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A Montpellier, Rouen , Lille…C’est la rentrée des casses- 7septembre 2019

Un peu partout, c’était la rentrée des gilets jaunes ce samedi 7 septembre, avec un appel à venir en parapluie et équipé d’un casque, en solidarité avec la révolte à Hong-Kong qui dure depuis de nombreuses semaines. Dans certaines villes, quelques groupes ont fait un bon usage du casque et du parapluie…

A Montpellier, entre 2000 et 3000 personnes se sont retrouvées en début d’après-midi place de la Comédie, répondant à un appel national des Gilets jaunes à converger dans la capitale héraultaise. Parmi la foule, 500 personnes ont formé un Black bloc, qui a tout de suite pris la tête de la manif. Le cortège a décidé de prendre la direction de la gare Saint-Roch, bloquée par de nombreux fourgons de CRS. Les premiers affrontements éclatent immédiatement, jets de canettes répondant aux lancers de lacrymo.

S’en sont suivies des tentatives d’éviter l’affrontement frontal avec les robocops en surnombre, préférant cibler les banques, la propriété des riches et les boutiques, comme celle de SFR qui perdra ses vitres. Une agence de la Banque Populaire se fait défoncer ses vitres par quelques parapluies mobiles sous l’acclamation de la foule.

Les commerces du boulevard Maréchal-Foch prennent cher, avec de nombreuses vitrines attaquées (assurances, boutiques télécoms…), des distributeur de billets fracassés et des poubelles en feu. Une voiture de la police municipale est même incendiée au bas de la rue Saint-Guilhem aux alentours de 15 h 30.

De nouveaux affrontements auront lieu à proximité de la préfecture, ainsi que sur la place de la Comédie, où les forces de l’ordre feront usage des canons à eau.

Vers 17h, la préfecture faisait état de sept interpellations, notamment pour des jets de projectiles – pavés et engins pyrotechniques. (Source: Midi Libre, 07 et 08.09.2019)


A Rouen, plus de 500 personnes se sont rassemblées à l’appel des Gilets jaunes de l’Ouest, alors que la préfecture avait décrété l’interdiction de manifester dans tout le centre-ville, ce qui a conduit à 111 verbalisations sur la journée, pour participation à une manifestation interdite dans un périmètre interdit. Les amendes s’élèvent de 135 à 700 euros.

« Une petite dizaine de personnes cagoulées a brisé la vitrine de l’Union nationale des propriétaires immobiliers de Seine Maritime (à côté de la rue de la République, quai Corneille) avec des barrières de sécurité. La vitrine est tombée et le local s’est retrouvé complètement ouvert.

Plusieurs autres vitrines de ce monde d’exploitation et d’oppression ont été détruites, comme celles de deux agences d’intérim, d’une agence immobilière et d’une banque. Le tribunal a lui aussi été attaqué et perdu quelques vitres.

Selon la préfecture de la Seine-Maritime, 26 personnes ont été interpellées pour « port d’armes, violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, participation à des attroupements et violences. » Un autre bilan à 18h15 faisait état de 18 interpellations pour les mêmes accusations. Une dizaine de poubelles qui ont servi de barricades ont été incendiées. Des jets de projectiles et cocktails Molotov ont également été observés. (Souce : Paris-Normandie, 07,.07.2019)


A Lille, près de 700 personnes ont défilé, entre le centre-ville et le quartier de Wazemmes, selon les chiffres de la préfecture. Des représentants des « gilets jaunes » en ont compté 1500, selon France Bleu Nord. « Quelques vitrines ont été brisées (notamment celles d’une banque de la place Cormontaigne) et des poubelles incendiées sur le boulevard Montebello. Deux manifestants ont été interpellés. »

