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Italie : De nouvelles attaques contre la Lega

À Gênes, le 27 avril, la permanence de la Lega rue Macaggi, a été attaquée dans la matinée. La porte d’entrée ainsi que la façade de l’édifice au premier étage ont été repeintes. La plaque funéraire d’Ugo Venturini*, a également été endommagée après une manifestation organisée le 4, pour l’anniversaire de sa mort, le pare-brise arrière de la voiture d’un des manifestants (côté facho) a également volé en éclat.

Le 25 Avril, à Rome dans le quartier de  Prati, le local de la Lega rue Alessandro Farnese, a été attaqué à coup de Molotov (qui n’a pas explosé à cause de la pluie).

À Averse et Casoria (en Campanie, dans le sud de l’Italie), les permanences éléctorales, de la Lega ont également été détériorées, les jours suivants le 25 Avril (1).

À Modène, (Émilie-Romagne, dans le Nord de l’Italie), les flics qui protégent les lieux pour la venue de Salvini, ont été accueillis à coup de jet de pierres.

* Membre du MSI (Movimento sociale italiano : parti politique néofasciste italien, né en 1946 suite à l’interdiction du Parti national fasciste) mort le 1er mai, après avoir reçu une bouteille sur la tête lors des affrontements dans la ville, pendant un rassemblement du MSI

(1) Fête de la « LIbération » en Italie, qui correspond à la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et de la fin de l’occupation nazie.

Reformulé depuis la presse

information reprise  dans cracher dans la soupe

Paris : Agression au sein de la librairie Publico


Note d’Attaque : au delà des critiques qu’on peut porter à la Fédération Anarchiste (et il y en a un paquet), on veut souhaiter ici un prompt et complet rétablissement au camarade blessé à Publico.

www.federation-anarchiste.org / vendredi 3 mai 2019

Un compagnon anarchiste a été violemment attaqué à coups de couteau dans la librairie Publico hier après-midi. A priori, rien ne montre qu’il s’agisse de le viser spécifiquement mais plutôt l’organisation dans laquelle il milite : la Fédération Anarchiste.

Nous ne nous laisserons pas impunément menacer, intimider ou violenter.
Nous continuerons à lutter et à porter, même en ces temps d’obscurantisme, haut et clair, nos messages politiques, qui sans doute dérangent en ces temps de lutte. Nous continuons le combat contre cette société qu’on nous impose.

Solidarité avec notre compagnon, Solidarité avec Publico,

Vive l’anarchie

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Brochure: Gilets jaunes : une résistance à la révolution du capital

Quels rapports ?


Dès l’ins­tant où l’on s’accorde pour reconnaî­tre un rap­port entre le mou­ve­ment des Gilets jaunes et les pro­ces­sus contem­po­rains de tota­li­sa­tion et de glo­ba­li­sa­tion du capi­tal — pro­ces­sus que nous avons nommé « la révo­lu­tion du capi­tal » — il importe de carac­té­ri­ser ce rap­port et de le faire autre­ment qu’en termes de simple rap­port immé­diat cause/ consé­quence. Des flots de dis­cours et d’écrits ont été pro­duits qui relè­vent de cette déter­mi­na­tion cau­sale : les Gilets jaunes sont en révolte contre les dégâts de tous ordres que la « mon­dia­li­sa­tion » exerce sur eux ; les Gilets jaunes sont les vic­ti­mes de « La Finance », des firmes mul­ti­na­tio­na­les et de l’État ran­çon­neur.


Cette affir­ma­tion n’est pas fausse, mais elle est som­maire au point de friser la tau­to­lo­gie puisqu’on pour­rait en dire autant de n’importe quelle mani­fes­ta­tion sociale ou de n’importe quelle reven­di­ca­tion caté­go­rielle. De plus elle ne rend abso­lu­ment pas compte du carac­tère inat­tendu et imprévu du sou­lè­ve­ment des Gilets jaunes ; de ce qui en fait un évènement his­to­ri­que sin­gu­lier.


Il nous semble donc plus appro­prié d’avan­cer que les Gilets jaunes ont opéré comme un révé­la­teur, un ana­ly­seur de la révo­lu­tion du capi­tal. C’est d’un effet de dévoi­le­ment, d’élucidation, de révé­la­tion et d’inter­ven­tion dont il nous semble plus juste de parler à propos du moment-Gilets-jaunes en France et dans le monde.

