à nouveau des causes avant les conséquences. Revenir à considérer le sens trop léger qu’on a donné aux critères d’action, qui ont porté à se donner l’horizon – bas – de la recherche de niches d’action politique et de « luttes possibles ».
Une fois cela compris, on pourra réfléchir de façon utile et concrète aux effets, sur les cas particuliers et sur la meilleure manière de lutter, faute de quoi la discussion restera focalisée sur des arguments qui sont portés par la répression elle-même, c’est à dire la crainte de sanctions pénales et administratives [4].
Il faut être conscients que c’est facile pour la répression de s’appuyer sur les divisions du mouvement (je continue toutefois à considérer que c’est sain et utile qu’elles existent – même si heureusement elles n’existent jamais selon les schémas rigides qui appartiennent au pouvoir), sur les peurs et les incapacités de comprendre ou utiliser les mots et leurs contenus qui en dérivent : le poids de plusieurs années de mauvaises habitudes généralisées dans la contre-information et les publications du mouvement (censure et autocensure, discours partiels, incapacité de garder un regard ouvert et critique à 360°) ont permis, ces derniers années, trop d’années, aux Parquets et aux enquêteurs de se jeter sur quelques sites web, journaux, blogs.
L’incapacité à pratiquer la solidarité envers la lutte contre l’autorité dans ses multiples expressions (et par conséquent envers tous les prisonniers) fait qu’on arrive à l’absurdité actuelle de demander à chaque prisonnier s’il veut de la solidarité ou non, au lieu de la pratiquer tout simplement.

Je me sens de faire une autre remarque à propos de la tentative de créer une mobilisation collective (je crois quand même limitée au mouvement) de lutte contre le prélèvement d’échantillons d’ADN [une pratique répressive encore nouvelle et relativement peu diffuse en Italie ; NdAtt.] ou contre les procès par visioconférence. Au vu de comment je les ai vécues dans ma chair, celles-ci ne sont pas des luttes praticables sur le plan de la désobéissance civile, de la résistance passive (même si on voulait les affronter de cette façon) : elles sont le miroir de la transformation technologique de la société, du néo-positivisme scientifique prédominant, et, tout comme d’autres aspects de ces changements de la société actuelle, peuvent – et doivent – créer de la répulsion et de la réponse, mais il ne faut pas donner à ces réactions individuelles basiques le poids et le rôle d’une « lutte ».
C’est à dire que je peux refuser de donner mes papiers aux flics, de leur donner mes empreintes digitales ou de faire la photo signalétique (quand je suis en taule ou lors d’une simple GAV), je peux refuser le prélèvement de l’ADN ou tout autre examen lors de la visite médical à l’entrée en taule, mais celles-ci sont des simples et bonnes réactions individuelles contre la violation de ma sphère physique, contre l’imposition de l’autorité sur mon corps. Cependant, elles ne peuvent pas être interprétées comme une lutte contre l’évolution technologique du contrôle qui, s’il est nécessaire à des fins répressifs, est quand même imposées (de façon sournoise ou par la force).
Il y a un autre cas : le procès en visioconférence. Dans ce cas, la loi elle-même donne le droit de refuser (c’est à dire, refuser d’ « être présent » en vidéo et rester tranquillou dans sa cellule) ; mener une protestation active est assez compliqué et de toute façon ça se focaliserait sur l’appel aux droits de la défense qui sont niés, en plus de se plaindre de l’éloignement de ses compas, ce qui peut bien être le cas même si on est physiquement présent dans la salle du tribunal. Cela dépend toujours à leur bon vouloir (cages éloignées du « public », inculpés enfermés dans des cages différentes, etc.).
Le procès par visioconférence se situe dans la modernisation technologique de l’ensemble du système pénitentiaire, qui va toujours plus dans la direction du contrôle à distance et de l’automatisation, comme le reste de la société, d’ailleurs.

Cela ne veut pas dire qu’aucune réponse ne soit possible, mais je crois qu’il faut choisir, puisque nos forces ne sont pas illimitées, les priorités qu’on veut se donner – et leur sens.

Anna
Rome, juillet 2018

 

Notes :

1. Au début du procès Scripta Manent ont été appelés parmi les témoins de l’accusation pas moins de 4 rédacteurs ou ex-rédacteurs de Radio Blackout [radio militante de Turin ; NdAtt.], l’administrateur d’un site de contre-information, le directeur de l’hebdomadaire anarchiste Umanità Nova [organe officiel de la Fédération Anarchiste Italienne ; NdAtt.] et une compagnonne âgée, déjà inculpée dans le procès Shadow, en plus de la tentative de convoquer 4 compas déjà condamné.e.s lors d’autres procès.

2. A ne regarder que le dossier du procès Scripta Manent, les prélèvements [en cachette, NdAtt.] d’ADN lors des perquisitions sont attestés depuis 2009 ; depuis 2015, il y a des comparaisons avec les bases de données des différents laboratoires des forces de police.

3. « Giuro di dire la verità »…, qualche spunto su come afforontare l’ennesima tattica per dividere e reprimere : la testimonianza in aula, 2018.

4. Dans plus d’un procès, on ne parle que d’aspects légaux, dans le cas d’une tentative de blocage routier, de l’occupation d’un squat, on ne parle que de sanctions administratives (qui, entre autres, ont récemment été une stratégie gagnante dans de nombreuses occasions).

Alès : Rassemblement au tribunal contre le fichage ADN le 23 novembre

 

PROCÈS contre H.
REFUS de PRÉLÈVEMENT ADN
VENDREDI 23 NOVEMBRE – ALÈS.
RASSEMBLEMENT DEVANT LE TRIBUNAL DÈS 9H

Face à l’expansion massive du fichage génétique permettant une certaine gestion de la population, il est légitime de refuser la prise de notre ADN. En refusant le fichage ADN, je deviens un petit caillou dans un rouage bien huilé où le fichage génétique est devenu logique.
Aujourd’hui, que l’on soit un « grand criminel », que l’on vole par nécessité, ou simplement que l’on soupçonne quelqu’un de délit, nous sommes soumis à la prise de l’ADN. Photos, empreinte digitale, empreinte génétique…
Identifier, ficher, gérer : notre société classifie ce qu’elle considère comme « déviant ».
Il est édifiant de savoir que l’on demande l’ADN pour des condamnations de vol par nécessité, et non pour les délits financiers !
Le fichage ne résoudra en rien les problèmes de pauvreté et ce qui en découle… La justice prétend ficher pour faire chuter la petite délinquance et pourtant c’est le fichage en lui-même qui nous transforme en délinquant !

RENDEZ-VOUS DEVANT LE TRIBUNAL D’ALÈS DÈS 9H !

Faites tourner l’info…