Samedi 31 août, en pleine Braderie de Lille, le stand de La république en marche a été la cible d’“insultes et de violences” : un militant LREM aurait été blessé. Aux alentours de 18H00, Violette Spillebout, candidate LREM aux municipales de Lille, et Stanislas Guerini, délégué général du mouvement, se sont rendus sur le stand avec une délégation peu après l’inauguration du QG de campagne de la candidate. “Une quinzaine de personnes, alcoolisées et agressives ont jeté des projectiles et de la bière sur le stand”, a indiqué à l’AFP l’équipe de la candidate. “Nous avons appelé la police et nous ne sommes pas restés sur place”, a-t-elle ajouté. Selon la même source, il semble que ces violences “visaient le mouvement dans son ensemble plus que la candidate car le groupe avait déjà commencé à chahuter le stand dès le matin aux cris de ‘Macron démission’”. (Source : Huffington Post, 31.08.2019)

Bristol (UK): Attaque d’un dépôt de carburant pour avions

Act for freedom now! / samedi 7 septembre 2019

Au cœur d’Easton [quartier populaire de Bristol, ville portuaire du sud-ouest de l’Angleterre; NdAtt.], à côté d’une école, dans un secteur résidentiel animé, entre une ligne de chemin de fer très utilisée et une autoroute, il y a suffisamment de carburant pour avions pour provoquer une explosion majeure. Le carburant pour avions contient plus de 2 000 produits chimiques. Une fois allumé, il a une capacité thermique beaucoup plus élevé que l’essence et peut brûler beaucoup plus longtemps. À Easton, il y en a 6 citernes blanches, chacune de 18 mètres de long.

On nous qualifie souvent de « terroristes », mais si nous l’étions, alors… boum ! Bye, bye ! Au contraire, nous avons décidé d’attaquer ces conteneurs avec de la peinture bleu foncé. Avec ce petit acte de défi, nous espérons souligner leur existence et le danger qu’elles représentent. Cette blague a également été faite comme contribution au débat et aux campagnes en cours sur l’expansion de l’aéroport de Bristol.

Cette énorme quantité de carburant pour avions est stockée au cas où il y aurait un jour une pénurie à l’aéroport. La réalité est que l’existence de ces dépôts pétroliers met en danger la vie des gens, chaque jour, dans le seul but que les entreprises puissent à tout prix poursuivre leur “business as usual”. S’il devait arriver quelque chose à l’aéroport de Bristol, ce carburant serait transporté à l’aérodrome de Filton. L’aérodrome de Filton est actuellement utilisé par le Service de l’air de la Police nationale, pour faire voler les hélicoptères des flics (les habitant.e.s de Bristol sont bien trop familier.e.s avec leur présence oppressante). Filton abrite également une grande usine Airbus, occupée en 2018. Airbus fournit des missiles, des composants d’avions de combat et d’autres technologies au régime turc.

Le Bristol Cable [revue et site internet d’information participative, basés à Bristol ; NdAtt.] a enquêté par le passé sur ces liens.

Le port et les docks de Bristol profitent depuis longtemps de l’esclavage, de l’armée et, plus récemment, de la distribution de carburant. Q8 Aviation a récemment célébré les 10 millions de tonnes de carburant pour avions qui ont transité par les quais de Bristol. Il y a un énorme réseau d’oléoducs qui partent de Bristol et qui ont été utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale pour la distribution de carburant. Le comédien Mark Thomas a commenté la volatilité et la précarité de tout cela. Les oléoducs forment un réseau sur toute cette île. Thomas a souligné l’utilisation de panneaux d’indication sur les terres agricoles dans le Sud-Ouest pour interdire de creuser (à cause des oléoducs). Ces panneaux sont encore visibles près d’Avonmouth et de l’estuaire de la Severn [là où il y a le port de Bristol ; NdAtt.] et les gazoducs sont provoqueront tôt ou tard un accident.

L’aéroport de Bristol a publié des plans d’expansion et veut doubler sa capacité (jusqu’à 12 millions de passager.e.s par an). Pour légitimer cette démarche, ils/elles ont utilisé une démarche de green washing, publiant une « Carbon Roadmap »  qui prétend que l’aéroport deviendra « neutre en carbone » d’ici 2025.