Quelques effets Gilets jaunes sur la révolution du capital


Inversons le rai­son­ne­ment. Plutôt que d’ana­ly­ser l’évènement Gilets jaunes comme une simple consé­quence de la révo­lu­tion du capi­tal, énonçons quel­ques effets-Gilets-jaunes sur celle-ci.

Retenons-en quelques-uns :


– Ce que les acti­vis­tes gau­chis­tes, et d’autres, ont nommé — pour le déni­grer — « l’inter­clas­sisme » du mou­ve­ment des Gilets jaunes est un effet de l’effa­ce­ment des fron­tiè­res et des « lignes » de classe pro­duit par le pro­ces­sus de moyen­ni­sa­tion enclen­ché dès la fin des années 1960. Une moyen­ni­sa­tion qui s’est d’abord effec­tuée par le haut suite au der­nier assaut pro­lé­ta­rien. Les dif­fé­ren­tes crises depuis lors, ont enrayé ce pro­ces­sus dans une confi­gu­ra­tion où cette moyen­ni­sa­tion semble per­du­rer en s’effec­tuant par le bas, avec une pau­pé­ri­sa­tion de cer­tai­nes frac­tions de la popu­la­tion, mais sans pro­lé­ta­ri­sa­tion. C’est comme si se repo­sait la ques­tion de la « com­po­si­tion de classe » au sens des opé­raïs­tes ita­liens, mais sans le para­digme de la classe qui ser­vait de point de repère théo­ri­que. C’est ce qui expli­que la dif­fi­culté à cerner la com­po­si­tion sociale très diverse et mul­ti­ple des Gilets jaunes : classe moyenne infé­rieure pour cer­tains, classe popu­laire pour d’autres, plèbe encore, etc. Elle rend compte de la dis­pa­ri­tion des iden­ti­tés de classe ; elle révèle la ten­dance démo­cra­tiste de la dyna­mi­que du capi­tal ; elle expose son utopie uni­fi­ca­trice et nor­ma­li­sa­trice. La subor­di­na­tion d’une couche sociale sur une autre en fonc­tion de sa place dans les rap­ports de pro­duc­tion — si elle n’a pas dis­paru — n’est plus le mode de domi­na­tion prin­ci­pal exercé par le capi­tal parce que les rap­ports de pou­voir se sont démul­ti­pliés.


– L’uti­li­sa­tion mas­sive des réseaux sociaux pour mobi­li­ser les Gilets jaunes quel­que soit le type d’action, révèle non seu­le­ment la puis­sance des tech­no­lo­gies de l’infor­ma­tion et de la com­mu­ni­ca­tion dans les inte­rac­tions col­lec­ti­ves, mais elle cons­ti­tue un indi­ca­teur élevé de l’indi­vi­dua­li­sa­tion des rap­ports sociaux. Processus d’indi­vi­dua­li­sa­tion et de par­ti­cu­la­ri­sa­tion qui est un opé­ra­teur cen­tral du pou­voir déso­cia­li­sant du capi­tal. Mais le mou­ve­ment des Gilets jaunes a jus­te­ment dû et su ren­ver­ser cet ordre des choses en uti­li­sant les réseaux sociaux en lieu et place des média­tions tra­di­tion­nel­les de mobi­li­sa­tion et en inven­ter de nou­vel­les qui ont pris de vitesse le pou­voir en place.


– Sur les ronds-points, dans les occu­pa­tions de pla­te­for­mes com­mer­cia­les, dans les mani­fes­ta­tions, dans les assem­blées géné­ra­les, les Gilets jaunes ne se reconnais­sent pas mutuel­le­ment selon la place de chacun dans l’économie. Ce n’est pas « où tra­vailles-tu ? » qui dans la ren­contre des autres est la pre­mière ques­tion posée. Si une ques­tion de ce type est for­mu­lée, elle s’appa­rente à ceci : « Comment vis-tu ? ». Car c’est d’abord les condi­tions de vie et les dif­fi­cultés ren­contrées pour faire face à la baisse du niveau de vie qui ont contri­bué à former ce que nous avons nommé « une tenue jaune qui fait com­mu­nauté1 ».


On assiste ici à un chan­ge­ment fon­da­men­tal : alors qu’avec la classe ouvrière les condi­tions géné­ra­les de vie étaient comme inté­grées et seconda­ri­sées dans les condi­tions de tra­vail, ce sont main­te­nant ces der­niè­res qui ne for­ment plus qu’un élément parmi d’autres des condi­tions de vie. L’accrois­se­ment des impôts et des taxes, l’injus­tice fis­cale, la fixa­tion d’un prix admi­nis­tré décidé par l’État sur des pro­duits de pre­mière néces­sité, la baisse des allo­ca­tions (chô­mage, loge­ment), voilà autant de dis­po­si­tifs économiques et de contrôle finan­cier que la révo­lu­tion du capi­tal pré­sen­tait comme des fata­li­tés. Or, le mou­ve­ment des Gilets jaunes, a osé décons­truire ce fata­lisme par un mou­ve­ment qui s’affirme pour le revenu sans s’illu­sion­ner sur le rap­port entre le revenu et le pou­voir d’achat réel une fois dédui­tes les dépen­ses contrain­tes.


Il a replacé tous ces dis­po­si­tifs sur le devant de la scène en en dévoi­lant le carac­tère éminemment poli­ti­que. En effet, la façon qu’a l’État, niveau II de la domi­na­tion, de se rat­ta­cher au niveau I de l’hyper­ca­pi­ta­lisme mon­dial relève de choix poli­ti­ques et reste encore du domaine d’inter­ven­tion des États-nations. Le choix euro­péen de l’Allemagne suivi par la France d’ailleurs n’est ainsi pas le choix de la Grande-Bretagne et de son Brexit. Le choix libé­ral des Pays-Bas, n’est pas celui encore diri­giste de la Belgique et de la France, etc.


– Mais il est vrai que ce choix diri­giste se res­treint à partir du moment où l’accro­chage au cycle mon­dial appa­raît bien plus aisé quand l’État adopte au niveau II une stra­té­gie qui est celle du niveau I, sché­ma­ti­que­ment par­lant, celle du modèle anglo-saxon.


La sup­pres­sion des ser­vi­ces publics d’État dans les ter­ri­toi­res ruraux et semi-ruraux, la numé­ri­sa­tion rapide et géné­rale de l’accès aux admi­nis­tra­tions publi­ques, la déser­ti­fi­ca­tion médi­cale, etc. sont autant de mesu­res de « ratio­na­li­sa­tion » des coûts sala­riaux et « d’opti­mi­sa­tion » des inves­tis­se­ments publics exi­gées par la révo­lu­tion du capi­tal. Les ins­ti­tu­tions de l’État-nation ten­dent à être résor­bées dans une ges­tion d’inter­mé­diai­res vir­tua­li­sés. Pour répon­dre aux exi­gen­ces de la glo­ba­li­sa­tion, l’État a alors ten­dance à délais­ser sa forme nation pour pri­vi­lé­gier celle des réseaux. Ce n’est donc pas un hasard si le mou­ve­ment des Gilets jaunes est parti de peti­tes villes et cam­pa­gnes, là où cette marche vers la société capi­ta­li­sée et sa décan­ta­tion post­mo­derne ont été les plus lentes. Là où les réfor­mes libé­ra­les ont apporté le moins d’avan­ta­ges par rap­port aux inconvé­nients, par oppo­si­tion au monde de la grande métro­pole qui intè­gre et oblige immé­dia­te­ment tout le monde à se mettre « au niveau ». Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut en déduire que ces lieux sont déconnec­tés. D’ailleurs les ronds-points sont des exem­ples par­faits de connexions dans les­quels niveau local et niveau global sont immé­dia­te­ment inté­grés. Leur occu­pa­tion en début de mou­ve­ment a été l’expres­sion de cette cons­cience immé­diate.