L’Amazonie est en feu et nous sommes en train de marcher comme des somnambules vers un désastre écologique sans précédent. Les prétentions de n’importe quelle entreprise d’être « neutre en carbone » sont une mauvaise plaisanterie au détriment de la planète. Ce n’est pas le moment de compenser les émissions de carbone.

Nous ne sommes pas Extinction Rebellion. Nous ne demandons rien et ne faisons aucune requête. Nous n’avons de comptes à rendre qu’à nous-mêmes. Nous ne pensons pas que notre action changera grand-chose, mais nous espérons qu’elle fera réfléchir les gens.

Solidarité avec la population indigène Mura à Canutama, au Brésil, qui lutte contre la destruction de l’Amazonie. Aussi, solidarité, tardive, avec les prisonniers anarchistes (pour la semaine d’action du 23 au 30 août), en particulier le trois de la Parkbank.

Hambourg( Allemagne):Le bruit des clefs et du métal

Parkbank Solidarity / vendredi 6 septembre 2019

Le bruit des clefs qui tintent, des charnières métalliques qui claquent les unes sur les autres, des serrures et des portes qui se verrouillent nous accompagne du le réveil, à 6h45 du matin, jusqu’à tard dans la nuit, quand les maton.ne.s font leurs rondes dans la cour, éclairée comme un stade. Il s’agit d’un bruit si omniprésent ici, qu’on a rapidement l’impression qu’une bande sonore industrielle tourne continuellement en boucle, en arrière-plan, et que, de temps en temps, elle devient plus calme ou plus forte.


Ici, quand les détenus travaillent, à un moment donné ils obtiennent « même » la clef de leur cellule. Une manœuvre qui a des fins de pacification, d’un cynisme qu’on peut guère surpasser. Comme beaucoup d’autres de ces agissement, qui vont dans le sens de la carotte et du bâton, cela fonctionne malheureusement très bien. Ça commence par des petites choses. Quand, par exemple, la cellule n’est plus appelée cellule mais « espace carcéral » ou, comme sur certains formulaires à remplir, « lieu de travail ». Cette logique est appliquée rigoureusement, ici. Ainsi, les sanctions habituelles, en dehors de la cellule de sûreté et du régime punitif, sont principalement l’annulation, par exemple, de l’« autorisation à travailler », de l’« autorisation à faire des achats » ou encore de l’« autorisation à louer une télévision avec abonnement à une chaîne », pour un prix élevé.

Je comprends que beaucoup de détenu.e.s désirent travailler, parce que c’est une possibilité de sortir de sa cellule ou de financer les achats nécessaires à la survie. Cependant, je pense qu’il est important de ne pas brouiller les frontières entre prisonnier.e.s et gardien.ne.s. Je trouve dommage que les maton.ne.s participent activement aux ainsi-dites « activités de loisirs ». De même, je n’aurai pas de conversations personnelles avec eux/elles juste parce que je suis obligé de partager un espace avec. Je ne suis pas ici de mon gré et elles/ils m’enferment une fois de plus chaque jours. Beaucoup trop souvent, j’entends dire ici : « Ils font seulement leur travail ». Ici, on ne peut pas être sur un pied d’égalité et je ne doit pas m’attendre à un traitement non hostile. Naturellement, il est trop épuisant et parfois dangereux de chercher en permanence un conflit ouvert avec le personnel pénitentiaire. Mais il est possible de limiter la communication aux nécessités techniques indispensables à la survie en ce lieu.

Comme partout, ici la responsabilité est déléguée, mais dans un lieu comme la prison, l’exercice permanent de la domination sur les autres personnes est très clairement visible. Quand, une fois de plus, un.e prisonnier.e.r se fait engueuler par un.e gardien.ne parce qu’il/elle doit poser une question très courante pour subvenir à sa (sur)vie ici. Quand une personne doit demander à nouveau, parce qu’elle n’a pas les connaissances linguistique pour comprendre les ordres, qui normalement sont donnés uniquement en allemand, rarement dans un anglais fantaisiste. Quand les gardien.ne.s deviennent alors agressif.ve.s et racistes, pour cacher leur propre ignorance. Quand les prisonnier.e.s sont escorté.e.s une fois par jour dans une cour pour y marcher en rond pendant une heure et ensuite enfermé.e.s dans leurs cellules pendant 23 heures.