– Nombreuses sont les inter­ven­tions des Gilets jaunes contre cette mise en réseau des média­tions de l’État. En réaf­fir­mant la fonc­tion de soli­da­rité et d’égalité atten­due de l’État, les Gilets jaunes révè­lent en creux la puis­sance du capi­ta­lisme du sommet sur les États-nations. L’action directe des Gilets jaunes contre le pou­voir d’État concen­tré sur un chef d’État pro-euro­péen et pro-glo­ba­li­sa­tion (cf. « Macron démis­sion ») révèle l’inten­sité des pro­ces­sus de mise en réseaux des ancien­nes média­tions assu­rées par l’État-nation-Providence dans un pays struc­tu­rel­le­ment et poli­ti­que­ment « en retard » de ce point de vue. Le Macron de la « start up nation » était censé rat­tra­per ce « retard » à marche forcée. C’est pour le moment l’ancienne « ques­tion sociale » qui l’a rat­trapé à tra­vers un mou­ve­ment d’insu­bor­di­na­tion rom­pant avec une appa­rente sou­mis­sion aux poli­ti­ques récen­tes de ges­tion de l’espace par le pou­voir (nou­vel­les por­tions d’auto­rou­tes, ronds-points à chaque car­re­four, nou­veaux lotis­se­ments, hyper­mar­chés). Et ce sont ces espa­ces que le mou­ve­ment va jus­te­ment uti­li­ser à son profit en les blo­quant (péages d’auto­rou­tes, blo­ca­ges de pla­te­for­mes de la grande dis­tri­bu­tion et de l’e-com­merce), ou en les détour­nant de leur usage (ronds-points). Par cette action il montre en retour la fra­gi­lité d’une économie de flux basée sur la flui­dité et la flexi­bi­lité per­ma­nente.


– Au cours des mani­fes­ta­tions ou encore dans l’expres­sion col­lec­tive de leur parole, les Gilets jaunes concen­trent leurs atta­ques contre le capi­tal à partir des figu­res concrè­tes des patrons du CAC40 ou des ban­quiers et non pas du patro­nat en géné­ral (le MEDEF). Il sait que les pre­miers ont les pou­voirs exor­bi­tants au niveau supé­rieur de la domi­na­tion qui est celui de l’hyper­ca­pi­ta­lisme et de la mon­dia­li­sa­tion. Le mot « oli­gar­chie » fré­quem­ment employé par les Gilets jaunes pour dési­gner l’ennemi est le signe du déclin conco­mi­tant des conflits de classe et d’un État-pro­vi­dence qui « socia­li­sait » les iné­ga­li­tés au moyen d’une poli­ti­que sociale et fis­cale com­pen­sa­toire et équilibrée. Cet équilibre qui se réa­li­sait au sein des ins­ti­tu­tions démo­cra­ti­ques de l’État-nation est aujourd’hui défait (cf. notre notion « d’ins­ti­tu­tion résor­bée ») et le « peuple » est ren­voyé sans média­tion aux grands de ce monde. Ils sont alors dési­gnés et per­son­na­li­sés par la vin­dicte popu­laire comme diri­geants poli­ti­ques indi­gnes, oli­gar­chie patri­mo­niale (les Arnault et Pinault) et finan­cière « que l’on va aller cher­cher ! » ou alors comme struc­ture du « Système » (les tech­no­cra­tes de Bruxelles), sous-esti­mant ainsi la forme réti­cu­laire domi­nante du redé­ploie­ment capi­ta­liste à tra­vers le pro­ces­sus de mon­dia­li­sa­tion/ glo­ba­li­sa­tion.

 


Ces remar­ques sur les Gilets jaunes comme révé­la­teurs de la révo­lu­tion du capi­tal pour­raient être pour­sui­vies, mais on voit déjà que ce mou­ve­ment est por­teur d’une puis­sance de connais­sance et d’action sus­cep­ti­ble d’ouvrir des voies vers une sortie du monde du capi­tal.


Mais soyons plus clairs et précis. Quand on lit, ou on entend, du côté des Gilets jaunes : « Fin du mois, fin du monde, même combat », nous ne l’enten­dons pas au sens catas­tro­phiste des mili­tants du climat, mais au sens de « fin de ce monde ».


Temps critiques, 23 avril 2019

 

Notes

ISBN : 978-2-906623-36-1

Montgenèvre (Hautes-Alpes), France : Coucou la PAF !

Les voitures personnelles de deux policiers de la PAF ont été dégradées dans la nuit de mercredi à jeudi 2 mai devant leurs domiciles par des insultes et menaces de mort, a indiqué jeudi soir la préfecture des Hautes-Alpes.

Les voitures étaient garées à deux endroits privés différents autour de Montgenèvre, siège de la Police aux Frontières (PAF) dans la région. En outre, des menaces de mort nominatives à l’encontre du patron de la PAF ont été inscrites sur des glissières de sécurité sur la route reliant Briançon à Montgenèvre, a-t-on indiqué de même source. La PAF fait régulièrement l’objet d’insultes dans cette région par laquelle transitent de nombreux migrants, mais c’est la première fois que cela se produit devant des domiciles personnels, a indiqué à l’AFP le directeur de cabinet de la préfète.

Le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, a également condamné jeudi l’attaque commise contre la façade des locaux de la PAF à Lyon [cf le communiqué].

Celles-ci ont été revendiquées dans un communiqué comme «une réponse à l’appel aux secours» des détenus du centre de rétention administrative de Saint-Exupéry, qui dénoncent leurs conditions de vie et des mauvais traitements depuis plusieurs semaines.

Posted on by Sans_Attendre

Les Nonières Ardèche : Interrompre les flux de l’aliénation technologique ( mise à jour)

En Ardèche, dans le secteur des Nonières, un câble de fibre optique aurait été coupé sur un chantier ce vendredi. 5000 foyers sont donc privés d’électricité, de télévision, d’internet. Une vingtaine de communes et une centaine d’entreprises n’ont plus de connexion.
Environ 5000 foyers sont privés d’internet depuis 15h30 dans le secteur des Nonières en Ardèche.  Un câble de fibre optique aurait été coupé sur un chantier.  Une vingtaine de communes autour et une centaine d’entreprises n’ont donc plus de connexion.

Plusieurs centaines de mètres de fibre doivent être changés…..

Radio France Bleu Drome Ardèche 3 mai 2019

d’après un autre médias: il faudra changer Plusieurs centaines de mètres de câble de fibre optique doivent être changé de fibres optique.. Les travaux seront fait par orange

Quelques réflexions suite au procès contre des anarchistes en Belgique

« Avec quelques autres anarchistes, j’étais appelé à comparaître devant
un tribunal de l’État belge, accusé principalement de faire partie ce
qui était, au début de la longue enquête, qualifié d’« organisation
terroriste », mais a finalement été requalifié en « association de
malfaiteurs ». Je n’écris pas ces lignes pour entamer un quelconque
dialogue indirecte avec les institutions de l’État, ni pour raconter ma
vie, mais tout simplement pour déchirer le voile de silence que l´État
pourrait vouloir jeter sur d’éventuelles condamnations. »

Lire le texte dans le document joint.

Quelques réflexions suite au procès contre des anarchistes en Belgique.

[reçu par mail]

 

 

 

Livre:Le désir libertaire surréalisme arabe à Paris 1973-1975

À une époque où la question des identités agite les langues de bois, on trouvera un intérêt inespéré à ce que quelques Arabes répondaient dans les années 1970-1980. Aucun printemps arabe, eût-il même réussi, ne soutient la comparaison avec cette révolte heureuse qu’une récente édition de ses inventions poétiques nous propose de découvrir : Le Désir libertaire. Le surréalisme arabe à Paris. 1973-1975, aux éditions L’Asymétrie. Jetant dans une revue confectionnée à la hâte et avec soin ses poèmes oniriques ou acides, un collectif d’émigrés sans foi ni loi, divines ou politiques, explore les potentialités poétiques de la langue arabe et s’en prend à l’héritage qu’il refuse. Ces auteurs revendiquent pour cela un autre legs, qu’on croyait taillé à la seule mesure d’un Occident traversé par ses propres crises, celui du surréalisme. Poèmes en vers ou en prose, pièces littéraires et contre-points théoriques de cette revue ont été traduits de l’arabe et rassemblés par Abdul Kader El Janabi dans un petit volume s’ouvrant sur les portraits d’André Breton, Benjamin Péret, René Crevel et l’épigraphe : « Cette rétrospective est conçue à l’usage des infidèles de toute religion et doctrine ». On pourrait juger une telle proclamation surréaliste déjà fort désuète dans les années 1970, si l’on ne tenait compte des lecteurs qu’un tel message vient interpeller en premier lieu : les Arabes eux-mêmes. Ces quelques exilés, autant politiques que philosophiques, d’Irak, du Liban, du Maghreb ou d’Égypte avaient conscience qu’ainsi, à Paris, ils brûlaient leurs vaisseaux. Ces textes, il faut y insister, n’ont pas été composés pour être provocateurs et scandaleux, même si beaucoup d’entre eux le sont. Comme le rappelle Marc Kober dans sa préface, « C’était une époque où existait une réelle liberté d’exprimer des sentiments antireligieux, y compris dans les pays arabes ». À l’heure de cette réédition, les choses ont bien changé.