Toutes les choses parfaitement normales et vitales, comme la stimulation mentale, le fait de voir des images, de pouvoir lire quelque chose, d’avoir une conversation avec une autre personne ou même simplement de recevoir des informations et des nouvelles du monde en dehors des murs, de savoir quelle heure il est, pour ceux qui n’ont pas de montre, sont présentées et traitées comme des privilèges dont la/le détenu.e devrait être reconnaissant.e.

Il n’y a aucune justification pour la prison, car même ceux/celles qui s’y trouvent à cause d’actes incompatibles avec une vie libre, ne changent pas ici. Chaque personne qui travaille à cette structure, que ce soit en tant que technicien.ne, médecin ou travailleur.euse social.e, apporte sa contribution au fonctionnement de l’ensemble, ferme la serrure derrière elle de sa propre main.

Un prisonnier
Hambourg, juillet 2019

Brême, Allemagned: Un autocar de l’armée cramé-5 septembre 2019

Dans la nuit du 4 au 5 septembre, une patrouille de police a été attirée par quelques lueurs de flammes dans l’obscurité de la ville de Brême. Vers 02h45, les flics ont découvert un autocar de la Bundeswehr en feu, garé en plein centre-ville, sur le Breitenweg.

Les protecteurs de l’État ont rapidement éteint les flammes à l’extincteur. Les pompiers ont pris le relais pour éteindre les foyers de l’incendie. Les flammes seraient parties du passage de roue, d’après les premiers éléments des enquêteurs.

La police a tout de même évalué les dégâts à 15 000 euros. Bien que l’origine de l’incendie soit clairement volontaire, la police n’a aucune piste pour le moment, en raison du fait que l’acte n’a pas été revendiqué.

Le bus de douze mètres de long était orné de trois bandes aux couleurs du drapeau allemand, ainsi que l’inscription en énorme : « Bundeswehr. Wir. Dienen. Deutschland. » [« Bundeswehr. Nous. Servons. L’Allemagne »].

[Repris de la presse allemande, 05.09.2019]

Prison de Sassari ( italie): une lettre de Robert

Round Robin / lundi 2 septembre 2019

Salut tout le monde !
C’est Robert ; depuis le 6 juillet, je suis enfermé dans la prison de Sassari. Avec une compagnonne et un compagnon, je suis accusé de l’envoi de “colis piégés” à deux Procureurs, Sparagna et Rinaudo, et au directeur de l’Administration pénitentiaire*. A l’aube du 21 mai, on a été perquisitionné.e.s et amené.e.s en prison. Beppe et moi on a été enfermés à Opera, où on a passé un mois dans la section d’« observation ». Il s’agit de l’endroit où sont placés les détenus qui doivent purger les 15 jours d’isolement punitif ou ceux qui sont considérés comme étant susceptibles de s’automutiler. Dans notre cas, on s’est retrouvés dans cette sections puisque à Opera il n’y a pas de AS2, mais « seulement » des sections AS1, AS3, ainsi que l’immanquable 41bis. Étant donné qu’on avait l’interdiction de communiquer avec les autres détenus, on a passé un mois dans des cellules individuelles, avec la porte blindée toujours fermée et une heure de promenade le matin, dans une petite cour sordide. Dans cette section était aussi interdit d’utiliser des camping-gaz, du coup on s’est adaptés à la nourriture de la prison, presque toujours immangeable. Ce n’est pas que j’aille jamais eu beaucoup d’attentes positives sur ces lieux d’anéantissement psychologique et physique. Après un mois, j’ai été transféré : on m’a amené dans la section AS2 de Terni, où je suis resté deux semaines. Pas contents de ces déplacements, le 6 juillet on m’a transféré à Sassari, où il y a une section AS2, utilisée jusqu’à là pour enfermer des détenus islamistes accusés de terrorisme ; de toute évidence 2019 l’année de l’expérimentation de l’assortiment anarchistes/islamistes. Cet endroit est défini par les prisonniers eux-même comme « Le Guantanamo italien », pour la dureté et les restrictions du régime carcéral, ainsi que par son éloignement de tout, ce qui, en plus de rendre difficiles les parloirs [Sassari est dans le nord de la Sardaigne, dans une zone difficile à rejoindre depuis le reste de l’Italie – c’est pas pour rien que dans cette région il y a eu par le passé d’autres prison « punitives » comme celle, tristement connues, de l’Asinara, presque détruite par une révolte des prisonniers, notamment issus de mouvements révolutionnaires, en octobre 1979; NdAtt.], ouvre la possibilité, pour la direction de la prison, de prendre des décisions et des mesures disciplinaires de façon encore plus arbitraire qu’à l’accoutumée.