L’imaginaire surréaliste arabe de la première heure s’était d’abord épanoui chez des poètes chrétiens. On les trouve parmi les contributeurs de la revue Shi’r au Liban, tel Ounsi El Hage, traducteur en arabe d’André Breton et d’Antonin Artaud, et dont le recueil de poésie Lan « contribua à délivrer la langue arabe du carcan de la tradition qui l’étouffait », dit El Janabi. Auparavant, Georges Henein, fondateur en 1938 du groupe Art et liberté au Caire, tente de forger un surréalisme égyptien avec les peintres Ramsès Younane et Fouad Kamel, les écrivains Lotfallah Soliman et Kamel El Telmisany… Selon l’Irakien, « musulman » celui-là, cocréateur du Désir Libertaire, Abdul Kader El Janabi, ces précurseurs sont des passeurs invitant tout poète arabe en ses propres temps et lieux à « mettre sans réserve le pied du surréalisme dans le plat de tous les intégrismes religieux, sociaux ou esthétiques ».

Mais, à considérer sa radicalité, c’est sans doute ce micro-mouvement arabe parisien des années 1970, s’exprimant dans le contexte des guerres israélo-arabes, qui présente le plus d’analogie avec le surréalisme qui éclot et se développe entre les deux Guerres mondiales. Des configurations bellicistes différentes certes, mais qui donnaient l’occasion d’un même test de passage : se libérer des idéologies nationales légitimistes et de tout patriotisme résiduel pour scruter un horizon révolutionnaire. Le totalitarisme soviétique ayant toutefois durablement mutilé la foi en une révolution prolétarienne, l’idée du « surréalisme au service de la révolution », qui exprimait une division politique profonde au sein des surréalistes français en 1930, se transformait dans Le Désir libertaire des années 1970-80 en « révolution au service du surréalisme ». Le possible, ou évident, ajournement de la révolution commandait que la poésie arabe se livrât à une révolution permanente du langage, la violence révolutionnaire devenant une violence poétique hic et nunc : «Quand nous écrivons, notre mémoire éructe la langue du vieux monde. […] Notre surréalisme signifie la destruction de ce qu’ils appellent la patrie arabe.» Aux yeux du collectif Le Désir libertaire, la poésie surréaliste devenait une arme de dévastation massive des références arabo-musulmanes. Un demi-siècle après « la fin de l’ère chrétienne », annoncée en 1925 au n°3 de La Révolution surréaliste, émergeant d’une même utopie, Le Désir Libertaire proclamait « la fin de l’ère islamique ». Kober souligne qu’il « est difficile de se faire une idée du risque que cela représenta, de la violence faite à soi-même, à son éducation, et du progrès décisif qui se fit alors sous l’égide du Désir libertaire ».

On perçoit, en effet, un attachement puissant et profond à la langue arabe comme lieu charnel ou maternel, un fond où prennent naissance les émotions les plus intimes, et en même temps celui contre lequel est portée la révolte : « Serait-il possible cependant qu’il ait existé en terre d’islam quelque éclat de rupture digne de modernité sans jamais avoir été oblitéré par le joug musulman ? » Cette question donne lieu à une recherche dans la littérature arabe où sont reconnus des auteurs remarquables, tel Shibli Shumayyil, mais où toujours sont notés la prudence et le recul devant l’intangibilité de l’islam. Seule se dresse la figure féminine de Qorat-al-Aïn, lapidée vers 1860 à Téhéran pour un discours apostat : « Prenez donc votre part de ce monde, car il n’y a rien après la mort. »

Dans la première moitié des années 1970, Le Désir libertaire offre sa poésie corrosive presque entièrement en arabe. S’inspirant du Glossaire de Leiris ou sacrifiant au Cadavre exquis, il explore les ressources subversives de la langue arabe, qui donne des trouvailles aussi insolites et heureuses qu’Al Coran devenant alcor Ann, « le froid s’installe ». Avalanches d’aphorismes, de slogans, d’anti-proverbes impérieux, blasphémateurs ou ludiquement ineptes, se donnent entre dessins à la plume et collages baroques. Au début des années 1980, la revue adopte surtout le français pour élargir son lectorat et plonger dans de nouvelles sources. L’école de Francfort ou le situationnisme participent au renouvellement des thèmes critiques où la diatribe antireligieuse n’est plus qu’une expression de l’aversion des institutions capitalistes. Le coût en est parfois des effets de formule où la critique ne se démêle pas encore de l’antienne militante. Mais la poésie offre encore ses meilleurs crus. La réédition synthétique des approches de la revue propose des morceaux choisis de quatre de ses contributeurs réguliers : Farid Lariby, journaliste un temps, graphiste, et poète « au lyrisme majestueux », dira Édouard Jaguer ; Ghazi Younes, poète, et caricaturiste connu sous le nom de Xavier Ghazi, qui lance aux « Hommes de cartilage lumineux, amoureux du néant et de la grêle impossible… Coquille-Jonquille. Ô cuiller de jus ardent – Tête de Picabia – Frimousse de Crevel – Tout se tourne en vinaigre dans les mémoires amnésiques – Breton ? Édredon parsemé de lumière poétique – Archipel de cristaux… » ; Abdul Kader El Janabi, véritable démiurge articulatoire de la revue, traducteur et divulgateur de la pensée surréaliste et de ses conséquences pour le monde arabe, par beaucoup voué aux gémonies ; Maroine Dib, dont la prose « sur des thèmes dérivés de la paranoïa-critique de Salvador Dali » délivre une poésie urbaine, analytique et fantastique.

Mais plus violemment qu’une critique de l’islam saisi de l’intérieur, Le Désir libertaire vise les littérateurs arabes reconnus, dont il dénonce les plagiats et le pillage à la sauvette d’auteurs occidentaux peu traduits en arabe : « Habitués à se nourrir des cadavres les plus décomposés de la littérature européenne, les littérateurs arabes ne voient dans le surréalisme qu’un catalogue d’images insolites, une morgue d’images fantastiques et, avec ce paternalisme qui sied à leur statut d’écrivain, nous reprochent un attachement injustifié […] au surréalisme lui-même… » Ces mêmes intellectuels arabes « qui s’aperçoivent que le poème en prose est un complot ourdi par l’étranger », ironise El Janabi, et qui tentent de jeter le soupçon sur les membres du collectif, désignés comme agents du Mossad ou de la CIA. Il était, en effet, inimaginable aux yeux de ces littérateurs que des poètes arabes ne viennent abonder à la vulgate politique, matrice de toute « modernité arabe », que constitue, selon eux, la culpabilité de l’Occident.