Je vais faire quelques rapides considérations à propos de l’opération Prometeo. L’enquête, mené par le ROS [Raggruppamento Operativo Speciale des Carabinieri, qui s’occupe de criminalité organisée et de terrorisme; NdAtt.] de Turin, coordonnées par le Parquet de Milan, est l’énième tentative minable de frapper les anarchistes en tant que tel.le.s.

Les défenseurs de l’ordre doivent forcement donner une justification à certains actes, ils doivent fabriquer des mobiles et attribuer des responsabilités. Les enquêteurs, diligents, ont démontré cette fois aussi leurs dons de créativité, en piochant dans le tas, en instrumentalisant misérablement des écoutes et des discussions ordinaires, se cramponnant à n’importe quoi afin de donner un peu de substance au néant. La correspondance avec des prisonniers et l’organisation d’événements solidaires deviennent pour eux les points forts sur lesquels s’appuyer pour enquêter et sont le prétexte pour inventer des liaisons et des interprétations forcées. Rien de nouveau, rien qu’on ait pas encore vu dans les affaires qui ont frappé différentes situations, dans les mois et les années passés.

En cette époque d’hystérie et de chasse aux sorcières, l’État ne perd pas l’occasion pour fomenter la guerre entre pauvres, créant des sujets indésirables (les anarchistes, les étranger.e.s, les vandales…) pour détourner l’attention des turpitudes qu’il met en place chaque jour. Et à l’aide de directives lâches et liberticides il essaye de toute manière possible de se libérer de ceux/celles qu’il considère de trop et celles/ceux qui contrecarrent les intérêts des patrons.

C’est avec beaucoup de retard, à cause de la censure, que j’ai été mis au courant de la grève de la faim des compagnonnes et des compagnons et de la mobilisation qui s’est mise en place pour rompre l’isolement et relayer à les mots et les luttes des prisonnier.e.s. je pense que c’est intéressant qu’on soit en train de développer un discours qui aille plus loin de l’immédiat, dans le souhait de ne pas se faire trouver impréparé.e.s dans d’autres occasions de ce type. J’envoie donc une forte accolade a tou.te.s celles/ceux qui ont mené la grève de la faim et ceux/ celles qui luttent, à l’intérieur comme à l’extérieur de ces murs assassins.

Massacreur et terroriste c’est l’État.
Avec amour et rage, avec le cœur par delà les barreaux. Allez !

Robert

date de cette lettre : 17 juillet 2019
date du tampon de la censure de la prison : 5 août 2019

* note des compas qui ont transcrit cette lettre : on parle de l’ancien (en 2017) directeur de l’AP, Santi Consolo. Le directeur actuel est Francesco Basentini.

*****

Pour lui écrire :

Robert Firozpoor
C. C. di Sassari – Bancali
Strada provinciale 56, n. 4
Località Bancali
07100 – Sassari (Italie)

et les adresses des autres deux compas arrêté.e.s lors de l’opération Prometeo :

Natascia Savio
C. C. di Piacenza
Strada delle Novate, 65
29122 – Piacenza (Italie)

Giuseppe Bruna
C. R. di Rossano Calabro
Contrada Ciminata snc
87064 – Corigliano-Rossano (Italie)

Hambourg, Allemagne: Avec le coeur libre et les mains fermes- affiche en solidarité avec les trois du parc

Dans la nuit du 7 juillet 2019, trois anarchistes ont été arrêté.e.s dans un parc de Hambourg accusé.e.s d’être en possession d’engins incendiaires. Deux d’entre elles/eux se trouvent en détention provisoire, tandis que la troisième personne a été relâchée sous contrôle judiciaire. (plus d’infos sur parkbanksolidarity.blackblogs.org)

Pourquoi l’Etat paniquerait-il autant pour quelques litres d’essence non utilisés et un briquet?

Pourquoi l’Etat se sentirait-il menacé au point que ces matériaux basiques, simples et accessibles partout provoqueraient une pareille opération de masse: les enquêtes sont menées par le procureur général, des mois de détention provisoire, un spectacle médiatique de calomnie qui fête l’arrestation des trois « extrémistes » en en faisant un triomphe?

Pourquoi l’Etat devrait-il avoir peur de quelques allumettes fixées à un allume-feu, alors qu’il dispose d’un arsenal innovant en constante augmentation qu’il utilise sans scrupule, composé de technologie, d’infrastructures, d’armes, d’armées, d’une machine de propagande visant à créer consensus et confusion, une population dépendante et endormie par la consommation compulsive de l’inutilité?

Peut-être que ces outils simples, disponibles partout et à la portée de tou.te.s s’accompagne de quelque chose de bien plus fort qu’aucun homme d’Etat ni soldat ou scientifique ne parviendra à saisir: ce qu’un coeur libre et des mains fermes peuvent accomplir.

Nous vivons dans une démocratie totalitaire, qui nous accorde la liberté de consommer, d’avoir des opinions interchangeables, d’entamer un dialogue avec des forces opposées, de se créer une identité virtuelle, d’être indigné, de tout posséder, d’être quiconque tant que l’on reste pacifié. Ce qui n’est pas accepté, c’est la présence de celles et ceux qui sont incompatibles avec la liberté telle qu’elle est définie par l’autorité, qui crachent sur une liberté d’opinion vide et tolérée et qui s’emparent de la liberté pour mettre leurs idées en pratique.

Une liberté pour tout individu alimenté par des désirs, rêvant d’un monde sans oppression ni exploitation, sans guerre ni cupidité, sans profit ni hiérarchie. Les graines de ce monde germent lorsque la résignation se transforme en détermination, lorsque la misère devient le courage de vivre la tête haute; lorsque la force d’imagination grâce au savoir et à la créativité est transformée en réalité; lorsqu’on se décide de ne plus laisser continuer les atrocités commises par ce monde dans un silence complice; lorsqu’on se décide d’identifier les personnes et les structures qui sont responsables de ce cercle vicieux qu détruit et empoisonne tout ce qui touche au vivant; lorsque des individus décident de s’auto-organiser, seuls ou en petits groupes, afin d’agir contre ce qui cause la stérilisation de notre sensibilité.

Nombreuses sont les personnes qui ne se laissent pas déterminer leurs rêves par la domination, qui trouvent le moyen et les possibilités d’agir, de la façon et à l’endroit qu’elles veulent. Qu’il s’agisse de la révolte pendant le sommet du G20 ayant échappé au contrôle des autorités, du sabotage d’infrastructures des télécommunications, des incendies de postes de police ou d’attaques contre des entreprises qui tirent profit de l’industrie carcérale. Ces actes envoient des signes et de la force aux autres combattant.e.s et rếveur.euse.s. Ces échos de révolte ouvrent l’horizon vers un monde sans Etat qui contraint, humilie, asservit et enferme. Ces actes donnent de l’oxygène à la liberté.

Pour la révolte sociale !