Contre une telle vindicte, Le Désir Libertaire, convaincu que « la culture arabe contemporaine n’est en rien contemporaine des actes de révolte dans le monde arabe, ni de leur aspect sacrilège », profite pleinement des « cadres “démocratiques” [les guillemets sont dans le texte, ndlr] nécessaires, [et d’]une terre d’exil pour faciliter la diffusion sous le manteau : Paris devint […] “Arabie-sur-Seine”. » Il s’agit ainsi de fonder une langue arabe post-islamique en l’abreuvant aux sources du surréalisme. Cette volonté conduit presque aussitôt à l’exercice vivifiant et exigeant, heuristique, de la traduction : « Je suis un tigre des langages / Contemplé dans une jungle de dictionnaires ». Ces pluriels évoquent un face à face des langues, invitées à proposer des significations spéculaires – dans des textes où l’arabe est mis en regard du français, qui jusque dans la graphie inversent la droite et la gauche, déboussolent… Plutôt que l’exercice répété et complaisant de l’écriture automatique, Le Désir libertaire s’adonne au « détournement du passé culturel arabe » et à la réversibilité des langues, formant ainsi l’attelage poétique et critique de l’exil. C’est en effet une révolution : l’inspiration affranchie de la métrique savante, l’avènement en arabe du poème en prose, et la traduction pour et par l’Autre de l’Arabe mis à nu. Ce que le surréalisme dit en français, ou en anglais, il faut le dire en arabe, et réciproquement, fût-ce au prix d’un dépassement des scrupules littéralistes : l’esprit surtout, après avoir trituré la lettre. L’exercice néanmoins ne présentait pas de difficulté pour un texte aussi limpide que Le déshonneur des poètes de Benjamin Péret, qui produisit, en n’en pas douter, l’ébranlement des valeurs sûres en arabe, comme en français, dans le n°2-3 d’avril 1974. C’est, « Pour finir », dans les dernières pages de l’ouvrage, un tract en son temps diffusé en arabe, un mixage poétique qui marie la vanille des invitations surréalistes, celles de Breton et de Péret, auxquelles s’associe El Janabi : Lâchez tout…

Charles Illouz

, éditions de L’Asymétrie, 2018

Cluny, Saône-et-Loire : [hors.norme] Journée en hommage à Jérôme Laronze, 19 mai 2019

Le samedi 20 mai 2017, Jérôme Laronze, éleveur à Trivy en Saône-et-Loire, a été tué par les gendarmes de Cluny. Pour le 2ème anniversaire de sa mort la famille de Jérôme et l’association Justice et Vérité pour Jérôme Laronze vous invitent à une journée d’hommage et de réflexion au « Quai de la gare » à Cluny.

19 mai 2019 au « Quai de la gare » à Cluny, la famille de Jérôme et l’association Justice et Vérité pour Jérôme Laronze vous invitent à une journée d’hommage et de réflexion pour le 2ème anniversaire de la mort de Jérôme Laronze

Le samedi 20 mai, Jérôme Laronze, éleveur à Trivy en Saône-et-Loire, a été tué par les gendarmes de Cluny. Il était recherché depuis le 11 mai suite à un contrôle sanitaire particulièrement tendu, effectué avec la présence de nombreux gendarmes.

Programme :
  • 9h30 : Accueil café au Quai de la gare
  • 10h00 : Départ de la marche d’hommage (dans Cluny)
  • 11h30 : Intervention de la famille
    Moment musical (duo Tandem + saxo)

Repas partagé tiré du sac

  • 13h45 : Moment musical (duo Tandem + saxo)
  • 14h00 : Conférence débat : « Violences policières : l’action de la Ligue des droits de l’Homme pour le respect de l’Etat de droit » avec Patrick Canin, membre du bureau national de la LDH
  • 15h00 : Intermède
  • 15h15 à 17h30 : Conférence débat : « Élevage paysan et violences administratives ».
    Avec :
    Aude Vidal, coordinatrice du livre On achève bien les éleveurs
    Xavier Noulhianne, éleveur, auteur du Ménage des champs
    Paul Polis vétérinaire, président du GIE Zone verte
    Nicolas Girod paysan éleveur laitier dans le Jura

Les participant-e-s sont invité-e-s à apporter assiette et couverts, une chaise, voire une table pour être confortablement installé-e-s à l’extérieur s’il fait beau.

Flyers de la journée en lien

 

Aubenas Ardèche: petit compte rendu de la manifestation du premier mai 2019

Aubenas : un petit millier de personnes en rouge cégette, en rouge et noir cnt et en jaune devinez qui.
Des gilets jaunes qui arboraient presque tous l’autocollant de la photo. Certains, connus pour leur militantisme, considérant qu’ils n’avaient pas besoin d’affirmer ce que beaucoup savaient déjà à leur sujet.
Manif ressemblant fort à une procession silencieuse qui s’est dispersée ou presque devant le château.
Dispersée ou presque car, comme tous les ans, la cnt était prête à y faire une fête de combat : cantine populaire, stands, scène ouverte… un vif succès.

lu et copié sur la Fédération.Anarchiste.