Liberté pour tou.te.s !

[Traduit de l’allemand de indymedia, 06.09.2019]

DAX, landes: le 9/09/2019 un Procès d ‘anti G7

Le couple de jeune landais arrêté en marge du G7 pour des destructions de radars, des tags et une pose de banderole sur un pont de l’A63, sera finalement jugé le 9 septembre prochain par le tribunal correctionnel de Dax. La jeune femme a été libérée après 3 jours de détention provisoire. Il leur est reproché d’avoir conjointement peint des radars à Castets, Mées et Saint-Paul-lès-Dax, d’avoir tagué sous un pont de Saint-Paul-lès-Dax un message « GJ + BB = ACAB », autrement dit : Gilets Jaunes + Black Blocks = ACAB, un slogan anti-police qui veut dire en anglais All Cops Are Bastards. et posé une banderole sur un pont de l’A63 à Angresse. Ces faits se seraient déroulés dans la nuit du 16 au 17 août 2019.

D’après les médias

« La zone d’exclusion s’étend de Dax jusqu’aux Pyrénées. Tous les hôtels et les campings sont inaccessibles car réquisitionnés du 15 août au 15 septembre ».( d’après :https://indar-beltza.org/)

note: solkidarité avec les inculpé-es.. Ce n’est pas vos cages qui n’arrêterons notre rage.

 

Namur, Belgique: Au sujet de l’exercice militaire ‘Celtic Uprise’ du 15 septembre au 25 septembre 2019

Depuis des décennies, la France est l’un des principaux fournisseurs d’engins de mort aux quatre coins de la planète. Forte d’un complexe militaro-industriel florissant, elle mène très régulièrement des guerres, soutient des troupes irrégulières (comme par exemple celles du général Haftar en Libye) et s’entraîne aussi sur son propre sol… ou celui de ses voisins. Dans le cadre du programme CaMo (capacité motorisée) signé en juin 2019 avec un de ses partenaires privilégiés de l’Otan, la Belgique, elle a fourgué à cette dernière 450 blindés (382 transporteurs de troupes Griffon et 60 véhicules de reconnaissance Jaguar), qui lui seront livrés à partir de 2025. L’autre volet de cet accord est un renforcement du « partenariat stratégique » entre les forces terrestres françaises et belges, qui se traduit notamment par des entraînements communs. Quoi de plus banal jusque là, si ce n’est que les militaires ont décidé de s’entraîner non plus uniquement dans des casernes ou des centres dédiés* qui reconstituent des villes en miniature… mais directement parmi la population civile en effectuant des exercices grandeur nature.

C’est ainsi que plus de 1.000 militaires belges et français vont occuper la province de Namur (dix communes situées dans le triangle Walcourt-Hastière-Couvin) et le Hainaut (triangle Beaumont-Chimay-Froidchapelle) du 18 au 25 septembre prochains. Selon le major responsable, « Le but est d’initier la coopération militaire franco-belge en intégrant des unités des deux pays en milieu civil. Cela va aussi nous permettre d’échanger nos expertises et d’améliorer notre inter-opérabilité dans de nombreux domaines, comme les communications radio ou l’emploi des armes. » Oui, vous avez bien lu, l’objectif est de se mouvoir à grande échelle « en milieu civil » comme après les attentats de 2015, mais surtout d’y mener une opération visant à améliorer « l’emploi des armes ». Plus précisément, ce sont 150 véhicules et 600 militaires (moitié moitié de chaque pays) qui vont se déployer dans cette vingtaine de villages, plus 300 qui s’occuperont de l’encadrement (staff, évaluateurs, logistique) et… et… et… 100 militaires qui joueront le rôle d’insurgés ruraux, nommés pudiquement « opposants », en se planquant parmi la population.

Cette opération nommée « Celtic uprise » (« Insurrection celtique », Brexit obliqe) a pour scénario « un pays fictif en crise », et l’objectif des assassins en uniforme n’est plus simplement camouflé derrière de vagues prétextes humanitaires d’assistance à une population comme il y a quelques années, mais comprend cette fois officiellement « patrouilles, sécurisation de points sensibles » et bien sûr « actions anti-terroristes ». On sait depuis longtemps que l’armée se prépare à des interventions à l’intérieur des frontières européennes dans le cadre d’insurrections urbaines ou de guerrillas rurales, des scénarios d’ailleurs pris au sérieux jusque dans les projections de l’Otan. De notre côté, il est plus que temps de prendre au sérieux des propositions qui insistent sur la nécessité de s’en occuper dès maintenant** : cartographier avec soin les industries militaires et les entreprises technologiques, mais aussi tout ce qui est sensible pour le bon fonctionnement opérationnel de la domination : réseaux de communication, axes de transport, ressources et réseaux énergétiques, réserves stratégiques de matières premières et de nourriture ; développer des capacités techniques et des connaissances précises pour les mettre hors-service ; réfléchir dès aujourd’hui à des formes de coordinations informelles et développer des projectualités anarchistes tout court, valables en temps de paix comme de guerre, tant la distinction entre les deux n’est plus de mise…

[Reçu par mail]

* Comme le CENTAC (centre d’entraînement au combat) de 12 000 hectares situé à Mailly-le-camp (Aube), ou le CENZUB (centre d’entraînement aux actions en zone urbaine) de 6000 hectares situé à Sissonne (Aisne).
** Voir par exemple Hourriya, cahier anarchiste internationaliste n°5, « Rompre les rangs – Contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale », octobre 2018, 168 page

Guipry-Messac(ille- et Vilaine): opposition incendiaire à l’extension de la feremleindustruielle- 2 septembre 2019

Un camion-grue a brûlé dans la soirée de lundi 2 septembre 2019 sur le chantier d’extension d’une ferme industrielle de veaux, à Guipry-Messac, en Ille-et-Vilaine. Un projet qui est la cible d’une colère locale, désormais exprimée en acte.

L’engin a été retrouvé ce mardi 3 septembre au matin avec la cabine entièrement brûlée et l’avant du véhicule en grande partie détruit. Le feu se serait déclaré vers 22h30 ce lundi, d’après les gendarmes, qui s’orientent vers l’origine volontaire.

Il faut dire que ce projet d’extension de la ferme-usine à Guipry-Messac, bled d’un peu moins de 7000 habitant.e.s au nord-est de Redon, est vivement contesté dans le coin. Gérée par la Cooperl, cette ferme industrielle enferme depuis février 2015 368 jeunes bovins et doit être agrandie pour en exploiter 800. « Ce projet a été approuvé par la préfecture, mais suscite la colère des habitants, qui craignent des nuisances pour l’environnement (pas que, bien évidemment). En février dernier, le conseil municipal a même voté contre le projet, mais son avis n’est que consultatif. »

En attendant, la société exploitante a embauché une société de gardiennage pour sécuriser le chantier qui est sous le feu des critiques.

[Repris de Ouest-France, 2 et 4 septembre 2019]

[Camping et Paillettes]fin des détentions préventives

Les deux personnes encore détenues (dont une avait publiée une lettre écrite derrière leurs murs), parmi les trois arrêtées près de la gare du nord le 1er mai à Paris (voir ici et ), ont été relâchées lundi 2 septembre suite au non-renouvellement de leur mandat de dépôt.

     Avec l’échéance des 4 premiers mois de préventive, au moment où la juge menant l’instruction devait demander ou non le renouvellement de la détention, elle a ordonné leur mise en liberté avec un contrôle judiciaire. Le procureur n’ayant pas fait appel, administration pénitentiaire leur a signalé leur « mise en liberté » sous certaines conditions. Pour une, il y a interdiction de paraître à Paris, de quitter le territoire de l’état français et de voir les deux autres. Pas de pointage au commissariat. Pour l’autre, nous n’avons pas encore les détails.

Personne ne sera libre tant qu’un-e sera enfermé-e et contrôlé-e

Liberté pour tout-es !

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